Alejandro était du genre parfait gentleman, sans aucun doute, et prendre du plaisir avec lui n’était pas sorcier. Mais j’avais bien senti la première fois qu’il n’avait pas reçu de joli cadeau dans ce domaine depuis un certain temps. Ça me faisait un peu de peine pour lui alors j’essayais d’y remédier d’une façon ou d’une autre.

Lorsqu’il eut installé son royal postérieur près du mien, je le fis basculer et posai sa tête sur mes cuisses. Je caressai doucement ses cheveux tout en reprenant mon souffle. Je le dévorai du regard. Il était encore plus beau en mode post-baise. Tout à l’heure, il ne m’avait pas laissé le temps de me remettre de mes émotions qu’il était parti pour se changer pour le restaurant. Maintenant, il était tout à moi.

-Une pause avant le troisième round ou tu préfères abandonner tout de suite ?

Je ne lui proposai pas de reprendre maintenant, moi-même j’en étais incapable, et pourtant j’avais relativement beaucoup d’endurance sur ce type d’exercices physiques. Il m’avait emmené trop haut, il fallait le temps que je redescende un peu. Là, ce n’était plus le septième ciel où nous étions allés, c’était au moins trois étages plus haut, si ce n’était pas plus.

-Dis-moi, ça t’a plût ? Tu préfèrerais que je change certaines choses ? Je suis capable d’adaptation à tous mes partenaires, et je veux le meilleur pour eux.

« Tous mes partenaires »… Non, Alejandro n’était pas mon premier coup, il y en avait eu bien d’autres avant, mais rares étaient ceux qui étaient aussi délicieux à tous les points de vue !

Lorsque la lumière se fit, je m’exclamai en espagnol. Plus ça allait et plus je m’attachai à cette langue chaleureuse qui fleurait bon le soleil ! Il fallait que je me méfie, ou j’allais rapidement me faire dépasser. Alejandro ne releva cependant pas, à mon grand soulagement.

Mon partenaire m’intriguait, aussi je caressai doucement son visage en chuchotant son nom. J’imprimai dans ma mémoire ses traits que je dévorais du regard. Alejandro Ortega, bel espagnol que tu es… Il me reposa au sol. Retour à la réalité. Je m’assis contre le mur, incapable de supporter mon propre poids. Je l’attirais avec moi, puis installai sa tête sur mes cuisses. Je sentis sa résistance mais persistais dans mon idée. Je lui demandai s’il comptait faire une pause ou abandonner maintenant, ce à quoi il répondit que l’abandon chez lui n’existait pas. Il était amusé. Je le laissai se redresser et il cala son dos contre le mur. Aussitôt parti, je ramenai les genoux contre ma poitrine, et, ceignant mes jambes de mes bras, je posai le menton sur les genoux. Je regardai le lit sans le voir. Il m’avait cuite. Il demanda tout de même une pause histoire de refaire le plein d’énergie.

-Il reste du chocolat et de la crème chantilly, je n’ai pas pu tout manger.

Il porta son regard sur moi lorsque je lui demandai s’il avait apprécié, s’il voulait que je change certaines choses, que je n’en refasse plus, ou s’il tenait particulièrement à quelque chose. Il me répondit en m’embrassant, baiser auquel je répondis avant de reposer mon menton sur mes genoux. C’était une réponse, oui, mais ce n’était pas entier. Il me conseilla alors de suivre mon instinct, de lui faire confiance, de nous faire confiance pour que chaque fois ce soit aussi bon. Mais comment faire confiance à quelqu’un en sachant que je ne suis qu’une amante de passage ? Il me l’a bien fait sentir au dîner, et cette histoire me trottait dans la tête. J’avais peut-être signé trop vite. Le sexe sans sentiment, ça marche, très bien même, mais est-ce durable ? On risquait de finir par ne plus se chercher. Mais je me projetais sans doute un peu loin. Il fallait vivre au jour le jour, ou plus ou moins.

Alejandro s’étira et m’invita sur le lit. Effectivement, un matelas était plus confortable que le plancher, mais ça me forçait à bouger alors que je n’avais quasiment pas repris de forces. Je me sentais vidée. Il m’avait tendu la main en parlant, et je l’acceptai malgré tout, prenant appui sur le mur une fois relevée. Mon beau brun se dirigea vers le lit et se laissa tomber dessus. Il me demanda ensuite combien j’avais eu exactement de partenaires. Je me raidis contre le mur et jetais un œil dans sa direction avant de fuir son regard. Je pris mon élan et marchai jusque de l’autre côté du lit. Je me laissai aussi tomber, la tête dans l’oreiller. Cependant, j’indiquai très clairement le chiffre cinq avec mes doigts. Il y avait eu Andrew, bien sûr, et lui à l’instant. Mais il était surement au courant qu’il y avait eu quelque chose entre Dante et moi. Il y avait aussi eu cet Eliot sur le bateau, une seule fois, pendant la croisière, Dwight me semblait-il. Il y en avait aussi eu un autre dont je ne me souvenais pas clairement. Avant d’arriver à Harvard, j’étais sage, et Andrew fut mon seul sex-friend pendant longtemps.

J’étais trop fatiguée, ce n’était pas normal. Ma main gauche recommençait à pulser, et me faisait souffrir. Ça commençait à bien faire cette histoire… Je sortis la tête du coussin, prenant une grande inspiration, puis le remis dedans.