Alejandro semblait avoir beaucoup voyagé, rien que lorsqu’il exprimait ses préjugés sur les gens de différentes nationalités. Aussi, je lui demandais, en bonne Anglaise, si la France, et plus particulière la Ville Lumière était à la hauteur de sa réputation : la Ville des Amoureux, la Ville Lumière, il y avait tant de surnoms pour la décrire ! Alejandro ne pensait pas que sa réputation fût surfaite. Par contre les Parisiens… Comment ça les Parisiennes sont supers ?

-Elles sont de meilleure compagnie que moi ? demandai-je, faussement offusquée.

Il fallait absolument que je me trouve quelques périodes dans l’année pour aller voir tous ces mondes inconnus. Ca me tentait, réellement. Mais bon, tout seul, ça n’avait pas beaucoup d’intérêt, j’aurais fait les boutiques le matin, j’aurais profité des villes l’après-midi, et je serais retournée à l’hôtel le soir. Rien de bien excitant… Il m’aurait fallu un compagnon d’infortune, quelqu’un qui s’y connût un peu.

-Il faut vraiment que je me fasse un tour des grandes villes d’Europe, songeai-je tout haut.

Nous poursuivîmes le dîner, et ce, jusqu’à ce que les plats soient terminés. A ce moment, alors qu’Alejandro me demandait si je voulais un dessert, je demandai à la serveuse d’apporter de la crème chantilly et de la pâte à tartiner. Alejandro ne manqua pas de me dévisager en m’annonçant qu’il y avait un service de chambre. Je ne savais pas ce qui lui posait problème : le fait que je fasse une telle demande à la serveuse, qu’on soit en public (sa réputation risquait d’en prendre un coup), ou le fait que ce soit anti-glamour de faire ça. Il demanda à ce que l’addition soit ajoutée à sa note pour l’hôtel, et nous quittâmes le restaurant. Dans l’ascenseur, Alejandro m’avoua qu’il s’attendait à ce que je m’apprêtais à faire. Je ne répliquai rien, mais un sourire malicieux dansait sur mes lèvres. Il n’avait pas besoin de confirmation. Dans la chambre, je posai mes affaires près du lit. Je lui demandai s’il voulait d’abord manger ou être mangé. Toujours aussi galant, il me laissa commencer mon dessert. Il avait déjà enlevé son t-shirt, et assis sur le bord du lit, il s’affaira à enlever souliers et chaussettes (ça aussi ça manquait terriblement de classe, les chaussettes sont tue l’amour par excellence) avant de grimper un peu plus haut dessus. Pour ma part, j’enlevai ma robe : moulant, c’est bien, trop, ça empêche toute sorte de mouvements. Je me mis sur le lit, en sous-vêtements, et me mit à cheval sur son bassin. Je l’embrassai doucement, les mains dans ses cheveux, puis je le délaissai pour m’emparer de mes ingrédients préférés. Je trempais le doigt dans la pâte à tartiner et commençai à dessiner un cœur dans son cou. Je le remplis de crème et le léchai sensuellement. Il avait bon goût sans rien sur la peau, mais là, il était excellent. Lorsque j’eus fini, je me rassis et l’observais. Quelle vue agréable ! Je trempai l’index dans le chocolat et dessinai un rond sur son ventre. Je me servis de son nombril comme nez, je disais deux yeux façon manga et une bouche sur ses abdominaux. Je souris à mon chef-d’œuvre et avec la Chantilly, je fis des cheveux en tignasse. Je rajoutais une langue près de la bouche et on aurait dit le sosie d’Albert Einstein !

-Je peux prendre mon dessin en photo avant de le déguster ? fis-je en riant.

Je le dévorai déjà des yeux lorsqu’Alejandro enleva un à un sa chemise. Qu’allais-je bien pouvoir faire de lui ? Il s’installa sur le lit. Effectivement, perspicace qu’il était, il avait deviné que ma toile de peinture se situerai sur son torse. Ni une ni deux, j’en profitai pour retirer ma robe. Je ne fis pas dans le sensuel mais dans le rapide et pratique. Je m’installai à califourchon sur son bassin et l’embrassai délicatement. Il ne s’y refusait pas. Ses mains se posaient sur mes hanches ; ce contact léger m’électrisa ! Alors que je prenais mes ingrédients, Alejandro s’allongea. Je m’attaquai d’abord à faire un dessin dans son cou avant de l’effacer avec la langue. Après, je glissai sur ses cuisses, en appui sur les tibias pour ne pas lui couper la circulation sanguine à cause de mon poids (j’étais légère mais tout de même !). Je m’attaquai à faire une tête d’Einstein sur lui, m’appliquant sur la langue en chocolat et les cheveux ébouriffés en chantilly. Je lui demandai alors malicieusement si je pouvais faire une photo de mon chef-d’œuvre éphémère. Je m’attendais bien à ce qu’il dît non, mais pas à sa réaction violente. Il redressa la tête d’un coup et me fit sursauter d’au moins 10 cm (sans exagération aucune ! Bon, sauf une petite…) ! Il s’exclama bien précipitamment qu’il n’en voulait surtout pas, et je lui sortis un air éberlué. J’étais en sous-vêtements, et lui n’avait pas son téléphone dans les poches, j’avais déjà palpé ; il voulait que je sorte mon arme d’où ? De mon string peut-être ? Il comprit soudain, je le sentis se détendre sous moi et il esquissa un sourire. Il voulait juste que l’intimité reste intime justement. Je le comprenais bien, mais il avait failli me faire faire un infarctus pour ça !

-Je plaisantais, Alejandro ! le prévins-je sans doute un peu trop tard.

Une fois qu’il se fut détendu et mon cœur apaiser (le sursaut m’avait délivré une bonne dose d’adrénaline), j’effaçai à nouveau mon œuvre avec la langue, bien que cela prit plus de temps que le premier. Pendant que je m’activai sur son abdomen, mes mains descendaient à son entrejambe et défaisaient ceinture et pantalon. Je l’ouvris et glissai une main dans son sous-vêtement, maintenant qu’il en portait un ! Lorsque j’eu finis en haut, je mis une dose de crème sur son bas-ventre, que je léchai soigneusement. Puis je tirai ce qui couvrait l’objet du désir, et l’en débarrassai. Je posai un peu de pâte à tartiner sur toute la longueur de son membre et je le pris en bouche, faisant de lent va et viens.

Alors que je m’amusais à le tartiner de chocolat, j’essuyai un refus de la part de mon amant pour que je prenne ma tête d’Einstein sur son ventre, 100% purs chantilly et pâte à tartiner goût choco-noisette ! Je m’y attendais, mais par contre, sa réaction fut plus violente que ce à quoi je m’étais attendu en premier lieu. Il me fit sursauter en se redressant. Je lui dis, sans doute un peu tard, que ce n’avait été qu’une plaisanterie, rien de plus. Je venais de découvrir l’une de ces cordes sensibles, un sujet à éviter : le prendre en photo. J’y songerai à deux fois la prochaine fois que je voudrais plaisanter à ce sujet ! Je ne voulais pas risquer l’infarctus à chaque fois. Mais peu importait, j’en revenais bientôt à mes moutons : mon dessert.