Je n’avais pas forcément pensé que cette fois-ci, ce serait Alejandro qui ferait le premier pas vers moi, et j’en fus agréablement surprise. C’s vrai que quand un beau mec chaleureux et aimable vous propose de coucher… Eh bien vous pouvez difficilement dire non, même s’il vous a éconduit la première fois.



J’étais maintenant aussi dégoulinante que lui. Je me laissai tomber à côté de lui, essoufflée et fatiguée. C’était ce qu’on pouvait appeler un sport, certes très agréable, mais très physique. Je roulai sur le dos en me collant contre lui. Ses lèvres trouvèrent les miennes. Il n’était plus du tout empressé, je sentais le message qu’il voulait faire passer par cette action. Je pensais ne pas me tromper en pouvant affirmer qu’il avait apprécié. Ma thèse fut défendue lorsqu’il affirma qu’il avait adoré.

-Je suis désolée, je ne sais pas me tenir tranquillement en-dessous. J’ai besoin d’être active, j’ai trop su ce qu’était donné sans recevoir, et je ne souhaite que ça n’arrive à personne, mais il faut que je donne du plaisir. J’adore tester les réactions, comme tu l’as sans doute vu, et tirer parti des points faibles. J’adore quand je ne fais pas de bruit et je laisse la respiration saccadée de mon amant emplir toute la pièce. Les accrocs dans ta respiration étaient tout mignon quand je faisais mumuse avec mes seins ici, dis-je, amusée, en ramenant ma paume de main droite contre son entrejambe.

Je fermai les yeux tout en parlant. Pour le coup, il m’avait franchement sonné, et j’étais trop fatiguée pour bouger. Sauf la langue, le muscle le plus puissant du corps. Celui-là, il n’était jamais en état de veille. Je lui expliquais rapidement pourquoi je ne pouvais pas laisser mon partenaire rester actif tout le temps sans que je ne le seconde. Pour clore la conversation, je passai la main à son entrejambe dans un ultime mouvement. Il s’exclama d’un tout amusé, et je souris. Puis il reprit un ton plus sérieux pour m’expliquer qu’il ne savait pas que les Anglaises savaient donner autant de plaisir de cette façon. Je répliquai en riant, les yeux toujours clos :

-Encore une chose que tu pourras rajouter à ton encyclopédie sur les nationalités, mais pas dans la case « Anglaises » s’il te plaît. Dans une case qui me sera spécialement dédiée, nommée « Evanna ». Je suis un genre particulier à moi toute seule !

Cette fois, je rouvrais les yeux. Alejandro avait ait bougé le lit en s’asseyant. Je voulais savoir ce qu’il faisait. Il passa une main sur son visage dans un geste machinal. Il devait sans doute réfléchir à quelque chose. Il déclara que ma manière d’être lui convenait parfaitement, et je lui souris. Il me répondit et tapota mon ventre. En réponse, celui-ci émit un « grouiiiiic » révélateur de ma faim. Alejandro se leva et se rhabilla. Il me proposa de le retrouver à 21h30, le temps que je me remette de mes sensations. Je le regardai passivement.

-Tu savais que c’était un vrai tue l’amour de te recouvrir aussi vite sans que je ne puisse profiter plus longtemps de la vue ? fis-je en riant.

Il eut un cli do’eil, un sourire craquant, mais boutonna quand même son pantalon en passant la ceinture également. Il était fin prêt.

-Si jamais je ne suis pas là-bas à 22h, c’est que je me suis endormie dans la baignoire ! le prévins-je.

Je me levai à mon tour et m’approchai du bel Espagnol. Les mains autour de sa nuque, je l’embrassai une dernière fois dans le cou avant de le lâcher. J’allai mettre mon bain à couler après l’avoir raccompagné à la porte. Que d’émotions !

Je m’attendais à une remarque quant à ma modestie affichée, mais même pas. Je ne m’attendais pas spécialement à ce que l’Espagnol tint une encyclopédie sur les comportements des gens suivant leur nationalité, mais son affirmation quant au fait qu’il en prenait note me fit hésiter. Il plaisantait, n’est-ce pas ? Mais pas le temps de le questionner là-dessus, déjà Alejandro se levait pour se rhabillant, gâchant tout le spectacle ! Mine de rien, il me tenait chaud, et lorsqu’il se retira, j’eus un frisson, bien que l’air soit encore à une température très élevée. Mes yeux n’étaient pas rassasiés du spectacle de sa peau nue. Alejandro adopta son air sous-entendant quelque chose, et je devinai assez aisément de quoi il s’agissait. Chouette !

Il me proposa de le rejoindre 1h après l’heure convenue au départ, étant donné qu’il m’avait sacrément mise en retard ! Et je devais tout recommencer à 0, puis que même mes cheveux étaient coiffés en mode post-baise. C’était l’apocalypse, il fallait que je remette un coup de brosse dedans. Je me levai, m’agrippai à son cou et posait un baiser dans son cou. Lui-même me releva le menton pour s’emparer de mes lèvres. Et dire qu’il n’y avait pas ne heure, je ne me serais jamais permis de l’approcher d’aussi près et de le mater sans vergogne ! Je le prévins que j’y j’arrivai en retard, il devait venir me chercher ici, car je me serais probablement endormie dans mon bain. Il me promit de venir.

Malheureusement pour lui, j’avais tellement faim que ça me garda en éveil. J’eus vite fait de me laver à nouveau, puis je démêlai ma tignasse, me parfumai. La suite allait être d’autant plus ardue : qu’allai-je bien pouvoir mettre comme vêtement ? J’avais oublié de lui demander s’il fallait plutôt être chic ou simple, aussi m’arrangeai-je pour prendre le juste milieu. Je pris une robe simple, blanche, un brin moulante, sans manche mais dont les trous pour laisser passer les bras étaient brodés de doré. Je l’enfilai et retournai dans la salle de bain pour me maquiller. J’avais un peu de mal avec un bandage, mais j’arrivai à appliquer du fard à paupières surmonté d’un trait d’eye-liner et du mascara pour ouvrir le regard. Je tirai mes cheveux en queue de cheval. Je sortis, des talons blancs aux pieds, et arrivai devant le restaurant à 21h34 précisément. J’étais presque à l’heure !

On m’indiqua la table à laquelle mon beau brun était déjà attablé, du vin dans une coupe posée devant lui. Je m’assis et le regardai avec envie. J’avais faim, mais pas que de nourriture.

-Tu as vu, je suis presque à l’heure !

On nous apporta les menus, que je me mis à feuilleter, à la recherche d’un plat pas trop calorique. Je tenais à ma ligne ! Si je trouvai mon bonheur, je m’accorderai sans doute même un dessert ! Je jetais un œil à mon bel Espagnol.

-Qu’envisages-tu de prendre, Alejandro ?

Je rejoignais Alejandro à la table du restaurant. J’avais bien fait de miser entre deux, le but était de rester décontracté, alors que j’aurais plutôt penché pour l’autre extrême. Lorsqu’il m’aperçut, ses yeux brillèrent. Il se leva et rira ma chaise. Je lui fis remarquer que j’étais presque à l’heure avant de m’asseoir. Il reprit mon propos, et ajouta que j’étais fort en beauté. Il semblait sincère, et plus que le compliment lui-même, cela me fit m’empourprer. La galanterie me faisait toujours de l’effet.

-Merci, c’est gentil. Toi par contre… Je te préférai il y a une heure ! Dommage !

Je plaisantais, évidemment, et même si sa tenue était décontractée, il avait toujours une certaine classe toute Espagnole. Je l’enviais beaucoup d’être toujours entouré d’une aura chaleureuse et d’une beauté dévastatrice. Je ne pouvais m’empêcher de le dévorer des yeux jusqu’à ce que la serveuse vint, apportant les menus avec elle. Elle remplit également ma coupe, ce dont je la remerciai. J’épluchais le menu et demandai finalement à Alejandro ce qu’il comptait prendre. Il optait pour le saumon, et personnellement, n’étant pas une grande fane de poisson s’il n’était pas préparer par une personne bien précise de ma connaissance, ancien chef cuisiné du côté de la Normandie Française, je dirigeais mon choix sur autre chose.

-Eh bien il fait trop chaud pour prendre un plat passé au four, alors je prendrais juste une salade garnie. Vu tout ce qu’il mettent dedans, je finirai calée !

Ceci dit, Alejandro prit son verre de vin, le tourna, l’examina et en prit une gorgée. Il m’annonça que c’était un grand cru de la maison Torrès. Je n’étais pas une spécialiste dans ce domaine, mais je m’y connaissais un peu, haute naissance obligeait. Même si j’étais incapable de donner un nom en fonction du goût, je connaissais quelques termes et je savais apprécier ce qui frôlait mon palais. Je portai la coupe à mon nez et en respirait le parfum.

-Hum ! Quel robe… et quel bouquet… murmurai-je.

J’en pris une petite gorgée, le fit tourner autour de ma langue en toute discrétion. Le but était qu’il se dirigeât sur toutes les zones qui détectaient les saveurs : l’amer, le sucré, le salé et l’acide. Il était délicieux.

-C’est vraiment un bon choix, il a très bon goût en bouche.

Un peu plus tard, la serveuse revint pour prendre nos commandes. Ce fut Alejandro qui s’en chargea, ce dont je le remerciai. Il ajouta qu’il n’y aurait qu’une note, ce dont je m’offusquais. Mais je ne dis mot. Je voyais à sa tête qu’il valait mieux ne pas contester. Et puis il fallait bien que je lui laissasse un peu de pouvoir, sinon son orgueil masculin risquait d’en prendre un coup ! Un large sourire éclaira mon visage à cette pensée. Il pouvait sas doute pas comprendre, n’ayant pas suivi le raisonnement de ma pensée. Il avait reporté son attention sur moi et attaqua dans le vif du sujet. Après une courte phrase d’introduction, il me demanda si je savais qu’il était en couple. Je hochais la tête.

-Je le sais, je t’ai vu avec Shayanes, dans la pyramide durant la croisière, et sur le campus aussi. J’en ai déduits que vous étiez ensemble. C’est pour ça que je n’ai pas su réagir tout de suite, dans la chambre, tu ébranlais toute ma petite théorie, mais tu viens de la confirmer, j’avais visé juste. Pourquoi veux-tu m’en parler tout d’un coup ? Tu regrettes ce qu’on a fait dans la chambre ?

Une note de tristesse perçait dans ma voix sur la dernière phrase, que je ne pus entièrement masquer. J’essayais d’avoir une attitude neutre, ce que je pensais plutôt réussi, mais mes paroles me trahissaient. Je m’étais attendue à quoi ? A ce qu’il me sautât dans les bras comme ça, sans aucuns soucis derrière ? J’étais vraiment trop stupide… Si ça se trouvait, je l’avais même déçu…