Lorsque je rejoignis mon beau brun, il me complimenta sur ma ponctualité et mon élégance, ce qui me fit rougir. Je le remerciai et ajoutais que lui, je le préférais plus tôt, en tenue d’Adam (détail que je cachai, nous étions dans un restaurant tout de même, un lieu public !). Il se regarda et me déclara sévère. Je lui jetais un regard appuyé, très surpris. Il n’avait pas compris ?

-Je parlais de ta tenue quelques minutes après ton entrée dans ma chambre… La vision d’un Dieu.

Je n’étais pas sûre d’être beaucoup plus explicite maintenant qu’avant. Au moins, j’aurais essayé. Nous regardâmes le menu proposé. Alejandro partit sur du poisson, mais moi je préférais une salade. Je n’étais pas spécialement carnivore et le poisson me faisait horreur dans la plupart des cas. Alejandro acquiesça et se fit une idée du vin qu’on nous avait servi. Il me donna le nom mais un sourire amusé se dessina sur ses lèvres lorsque j’en parlai à mon tour. Ca, s’était fait !

-Ne me regarde pas comme ça, je sais bien que je suis ridicule, mais je n’y connais rien en vin ! Je suis plutôt alcools forts en général.

Cependant, alors que je le goûtais, je fus agréablement surprise : il avait fait un bon choix, et je le lui dis. Il se vanta que c’était un vin espagnol.

-A croire que tout ce qui vient d’Espagne a un charme indubitable !

Mais nous entâmes alors dans le vif du sujet, qui, à mon avis, allait être le thème de la soirée. Il avait éclairci le point « Shayanes ». C’était bien sa petite amie, j’avais eu raison. Je lui demandais pourquoi il me parlait d’elle tout à coup. Il voulait simplement être clair avec moi. Je ne savais par contre dans quel sens prendre la seconde phrase : il avait une attirance pour moi, et me respectait, mais il ne voulait pas que je me retrouvasse dans une histoire sans en avoir été informée. C’était une mise en garde ou une simple déclaration ?

Je lui avais demandé s’il regrettait d’avoir couché avec moi. Il ne me répondit pas, se contentant de boire une gorgée de vin. Puis il m’expliqua un peu plus sa relation avec Shayanes. Je ne comprenais pas pourquoi il s’était mis en couple avec elle s’il ne l’aimait pas. Et surtout, je ne comprenais pas ce que je venais faire là-dedans.

-Attend une minute. Shayanes et toi sortez ensemble, mais tu ne l’aimes pas ? Et tu cherches vraiment à rompre ? Mais moi dans cette histoire, je suis quoi ? Un simple coup d’un soir ? Un peu plus, un peu moins ? Tu n’as pas à me raconter ta vie si tu ne veux pas Alejandro, et je ne veux pas être un poids pour toi. Mais est-ce que tu pourrais m’expliquer clairement ce que tu attends de moi ? Je suis un peu perdue…

Et c’était vrai. S’il était en couple et qu’il ne l’aimait pas, je ne voyais pas le souci, il n’avait qu’à casser avec elle. Il trouvait un prétexte bidon du style « j’étais bourré » et roulez jeunesse ! Moi, je n’avais rien à faire dans sa vie. Quoi que… Rien à faire pour l’instant ?

Il tenait vraiment à la précision ? Bon, admettons dans ce cas.

-Eh bien tu es taillé comme un Dieu Grec si tu veux !

Je m’amusais un instant à imaginer les contours de ses muscles sous ses vêtements. J’en bavai mentalement. Je m’opposai au vin… Et il gagna 1-0. J’étais une bille en matière de vins, et le fait était que ça ne passait pas inaperçu. Lorsqu’Alejandro lança un sourire amusé, je sus que j’étais prise la main dans le sac. Tant pis… Je l’admettais, et tenais à préciser que j’étais plus amatrice d’alcools. Il me demanda lesquels.

-Principalement les cocktails. Ceux à base de vodka ou de tequila en général. Plus rarement ceux basés sur du rhum.

Je lui dévoilais clairement ma tendance. Je n’avais jamais vraiment apprécié les vins comme les alcools. C’était très différent. Le vin me paraissait amer, un peu fade sans doute face à la multitude de combinaisons possibles avec les alcools. Et puis ils étaient bien plus rapides à fabriquer. On ne parlait pas de vodka datant de 1800 et des poussières !

On aborda un vague sujet sur l’Espagne, mais il fut clos en quelques phrases. Pour moi c’était clair, j’essayais encore de le charmer en usant de termes un peu mystérieux mais tout à fait compréhensible pour mon beau brun.

L’Espagnol tenait cependant à me rappeler qu’il était en couple. Il parla de façon trop sibylline pour mon pauvre cerveau de blonde. Je ne comprenais pas ce qu’il attendait de moi, ou à quoi je pouvais lui servir. Je le luis dis alors qu’il sirotait son vin. Il était très calme pour quelqu’un qui planifiait une liaison cachée à sa copine. Il reformula pour que je puisse comprendre. Déjà, je n’étais pas un coup d’un soir, la question était réglée. Si je comprenais bien, tout ce qu’il me demandait à présent, c’était d’être discret. Pourquoi tous les hommes faisaient autant de chichis alors que la situation pouvait être résumée en un simple mot ? Il voulait juste savoir si j’étais d’accord avec le principe ? Ok.

-Je signe.

Je ne pouvais pas être plus claire, plus directe et plus concise. J’aimais bien blablater autour de ce que je disais, mais ç’aurait été inutile ici. Que ce soit ici ou à Harvard, je n’ébruitais aucune de mes relations de sexe, et je faisais tout pour être la plus discrète possible sur ce sujet. Certes, j’étais sexuellement très sociable, mais j’accordais un point d’honneur à ne rien dire de mes conquêtes. J’avais rarement, très rarement des coups d’un soir (à part quand j’avais passé une mauvaise journée et que j’étais partie me saouler en boîte).

Sur ces belles paroles, ma salade et le poisson d’Alejandro arrivèrent, servis par la même serveuse souriante. Je m’attaquais à mes feuilles de salade en premier lieu. J’avais la sale manie de manger la garniture seulement après. Comme on disait : le meilleur pour la fin, n’est-ce pas ?

Sont « ah d’accord » témoignait-il de la déception ? Oui, j’aimais les cocktails. Non, je ne connaissais rien au vin, ni aux voitures de sports. Je fais honte à mon rang, je le savais bien. Je commençais à m’emporter toute seule. Comment dire ? Je savais quels étaient mes points faibles, et j’avais l’impression qu’il prenait un malin plaisir à tous les dénicher. Il déclara que nous n’étions qu’à quelques kilomètres des Caraïbes, royaumes du rhum et de la tequila. Mine de rien, ce fut apaisant, je pouvais changer de sujet.

-Je n’ai jamais vraiment voyagé. En Angleterre, je restais souvent à Londres, et une fois aux Etats-Unis, je me suis à arpenter de nouveaux décors, mais seulement dans les différents états. La croisière avec les Eliot était l’un de mes premiers voyages.

Je n’étais pas sûre que ce soit intéressant qu’il sache cela. Et puis il n’y avait pas forcément pas de rapport avec les Caraïbes, je me contentais de poursuivre la conversation qui semblait parfaitement anodine.

Alejandro attaqua sur un autre sujet, celui de sa liaison avec la mexicaine. Ma réponse parut amuser Alejandro : un sourire se dessina sur ses lèvres, accompagné d’un petit air étonné. Parfois, il valait mieux ne pas trop faire dans les fioritures. Apparemment, il adorait ma simplicité. Il leva son verre et trinqua. Saloude-mi-quoi… ?

-Euh… De même !

D’habitude, je décodais assez bien, mais là, j’avais un problème avec le premier mot. Salud ? Salut en bon américain ? Je réfléchis un instant, et me tapai le front dans la min. Santé ! Mais bien sûr.

-Mais quelle blonde ! m’exclamai-je tout bas.

La serveuse apporta nos repas respectifs : de la salade et du saumon. Il avait l’air apetissant visuellement, mais rien que l’odeur me donnait mal au cœur. Je m’emparai de quelques feuilles de salades, sauf que je faillis m’étouffer lorsqu’il me demanda où j’en étais exactement avec Dante. J’avalai tout rond et toussotai un peu. Je repris contenance peu après. Seulement entre-temps, Alejandro avait fini sa coupe et, ennuyé, tapotait sur la table. Il fit signe à la serveuse le temps que je me remisse de mes émotions ; étouffée par une feuille de salade, il fallait le faire ! Il demanda à ce qu’on le serve à nouveau en termes… Plutôt sévères. Il me laissa coite. Il avait l’air énervé. Pourtant, dès qu’il se retourna vers moi, il redevint serein et souriant, comme si l’orage venait de passer. Je ne m’n formalisai donc pas et répondais à sa question.

-Entre Dante et moi, c’est… Au mieux pas franchement définit, au pire très bancal et en train de s’effriter. Il a été mon cavalier pendant le bal, le soir où je me suis fait mal à la main, et il a pété un câble contre le responsable de mes blessures. J’ai essayé de le convaincre de ne pas aller le voir, et fort heureusement il m’écouta, mais notre relation en pâtit quelques peu.

Je gardais les yeux rivés sur mon assiette, et chipotais sur mon œuf et mes quelques lardons qui trainaient. Les dés de fromage de chèvre ne me faisaient plus envie et les grains de maïs semblaient fades. En quoi ma relation avec Dante pouvait-elle bien l’intéressé ?

Alejandro me demanda si j’aimais voyager. Je pouvais répondre que par l’affirmative. Je ne m’étais encore pas risquée du côté de Los Angeles et sur toute la côté ouest, mais oui, on pouvait dire que j’aimais bien voyager. Déjà, pour commencer, j’aimais bien prendre l’avion et me mettre du côté du hublot : je voyais les nuages en dessous de nous, pareil à de gros coussin de coton ou le sublime paysage vu du ciel. C’était toujours un bon moment. J’aurais bien aimé repoussé un peu les frontières, allé voir ailleurs, en Europe notamment. A part avec la croisière, je n’avais connu que Londres là-bas.

-Oui, j’aime ça, mais je n’ai pas l’occasion de partir aussi loin que ce que je voudrais. Tu as déjà visiter la France ?

Peu après, nous changions de sujet pour parler du couple qu’Alejandro formait avec Shayanes. Alejandro jugeait important que je sois au courant des règles du jeu. Ce qui était sympathique de sa part, mais j’avais déjà commencé à les deviner avant qu’il ne m’en parlât. Le fait qu’il men dît plus ne fit qu’accentuer ma conviction. J’acceptais le fait d’être amants en toute discrétion. De toute façon, je ne savais qu’être dans l’ombre, me poser en couple était quasiment impossible, alors autant profiter de la vie à fond.

Pour fêter ça, Alejandro leva sa coupe et prononça quelques mots d’espagnol. Je butais sur le premier que je ne comprenais pas. Alejandro me regarda avant de me demander de répéter ce que je venais de dire :

-Je disais : « de même ! ». Tu sais, je ne parle pas du tout espagnol, je n’ai pas compris le premier mot.

En même temps que m’excusai de mon incompréhension, le réfléchissais à ce pouvait bien vouloir dire ce « Salud », et la réponse c’était faite toute naturellement dans mon esprit. Je me frappai le front de la main en me traitant de blonde. Quand je relevai la tête, je vis Alejandro qui me dévisageaient.

-Ça voulait dire « santé mon amante », non ? demandai-je avec un sourire un peu piteux.

Juste après, il voulut en savoir plus sur ma relation actuelle avec Dante, mais je ne pouvais pas lui donner de réponse satisfaisante, tout simplement parce que je n’en avais pas. J’aurais pu lui dire « ça devient sérieux » ou « on ne se voit plus », mais ça n’aurait pas correspondu à la réalité. Le fait était que je ne l’avais pas revu depuis le bal, date à laquelle je m’étais blessée à la main. Il n’avait pas été franchement ravi pour le coup, et il m’avait fait un peu peur à se mettre en colère comme il l’avait fait. Je lui avais expressément demandé de ne pas aller voir Andrew, et il m’avait écouté, mais son corps tendu comme un arc témoignait qu’il l’aurait frappé s’il l’avait eu sous la main. Alejandro me répondit que j’avais dit exactement la même chose la dernière fois, et c’était vrai, je m’en souvenais encore. Mais je n’avais pas plus d’information à ce sujet. Nous étions d’excellent amis et amants, mais je ne savais pas jusqu’à quel point. Il m’avoua que si Dante m’avait écouté, c’était signe qu’il tenait à moi. Je n’en étais pas sûre… Il voulut connaître le nom de celui qui m’avait blessé.

-J’ai frappé une vitre en verre. C’est donc moi la responsable. Mais disons qu’Andrew Kenworth, un Winthrop, y a beaucoup participé. Je me serais plus contrôlé, ça ne serait pas arrivé.

Alejandro eut un sourire en buvant une nouvelle gorgée de vin. Cette fois, je ne pus le décoder, d’ailleurs. Si ça se trouvait, il ne m’écoutait encore qu’à demi et pensait à autre chose, comme tout à l’heure. Mais il eut la délicatesse de ne pas insister, ce dont je le remerciai mentalement. J’étais un brin soulagée d’attaquer un autre sujet.

-Et sinon, à part le surf, tu pratiques d’autres sports ?

Question un peu ouverte et tournée sur lui pour remettre un peu d’ambiance. Je ne tenais pas spécialement à couler le dîner.

Bientôt, de son côté comme du mien, les assiettes furent terminées, et Alejandro me demanda si je voulais un dessert. Son regard se posa sur moi, et je ne dis rien pendant quelques secondes. Il me scrutait. A mon avis, prendre un dessert ne l’aurait pas franchement aidé à être de bonne humeur, aussi je décidai la « formule à emporter », de mon cru bien sûr.

-Si tu n’y vois aucun inconvénient, je vais me servir.

Je hélai la serveuse. Elle vint, tous sourires, vers nous. Elle me demanda ce que nous désirions, et je lui répondis qu’il me faudrait deux Tupperware que je lui ramènerais le lendemain évidemment. Elle me regarda, un peu interloquée, et je lui dis que dans le premier il me faudrait de la chantilly et dans le second de la pâte à tartiner style Nutella.

-Mais Madame, o ne peut pas ! Et puis tout est fait maison ici, pas de Nutella, protesta-t-elle.

-Je m’appelle Evanna Xander, chambre 321, si vous n’avez pas confiance, venez chercher votre matos demain. Mais là, j’en ai besoin.

Je le regardai dans les yeux, je n’avais pas l’intention de plier. Elle soutint mon regard et fini par ciller, haussant les épaules. Elle murmura un « je vais voir ce que je peux faire pour vous » et s’en alla en cuisine.

-Je suis désolée de t’imposer mes choix, mais toi, tu vas te contenter d’un autre dessert, qui n’est pas sur cette carte.

La serveuse revint, avec les deux Tupperware demandé. Dedans ils avaient mis une bonne dose de crème chantilly et de pâte à tartiner goût choco-noisette généralement utilisé pour les crêpes. Je lui adressai un grand sourire en prenant mes Tupperware.

-Désirez-vous régler maintenant ?

Je lui jetais un regard surpris. Elle avait vu dans mon jeu ! Elle était bien perspicace… Je regardai Alejandro. Allait-il se précipiter pour payer la note, en bon chevalier servant ?

Nous abordions le sujet des voyages. Alejandro, en bon espagnol, avait forcément visité la France, et je voulais savoir si c’était aussi beau que ce qu’on pouvait rapporter.

-Tu es allé dans la ville lumière ? C’est comment ? Aussi splendide qu’on le dit ? Ou la réputation est exagérée ?

J’avais éludé sa question. Je n’étais jamais allé là-bas. Ce n’était pas faute de moyens économiques, mais je manquais toujours de temps. J’avais les week-ends entre les cours, mais en général, soit je les passai ici, soit en Angleterre près de ma fille et mon père. Je n’avais jamais plus de deux jours de libres, sauf pendant les grandes vacances depuis que je suis à Harvard, mais l’an dernier, je ne pouvais pas me déplacer. C’était mes premières vraies vacances qui arrivaient, mais je risquais de les passer au Summer Camp, donc pas le temps de voyager. Je m’étais accordée cette semaine pour éviter de péter un câble à Harvard. Andrew m’avait tant tapé sur les nerfs dernièrement que je ne voulais plus l’avoir à moins de 100 km de moi.

Au moment où Alejandro leva son verre, il parla Espagnol : je butais sur les mots. Quand on était dans la chambre, c’était relativement compréhensible, et très court. Son « oh me dio » résonnait encore dans mon crâne tant il m’avait fait plaisir de l’entendre. Je me frappai le front et expliquai que je venais de comprendre la traduction, et Alejandro répéta la phrase une seconde fois. Je retenais que « salud » ne voulait pas dire salut mais santé. Puis on attaqua un sujet un peu sensible, sur la relation entre Dante et moi. Alejandro voulait savoir qui avait été responsable de mes blessures à la main gauche, et je lui répondis que même si Andrew Kenworth n’en était pas responsable, il y avait fortement participé. Alejandro hocha la tête sans répondre. Il y eut un blanc dans la conversation, que je m’empressai d’interrompre. Je demandais au bel Espagnol foutu comme un Dieu grec quels sports il pouvait bien pratiquer. Il me dit adorer le polo. Dans ma tête, polo = poney (qu’ils soient grands ou petits, c’était tous des poneys !) = have fun ! J’adorais monter à cheval plus jeune, mais à cause des études en général et de ma mère en particulier, j’avais dû arrêter. Puis il m’énuméra une liste non exhaustive sans doute de toutes ses activités favorites : sports d’eau, foot, course,… Je l’écoutais, vivement intéressée. Je me mis à rêvasser un peu en l’imaginant jouer au foot, torse nu et en short.

Les assiettes furent bientôt terminées, et Alejandro me demanda si je voulais un dessert. Lorsque la serveuse arriva, je fis une demade un peu spéciale, et lorsqu’Alejandro me répondit qu’ils avaient le service de chambre, je rétorquai :

-Et si je ne veux pas attendre le service de chambre ? Autant prendre les choses à la source.

Puis je l’informai que je n’avais pas l’intention de la laisser prendre un petit dessert : nous avions autre chose de plus urgent à faire. Enfin pour ma part du moins ! Lorsque la serveuse revint avec ma commande, elle demanda si nous payions tout de suite. Alejandro lui dit de tout mettre sur sa note. Nous quittâmes le restaurant, mes deux plats sous le bras. De bonnes quantités en plus ! Nous étions dans l’ascenseur quand Alejandro suggéra d’aller dans ma chambre. Je n’y voyais aucun souci et appuyais sur la touche menant au troisième. Une fois devant la porte, je l’ouvris d’une main et me dirigeais sans tarder vers mon lit. Je posais les deux récipients à proximité.

-A qui l’honneur ?