I miss you

When you're gone
The pieces of my heart are missing you
When you're gone
The face I came to know is missing too
When you're gone
The words I need to hear to always get me through the day
And make it OK
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@Lewis Coleman + @Charlie Miles

Quatre jours. Ça fait quatre jours que Charlie et Lewis se sont séparés, qu’elle a complètement foiré avec lui et qu’elle ne cesse de le regretter. Elle n’a jamais été avec quelqu’un, elle n’a jamais non plus eu de personne dans sa vie qui a vraiment voulu d’elle. Elle a passé sa vie à ce qu’on la rejette, à ce que les gens se rendent compte qu’elle n’est pas assez bien et qu’elle n’en vaut vraiment pas la peine. Alors lorsqu’elle a vu Elisabeth sortir de chez Lewis elle a paniqué, elle s’est dit que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne finisse par se rendre compte qu’il pouvait faire mieux qu’elle. Sans réfléchir, elle s’était donc refermée complètement et elle avait mis fin à la meilleure chose qui lui soit arrivée, brisant son propre cœur au passage. Et en plus de ça, en rentrant chez elle ce soir, elle s’était faite renversée par une voiture. Elle avait fini aux urgences de l’hôpital avec un poignet cassé, des bleus sur le reste du bras et sur la hanche et le côté du visage tout râpé. C’est comme si l’univers la punissait pour avoir fait du mal à Lewis, à la meilleure personne au monde. Mais la réalité, c’est que la douleur physique n’est rien comparée à ce qu’elle ressent à l’intérieur, au fait qu’elle a l’impression que quelqu’un a pris son cœur et l’a piétiné des millions de fois. Charlie sait que c’est sa faute, qu’elle ne peut s’en vouloir qu’à elle-même pour avoir tout gâché, mais elle ne peut plus revenir en arrière. Elle a passé les quatre derniers jours à pleurer, à vider toutes les larmes de son corps et la vérité c’est qu’elle ne s’est jamais sentie aussi triste.

Charlie n’a quasiment pas quitté son lit depuis son accident même si elle n'a quasiment pas dormi et Bucky lui manque. Lewis lui manque aussi, terriblement… Elle a l’impression d’être en train de se noyer, de ne pas arriver à respirer correctement, d’avoir perdu une partie d’elle et elle n’arrive pas à avancer. Elle est complètement perdue, elle ne sait pas quoi faire, mais elle sait qu’elle ne peut pas se refaire sa place dans la vie de l’ancien militaire. Elle se doit de le laisser partir, de le laisser être heureux avec quelqu’un qui sera assez bien pour lui et qui le mérita plus qu’elle. Après une longue journée d’hésitation, elle a donc envoyé un message à Lewis pour lui demander si elle peut récupérer ses affaires, une manière d’avoir un point final elle suppose et il a proposé de passer. Lorsqu’elle entend frapper à la porte, elle en a la boule au ventre, mais elle se lève de son lit et se fraye un chemin jusqu’à la porte d’entrée. “Hey…” Charlie tente un sourire mais elle n’en a pas le cœur. De voir Lewis devant elle lui donne envie de se remettre à pleurer, elle a envie de lui dire à quel point elle est désolée, à quel point elle l’aime… “Tu… Tu veux rentrer quelques minutes ?” Elle se pousse pour le laissé entré et va allumer la lumière du salon, laissant apparaître les blessures sur son corps ainsi que le cernes plus que visibles, alors qu’elle remarque la cage que Lewis a à bout de bras. Il a également ramené Bucky. “Hey Bucky…” Charlie regarde Lewis ouvrir la cage et le laissé sortir, elle se baisse pour venir le caresser alors qu’il ronronne immédiatement.

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@Lewis Coleman + @Charlie Miles

Les nuits déjà courtes de Lewis avaient encore perdu en longueur. Des draps parfaitement pliés à côté de lui au bruit seul de Bucky qui bougeait dans son panier, du lovebird qui semblait le détailler depuis l'étagère à la porte qu'il n'ouvrait plus pour accueillir Miles contre lui le soir... Tout lui rappelait que Charlie et lui n'étaient plus rien. Alors qu'aux yeux de Lewis, elle était tout. Il avait mis près de 17 ans à retomber amoureux et faire marche arrière lui demanderait du temps. Le voulait-il vraiment... le pouvait-il ? Le message de Charlie, reçu dans la semaine, ne faisait que rendre leur séparation plus réelle. Leur relation se résumait au pull rouge, imprégné du parfum naturel de Charlie et du nécessaire pour Bucky qu'il avait embarqués dans la voiture. Les genoux de Miles n'étaient plus là pour soutenir le chaton. En jetant un oeil dans le rétroviseur intérieur au moment de démarrer, Lewis croisa son regard fatigué et cerné, une tristesse supplémentaire dans ses iris. Coleman baissa les yeux en expirant avant d'allumer le moteur pour prendre la direction de l'appartement de Charlie. Des lieux qui lui étaient devenus si familiers dernièrement mais dans lesquels il ne serait plus le bienvenu, plus de la même manière.

Salut, répondit Lewis avec un sourire en demi-teinte. La revoir - même s'il ne faisait que deviner les traits de son visage, masqué par l'obscurité ambiante de l'appartement - ne faisait que lui rappeler ce qu'il avait perdu. Et à quel point, il y avait crû. C'était aussi l'une des dernières fois qu'il tenait Bucky près de lui. Il allait retrouver sa vie auprès de Charlie comme si de rien n'était, comme si ces dernières semaines n'avaient jamais eu lieu. Mais l'ancien militaire n'avait rien envie d'effacer. Lewis se ferma un peu plus plus lorsqu'elle lui proposa de rester quelques minutes. Il y a encore quelques jours, Coleman y passait des nuits entières et s'éterniser risquerait de faire plus de dégâts qu'autre chose. Il devait trouver le juste milieu entre être là pour elle et lui redonner de l'espace. Bien sûr, dit-il sans sourire aucun avant de passer devant Charlie. Comment pouvait-il se convaincre qu'il devait aller de l'avant alors qu'il l'aimait ? Alors que ces derniers jours ne ressemblaient qu'à un terrible gâchis ? Ce n'est que lorsque Charlie alluma la lumière du salon que les muscles de Lewis se tendirent, son regard inquiet se perdant sans attendre sur les éraflures gonflées qui s'alignaient sur l'une de ses joues et sur l'hématome violacé qu'arborait la seconde. Tout, de ses blessures à ses yeux creusés lui faisaient dire que c'était de sa faute à lui. Lewis déposa la cage de Bucky à la hâte avant de s'approcher de Charlie, approchant une main près de son coude sans pour autant le toucher. Charlie... qu'est-ce qu'il s'est passé ? La tête inclinée, il se retenait d'effleurer la partie saine de sa joue pour lui prouver qu'il était là pour elle. Désormais, il n'avait plus que les mots comme arme pour être ce qu'il était redevenu : un ami. Tu as eu un accident ? l'interrogea t-il d'un ton inquiet, sans pouvoir détacher les yeux de son visage abîmé. Il avait vu plus d'une blessure dans sa vie et les éraflures sur sa joue ressemblaient à celles d'une chute. Un incident pour lequel elle ne l'avait pas appelé.

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@Lewis Coleman + @Charlie Miles

Charlie n’arrive pas à se sortir Lewis de l’esprit. Depuis qu’elle a rompu avec lui, qu’elle a tout foiré, elle ne cesse de le regretter. Chaque millimètre de son corps est en manque du brun comme si elle venait d’arrêter une drogue qui lui donnait l’impression d’être sur une autre planète. Elle ne cependant s’en vouloir qu’à elle-même. C’est elle qui a fait du mal à Lewis, elle qui l’a repoussé, qui lui a dit qu’il méritait mieux qu’elle est même si elle le pense toujours, il lui manque. Lorsqu’elle ferme les yeux elle voit apparaître ses deux pupilles bleu océan, elle sent les lèvres de Lewis sur sa peau, sur ses lèvres, elle sent ses mains sur elle et elle en a le cœur brisé, encore et encore. Tout en elle lui crie de retourner chez lui, de lui demander pardon, de lui avouer à quel point tient à lui, mais pourtant elle en est incapable, quelque chose la bloque. Elle sait que de le voir devant elle allait être difficile mais elle n’était définitivement pas prête pour cette douleur qu’elle ressent au cœur lorsqu’il apparaît devant sa porte avec Bucky dans sa cage. Elle le voit à peine qu’elle aurait pu s’effondrer en larmes, qu’elle a envie de venir se blottir contre lui pour respirer son odeur et oublier la dernière semaine. Mais elle n’a pas le droit. Elle a résigné à tout cela lorsqu’elle a rompu et qu’elle lui a fait du mal. Elle est idiote, tellement idiote.

Charlie ne peut cependant s’empêcher de lui faire signe de rentrer, juste quelques minutes. Peut-être qu’elle trouverait le courage de lui demander pardon, au moins de s’excuser pour l’autre jour même si il ne voulait plus d’elle. Elle se pousse donc pour le laisser entrer, elle referme la porte avant d’aller allumer la lumière. Elle se rend également compte qu’elle aurait dû penser à aérer un peu chez elle avant que Lewis ne débarque. Elle salue rapidement Bucky mais Lewis ne tarde pas à remarquer l’état de son visage et surement son poignet plâtré également. Charlie voit l’inquiétude dans les pupilles de Lewis et lorsqu’il s’approche d’elle, elle s’arrête de respirer. Elle hoche doucement la tête. “Je me suis fait renversé par une voiture. Mais plus de peur que mal. Je vais bien.” Parce qu’à ses yeux les douleurs qu’elle a physiquement lui font mal, certes, mais ce n’est absolument rien comparé aux douleurs intérieures de tout ce qu’elle à fait à Lewis. “Promis, ça va. C’est juste quelques bleus et un poignet cassé. Dans quelques semaines je serai comme neuve.” Physiquement, oui, moralement, elle a l’impression qu’elle n’arrivera jamais à s’en remettre, qu’elle n’arrive jamais à se remettre de tout ca. “Lew…” Dit-elle doucement en hésitant. Elle n’a pas le droit de lui demander une autre chance, pas après ce qu’elle a fait. “Je suis vraiment désolée…” Dit-elle alors simplement, parce qu’elle ne sait pas quoi dire d’autres alors qu’il y a pourtant tellement à dire dans le fond. Tellement qu’elle aimerait avoir le courage de faire. Elle aimerait que les choses soient simples pour elle, pour eux.

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Se tenir loin d'elle, ne plus l'appeler et ne plus l'espérer là, restaurer ainsi toutes les barrières qu'ils avaient mis tant de temps à abattre... tout lui semblait contre nature. A quand remontait son accident ? Charlie lui faisait désormais si peu confiance qu'elle ne l'avait même pas appelé, un constat décevant que Coleman fit en avisant son poignet plâtré. Son articulation qu'il imaginait gonflée et douloureuse était une métaphore physique de son propre état émotionnel. Quatre jours plus tôt, Lewis avait perdu bien plus que sa petite amie ; Miles semblait l'avoir définitivement exclu de sa vie. Aussi facilement que l'on fermait les yeux avant de dormir. Une distance nouvelle sur laquelle il aurait dû capitaliser pour aller de l'avant, penser à un après qu'il n'était pourtant pas prêt à envisager sans elle. Vraiment ? demanda t-il en haussant les sourcils alors que tout en elle semblait indiquer qu'elle n'allait pas bien. C'est arrivé quand, Charlie ? poursuivit Lewis, préoccupé, tout en sachant que sa réponse ne ferait que remuer le couteau dans une plaie encore ouverte chez lui. Tout, des paroles aux actes de Charlie indiquait qu'elle voulait passer à autre chose. Laisser ce qu'ils avaient été derrière elle. Ce n'est pas juste juste quelques bleus et un poignet cassé. Est-ce que tu dors... est-ce que tu manges ? s'entendit-il dire en remarquant qu'au-delà des blessures, ses joues semblaient plus creusées que dans ses souvenirs. Ne plus être avec elle ne voulait pas dire qu'il pouvait faire taire ses inquiétudes la concernant. Promis. Ses traits se durcirent à l'évocation d'une promesse qu'elle était en train de trahir sous ses yeux. Que tu ailles bien est la seule chose qui m'importe. Est-ce que... le chauffeur a été identifié ou poursuivi ? Le simple fait qu'il ait renversé Charlie ne faisait qu'aggraver la culpabilité qui ne le quittait plus depuis qu'elle était partie de l'appartement et de sa vie.

Lew. Coleman posa sur elle un regard résolument distant, blessé surtout alors qu'elle s'excusait. Ce simple surnom faisait remonter des souvenirs. Désolée ? Elle était désolée d'avoir décidé pour eux deux, désolée d'avoir tiré des conclusions hâtives concernant Eli aussi... Ou désolée du mal qu'elle avait pu lui faire en apposant ses lèvres près des siennes quelques semaines plus tôt avant de le quitter ? Oui... moi aussi, finit-il par répondre dans un soupir, rompant le contact visuel pour suivre des yeux Bucky qui reprenait possession des lieux. Les lèvres de Coleman se plissèrent alors qu'il tendait son bras pour qu'elle puisse voir le pull rouge qui était enroulé autour. Les pupilles de Lewis retrouvèrent celles, si expressives, de Charlie pendant un instant volé alors qu'elle reprenait son pull du bout des doigts, effleurant l'épiderme de l'avant bras du militaire. Un geste qui réveilla une douleur qui était tout sauf fantôme chez Lewis. Je te l'ai ramené, comme tu me l'avais demandé, dit-il en se reprenant, laissant le vêtement changer définitivement de main. Et son coeur repartir à la dérive avec. Et si tu as besoin de quoique ce soit, tu sais que ça ne change rien. Au moins à ce niveau... tu peux toujours m'appeler et je serai là. Lisait-elle, dans ses sourires absents, à quel point elle lui manquait lorsqu'elle le regardait ?

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Tout dans le corps de Charlie veut chercher et retrouver le confort de Lewis, alors que l’envie de venir se blottir contre lui et d’oublier tout ce qu’il s’est passé au cours des dernières semaines l’envie. Mais elle ne peut pas, elle n’a pas le droit de faire ça alors que c’est elle qui a pris la décision de mettre fin à leur, si courte, histoire. Charlie pensait bien faire, elle pensait le libéré pour qu’il puisse trouver quelqu’un qui le mérite réellement, quelqu’un qui soit à la hauteur de l’homme formidable qu’il est. Maintenant qu’il se trouve en face d’elle à nouveau cependant elle regrette tout. Elle regrette de ne pas s’être battue pour eux, de ne pas simplement lui avoir fait part de ses peurs. Bien sûr qu’elle lui fait confiance, le problème n’est jamais venu de lui, ça a toujours été elle. C’est elle qui ne se sent pas la hauteur de Lewis, elle qui a pris peur plusieurs fois dans leur relation, elle qui a décidé que Lewis devrait être avec quelqu’un qui le mérite plus. Elle ne sera jamais assez bien pour lui, elle le sait, parce qu’elle restera toujours cette gamine brisée dans le fond. Elle a envie d’éviter le sujet de son accident de vélo, mais elle connaît assez le brun en face d’elle pour savoir qu’il n’allait pas lâcher l’affaire. “Mardi, en sortant de chez toi.” Répond-elle simplement alors que les traits de son ancien petit ami se remplissent d’inquiétude. Il ne devrait pas s’inquiéter pour elle, ce n’est plus son rôle. Non elle ne dort pas, elle ne mange pas beaucoup non plus à vrai dire parce qu’elle n’arrive rien à avaler sans en avoir la nausée, mais elle ne peut pas lui dire tout ca. “Lewis…” Dit-elle en simple réponse parce qu’il connaît la réponse. Il lit en Charlie comme un livre ouvert. Il décide alors de revenir sur l’accident et la vérité c’est qu’elle n’en sait rien. “Je sais pas. C’est un peu flou ce qu’il s’est passé, mais Ascella est venue me chercher.” Peut-être que le fait qu’elle ai passé la première nuit après l’accident chez sa meilleure amie pourrait le rassurer un peu.

Charlie observe les traits de Lewis et elle en a mal au cœur. Elle a envie de se remettre à pleurer, juste à le regarder, elle a toute foiré… Et à demi-mot, elle prend le courage de lui dire. Elle s’en veut terriblement de lui avoir fait du mal et elle se déteste un peu plus pour cela. La réponse de Lewis ne fait qu’enfoncer le couteau un peu plus dans la plaie alors qu’il finit par lui tendre le pull rouge, son pull préféré. Elle le prend de sa main intacte, ses doigts effleurant ceux de Lewis, les larmes lui montant aux yeux et son cœur loupant un battement. Il lui manque tellement. “Merci…” Dit-elle en serrant le pull contre sa poitrine alors que ses narines sont envahies par l’odeur de Lewis, celle qu’il a laissée sur son pull. “Est ce que… Est-ce que tu veux récupérer le tient ?” Charlie espérant vraiment que non, parce qu’elle veut garder un souvenir de Lewis, mais elle comprendrait. “Tu… Tu as plus à prendre soin de moi tu sais… Tu me dois plus rien.” Je t’ai fait du mal, tu ne devrais pas être aussi gentil, a-t-elle envie d’ajouter. Elle a tout gâché et elle s’en mord les doigts.

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Mardi, un mot bien plus lourd de sens qu'il n'y paraissait. Si bien que Lewis préféra se murer dans un inhabituel silence, à cette révélation. Les rides d'expression, au coin des yeux de Coleman, se marquèrent un peu plus alors qu'il continuait néanmoins de la détailler. Il avait mal pour elle mais il avait aussi mal pour lui, pour des raisons différentes. Lewis… lui lança Charlie comme un avertissement, une fois de plus elle le muselait tandis qu'il prenait simplement de ses nouvelles. Les signaux qu'elle envoyait étaient alarmants, elle semblait tomber de fatigue. Si lui avait l'habitude des nuits blanches et avait appris à donner le change, il espérait que Charlie y échapperait. Etait-ce ce à quoi il allait être réduit maintenant.... au silence en plus des regrets de tout ce qu'ils n'avaient pas eu le temps d'être ? D'accord, dit-il avec un mouvement de tête, rassuré qu'elle ait pu contacter Ascella. Intérieurement, il remerciait l'amie de Charlie pour son intervention. De tout ce qu'elle avait dû faire, hier et aujourd'hui, pour réussir à la rassurer là où lui avait échoué. Pour ce que ça vaut, Charlie ; ça me rassure de te savoir entourée de personnes comme Ascella ou Milo. De savoir qu'ils sont là pour toi. Son regard se perdit sur le sol, conscient que Charlie semblait ne plus l'inclure dans le compte de ses amis.

Lewis rendit son pull à Charlie, à regret. Mis à part les achats qu'il avait effectué pour Bucky, de sa litière vide mais flambant neuve à ses sachets de nourriture pleins ; il ne restait rien d'elle chez lui. Rien d'autre que des souvenirs en pagaille, dans chaque recoin de l'appartement. Ces derniers jours, il avait eu plus d'une vision d'eux dans la cuisine ou sur le canapé, elle dans ses bras. D'elle aussi, les cheveux détrempés, dans l'embrasure de la porte de la salle de bains. Oui, je pense que ce serait mieux. J'aimerais le récupérer, répondit Lewis avec un ton résolu. Il le fallait pour qu'il puisse avancer. Il avait déjà laissé une partie de lui avec elle, il se devait de faire le grand ménage pour diminuer, jour après jour, les éléments tangibles qui le reliaient à leur relation désormais caduque. C'est ce que tu penses ? Que je le faisais par obligation jusqu'à présent ? l'interrogea l'ancien militaire avant d'ajouter : On ne se doit rien sauf ce qu'on a envie de se devoir. Ce n'est pas parce que l'on est plus ensemble que je vais cesser de me préoccuper de toi ou de ce qui t'arrives. Avait-elle toujours perçu ses intentions d'une manière érronée ou s'y était-il mal pris avec elle ? Charlie, j'ai juste besoin d'éclaircir un point... Est-ce qu'en plus d'une rupture, je dois en prévoir une seconde - amicale - dans la même semaine ? Ses yeux bleus se posèrent sur elle, sa mâchoire crispée tandis qu'il demandait : Ne me traite pas comme un étranger. Ou dis-moi simplement que tu préférerais que l'on ne se voit pas pendant un temps parce qu'être dans le flou de cette manière, je ne sais pas faire. La perdre était suffisamment éprouvant, il ne méritait pas de subir une double peine. Bucky s'était approché de la porte d'entrée comme s'il sentait que Lewis ne tarderait pas à partir. Peut-être avait-il toujours été de trop aux côtés de Charlie... Alors pourquoi se sentait-il aussi vide sans elle ?

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@Lewis Coleman + @Charlie Miles

Charlie est paumé, complètement paumée, et elle ne sait plus comment agit avec Lewis en face d’elle. Elle ne sait pas à quoi elle doit s’en tenir, pas ce qu’elle a droit de dire où faire. Mais si il y a bien une chose qu’elle ne va pas faire c’est lui mentir sur l’origine de son plâtre et de sa plaie au visage. Elle n’arrive pas à se rappeler réellement ce qu’il s’est passé, si c’était sa faute à elle ou si c’était celle de la voiture qui l’a renversé à vélo. Cette soirée est devenue floue dans son esprit, tout autant que la conversation qu’elle a eue avec Lewis et qui a mis fin à leur relation à peine commencée. Elle avait passé la soirée du mardi, une fois sortie de l’hôpital, avec sa meilleure amie et elle ce rappel avoir pleuré, beaucoup pleurer. Elle a gâché la meilleure chose de sa vie… Elle ne trouve cependant rien à dire aux mots de Lewis qui lui avoue être content et soulagé qu’elle est Ascella et Milo dans sa vie.

Son pull rouge et familier dans les bras, Charlie prend une grande respiration essayant de retenir les larmes qui emplissent ses yeux et la boule qui s’est formée dans son ventre. Il mérite mieux, c’est pour ça que tu l’as laissé, sa voix lui dit doucement dans sa tête alors que le reste d’elle a envie de courir vers lui, de lui dire qu’elle n’est qu’une idiote mais qu’elle ne veut pas le perdre. Elle ne sait plus comment avancer sans lui et elle s’en est rendu compte cette semaine, lorsqu’elle n’a pas pu appeler Lewis après son accident, ou quand elle s’est senti extrêmement triste. Elle est seule, comme elle l’a été durant la plus grande partie de sa vie. Elle sort de ses pensées aux paroles de Lewis et hoche la tête, son cœur se brisant un peu plus. Elle se faufile jusqu’à sa chambre, dépose son pull rouge sur son lit et attrape celui de Lewis qui repose sur une chaise. Pendant une seconde, elle enfouit son nez dedans, respirant l’odeur du brun encore présent avant de revenir au salon et de lui donner son sweat. Charlie est prise un peu de court lorsque Lewis reprend la parole. Elle ne pense pas que c’est une obligation qu’il se soucie d’elle, mais il ne le doit plus de perdre soin d’elle. Elle a renoncé à cela en quittant son appartement quelques jours plus tôt. Il se soucie encore d’elle, malgré tout et elle se souci de lui aussi. Elle se souci tellement de lui qu’elle a remarqué ces cernes à lui aussi et la manière dont il est renfermé par rapport à son habitude. Mais c’est sa faute à elle si les choses sont ainsi. Une rupture amicale ? Est-ce que Lewis la voit toujours comme une amie ? Comment peut-il encore la voir comme ça, se soucier d’elle alors qu’elle lui fait du mal ? “Amicale ?” Elle laisse alors échapper, sa voix pleine de surprise sans qu’elle ne puisse le cacher. “Pourquoi est-ce que tu voudrais encore être ami avec moi ?” Demande-t-elle, ne comprenant sincèrement pas pourquoi il veut rester ami avec elle. Mais ne veut-elle pas elle aussi le garder dans sa vie ? Même si cela veut dire qu’un jour il finirait vraiment avec quelqu’un qui le mérite, qui lui offrira tout ce qu’il devrait avoir ?

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@Lewis Coleman + @Charlie Miles

Plus les jours passaient et plus Charlie s'enfonçait dans le silence. Elle l'avait quitté, s'était faite percutée sans jamais l'appeler pour qu'il puisse être auprès d'elle... Un schéma pour l'écarter qu'elle suivait encore ce soir. Il perdait un peu d'elle à chaque heure qui s'égrenait. Et les moments qu'il avait pu passer avec sa soeur JJ et Huxley ne lui avait redonné, que temporairement, le sourire. Etait-ce désormais le cercle qu'allait suivre sa vie, de perdre tout ce qui comptait pour lui au fur et à mesure ? N'avait-il pas assez donné depuis son retour du Sahel, à devoir vivre avec la disparition de son meilleur ami, ses infirmités et son TSPT... le cou allégé du port du dog tag de l'armée aussi. La chute semblait sans fin.

Le simple fait de la regarder, au-delà des blessures qui grimaient son visage, faisait naître chez Lewis des sentiments contradictoires. Il aurait voulu ne pas avoir autant envie de la retrouver alors que Charlie avait, elle, fait son choix. Celui de continuer à avancer sans lui. S'il pouvait seulement remplacer ses cauchemars par le souvenir réaliste du chemin de ses mains sur lui, de ses doigts qui épousaient les muscles de son torse, qui dessinaient des tatouages transparents par-dessus ceux qu'il avait déjà. Contrairement à elle, la laisser partir lui coûtait ; lui donnant l'impression de l'aimer dans le vide. Elle avait été rapide pour retrouver son pull, un effet personnel dont Lewis se saisit sans ne rien laisser paraître. Merci, dit Lewis avec un mince sourire. Son regard s'attarda sur les plis de son hoodie ; de tous ses vêtements, c'était probablement celui que Charlie lui avait emprunté le plus souvent. Etaient-ils vraiment en train de s'effacer l'un l'autre de leur vie ?

Elle devait le sentir, dans le regard qu'il posait sur elle. Sentir qu'il mettrait du temps à faire taire des sentiments qu'il avait passé des mois à refouler avant de les laisser éclore. Pour rien, ni personne. Je t'ai déjà perdu une fois, tu ne penses pas que c'est suffisant ? Je ne peux pas et je ne veux certainement pas t'effacer purement et simplement. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, admit Coleman. Elle avait été plus que claire sur le rôle qu'il ne pouvait plus tenir... mais qu'en était-il du reste ? L'exclure complètement de sa vie serait cruel. Avait-il aussi perdu son droit de visite, le droit aussi d'être là pour elle sous l'étiquette d'un ami ? Même si redevenir un ami signifiait pour lui d'effectuer une douloureuse marche arrière. Je devrais y aller, merci pour le pull mais surtout... prends soin de toi, d'accord ? ajouta Coleman avec un regard pour Bucky puis pour Charlie. C'était tout ce qu'il lui demandait après l'avoir laissé lui, qu'elle ne s'oublie pas dans le virage incertain qu'ils avaient pris. Pas pour moi mais pour toi. Croiser ses pupilles sombres deviendrait certainement moins douloureux, avec le temps.

D'instinct, Lewis fit un pas de plus vers elle, hésitant un instant avant de finalement renoncer. Les mots de Miles lui revenaient en écho : ils ne se devaient plus rien. Intérieurement, il savait déjà quelle ligne de conduite suivre. Lui donner tout l'espace qu'elle lui refusait près d'elle, la laisser avancer sans lui même si ça lui coûtait. Despedida, dit-il avec un faible sourire, utilisant l'un des mots en portugais qu'il avait déjà entendu entre les lèvres de Charlie avant de poser une main sur la poignée de la porte d'entrée. Invisible sur ses épaules massives, sa peine avait le même poids que son paquetage de soldat.