Les gens étaient déjà installés entre eux, du coup Anastasiya n'osa pas se diriger vers l'un des groupes. Elle fut surprise de voir sa soeur, Lara, arriver juste après Happy. Autant dire que pour le moment, c'était vers lui qu'elle comptait se diriger, ou plutôt se jeter, mais elle attendit toutefois, des fois qu'il se produirait une situation cocasse comme le fait qu'il la confonde avec Lara... Elle resta donc en retrait, attendant de voir la suite.

Je comprenais définitivement pas ce que je foutais ici, j'avais honte de moi, honte du regard des gens, sûrement qu'ils ont entendus ce qui m'est arrivé et je me sens salie, souillé à jamais à cause d'un seul et unique être. Je me planque lamentablement dans un coin sombre, un coin à l'écart des autres, je ne peux plus supporter les rires, les voix qui me fendent le crâne. J'ai mal, mal à la tête, mal au corps et mal au coeur. Je cache les bleus sur mes bras à l'aide de mes mains, je me sens comme enfermé, prisonnière de ma propre personne. J'allume mon joint rapidement, comme si j'allais trouvé refuge dans cette fumée épaisse, là, près d'un arbre. Seule, la solitude est devenue ma meilleure amie depuis quelques jours, j'aimerais que Wade revienne.. Qu'il soit là, il saurait quoi dire, quoi faire. Je regarde les flammes embrasées le bois et cette voix.. Cette voix inoubliable et qui me percute en plein coeur. Qui vient me déchirer, ma hantise, lui, je ne l'avait plus revu, il n'était même pas venu à l'hôpital et je le déteste. Je n'aurais pas voulu qu'il vienne de toute façon, je ne peux plus le voir, je ne veux plus le voir. Et sa voix m'angoisse, mon coeur accélère ses battements et je le voit hurler sur une fille, mon regard croise le sien. Quelques secondes suffisent, je manque d'air. Je manque de lui mais je le hais, je le hais pour tout ce qu'il m'a fait subir. Je laisse mon joint tomber au sol inconsciemment, la bouche entrouverte et en état de choc, je n'arrive plus à bouger, figé, tétanisé. Je resté planté là, à quelques mètres de lui, trop près. Trop près pour pouvoir sentir son odeur, je ne l'ai jamais oublié. Jamais.

En levant les yeux, j'apercevais Anastasiya un peu plus loin, et lui fit un sourire ainsi qu'un léger geste de la main pour la saluer. Je ne savais pas trop si je devais aller vers elle ou non et décidément, ça me renvoyait à quel point les rapports entre ma soeur et moi étaient compliqués. Mais pour l'heure, j'étais contente de retrouver ma meilleure amie, enfin du moins jusqu'à ce que je détourne le visage en entendant un mec apparemment haut perché chanter horriblement faux. La méfiance me gagna immédiatement lorsque je reconnus l'autre taré de la dernière fois (Noah), le regardant faire son manège en fronçant les sourcils. Il semblait encore plus fou que la dernière fois, encore plus alcoolisé aussi, et tout aussi pitoyable. Puis je vis son regard se diriger vers moi. A nouveau cette haine, ce regard incisif qui me donnait l'impression d'être découpée en morceaux. Et puis ces mots. TU N’ES QU’UNE GARCE ! Je sursautais en l'entendant crier, ne m'attendant pas à être ainsi interpelée ni insultée. J'en restais stoïque, ne réagissant pas lorsqu'il s'approcha de moi. Ni lorsqu'il effleura une mèche de mes cheveux pour la remettre derrière mon oreille. Et mon dieu que je me détestais de me sentir gênée à cet instant. Il chantait comme un imbécile, reprenant ses mots comme une litanie et moi, je voyais rouge. Je ne voyais même pas qu'il s'était soudain figé, le regard ailleurs. Sans même réfléchir, je lui décollais une gifle en plein sur sa joue, le faisant tomber sous l'impact. Déjà qu'il ne semblait pas bien tenir debout.. Ne me touche pas ! lui crachai-je au visage, mes nerfs à vifs. Tournant les talons, je m'éloignai pour essayer de me calmer, ignorant tous les regards à présent tournés vers moi.

Si je fais ça, c'est uniquement pour @Lara Kovalenka. J'arrête pas de me répéter ça pour ne pas faire demi tour et rentrer dans ma chambre d'hôtel. Je me mords la lèvre en me demandant quand est-ce qu'elle allait bien pouvoir arriver et puis finalement, elle finit par pointer le bout de son nez Lara. Elle passe un bras autour de mes épaules, je fronce les sourcils pour lui montrer mon mécontentement d'être ici et puis finalement, elle me fait un bisou sur la joue en me tendant le spray anti moustique et je souris de toutes mes dents. Y a pas à dire, elle me connait par coeur la jolie brune. Je la sers dans mes bras et lui prends des mains mon meilleur ami. Ralala, c'est toi la meilleure pour le coup ! Je rigole et commence à m'en appliquer quand finalement, Lara se fait traîner de garce par un jeune homme (@Noah Arjen d'Aremberg) complètement bourré. Au départ, je reste un peu en retrait, carrément choquée par la scène qui se déroule sous mes yeux. Elle lui fout une gifle et se tire et moi, je me tourne vers le gars en mode what the fuck ?! C'est quoi ton problème au juste ? Ouais parce qu'on s'en prend pas à ma meilleure amie comme ça, sans raison !

Ce soir c’était soirée feu de camp mais je me dis que je ne devrais peut-être pas y aller parce que j’avais un peu mal aux fesses et je vous arrête tout de suite ! Non je n’ai pas l’anus infundibuliforme bien au contraire, en courant de manière frénétique comme si j’étais poursuivi par tout l’Empire byzantin, je m’étais retrouvé le cul par terre et là je douille vraiment. J’ai mal mais il fallait que je parvienne à oublier la douleur sauf que ça ne voulait pas s’en aller… C’était encore pire que le jour où je m’étais fait opérer afin qu’on enlève mes amygdales. Pitoyable journée quand même ! Mais j’allais quand même assister au feu de camp parce que c’était un excellent moyen pour passer du temps avec d’autres Summer Campers… Cela changeait un peu des feux de camp avec uniquement les Crousti je pense. J’avais emporté ma guitare avec moi parce qu’un feu de camp sans guitare c’était nul et on ne peut pas être plus explicite quand même ! C’est presque un protocole obligatoire à suivre ! A mon arrivée, je constatais qu’il y avait déjà un peu de monde mais je connaissais personne du moins c’est ce que je pense… Je ne distingue pas encore trop les gens de l’endroit où je me trouvais alors je me rapproche évitant soigneusement de marcher comme un canard boiteux… Oui j’ai mal aux fesses et alors ?!

Vrai qu’Happy était un peu paumé. Était-ce lui ou deux Anastasiya se trouvaient à ce fameux feu de camp ? Son regard d’un bleu océan jonglait entre l’une et l’autre, ne sachant pas à qui il devait s’adresser exactement, au risque de commettre un impair. Ceci étant, à bien observer la scène, il commençait à comprendre qui était Anastasiya et qui était la jumelle qu’il ne connaissait pas. Happy n’imaginait pas une seconde son ananas préféré s’engueuler ainsi avec quelqu’un en public… il s’approcha donc de la « bonne », un petit sourire amusé. « J’espère que je me plante pas et que tu es bien mon ananas ! » rit-il, un peu emmerdé.

Happy était bien entendu au courant de l'existence de Lara mais jamais elle ne s'était attardée dans les détails, la famille n'était pas un sujet qu'elle abordait facilement, principalement parce que c'était compliqué. Elle n'était pas en mauvais terme avec sa soeur mais disons que chacune faisait sa petite vie de son côté... Elle lui rendit donc son salut avec un petit sourire mais s'intéressa davantage à Happy. Elle fut agréablement surprise de voir qu'il ne s'était pas trompé. Dans le fond, les deux jeunes femmes n'avaient pas du tout la même attitude ! Pour toute réponse, et puisque quelques jours plus tôt cela leur avait valu une dispute, elle le prit dans ses bras, certes, comme le ferait une amie, mais avec une étreinte particulièrement forte.

-Tu as trouvé ton ananas, ma petite banane !

Le truc, c'est qu'on peut s'en prendre à n'importe qui et surtout à moi mais, pas aux personnes que j'aime. Encore moins à ma meilleure amie. Je comprends pas bien ce qu'il vient de se passer et je sais que je devrais lui demander des explications ou au moins la suivre pour savoir comme elle va mais, à la place, je me mets face à cet inconnu (@Noah Arjen d'Aremberg) comme pour comprendre ce qu'il vient de se passer. Il a pas l'air dans son assiette et je sais que je devrais probablement pas le faire chier moi et ma petite taille, moi et ma grande langue. Je sais qu'un jour, j'aurais des problèmes à trop la ramener mais, je m'en fous ! Genre j'ai pas le droit de te parler mais toi, t'as le droit d'insulter ma meilleure amie ? Oh, je te connais pas mais t'as intérêt à redescendre d'un étage avec moi ! Je croise les bras, bien décidée à lui montrer que j'ai pas peur de lui. Il est complètement défoncé ou quoi ? Je suis sûre que c'est un Mather ! Il a la gueule en tout cas, avec tous ses tatouages et son regard noir. Il inspire pas la confiance ça, c'est clair !