Voilà, c'était fait. Le pas avait été sauté, j'avais inspiré la poudre blanchâtre et c'était déjà terminé. À peine une seconde pour tout faire basculer. Lorsque j'inspirai la drogue, j'eus une seconde de lucidité où tous les conseils que j'avais un jour entendus pour réussir à lutter contre la drogue passèrent comme un éclair dans ma tête. Pendant une seule petite seconde, je me haïssais d'avoir fait ça, d'avoir cédé. Mais ça ne dura qu'une seconde. Quand je sentis les effets commencer à se propager dans mon organisme, tout se dissipa. Le tourbillon commença dans mon cerveau et tout s'échappa dans la tempête. Mes problèmes, ma mère, les meurtriers, les amis perdus, l'enfer que je venais de vivre en isolement, l'enfer que j'avais connu à New York et avec lequel je devais vivre tous les jours. Tout disparut. Mes pupilles s'étaient probablement dilatées, mes veines aussi. Tout ce que je ne pouvais pas remarquer mais dont je savais qu'ils arrivaient inévitablement. La drogue était une saleté que votre corps n'oubliait jamais. En en ressentant les effets, je m'allongeai doucement sur le dos, les genoux toujours en l'air. Je sentis mon cœur se calmer, mon humeur s'apaiser. Et enfin, une main qui recouvrait la mienne. « Tu t'sens mieux ? » Dans le flou, je tournai la tête pour voir qu'Alex était en train de me sourire, sa main enveloppant la mienne. Je me mis à sourire à mon tour. J'étais bien, bon sang que j'étais bien. J'étais apaisée, mes muscles ne me faisaient plus mal, mon corps ne tremblait plus et Alexander était là. Continuant de lui sourire tendrement, les yeux mi-clos, j'acquiesçai et je tendis les mains en l'air pour qu'il s'allonge au creux de mes bras. Une fois chose faite, je me remis à l'embrasser avec plus de calme, mais pas moins d'envie. « Oui. J'suis bien grâce à toi .. » Ce que j'entendais exactement par cette phrase, moi-même je l'ignorais. Tout ce dont j'étais sûre, c'était qu'il s'agissait de la vérité.

“take a deep breath and remember who the fuck you are ”