Billie & Alex

Parler de mes problèmes ? Non merci. Je préférais éviter toute partie qui pouvait devenir un tant soit peu personnel. Normal ? Chez moi oui. Disons qu'avec l'histoire que j'ai eu, ça devient un réflexe d'éviter les conversations de ce genre. Alors on reste évasif et puis on change de sujet naturellement, comme si de rien était. Et puis finalement, le fait que le chemin soit juste là, ça tombait à pique. Donc j'attrapais sa main et je la dirigeais à travers le petit sentier sinueux pour qu'on puisse finalement accéder à la petite partie de plage tranquille que j'avais trouvé. Je m'étais finalement installé sur le sable, regardant la mer calme et tranquille qui se trouvait face à moi. J'avais posé tranquillement mon sac devant moi et je respirais l'air frais qui s'offrait à nous. Finalement, je regardais Billie qui restait plantée devant moi. Elle avait l'air tendue, mais je ne saurai pas dire pourquoi. Après quelques instants, elle s'installait à mes côtés, ne disant que quelques mots bien vrais. "Tu t'accroches à ton sac comme si ta vie en dépendait." Je haussais les épaules en tournant la tête vers elle. Ma vie n'en dépendait pas non, mais c'était un bien nécessaire à mon bon fonctionnement. J'étais accro et je ne pouvais pas m'en défaire, malgré que j'ai essayé plusieurs fois. Rien n'y faisait, tout simplement. Faut dire, quand la volonté n'y est pas, faut pas chercher à comprendre. "Disons que... J'y tiens, c'est tout." Pour faire très simple d'ailleurs. J'y tenais, je ne voulais pas m'en séparer et je le gardais près de moi en toute circonstance. Après tout, j'avais quand même beaucoup de substances dedans et ça serait dommage qu'on vienne me les voler. "Faut que j'te dise que .. j'suis clean depuis un peu plus de cinq ans .." Elle était nerveuse depuis tout à l'heure - depuis qu'on a su mettre un nom sur nos visages - et je comprenais enfin pourquoi. Ses souvenirs de moi étaient liés à la drogue. Mon sac contenait de la drogue. Et elle était clean. Depuis cinq ans. C'était compréhensible alors son état... Mais je n'ai pas pu sortir autre chose que "Oh..." Pathétique Alex, pathétique. Mais je ne savais pas quoi dire d'autres. Après tout, elle m'avait suivi non, en connaissant plus ou moins ce que je trimballais avec moi. "Mais euh... Tu souhaites le rester ou...?" J'suis pas vraiment le meilleur dans le domaine. Peut-être que je devrais lui conseiller de partir pour ne pas replonger. Mais quelque part, j'en avais pas envie. Une peu de compagnie me faisait du bien, moi qui me sentait assez seul en ce moment... Alors non, je restais sur mes mots, ne lui conseillant pas de partir.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Billie & Alex

Quand j'étais à New York, j'avais plusieurs fois eu l'occasion de voir la mer, mais celle qui est du côté de Liberty Island. On peut pas se baigner comme des gamins là-bas. C'était pas vraiment possible. Pour trouver des plages de sable, fallait aller plus loin de New York, sur les côtes. Mais ça, jamais je n'ai pu le voir... Jusqu'à ce qu'arrive le lycée et que j'ai une voiture pour bouger. J'passais du temps à la plage pendant mes vacances parce que ça m'permettait de me ressourcer. Et ici au Summer Camp, avec toutes ces plages qui entouraient l'île, je savais que j'allais trouver un coin de paradis rien que pour moi. Il suffisait juste d'être persévérant. Et je l'avais trouvé après quelques jours de recherche. Aujourd'hui, j'y avais emmené Billie puisque j'y allais et qu'on s'est retrouvé en cours de route. J'espérais bien qu'elle garde cet endroit secret. C'était mon endroit de défonce et de ressource, hors de question qu'il se retrouve envahi de personnes que je ne connaissais pas. On était installé alors tous les deux sur le sable chaud et on regardait la mer. Du moins, moi je le faisais jusqu'à ce qu'elle m'annonce finalement qu'elle est clean. Depuis cinq ans. C'est pas rien cinq années et je me demandais ce qu'elle faisait là. Il me semble bien avoir sous entendu que j'allais m'faire plaisir en ingurgitant des produits pas vraiment légaux dans le corps. Je lui demandais donc si elle voulait rester clean, histoire que je sache si je devais au moins reporter ma séance de bien-être ou pas. Mais en guise de réponse, je la voyais s'allonger sur le sable, regardant le ciel. J'en faisais de même, après avoir posé le sac à côté de moi. Je regardais le ciel bleu et sans nuages, ou presque. "J't'avoue que je sais plus." qu'elle me répondait finalement. Je tournais la tête vers elle pour la regarder alors qu'elle se positionnait sur le flanc, redressée sur son coude. "J'ai eu de bonnes excuses pour résister ces dernières années. Mais là .. j'en vois plus." Je continuais de la regarder et je voyais bien qu'elle ne détournait pas le regard mais plutôt qu'elle restait fixée comme ça. "Je vois..." A quoi bon faire des efforts quand plus personne n'est là pour les remarquer. A quoi bon résister quand on a plus rien qui nous retient ? Si elle voulait céder, je n'allais pas l'en empêcher, c'était sa vie, elle faisait ce qu'elle voulait. "T'as déjà essayé de te désintoxiquer ?" Je secouais la tête positivement. "Bien que c'est compliqué... Ouais, j'ai essayé, sans succès. Faut croire que j'ai pas assez de volonté." Suffisait de voir le contenu de mon sac pour le comprendre. Je n'allais pas lui retourner la question, puisqu'elle avait réussi cinq ans. "Tu veux vraiment lâcher prise..? Enfin, tu peux toujours partir en courant avant qu'il ne soit trop tard... avant que tu regrettes."

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Billie & Alex

Si j'avais tenté d'arrêter la drogue ? Oui. Deux fois. Alexis m'avait forcé la main quand j'ai eu mon accident en avouant aux médecins que j'étais un drogué et qu'il ne fallait pas me filer de morphine. Elle s'était rattrapé après en m'en donnant un peu en cachette, bien que les doses n'étaient pas vraiment top pour le mal que je ressentais. Pendant toute mon hospitalisation, j'ai du faire en sorte de me sevrer, en vain. Une fois rentré à l'appartement, j'avais direct été dans ma chambre pour prendre un truc qui me soulagerait du manque. Ça avait d'ailleurs causé la colère d'Alexis, qui se pensait plus importante que ça. Mais quand on passe deux semaines à l'hosto, sans rien pour combler le manque, on est obligé de faire passer ça avant le reste en sortant. Puis finalement, après une rupture et une remise en couple, on a décidé de faire des efforts tous les deux. Elle était chez les Cabots, je restais vert jusqu'à la rentrée tout en décidant d'arrêter la drogue. Bon, les choses ne se sont pas passée comme prévues, et quand j'ai rompu le soir du bal, j'ai immédiatement replongé. Et j'en suis à vivre comme ça tous les jours depuis. Drogue, alcool. J'en ai besoin pour me sentir mieux. Comme elle me le proposait, j'attrapais une cigarette dans le paquet qu'elle me tendait et je la portais à mes lèvres. Pour l'allumer, je cherchais mon briquet dans mon sac et puis une fois en main, c'était chose faite. "J'te comprends. J'pense que si j'avais pas eu certaines personnes dans ma vie, j'aurais pas réussi non plus. T'as essayé en centre, ou de toi-même ?" Ouais, le soutien est nécessaire et pas sûr que je l'avais après la rupture. "Moi-même. Un pote m'a filé une technique avec des Carambars... Mais comme j'te dis, j'avais pas assez de volonté pour continuer." Je reposais mon briquet dans mon sac et je restais assis pour fumer alors qu'elle s'était de nouveau allongée, le paquet entre nous deux. Avant de commencer quoique ce soit - après la cigarette - je voulais être sûr qu'elle voulait vraiment aller dans ce sens, quitte à partir si elle ne voulait rien regretter. Mais son choix était visiblement fait et plus rien ne l'arrêterait. "J'reste. Crois-moi, j'aurai rien à regretter. Au contraire, si ça peut m'aider à oublier que ma mère a essayé et veut encore m'faire sauter la cervelle, j'aurai pas de regrets mais de la gratitude." Je fronçais les sourcils. Sa mère veut la tuer ? J'étais sur le cul - et c'est le cas de le dire. Comment une mère pouvait infliger ça à sa fille ? Bon, la mienne n'est pas mieux, elle m'a abandonné alors que j'étais malade et drogué. Mais certes. Enfin, c'était son histoire, pas la mienne. Elle me la raconterait que si elle en a envie. Maintenant que j'étais sûr qu'elle veuille se droguer de nouveau, j'étais... mieux. Soulagé même. "D'acc. J'te propose donc que mon sac devienne notre mini-bar. Avec full access, no limit. Prends ce que tu veux et mets toi bien." Je posais le sac entre nous, à nos têtes, et je me rallongeais pour regarder le ciel, tout en fumant ma clope.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

I feel like I know you
w/ A. Billie O'Connell & Alexander Strudwick

Je savais bien qu'apprendre à arrêter la drogue tout seul, c'était mission impossible. C'est juste que... D'une, je n'avais pas l'argent nécessaire pour entrer dans un centre où toute la désintoxication était de mise. Et de deux, je n'avais sûrement pas réellement envie d'arrêter. En fait, j'avais un lien direct avec la drogue et ce, depuis ma naissance. Vive ma maman qui n'a pas souhaité arrêter alors qu'elle m'avait dans son ventre. Je suis né drogué, et il était en quelque sorte écrit dans mes gênes que j'allais retomber dedans plus tard. Alors je n'ai pas résisté, j'ai cédé quand j'étais encore jeune et je n'ai pas su arrêter depuis. Malgré que j'ai tenté plusieurs fois, je n'étais pas désireux d'aller jusqu'au bout. Et m'en voilà au point où je venais sur cette plage presque tous les jours pour me faire du bien, dans un endroit assez atypique, calme voire paradisiaque.  "J'suis pas sûre que la volonté soit le seul facteur nécessaire pour se sortir de la drogue." Je haussais les épaules. Bon, elle le savait sûrement mieux que moi puisque je ne suis pas assez doué dans ce domaine pour dire quoique ce soit. Mais je reste persuadé que la volonté y est pour quelque chose. "T'façon, c'est pas comme si aller en désintox était dans mes plans." Suffisait de voir ce que je faisais actuellement sur cette plage, en sa compagnie en plus. Alors on était allongé, tous les deux dans le sable. C'était cool comme ambiance, malgré que pour elle ça doit pas être le cas. Elle allait replonger alors que ça faisait cinq ans qu'elle n'avait plus rien touché. C'était un stress que je connaissais mal mais que je pouvais comprendre malgré tout. Je posais le sac entre nous, à nos têtes, lui proposant donc de fouiller et prendre ce qu'elle voulait. C'était un peu comme un mini bar gratos. Je restais tranquille allongé pendant que je la voyais se relever et se pencher sur le sac. Elle était pressée ouais, et ça pouvait se comprendre. Il n'y avait rien de comparable au moment où on prenait de la drogue après avoir été clean. Je me souviens quand je suis rentré de l'hôpital. Le soulagement ressenti était vraiment... incomparable à ce que j'avais déjà vécu. "T'as de l'héroïne ou un truc comme ça ? Et .. autre chose que du Whisky ? " Je me redressais sur les coudes en me tournant vers elle. "De l'héroïne, je crois pas non, mais j'ai de l’ectasie, le sachet qui est dans la première poche. En compagnie d'un peu de vodka." Ces petits cachets, ils sont parfaits en soirée. Pas de fatigue, libido augmentée. Ahah, j'adore. Mais elle peut s'faire un petit kiff avec, y'a pas de soucis. Je me levais, m'enlevant le sable du short alors que je retirai mon t-shirt. J'étais paré pour une baignade moi.

I feel like I know you
w/ a. billie o'connell & alexander strudwick

J'avoue que je suis plutôt bien fier de me retrouver ici en bonne compagnie. Billie était une amie de longue date, même si c'était un lien amical créé pour la drogue principalement, ça faisait du bien de la revoir. Faut bien dire qu'avec le mal qu'on a eu pour se reconnaitre, c'était clair que ça datait ! Surtout qu'on était principalement défoncé quand on se voyait, ça s'expliquait donc. Enfin, on a bien grandi, elle surtout, quand je la vois maintenant et on allait retomber dans nos habitudes passées, vu qu'elle décidait de tout laisser tomber ses efforts contre la drogue et de se retrouver bien à nouveau. Elle cherche donc dans mon sac de quoi lui convenir mais malheureusement, j'ai pas d'héroïne. Après, elle aurait sûrement l'occasion d'en trouver dans ma chambre, puisque Jeno doit en avoir j'pense. Enfin de toute façon, j'préférais me baigner avant de prendre quoique ce soit. J'ai pas envie de me noyer parce que je suis trop défoncé pour remonter à la surface afin de respirer, oh non. Noyade stupide. Du coup, j'avais commencé à me déshabiller pour aller dans l'eau, gardant sur moi uniquement mon short de bain. J'allais me baigner, la laissant seule avec mon sac où se trouvaient la plupart des produits illicites que j'affectionne. Je mettais un pied dans l'eau, puis le deuxième et je plongeais ensuite carrément dans l'eau. Gosh elle était bonne ! Je pataugeais pendant un moment avant que finalement, Billie décide à son tour de venir me rejoindre. Je la voyais donc en maillot de bain et, faut bien l'avouer, c'est une très belle fille... Vraiment très belle. Je gardais mon regard sur elle alors qu'elle entrait dans l'eau, bouteille de vodka à la main, et je ne m'empêchais pas de sourire. "Oh bon sang, je m'étais toujours imaginé l'eau de Floride à 45°C. J'suis déçue." Je me mis à rire alors que j'étais allongé sur l'eau, me laissant bercer par les vagues. "Frileuse ! Elle est bonne, c'est juste que tu sais pas l'apprécier à sa juste valeur !" Finalement, elle se mit à sauter dans l'eau... avec la bouteille ?! Je la voyais remonter et je me remettais debout quand je l'entendais parler. "Putain, j'ai lâché la bouteille !" Je fronçais les sourcils, god non, qu'elle ne perde pas la bouteille, ma bouteille! La vodka étant ma boisson alcoolisée préférée, il était hors de question qu'elle la perde. Elle se remit à plonger pour la chercher et le stress était palpable. "Got it !" criait-elle en sortant de l'eau et j'étais soulagé. Je m'approchais d'elle, lui piquant la bouteille des mains. Elle a déjà bu et elle faisait des conneries. Non, je veux pas perde ma bouteille. "Elle est entre de meilleures mains maintenant !" Je l'ouvrais et je l'apportais à mes lèvres pour boire. Miam, ça faisait du bien. Je refermais avant que Billie ne fasse n'importe quoi et qu'elle foute la bouteille ouverte dans l'eau.