Le regard se durcit quand la seringue s'enfonce dans son derme. Tu aurais dû la briser plutôt de croire qu'il la laissera de côté. Tu t'es encore foiré. Comme toujours. T'es clairement mauvais dans l'exercice du soutien. Mais il a fait le choix de fuir dans un monde dont personne n'a l'accès. Escalade entre vous deux. Tu n'évites aucun projectile. T'es prêt à te faire défoncer s'il le fallait pour qu'il se vide émotionnellement. Tu vas probablement saigner mais tu en as rien à foutre. Ca ne fera jamais assez mal que de le voir ainsi. Tu glisses même tes mains dans tes poches. Tu pourrais quitter la pièce et refermer le chapitre mais il n'a pas dit qu'il voulait plus jamais te voir. C'est ce que tu veux entendre. Qu'il assume, que c'est lui qui ne veut pas de toi. Cette fois, tu lui offriras pas cet échappatoire. Cette fois, tu veux pas être accusé. Soit il te garde et vous apprenez à assainir votre relation soit il te le dit clairement. Tu te concentres sur ta respiration pour ne pas perdre pied et couper tous les ressentis parasites. T'es là et tu attendras l'ultime phrase guillotine.

Tempête qui se calme. Tu attends quelques secondes avant d'essuyer le sang sur ta joue. Tu prendras le temps de te soigner plus tard. Tu souffles que ce soit fini. Au moins, cette partie. Tu ne le regardes pas pour le moment. Tu te concentres à ranger son bureau. Après tout, tu as provoqué, tu assumes. Tu te racles la gorge. Tu ne sais pas s'il t'écoute mais tu embrayes. - Je te quitterais pas Ange. C'est toi qui me quitteras. Je suis parti deux fois, y'aura pas de troisième. Je ne ferais plus avoir. Tu n'as qu'une phrase à dire et je respecterais ton vœu. En attendant, je serais là, dans ta Vie. On merde et je suis d'accord. On revient de très loin. Mais moi je veux y croire. On peut faire les choses bien. Je veux tenter mais pas tout seul. La balle est dans ton camp. J'ai choisi de rester avec toi. Tu peux m'envoyer l'univers dans la gueule si ça te chante, et je pars pas. Tu déposes tout sur son bureau, mets à la poubelle ce qui est cassé, les notant sur une feuille pour qu'il puisse les racheter plus tard. Puis tu lui fais face et son apparence te foudroie. - La drogue nourrit pas. Tu restes à bonne distance et tu t'accroupis. Violence de ne pas le toucher, et tu n'as pas encore trouver de couverture. Voix qui s'adoucit. - Je suis pas ton ennemi Ange et je suis pas là non plus pour quémander une baise de temps en temps. Juste prendre soin de toi et te soutenir. C'est tout. A votre âge, comment pouvez-vous être en souffrance .. ?

Tu dépiautes les mots qui sortent de sa bouche. Tu dois comprendre pour obtenir la sérénité. Tu veux bien disparaitre. Mais tu dois en connaitre la raison. - Tu peux mais tu ne veux pas. Arrête de te cacher derrière un choix que tu subis. TU as choisi de me dégager mais TU attends que je dis ok je pars. Je vais pas te macher le travail Ange. Une phrase et je disparais. Si tu le voulais tant, je serais plus là. Si je suis ton cauchemar alors prononce cette phrase. Mais moi, je vais pas abandonner. Je vais pas te tourner le dos. Oui je l'ai déjà fait et j'ai merdé mais pas cette fois, j'ai mes deux pieds ici. Je repartirais pas. Appelle l'univers si tu veux. Je reviendrais chaque fois. Tu pourras même porter plainte pour harcèlement, tout ce que tu veux. Je vais pas m'arrêter avant d'être mort. Ton mode opératoire ne fonctionnera pas avec moi, c'est terminé. C'était extrême mais tu as choisi d'agir ainsi. Il devait comprendre ce qu'il provoquait également. Tu as ta part de responsabilités mais il aussi la sienne et il a doit l'accepter. Tu es prêt à t'en aller mais pas sans qu'il pige. - Ange, t'as des cernes, tu as tenté de te droguer, tu viens de te piquer. Tu es amaigri. Peut-être que ton amoureux s'occupe de toi, et j'en suis très heureux mais dans ce cas, me laisse pas trainer ici. Si tu es pleinement heureux, j'ai rien à faire là. Visiblement, t'es pas foutu de faire de la place pour plusieurs personnes. Ca s'entend, tu m'as déjà fermé la porte à la tronche, et je l'accepte. Mais tu as l'opportunité de tout stopper définitivement entre nous. Alors dis moi pourquoi tu le fais pas ? Tu le laisseras pas respirer trop longtemps parce que tu veux ta paix également. T'es en souffrance par son absence, tu refuses de demeurer dans le flou. T'as envie de lui hurler dessus et qu'il la sorte cette putain de phrase parce que tu sens bien que ça va être terminé pour vous.

La guillotine venait de tomber. Celle qui couvait dans ton être. Celle dont tu savais parfaitement qu'elle était sur votre amitié. Tu aimerais en vouloir à cet autre mais Ange l'a choisi. T'es heureux pour lui. Lacrymales ouvertes. Tu savais ce qu'il y avait au fond. Mais tu voulais l'entendre. Il veut faire bien avec son mec. Et c'est plus qu'honorable pour lui. Il a pris la décision la plus simple : tout couper avec toi. Pourquoi vous ne pouviez pas cohabiter ? Pourquoi toi tu étais puni ? Foutu passé qui te dessert. Mais maintenant tu sais. Tu t'efforces de lui sourire. Tu t'approches de lui et tu viens embrasser son front. - Tu vois, c'était pas difficile d'annoncer la vérité. Tu ouvres la paume. - Donne moi la seringue. Juste celle là. Je l'utiliserais jamais mais je veux qu'elle reflète ce que nous sommes ; Du bon et du poison. Du bien et du mal. Le tout et son opposé. S'il te plait.

Tu jauges sa demande. Tu n'en sais rien du tout. Ange avait raison sur la nature de votre relation ; plus rien d'ambiguë entre vous. T'avais un autre homme avec qui tu voulais faire les choses proprement. Et c'est pour ça que tu étais là, car tu n'es pas un risque. Tu veux juste pouvoir l'entendre aller bien et le voir. Toi le premier tu as avoué à ton Dieu Grecque que c'était lui que tu voulais. Même si tu t'envoyais en l'air à tout va encore. Tu savais que tu allais te ranger avec lui. - J'ai besoin d'y réfléchir mais aussi d'en parler avec .. De m'assurer que tout le monde sera ok dans la démarche. Et ensuite, oui j'irai lui parler mais s'il dit non, on devra l'accepter. Ca te va Ange ? Tu es prêt à respecter toutes les réponses que ce Yohan te fournira. Ca te fait chier de passer par lui mais si tu dois montrer patte blanche alors tu iras. - Je t'aime mais il n'y a rien d'amoureux dans mes ressentis. C'est plus nous. On a d'autres aventures à écrire et bien plus saines. Tu refermes ta paume, tu es trop épuisé pour mener une nouvelle bataille. Tu viens te plaquer contre un mur, à même le sol. T'es lessivé. Mais tu ne regrettes pas.