T'as le regard qui se fronce. Tu ne vacilles pas quand il t'empoigne le t-shirt. Bien au contraire, t'as envie de ravager son bureau. T'as envie de le mettre hors de lui. De provoquer une réaction. Tu continues de foutre par terre la merde que tu tentes de cesser également. - Appelle les flics Ange. C'est tout ce que tu parviens à sortir entre tes dents. T'es hors de toi, t'as envie de le secouer. De lui avouer que tu ressens mais non, tu préfères monter au créneau.

- T'es qu'un putain de menteur. T'as beaucoup de choses à lui dire mais tu préfères fermer ta gueule. Tu te tais pour ne pas regretter. Tu termines de gaspiller la poudre, passant quand même ton doigt dans ta bouche. - Je te souhaite un bonheur intense avec ton super amoureux. Et tu pourras hurler au monde que je t'ai abandonné. Toi et moi on sait que c'est cette version qui t'aide à te lever le matin. Mais dans ton putain de cœur, tu ne veux pas être entouré et tu finis par accuser les gens qui t'aiment. Bravo Ange. Pleure sur ton sort et accuse moi. Tu recules, sans jamais le quitter du regard. - Toi et ton temps écoulé allez vous faire foutre.

Enfin il l'ouvre mais tu ne te calmes pas. - Ne dis pas nous .. Tu as pris la décision pour tout ton entourage. Tu as sélectionné qui pouvait entrer ou non.. Tu réalises que tu lui en voudras toute ta Vie pour cette nuit-là. - Tu ne veux pas de moi dans ta Vie. Assume tes propos. Parce que moi, je suis capable. Mais TOI tu ne veux pas. Tu secoues la tête, parce que tu sais ce qu'il en retourne. Ca t'énerve de ne pas savoir quoi exactement. T'éclates faussement de rire. - Je vais pas te la foutre dans le cul Ange. C'est ta réponse à tout, de baiser. Mais non, on ne couchera pas ensemble. Je veux être ton ami, moi... Tu oses l'avouer, emprunt d'émotions mal contrôlé.

Ton frère avait fait des ravages. Une part de toi lui en voudra toujours. Mais il a voulu te protéger. Et tu aurais fait pareil. Si ce n'est pire. Tu ne trouves rien à broncher à ce sujet. Il confirme la sélection et ça te meurtrie. Que dire maintenant ? Il radote en permanence sur sa pseudo malédiction. T'es désœuvré. Tu repenses à la maman de Sacha. - On peut toujours dans la Vie mais tu ne le veux pas. J'irais en personne dire à ta belle-mère que j'ai échoué et qu'elle va potentiellement continuer à crever d'inquiétudes pour toi. Pas parce que tu te crois faussement maudit mais parce que tu aimes alimenter ces émotions sur ta personne. Tu as une famille, un amoureux, un établissement. Mais tu préfères te foutre en l'air en radotant de la merde. Tu t'es foutu une visière sur la gueule et tu hurles à qui veut bien l'entendre que tu es l'Ange de la mort. T'es juste un homme qui peut refaire sa Vie mais ne le veut pas. Rien de nouveau sous le soleil Ange. Tu aimes repousser les gens et les accuser de t'avoir abandonné ensuite. C'est ce que tu fais avec l'autre ? On s'aime, je te dégage, tu reviens .. Sinistre jeu, si tu veux mon avis. Et range cette seringue, si tu veux pas que je me plante avec ou qu'elle finisse contre un mur. Tu grondes car tu le voulais le plus lucide qu'il est apte à l'être. Si ça doit être votre ultime rencontre, tu veux qu'elle marque son derme et son âme.

Tu ne prends pas plaisir à briser sa carapace mais tu ne supportes pas le mensonge qu'il donne en permanence. T'as envie de le serrer dans tes bras et lui demander pardon d'agir ainsi. Tu sais pas comment faire autrement mais tu ne bouge pas. Tu croises les bras. Tu réponds même pas à sa phrase. Tu comptais pas partir tant qu'il ne t'aura pas cracher sa haine à la gueule. T'es tremblant. Tu sais pas comment ça va se finir. Mais tu dois faire front à cette tempête. C'est putain dur et t'as envie de pleurer. Ca menace tes billes mais tu tiendras debout quoi qu'il en coute. Et dieu que ça te coute de le voir ainsi. T'as le cœur qui pleure pour cet homme qui a bouleversé ta Vie. Tu aimerais lui dire que tout peut être si facile, suffit juste qu'il abandonne ce poids qu'il s'oblige à porter. Mais c'est Ange, rien n'est simple.