Rain is gone now it′s so much brighter. (Ange)

Rain is gone now it′s so much brighter.
with @Ange K. Murray & @Kristofer Vermeer
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7.05.24 Cambridge - résidence.

La réponse avait été évidente. Et le choix de leur vie commune l’avait tout autant été. Certes, l’appartement de Percy ressemblait beaucoup à une clinique avec ses murs et meubles immaculés. D’accord, ils allaient chercher un endroit rien qu’à eux et non pas l’un chez l’autre. Mais en attendant, il était évident que Kitt lâche son appartement pour emménager chez son petit ami. Au moins, il ferait l’économie du loyer même si cela signifiait qu’il ne pourrait plus aller toquer chez son meilleur ami pour un stock de bière bien trop pas dans son frigo. C’était peut-être là également un petit pincement au coeur. Il s’agissait d’une bonne chose et le meilleur restait à venir. Cet appartement demeurait d’une importance capitale pour l’acteur. C’était son premier logement à Boston ayant un peu de confort et pas de cafard. Il s’y était construit un nid douillet qui lui ressemblait et qui lui avait servi de cocon à bien des reprises quand il en avait eu besoin. Il avait servi également de cachette pour des ébats en tout genre et de quartier général pour les répétitions avec ses comparses. Parfois les deux en même temps. C’était compliqué de refermer la porte sur une partie de sa vie qui, si elle n’avait duré que quelques mois, l’avait construit en tout point.

Alpagué par le responsable du département des lettres, il avait été retardé au point qu’il arrivait totalement essoufflé devant l’immeuble, espérant que le possible futur locataire ne se soit lassé d’attendre et se rendant compte que la course ce n’était toujours pas son truc, malgré ses tentatives émérites. “Désolé, j’ai été retenu par un collègue lourdingue.” s’excusa-t-il face à la silhouette que attendait sagement au pied de l’immeuble. “Ange, c’est ça ?” Il valait mieux tout de même confirmer que c’était bien celui avec qui il avait rendez-vous pour la visite des lieux. Ce serait dommage que ce dernier se retrouve à signer le bail d’un appartement alors qu’il attendait juste qu’on lui ouvre pour aller rendre visite à sa cousine ou autre. L’acteur lui adressa un sourire et lui ouvrit la porte en passant le bip après confirmation. “J’ai un peu de retard dans les cartons.” Euphémisme. “J’espère que ça te permettra de te projeter quand même.” Il lui montra le chemin. “Il est au 3e étage avec balcon. La résidence est rempli d’étudiants mais elle est relativement calme. Les appartements sont bien insonorisés.” Enfin, ce n’est peut-être pas ce qu’Oli dirait certains soirs…

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Il ne put s’empêcher d’émettre un petit rire face à la réflexion du jeune homme, hochant la tête. “Je confirme.” Il trouvait d’ailleurs la situation assez cocasse : juste avant de trouver cet appartement où se loger, il avait longtemps vécu lui même en chambre d’hôtel, attendant le renouvellement de son visa grâce à l’appui de l’université, incapable de prévoir ce dont se ferait le lendemain. Il fallait croire que cet appartement constituait le nécessaire rebond pour les vies en perdition. Il jeta un rapide coup d’oeil à son interlocuteur qui n’aurait pas semblé déconnant dans un remake gothique d’Entretien avec un vampire. Il ignorait tout de lui, à l’exception de son nom, et même s’il avait du mal à se dire qu’il n’habiterait plus ici, qu’un autre souffrirait des pétarades et ronflements de Sergent Patapouf, il estimait qu’Ange pouvait convenir au lieu, plutôt qu’inversement. Le fait qu’il connaisse les lieux l’intriguait cependant, se demandant d’où lui venait cette connaissance et la curiosité se faisant plus forte à son encontre. “Ah oui ? Tu as déjà visité d’autres appartements ici ?” Il ne lui semblait pas que d’autres soient à louer, la majorité étant occupée par des étudiants qui ne quitteraient pas les lieux avant la fin de l’année. “Ou tu connais peut être des voisins ? Ils sont plutôt sympas et te prennent tes colis si jamais.” Il s’arrêta dans le couloir et le conduisit jusqu’à sa porte, ouvrant cette dernière avant de l’inviter à rentrer en premier. Certes, il y avait quelques cartons mais les lieux étaient visitables. “Je t’en prie.” Il lui adressa un sourire avant de refermer la porte derrière eux et de le laisser contempler les lieux, déposant sa clé dans le vide poche en forme d’ananas dans l’entrée.

“J’emménage avec mon mec.” Ca lui faisait encore tout drôle de le dire à voix haute. Ce n’était pas la première fois qu’il vivrait avec quelqu’un mais c’était une étape importante pour eux, même si comme il le lui avait déjà dit, ils passaient déjà tellement de temps l’un chez l’autre que c’était pratiquement déjà le cas. A la différence que maintenant, il n’aurait plus de lieu pour s’échapper en cas de dispute, aussi rares puissent-elles être au vu du caractère de Percy. Plus de garçonnière non plus, même s’il n’avait pas été voir ailleurs depuis qu’il lui avait redonné une chance en suite de sa crise de panique l’année précédente. Il n'en demeurait pas moins qu'il s'agissait d'une grosse étape. Au même titre que de dire adieu à une partie de son existence. C'était ces lieux qui avaient vu les premiers balbutiements d'une histoire d'amour qu'il ne pensait pas aussi forte, où il avait appris qu'il était papa ou qui lui avait permis de soutenir son meilleur ami au travers de ses tragédies personnelles et familiales. Il ne quitterait pas réellement les lieux du fait de sa proximité avec Oli et du propriétaire mais il n'en tournait néanmoins pas une page tout de même. “Tu fais quoi ?” lui demanda-t-il, curieux. "En principe, la priorité est donné à des étudiants mais il y a des unités comme celui-là où les revenus modestes peuvent postuler."

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“Oh bah c’est cool ça ! C’est l’appartement idéal du coup…” Il se coupa en observant la porte que son interlocuteur venait de lui désigner, la présentant comme l’endroit où vivait son meilleur ami. Kitt eut un petit geste de recul en secouant la tête avant de jeter un regard interloqué sur le futur locataire de Percy si tout se passait bien. “Tu connais Oli ?” demanda-t-il alors même que le jeune homme venait de le désigner comme son meilleur ami. Un sourire franc étira les traits de l’acteur et une nuée de soulagement traversa son coeur. Il ne connaissait pas tous les amis d’Oliver étant depuis bien moins de temps en ville et s’étant concentré sur ses propres dramas plutôt que de se préoccuper des connaissances de son ami le plus proche mais il était rassuré si c’était le cas. L’une des raisons pour lesquelles son coeur se serrait un peu à l’idée de partir, c’était précisément de laisser Oli et Sergent Patapouf en tête à tête. Pas que les flatulences du canidé puissent lui manquer mais il ne connaissait que trop bien la fragilité du professeur d’art pour savoir qu’il avait besoin de quelqu’un de proche si besoin. Et si l’individu était effectivement son meilleur ami, il ne pouvait y avoir plus beau signe. Kitt pourrait emménager sereinement avec son petit ami.

“Merci.” Il lui adressa un sourire alors qu’il mesurait effectivement la chance qu’il avait d’emménager avec celui qui était devenu son grand amour, celui qui s’était imposé progressivement, naturellement, sans se forcer. “Tu auras l’occasion de le rencontrer : c’est le proprio.” Bon peut-être qu’il avait lui même la chance que Percy s’intéresse à l’appartement personnellement plutôt que ne laisse l’agence gérer à cause du locataire, mais c’était toujours bon de le préciser. Ce lieu était après tout important pour le jeune homme et des souvenirs autant doux qu’amers y étaient attachés. “Chanteur ? Professionnel ? Quel style ?” s’enquit-il alors que le potentiel habitant des lieux expliquait ce qu’il faisait et ce qu’il comptait faire. L’idée lui plaisait de plus en plus qu’il soit son successeur. Quelqu’un pour veiller sur Oli à sa place. Un artiste qui remplaçait un artiste. “Si besoin, Percy te fera des facilités de paiement sans souci. C’est son genre.” lui indiqua-t-il  naturellement.

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Une vague de réconfort envahit son corps lorsque le possible futur locataire des lieux lui indiqua connaître Oli. Il était sincèrement aux anges d’emménager définitivement avec son petit ami, de se lancer dans cette grande aventure qui ne lui faisait aucunement peur mais s’il y avait bien quelque chose qui le restreignait, c’était de laisser son plus proche ami seul. Certes, ils vivaient dans la même ville. Certes, il lui suffisait d’un coup de fil, d’un sms pour l’appeler à la rescousse. Certes, Oli allait mieux de jour en jour avec ou sans son aide ou celle de Sergent Patapouf. Mais c’était différent que d’être dans l’appartement voisin. Savoir qu’il pouvait se lever en plein milieu de la nuit et faire deux pas pour chasser ses cauchemars. Ou taper sur leur mur commun pour l’inviter à une soirée popcorn improvisée. L’idée de laisser l’appartement entre les mains d’un ami de son voisin le rassurait et renforçait l’idée qu’il faisait le bon choix. “Le monde est petit.” commenta-t-il, amusé de la situation. Et qui plus est un artiste également. Même si leurs looks et aspirations étaient sans doute différents, Kitt appréciait foncièrement le personnage qui se présentait à lui, se trouvant des points communs avec lui. “Oh génial ça ! Si ça se trouve, j’ai déjà entendu tes musiques. T’es sur spotify ?” l’interrogea-t-il, prêt à dégainer son portable pour écouter ce qu’il faisait. Ses playlist se composaient principalement de comédies musicales, travail oblige, mais il appréciait de temps à autres un bon rock. “Il m’arrive de chanter aussi professionnellement.” Mais les comédies musicales n’étaient pas sa priorité surtout en ce moment alors que les sirènes de Hollywood commençaient à lui ouvrir leurs bras.

Il le laissait observer les lieux s’imprégnant lui même de cet endroit qui n’avait représenté que quelques mois dans son existence mais qui avaient eu une importance capitale pour l’acteur. Il y avait décidé de rester sur Boston, se contentant d’un petit boulot à la fac qui avait fait naître une véritable volonté pédagogue en lui. Il y avait passé des soirées endiablées avec les amis qu’il s’était créé. Il avait abrité les balbutiements de sa plus belle histoire d’amour qui continuait de s’épanouir. Il y avait épanché sa peine et son dégoût de lui même. C’est dans cette chambre qu’il avait appris sa paternité. C’était dans cette cuisine qu’il avait pris la décision de reconquérir l’amour de sa vie. C’était une part de lui qu’il laissait derrière lui mais qu’il n’oublierait jamais. “Oui, Perceval Hoffmann. L’appartement lui appartient, enfin à sa compagnie.” Il adressa à son interlocuteur doux à l’évocation de son petit ami mais sans aller plus loin. “Et il a un de ces boules.” Il haussa les sourcils, appréciateurs. Il était heureux que le dénommé Percy ne soit pas présent sous peine de virer au rouge cramoisi. Mais il ne pouvait s’empêcher de le complimenter même en son absence. “Tu le connais aussi ?” s’amusa-t-il de la situation, comme une belle plaisanterie. “Nickel du coup. Ca paie bien du coup la musique ?” Il en avait de la chance mais à coup sûr, il avait travaillé pour.