Ji-hun arriva au terminal E avec une vingtaine de minutes d'avance, fidèle à ce qu'il avait dit à Lilia lors de leurs virtuelles correspondances. Il eut ainsi le temps de s'assurer que les arrivées se faisaient bien au rez-de-chaussée, et trouva la porte par laquelle la Française sera rendue officiellement de l'Europe qu'elle avait longuement visitée. Se retrouver ici aurait pu l'angoisser, surtout après ce qui lui était arrivé au débarquement quelques semaines auparavant, mais il n'en fut rien, trop heureux de la retrouver enfin. Des évènements pas très agréables s'étaient succédés, et il aurait voulu pouvoir frapper à sa porte à chaque fois pour qu'elle puisse le réconforter dans la foulée. Heureusement, il était toujours soutenu et entouré des personnes qui l'avaient accueilli, il ne lui manquait plus que sa présence pour qu'il se sente complètement guéri.

Il se montra patient, yeux rivés tantôt en direction de la sortie, tantôt vers le panneau pour s'assurer qu'il n'y avait pas de souci, tantôt sur sa montre pour savoir l'heure qui y était inscrite. Les gens étaient de plus en plus nombreux, il espérait qu'elle n'arrive pas dans les premiers, par crainte de la manquer de peu. Mais alors qu'il avait réussi à garder son calme et son sérieux, des groupes dans la foule commencèrent à s'exclamer, et un regard vers les renseignements lui permit de prendre connaissance de l'avancée : l'avion dans lequel elle se trouvait venait de se poser. Contrairement aux autres il ne trouva pas utile de s'agiter, pourtant, dans son poitrail, son cœur ne s'arrêtait plus de pulser. Et ce n'était pas à cause de cette scène qu'il avait vue et répétée, mais bien parce que les derniers jours qui les avaient séparés avaient été un peu particuliers.

Faits d'échanges plus intimistes auxquels ils n'avaient pas été habitués, Ji-hun avait hâte de savoir comment ça se passerait en vrai, si le même feeling se manifesterait – parce qu'on savait tous que c'était plus simple de parler librement par écran interposé. La grande aiguille fit d'innombrables tours jusqu'à ce que la foule accueille les premiers retours. L'asiatique se tint en alerte, suivait des yeux toutes les silhouettes. Il aurait pu voir sa tête tourner à force de toutes les inspecter, mais le supplice s'arrêta lorsqu'apparut Lilia. Il lissa d'une main le polo d'été au col déboutonné qu'il portait, puis fit un ou deux pas de côté, dans l'espoir qu'elle puisse très vite le situer. Il sourit de toutes ses dents quand la joie accéléra davantage le rythme déjà bien cadencé de ses battements ; exactement comme dans les films, c'en était presque déroutant.

La Grèce a toujours été l’un des pays favori de Lilia, c’est pour cette raison qu’elle a décidé de finir ses vacances sur une bonne note. Mais quitter les petites îles grecques pour retrouver l’aéroport d’Athènes ce matin avait été un peu dur pour la brunette, trop habituée au soleil et au rythme plus calme des vacances. Heureusement qu’une bonne motivation l’attendait à l’aéroport. Retrouver Jay lui donnait presque envie de quitter ce beau pays sans regret. Un sentiment étrange qu’elle ne pensait pas l’affecter à ce point.

Dans l’avion, la jeune brunette regarda une dernière fois le beau paysage qui se trouvait devant elle avec nostalgie avant de reprendre le bouquin qu’elle avait débuté la veille. Elle avait au moins une dizaine d’heures de voyage, elle allait devoir tenter de fermer un peu l’œil puisqu’à son arrivée, une longue journée allait encore une fois l’attendre. Elle espérait simplement ne pas être trop jet-lagée pour pouvoir passer l’après-midi avec le jeune asiatique, elle ne voulait pas passer pour le Koala de service et dormir dans ses bras jusqu’au lendemain. Les heures coulaient et Lilia passait le temps comme elle le pouvait. Entre des mini siestes, des films et ses bouquins, la jeune femme n’avait qu’une hâte c’était de retrouver la terre ferme.

Alors qu’elle ouvrait doucement ses yeux, Lilia finit par entendre la meilleure nouvelle de la journée, l’avion allait enfin atterrir à Boston ! Il fallait donc se préparer à l’atterrissage, redresser son siège, ranger son plateau et remonter le cache hublot. Il ne fallait pas le redire une seconde fois à la jeune femme, elle s’attela rapidement à la tâche, trop hâte de quitter l’avion. Sa valise ne tarda pas à faire son apparition et une fois récupérée et la douane passée, le coeur de la jeune femme s’accéléra. Était-ce le fait de le retrouver enfin qui la mettait dans cet état ? Elle allait pouvoir vérifier cela dans quelques minutes, le compte à rebours étant enclenché.

Alors qu’elle se faufilait entre les nombreux voyageurs, Lilia finit par apercevoir le grand sourire de Jay qui était contagieux. La brunette essaya de rapidement quitter la foule et de se trouver un chemin vers le bel asiatique qui l’attendait. Comme promis, alors qu’elle se rapprochait de lui, la jeune femme abandonna aussitôt sa valise par terre et courra jusqu’à sauter dans ses bras pour l’enlacer. «Jay ! Ça fait longtemps !» Lança-t-elle en le serrant contre elle. Il lui avait effectivement bien manqué.

Les voyageurs en partance d'Europe commençaient à se montrer, mais il ne reconnut pas la brune qu'il était venu chercher. Il fit ce qu'il put pour ne louper aucune silhouette qui passait, mais il fallait bien avouer qu'il y en avait beaucoup et que ça l'inquiétait ; ils arriveraient bien à se contacter s'ils se perdaient, mais ça enlèverait un peu de cette magie dont ils avaient tant rêvé. Et puis soudain, parmi les plus grands, la Française apparut et Ji-hun se décala tout souriant. Ainsi il savait qu'elle ne pourrait le louper, et lorsqu'il fut repéré, il retira ses mains de ses poches, prêt à la réceptionner. Il avait senti dans les pas de la doctorante un peu d'élan, et sa voix intérieure ne se trompait que très rarement. La valise fut délaissée dans l'allée, à quelques pas d'où il se trouvait, et elle finit par se jeter dans ses bras, lui la serra. Membres passés sous les siens à sa nuque accrochés, il la souleva et dans son cou vint se réfugier. Je suis trop content que tu sois enfin là, avoua-t-il, voix étouffée par la peau contre laquelle il parlait. Les semaines avaient semblé vraiment longues jusqu'à la fin de ses vacances d'été.

Il releva les yeux sur les gens, ceux-là ne les avaient regardé que furtivement, restait toutefois le bagage qui commençait à être gênant, alors, avec bien moins de volonté, il dut la reposer et s'écarter. Je vais récupérer ta valise, la prévint-il, non sans laisser l'une de ses paumes venir titiller quelques mèches décoiffées avant de s'éloigner. À grandes enjambées il s'approcha et attrapa la poignée, vers elle il revint pour lui indiquer la route à emprunter. Je nous ai commandé un taxi, ça sera plus simple pour rentrer, dit-il. Bus et Red line certainement blindés à cette période de l'année. Ils marchèrent donc côte à côte jusqu'à la sortie principale et, dehors, il l'emmena vers la voiture qui avait attendu sagement son retour. Le bagage fut mis dans le coffre par le chauffeur, et ce dernier leur ouvrit la porte pour qu'ils puissent se faufiler à l'intérieur. Simple rappel de l'adresse où ils voulaient être emmenés et le Nord-coréen put se concentrer sur la femme assise à ses côtés. Ton vol s'est bien passé, lui demanda-t-il, ne pouvant plus s'empêcher de la regarder à présent qu'ils étaient confortablement installés.

Le chauffeur concentré sur la route, Ji-hun ne dévia qu'une seule fois ses yeux pour les poser sur les doigts féminins qui étaient à sa portée. Il osa faire le premier pas en calant un peu ses phalanges au-dessus des siennes de façon à les superposer, il ne cherchait pas non plus à la brusquer. Et si c'était bien trop tôt pour tâter le terrain sur lequel ils avaient légèrement glissé, bien sûr, elle pouvait toujours les retirer.

Maintenant que l’avion s’était enfin posé, Lilia n’avait plus qu’une seule hâte, le quitter pour retrouver le jeune homme qui l’attendait de l’autre côté des bâtiments. Le transfert était toujours un calvaire mais la brunette n’avait pas trop le choix que d’attendre la fin des procédures obligatoires. La fatigue se dissipait peu à peu, laissant place à son cœur qui tambourinait d’excitation. Alors qu’une dernière queue la séparait de Jay, la jeune femme commença à le chercher du regard jusqu’à apercevoir son beau sourire. Sans attendre, elle retrouva ses bras qui lui avaient bien manqués. «Moi aussi ! Je ne sais pas comment j’ai réussi à survivre à ses dix heures de vol.» Elle avait l’habitude des longs trajets mais celui-ci était beaucoup trop long à son goût, l’attente avait été insupportable.

Les voyageurs leur prêtaient à peine attention, tellement habitués à ce genre de show à l’aéroport. Mais malheureusement leur étreinte ne pouvait durer, sa valise avait créé un barrage qui gênait les passants. Alors avant qu’on ne viennent les sortir de leur petite bulle, Jay la déposa à terre et chercha sa valise pour qu’ils puissent tous deux rejoindre la sortie. «Ah merci, c’est top ça ! Sinon on risquait de passer la journée dans les transports en commun et je t’avoue ce n’est pas ce dont j’ai envie là tout de suite.» S’il pensait qu’elle insinuait autre chose par sa dernière réplique alors c’était bien le cas. Elle afficha un petit sourire avant qu’il ne retrouve leur taxi commandé qui les attendait.

Une fois confortablement installés, Lilia soupira de soulagement, elle ne pouvait cacher sa fatigue malgré toute l’excitation du monde mais elle était heureuse de le retrouver c’était certains. Elle se tourna vers lui pour le regarder afin d’éviter un torticolis. «Trop long à mon goût. J’ai fait de mon mieux pour ne pas pioncer sur l’épaule du voisin.» Dit-elle en rigolant en faisant référence à ce qu’il lui avait dit la veille. La main de Jay retrouva doucement le chemin de ses doigts, une douceur pas désagréable du tout. Lilia répondit à son approche en entrelaçant leurs doigts puis s’approcha doucement déposer sa tête contre son épaule. «J’avais raison, il n’y a que la tienne que je trouve confortable.»

Le chauffeur de taxi déambula entre les avenues avant d’arriver enfin à sa rue. Encore une fois, les jeunes doctorants devinrent se détacher afin de rejoindre son appartement. Lilia remercia le chauffeur de son aide avant qu’elle ne saisisse le code de sa porte d’entrée. «J’avoue que mon chez moi m’a manqué aussi !» La reprise allait être bien dure mais maintenant qu’elle avait retrouvé ses repères, la suite serait plus facile.

Confortablement installés, banquette arrière aussi agréable qu'un canapé rembourré, le chauffeur se mit en route pour les conduire à l'adresse désirée, et Ji-hun en profita pour savoir si les heures de vol n'avaient pas été trop compliquées. Réponse à laquelle il ne s'attendait pas, référence à l'une des solutions qu'il avait partagée mais qu'il avait tout de suite évincé des possibilités, quand bien même il aurait voulu la savoir reposée à son arrivée. Lèvre inférieure pincée entre ses dents aiguisées, il n'eut besoin de rien ajouter, le regard qu'il lui lança en disait bien assez : il était heureux qu'elle l'ait respecté, l'inverse l'aurait probablement plus amoché qu'il ne l'était. Et ce fut certainement cet engouement qui le poussa à tâtonner dès maintenant ô combien ils s'étaient rapprochés, et qu'importait si ça n'avait été qu'au travers de messages échangés. Ses doigts finirent par glisser et se poser sur ceux de Lilia, qui ne fit pas qu'apprécier la mince proximité – elle les entrelaça. Elle se permit de se rapprocher, tête reposée sur l'épaule qui lui fut proposée, le Nord-coréen ne put que s'accorder : alors elle est à toi. Il accrocha son nez sur les cheveux de la brune pour les humer, presque en guise de baiser, puis tourna la tête vers le paysage qui défilait, le sourire impossible à effacer ; le soleil semblait briller pour tout le monde aujourd'hui, mais davantage pour lui.

Les quarante minutes passèrent lentement, de quoi donner le temps à Ji-hun de caresser la main qu'il serrait  doucement. Ils durent se séparer pour sortir du taxi, et une fois la course validée, ils furent laissés sur les pavés. L'asiatique se chargea de prendre la valise et de la faire rouler. Côte à côte ils rejoignirent l'ascenseur de l'immeuble où se trouvait l'appartement qu'elle occupait, et ce fut le doctorant qui appuya sur l'étage auquel monter ; il l'avait mémorisé. Tu n'as pourtant pas vue sur la tour Eiffel, ici, lui rappela-t-il toutefois lorsqu'elle fit mention d'être heureuse de retrouver son « chez soi ». Porte déverrouillée, ils purent entrer et se déchausser. Je te la pose là... , se débarrassa-t-il du bagage avant de se tourner, ... et je t'embarque toi. Il la prévint avant de lui prendre la main. Ils avaient une jauge commune à remplir, et, il ne fallait pas se mentir, c'était tout ce qu'il attendait, tant ils en avaient parlé. Ji-hun l'attira jusqu'à la chambre qui était restée inoccupée tout le temps qu'avaient duré les vacances d'été. Une fois arrivés, il l'invita à s'allonger sur les draps qui, depuis, n'avaient pas été défaits : après toi. Lui se posera au-dessus ou à côté, tout dépendra de la position pour laquelle elle aura opté ; encore fallait-il qu'elle n'en vienne pas à le lui refuser.

Lilia avait réussi à atterrir à l’aéroport de Boston tranquillement, après tout ce trajet, elle finit par retrouver Jay mais malheureusement avant d’arriver à son appartement, ils avaient encore au moins une quarantaine de minutes d’attente dans le taxi que le jeune homme avait commandé plus tôt. La brunette n’allait pas le cacher, elle avait hâte de retrouver ses câlins tant attendus. Pour l’instant, ils se contentaient de se caresser la main pendant que Lilia se reposait quelques minutes contre son épaule. «Tant mieux.» Avait doucement soufflé la jeune femme les yeux fermés. Elle avait besoin de ce petit repos contre lui. Un médicament qu’il lui avait tant manqué durant ses voyages.

Alors qu’elle serrait toujours ses doigts contre ceux du jeune homme, le taxi finit par annoncer la fin de sa course. Lilia faisait un peu la moue de devoir encore une fois quitter ses bras confortables, mais c’était un mal pour un bien, ils allaient se détacher que pour mieux se retrouver là-haut. Une fois dans son appartement personne ne viendra les déranger c’était certain. Jay s’occupa gentiment de sa valise et elle l’en remercia avant qu’il n’appuie sur le bouton menant directement à l’étage de son appartement. «Non c’est sûr que je n’ai pas la Tour Eiffel ici mais j’ai une meilleure vue.» Répondit-elle avec un sourcil levé et un regard qui se baladait sur le bel homme de trouvant en face d’elle.

Aussi rapidement dit aussi rapidement fait, la valise fut abandonnée une fois le pas de la porte dépassé et Lilia se débarrassa de son sac à main par la même occasion. Elle ne pouvait plus attendre, ou plutôt, ils avaient assez attendu. Elle se laissa donc embarquer dans sa chambre, cette dernière, après plus d’un mois d’absence était toujours bien rangée. Lilia s’était assurée que les rideaux et stores étaient bien baissés et fermés afin d’éviter une quelconque tornade en son absence mais malgré tout ça, on ne pouvait échapper à la poussière.

Lilia laissa de côté son tic pour le ménage et décida de profiter de ce moment intime. Elle s’allongea lorsque Jay l’y invita puis le tira vers elle pour qu’il s’allonge à ces côtés. «Mmm… attends c’est mieux comme ça.» Fit-elle en se redressant de sa position et vint se mettre au dessus de lui en l’enlaçant et déposer doucement sa tête contre son torse. «Tu crois qu’une seule journée suffira à remplir notre jauge ?» Se demandait-elle curieuse.

Main aussitôt volée pour l'emmener dans la pièce de laquelle il lui restait quelques restes. Il ne se rappelait plus de la disposition complète de l'habitation, mais la chambre de Lilia était impossible à oublier depuis qu'ils s'étaient pour la première fois enlacés. Il ouvrit la porte fermée et continua dans sa lancée, jusqu'à s'arrêter devant le lit qui n'était pas encore défait. Incitation à ce qu'elle vienne, en première, s'y installer, à sa suite il fut pressé de s'allonger à ses côtés. Prêt à enrouler ses bras autour d'elle comme il le pouvait, il fut stoppé puisque la demoiselle avait une autre idée. Il la laissa prendre les devants, elle posée ainsi sur lui, elle avait raison : c'était bien plus plaisant. Un avant-bras derrière sa tête posté, de l'autre il se permit d'enfin la serrer, bouche calée contre le haut de son crâne à la chevelure brune détachée. Un soupir d'aise annonça qu'il se sentait bien comme ça – comment ça ne pourrait être le cas ?

Il secoua doucement la tête à sa question, et la ponctua d'un  « non ». D'autant plus qu'on a qu'un après-midi pour ça, lui rappela-t-il qu'il ne pouvait dormir avec elle cette nuit, mais ça ne me dérangerait pas de venir te voir régulièrement. Se fréquenter, peut-être dans le but de construire quelque chose à la clé. Il n'en était pas au point de vouloir la greffer à ses projets, mais il était bien à ses côtés alors pourquoi lutter, pourquoi ne pas profiter de ce qu'ils pourraient se donner, quand bien même ça ne serait pas pour l'éternité ? Tous deux se trouvaient dans une situation assez compliquée : Lilia était pressée par ses parents pour se fiancer, et Ji-hun ne savait pas encore s'il allait être viré du pays qui l'avait accueilli l'année passée, ils avaient bien besoin de décompresser, et quoi de mieux que de le faire entre des bras qui leur feraient tout oublier. On pourra même la faire déborder, je suis partant, fit-il ; partant d'abuser du bon temps.

Il mit son visage de côté et s'autorisa à lui demander : tu pourrais me regarder ? Lever les yeux pour qu'il puisse davantage l'observer. T'es photogénique, mais t'es encore plus belle en vrai, annonça-t-il après que son regard l'ait admirée. Le soleil de la Méditerranée avait offert à sa peau une belle couleur hâlée ; ne manquait plus qu'à y goûter. Il pinça durant quelques secondes ses lèvres bombées avant d'avouer : j'ai envie de t'embrasser. D'apprendre avec elle la saveur d'un authentique french kiss explorateur.