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15.01.2024 Ji-hun's

Une promesse était une promesse. Et même si elle en faisait énormément, surtout avec elle même, il était hors de question que la jeune femme ne la respecte pas. Surtout quand elle en avait envie. Depuis combien de temps Ji-hun et elle se connaissaient ? Depuis combien de temps flirtaient-ils l’un avec l’autre sans jamais aller au-delà d’un chaste baiser échangé un soir d’été en sortant d’une galerie des glaces ? Autant de temps qu’ils se connaissaient. Il était étonnant que ni l’un, ni l’autre n’ait craqué jusqu’à présent. Si elle ne pouvait parler pour le jeune homme, elle n’était pas aussi ignorante quant à sa propre situation. Dragouiller un ami, flirter dans des bars, allumer des hommes avant de s’échapper au dernier moment, tout était prétexte à compenser le vide que Clive mettait dans sa vie. Paradoxe ultime en sachant combien le séduisant professeur remplissait son coeur et son esprit au ras bord. Malgré toutes ces tentatives, malgré leurs disputes et réconciliations passées, elle le sentait s’éloigner chaque jour un peu plus, l’oubliant un peu plus, la brisant un peu plus. Elle l’aimait pourtant toujours et elle savait au fond d’elle-même qu’il l’aimait également. Que c’était l’homme de sa vie et qu’elle était sa flamme jumelle. Ce n’était juste peut-être pas le moment. Elle lui laissait le temps de s’y faire ; elle se laissait le temps de se faire désirer. Et dans l’intervalle, elle trouverait bien un moyen de s’occuper.

Rendez-vous avait été pris. Elle ne savait pas réellement quel avait été le parcours sentimental de l’étudiant depuis leur dernière rencontre impromptue mais elle était curieuse de voir jusqu’où ils étaient capable d’aller cette fois-ci. La chaleur de la fin de l’été avait laissé la place aux feuilles mortes puis aux branches nues des arbres que quelques flocons venaient recouvrir de temps à autre. Cela semblait être l’une de leurs conditions secrètes pour se revoir : laisser la chance au destin. Ce dernier avait cependant été aidé de quelques coups de fil pour s’accorder leur rendez-vous prix quelques mois auparavant. Et c’est dans ces conditions qu’elle traversait Boston, sa valise à roulette remplie de ses huiles essentielles, bougies parfumées, linge et autres matériaux nécessaire à la pratique du massage traînant derrière elle et sa table de massage pliable sur l’épaule. Parvenue devant la porte du studio de Ji-hun, elle toqua à cette dernière, attendant sagement qu’il vienne lui ouvrir et qu’elle respecte la promesse faite qu’elle n’avait certainement pas oubliée. "Bonne année !" lança-t-elle, dès que la porte s'ouvrit.

Hélèna et Ji-hun ne s'étaient pas revus depuis la fin de l'été, tous deux très occupés, chacun de leur côté, par ce qu'on appelait  « les responsabilités ». La récompense qu'elle lui avait promise pour l'avoir tirée des galeries aux innombrables miroirs s'était peu à peu effacée de sa mémoire, ne laissant en souvenir qu'un bref baiser qu'ils avaient échangé. Ce fut lorsque la jeune femme le fit sonner qu'il se rappela ce à quoi elle s'était engagée. Il ne leur fallut pas grand-temps pour trouver un instant, Ji-hun était assez libre de ses mouvements, pouvait rattraper à tout moment. Alors, quand elle lui proposa de se retrouver le lundi, il n'y vit aucun souci. Adresse bien entendu redonnée, car celle qu'elle avait dans l'ordinateur n'avait pas été modifiée, il lui assura qu'il sera déjà là, qu'elle pourra monter librement au premier étage, c'était à ce palier qu'elle le trouvera.

Le jour J était enfin arrivé, et le doctorant arriva à son appartement une dizaine de minutes avant. Retard constaté dans les transports en commun qu'il prenait, il crut qu'il n'y arriverait jamais. Heureusement ce fut le cas, et à peine la porte passée, qu'il se mit à ranger. Les chaussettes esseulées dont les jumelles peinaient à être retrouvées furent jetées dans la penderie qu'il referma aussitôt derrière lui. Au sol traînaient les vêtements de sport qu'il avait portés ce matin pour sa course à pieds, il les collecta et dans le panier à linge les jeta. Chasse pas tout à fait termineée, ça lui prit un certain temps avant qu'il puisse penser souffler. Il s'affala dans le canapé, défit la cravate qui l'empêchait de respirer, les premiers boutons de la chemise dans laquelle il avait travaillé avant que quelqu'un se mette à frapper. J'arrive, il répondit, se montra très motivé, avant de se lever.

Il ouvrit la porte d'entrée et tomba nez-à-nez avec Hélèna à qui il sourit de ses dents bien alignées ; sa bonne humeur au rendez-vous, ça lui avait manqué, c'était fou. Bonne année à toi aussi, il dit avant de l'inviter, je t'en prie. Il fut toutefois très surpris de tout ce qu'elle avait tiré jusque chez lui. Tu aurais dû me dire que t'étais à ce point chargée, il commença à la débarrasser, je me serai moi-même déplacé. À moins que l'endroit où elle vivait était classé top secret, ça lui aurait permis de ne rien bouger. Il y a des chaussons dans le meuble d'à côté si tu veux, lui montra-t-il du menton avant de s'avancer. Dis-moi où il serait mieux de s'installer, ensuite je nous ferai du café, suggéra-t-il. La moindre des choses quand on avait une invitée, sauf si elle était plus thé ou jus de fruit à siroter ?

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“Merci !” répondit-elle joyeusement alors que Ji-hun s’effaçait pour la laisser entrer dans son appartement avec tout son matériel. “Tu as passé de bonnes fêtes ?” Elle était heureuse de le revoir ; cela faisait bien longtemps depuis la dernière fois où leurs chemins s’étaient croisés et même si la situation de la jeune femme n’avait guère changé depuis lors, c’était toujours un plaisir de laisser le destin les rapprochait. Même si, cette fois-ci, ils lui avaient forcé un peu la main. Elle secoua ses boucles brunes en suite de la proposition de ce dernier de l’aider, reconnaissant là le parfait gentleman qu’il avait toujours été à son égard malgré les paroles à double sens qu’ils pouvaient s’échanger de temps à autres. “Ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude.” lui assura-t-elle mais lui laissant néanmoins le soin de déposer la sacoche renfermant sa table de massage. Entre les cours, son domicile et la visite en clientèle, elle commençait à savoir manoeuvrer ses instruments encombrants mieux que personne. “Merci.” souffla-t-elle en posant sa valise avant de se déchausser et d’enfiler les chaussons gentiment proposés par son ami aux affinités bien développées.

“C’est hyper joli chez toi !” s’exclama-t-elle, surprise de la classe et de la propreté des lieux. Dans ses souvenirs les appartement d’étudiants masculins ne sentaient pas aussi bons et étaient moins encore dans un tel état impeccable. Ji-Hun n’avait de cesse de la surprendre de la meilleure manière qui soit à chacune de leur rencontrer et elle se doutait qu’il en avait encore sous le pied. “Je veux bien du thé si tu as.” lui répondit-elle. Un café n’était guère indiqué juste avant un massage. Du moins, c’était la règle qu’elle s’imposait. Elle se devait d’offrir calme et volupté avec ses clients. Même si on pouvait difficilement décrire le jeune étudiant comme un client. Tandis qu’il lui préparait une boisson chaude, elle s’agenouilla pour retirer sa table de massage et la déplier en plein milieu du salon, poussant quelques meubles pour lui laisser la possibilité et l’espace de tourner autour. Une fois que ce fut chose faite, elle sortit de sa valise l’ensemble des éléments nécessaires : huiles, linges et autres instruments de relaxation. “Comment tu vas ?” finit-elle par lui demander en entreposant tout sur la petite table à manger. “Les examens se sont bien passés ?”

Pour Noël, sa marraine d'accueil l'avait invité, et ça avait été avec ses amis qu'il avait commencé la nouvelle année, la période s'était donc bien passée et il avait espéré que ça avait aussi le cas pour la trentaine qu'il était heureux de retrouver. Je te remercie, il répondit au compliment qu'elle offrit, le propriétaire a bon goût, je n'ai pas trouvé utile de personnaliser. Pour la propreté, ça aidait de ne rentrer que pour se reposer. Il y avait moins à ranger, même si d'ordinaire quelques affaires traînaient, il y avait toujours moyen de les cacher. Dans la penderie ou dans le panier, jusqu'au jour où venait l'envie – le besoin – de les ressortir pour les laver. J'ai acheté de la gelée de yuzu, dit-il, ça se boit comme un thé l'hiver, tu veux goûter ? Une cuillère dans de l'eau chaude et c'était prêt. Sinon il y avait au ginseng, rien de mieux pour être au top de sa santé. L'un ou l'autre, qu'importait, il se dirigea dans la cuisine pour le lui préparer pendant qu'elle s'affairait à tout déménager. Elle poussa le canapé pour installer la table sur laquelle elle allait le masser, yeux bridés enfin pris de curiosité.

Un peu tendu, il avoua. Helena avait choisi le timing parfait pour le contacter, il comptait sur la séance pour se détendre, ne plus penser et se laisser aller. J'ai été contacté suite à ma demande de résidence permanente, j'ai un entretien le mois prochain, il l'informa. Et ce, en plus de tout ce que devait déjà gérer le brun. Je suis vraiment content que tu sois là, il plissa les yeux. Pour tout un tas de raisons qu'elle n'imaginait même pas. Sa présence était une bouffée d'air qui lui permettait de mieux respirer, le baiser qu'elle lui avait offert l'année dernière lui avait donné envie de tester leur degré d'affinités, et ses gestes experts allaient sûrement lui faire oublier ses responsabilités. Quant aux examens, n'en avait plus le brun ; il lui apporta la boisson. C'est meilleur chaud, il lui conseilla de ne pas attendre que ce soit trop froid. Regard posé sur toute sa préparation, il questionna : tu vas utiliser tout ça ? Doigts qui s'emparèrent d'une huile, il était persuadé que ses mains étaient les meilleurs des ustensiles.

Il lut la notice et ça lui sembla fort utile. Stimulant positif d'énergie, liant le corps à l'esprit, s'utilise sur les plus intimes des parties, et ça lubrifie ; jackpot, bonne pioche. Il ne fit rien paraître, mais ça parlait à son être. Tu as des nouvelles de ton mec, demanda-t-il, plein de stratégies. Celui dont elle lui avait parlé, duquel elle semblait être amourachée, celui qui pourrait tout faire foirer, la restreindre dans ce qu'ils pourraient pratiquer.

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“De la gelée de yuzu ?” répéta-t-elle, détachant chaque syllabe pour apprécier davantage ce que cela pourrait être. Finalement, elle hoche la tête appréciateur. “Je veux bien goûter du coup.” Elle était, après tout, toujours partante pour de nouvelles expériences, y compris culinaires. On parlait tout de même d’une jeune femme qui avait suivi son petit ami du moment en voyage humanitaire au Mexique sans se soucier de son apparence ou du danger que cela pouvait représenter pour elle. Même si le seul danger avait été quand elle s’était tordue la cheville en rentrant de boîte de nuit de Cancun qui n’était pas si loin du camps humanitaire. Elle releva la tête vers celui qu’elle considérait ami avec affinité compte tenu de leur dernier baiser, un peu trop sage, échangé. “Oh, mais c’est une excellente nouvelle, non ?” s’enthousiasma-t-elle pour lui, se voulant, comme toujours, rassurante et positive à l’image de son caractère. “Tout va bien se passer, j’en suis persuadée. Tu vas cartonner à cet entretien. Et je vais me charger de te détendre alors pour que tu arrives totalement serein à ce dernier.” lui adressa-t-elle, un sourire complice au bord des lèvres. C’était en partie pour ça qu’elle avait été attirée par le massage. Même si son ex éclaterait de rire en l’écoutant affirmer avoir le coeur sur la main, elle aimait pouvoir offrir une aide à ses clients, ou cobayes. Leur permettre de se détacher de ce qui les peser pour pouvoir s’envoler et déployer leurs ailes. Si seulement elle pouvait elle-même se débarrasser de ses poids morts.

Elle lui notifia d’un clin d’oeil complice. “Je suis aussi contente d’être là également. Surtout si je peux t’aider à te détacher de tout ce stress.” Elle n’oubliait pas non plus que demeurait toujours cette ambiguïté sexuelle entre eux avec laquelle ils n’avaient de cesse de flirter depuis leur première rencontre. Chacune de ces dernières constituait un pas en avant jusqu’à l’irréparable. A l’exception de son frère de coeur, Helena ne connaissait de toute manière pas réellement l’amitié avec un individu de sexe masculin. Il y avait toujours ces non-dits et ce désir sous-tendu. A son sens, une telle amitié ne pouvait existait sans tension sexuelle et cette dernière était à couper au couteau entre le nageur et l’étudiante sur le tard. Elle souffla légèrement sur sa boisson chaude avant de hocher positivement la tête à sa question, le laissant observer ses différents instruments. “Je le fais à l’instinct et en fonction des réactions de ton corps.” Elle but une gorgée du breuvage dont elle apprécia le côté sirupeux qui entoura sa gorge d’un duvet cotonneux. “C’est ultra bon !” commenta-t-elle avant de reprendre pour connaître les besoins de son partenaire. “Est-ce que tu as des zones tabou ? Que tu ne souhaites pas que j’explore ? Des endroits particulièrement douloureux et des limites ?” Agissant en tant que professionnelle, elle se devait de connaître les attentes de ses clients. Ji-Hun n’échappait pas à la règle.

Un éclair de douleur vrilla dans son coeur lorsque son interlocuteur évoqua Clive. Elle garda le silence quelques instants, avalant la boule de souffrance qui avait étreint sa gorge et maintint le silence en prenant une nouvelle gorgée réconfortante du breuvage. Finalement, elle poussa un soupir. "C'est compliqué. Ca a été toujours compliqué entre nous. Il me demande de lui laisser encore un peu de temps. Elle haussa les épaules. Un jour, cette attente finira-t-elle ?

L'entretien auquel il devait assister aurait dû le rassurer, mais ce n'était pas complètement vrai de son côté. S'il était heureux de savoir que son dossier avait été traité, il y avait certaines réponses qui pourraient déplaire à l'officier chargé de s'en occuper. Des vérités desquelles pourraient découler des questions de sécurité. Des choses avaient été faites par le passé dont il n'était pas fier de parler, mais ça faisait partie de sa vie, de celle qu'il avait eu avant d'atterrir ici. Il espérait un peu de compréhension et d'empathie, mais ne se faisait pas non plus trop à l'idée, au cas où on viendrait à décider de le renvoyer. Cette possibilité lui ordonnait de vivre sans regret, quand bien même trop souvent sa raison le recadrait. Il ne faisait rien de mal, s'abandonnait à des situations expérimentales auprès de personnes qu'il trouvait amicales. Avec Helena, c'était d'autant plus facile de se laisser aller, en plus d'être une femme formidable elle l'avait déjà épilé. Elle était l'une des rares femmes à avoir pu le toucher depuis qu'il était arrivé.

Observations rapprochées des éléments disposés, il acquiesça d'une vibration de la voix. Mystère qui continuait toutefois à planer, il se demandait bien de quelles réactions elle parlait, et ça titilla un peu plus sa curiosité. Non, je ne pense pas, il répondit en finissant d'inspecter ce qu'elle pourrait utiliser, pas avec toi en tout cas. Seconde partie de réponse avouée sans sentir une once de gêne l'envelopper, il la regarda, puis ajouta : je te fais confiance. Et c'était d'une importance. Il la fixa un moment puis reporta son attention sur la table un instant. Question qui trottait : de son côté, qu'est-ce qu'il en était ? Réponse qu'il reçut, Ji-hun sentit qu'elle était déçue. Apparemment, la déception, ils étaient d'eux à l'avoir vécue. Il ne te mérite pas, affirma-t-il, avant de reposer ce qu'il avait entre ses doigts, et j'espère que lorsqu'il se rendra compte de la femme qu'il a mise de côté, tu auras trouvé chaussure à ton pied. Quelqu'un qui saura l'aimer. Je te laisse terminer, dit-il, en parlant du thé qu'elle découvrait, et qu'elle semblait apprécier.

Il s'était posé de façon décontractée, fessier contre le canapé, prêt à se désaper des vêtements qu'elle lui ordonnerait de retirer. Il était resté à la regarder se délecter de la boisson chaude qu'il lui avait préparée jusqu'à ce qu'elle eut terminé. Il commença par se défaire un à un les boutons restants de sa chemise bien repassée, et se défit du tissu en moins de temps qu'il aurait fallu pour lui dicter. T-shirt passé aussi rapidement que son alliée, mauvaise et longue cicatrice au flanc droit dévoilée, mais qu'elle connaissait, il chercha la braguette à dézipper, moment de doute quant à la luminosité, marqua l'arrêt. Je peux mettre le mode  « lumières tamisées » si ça peut aider, il proposa, allant déjà chercher la commande manuelle sur le meuble télé pour baisser les volets, maintenant que le jour s'en était presque allé ; par l'hiver, le soleil bien tôt grignoté.

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15.01.2024 Ji-hun's

La jeune femme adressa un clin d’oeil à celui qu’elle considérait comme un ami et affinité lorsque celui-ci lui affirma lui faire confiance. Certes, ils ne se connaissaient que de manière superficielle en s’interrogeant bien mais ils avaient partagé certains évènements qui avaient de quoi les rapprocher. Qu’il s’agisse de l’intimité d’une épilation en salon qui lui avait permis de découvrir son physique d’athlète en quasi intégralité ou du secours qu’il lui avait apporté lorsqu’elle s’était retrouvée coincée dans ce labyrinthe au comble du désespoir. Chaque instant passé en présence l’un de l’autre était des plus agréables et en appelait d’autres par la suite. Il pouvait lui faire confiance : elle ferait preuve de délicatesse et laisserait son corps parler au sien avec mesure, en restant le plus professionnelle dessus. Même si elle devait bien avouer qu’il l’attirait. Elle ne s’en cachait pas et être en son agréable compagnie permettait de taire un temps soit peu la douleur de l’éloignement de Clive.

“C’est ce que tout le monde me dit.” Elle poussa un soupir lorsque Ji-hun appuya là où ses proches amis n’avaient de cesse d’appuyer. Ils avaient sans le moindre doute raison. Le quadragénaire la faisait tourner en bourrique depuis des années et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle était capable de tout lui passer et de tout faire pour lui. Pourquoi ne voulait-il donc pas assumer leur relation qui avait certes commencer dans le pêché. Il était désormais divorcer. Il n’y avait pas de raison, même si elle était l’une de ses étudiantes. Une simple demande de sa part et elle se désinscrirait dans l’heure qui suivait. “Mais bon, je ne suis pas là pour ça et je ne vais pas t’embêter avec mes histoires de coeur. “ Elle posa son regard plein de malice sur son ami. “Sauf si tu veux me parler des tiennes. Je suis toute ouïe.” Elle termina avec délice le thé proposé avant de passer sa tasse dans l’évier et de le laisser se dévêtir à sa convenance.

“Bien sûr, c’est mieux de se déconnecter ainsi.” Elle mit en marche le diffuseur de brume qu’elle avait emmené avec elle, y versant quelques gouttes d’huile essentielle de Ylang-Ylang. Elle lui présenta une serviette dans laquelle il pouvait s’envelopper. “Retire tout, s’il te plaît et installe toi comme tu le souhaites.” Il pouvait s’installer sur le dos ou sur le ventre en fonction de ses envies. Elle se frotta les mains pour les maintenir bien chaude avant d’hésiter entre utiliser le macérât huileux de vanille ou l’huile d’amande douce. Finalement, elle opta pour la seconde option dont l’odeur était plus douce et moins entêtante. “Ferme les yeux, détache toi de ton quotidien et concentre toi uniquement sur ma voix.” commença-t-elle à parler, d’une voix douce afin de maintenir l’ambiance relaxante. “Détends toi, tu peux relâcher ta mâchoire et tes épaules.” lui souffla-t-elle commençant par des effleurages pour éveiller ses sens. Les mains placés à plat, elle les fit évoluer de haut en bas, puis de bas en haut, un léger sourire sur les lèvres. Lentement, elle commença à réaliser de petits pétrissages sous forme de pincés-roulés avec la pulpe de ses doigts. “Laisse toi guider…” Elle remonta lentement ses doigts jusque vers le haut de son corps, effleurant désormais son cou et sa nuque.

Plus sérieux quand il fut question de son amour malheureux. Ce gars ne méritait clairement pas Helena. Ji-hun l'affirma quand bien même il ne la connaissait pas plus que ça. Il pouvait lire à quel point ça l'attristait, et à lui ça lui suffisait pour comprendre que, réellement, elle l'aimait. Il lui sourit doucement quand elle dit qu'elle ne voulait pas y penser, qu'ils avaient bien autre chose sur laquelle se concentrer. Non plus, il répondit sans même avoir hésité, mes histoires ne sont pas plus joyeuses que les tiennes. Il valait mieux les balayer tant que ça leur était accordé, après tout ils avaient bien le droit de profiter, de se guérir comme ils le pouvaient. Alors il la regarda boire son thé, se laissa hypnotiser par les gestes réguliers, par les traits satisfaits, et surtout par ses lèvres qui se pinçaient pour venir essuyer une goutte qui s'y était accrochée – à moins que c'était son imagination qui l'avait inventée. Il patienta dans le silence, presque en transe, jusqu'à ce qu'elle en ait terminé et vienne à se déplacer ; lui s'occupa de retirer la chemise et le t-shirt pour les étendre sur le canapé. Les volets fermés, les lumières tamisées.

Le Nord-coréen accepta la serviette proposée, délaissa son jeans dézippé pour écouter les recommandations de la professionnelle qui allait le masser. À vos ordres, Mademoiselle, articula-t-il, acceptant ainsi de lui donner les rênes, esquisse complice adressée à la reine. Il baissa son pantalon et à sa taille accrocha le tissu d'une certaine façon. Impossible de le voir tomber, il tira par-dessous sur son boxer foncé pour s'en séparer. Comme réclamé, il choisit l'un ou l'autre côté, ce fut sur le dos qu'il préféra s'installer ; une agréable odeur se dégageait de l'objet dans lequel elle avait versé des perles parfumées. Ji-hun finit par lentement ciller jusqu'à ce que son corps ait totalement épousé la table sur laquelle il était allongé, ses paupières acceptèrent alors de se fermer. Il sentit les paumes féminines se rapprocher, chaleur qui s'en dégageait et venait réchauffer l'enveloppe nue qui lui appartenait. Elles s'installèrent pour l'effleurer, un frisson de surprise vint s'éparpiller, croissants l'un contre l'autre aussitôt bloqués, comme s'il pouvait reprendre le contrôle de ce qui se passait.

À force de passages, le doctorant s'imprégna des messages. Voix qui l'appelait à se décontracter, la raison finissait par abdiquer. Sens qui se décuplaient, plus longuement le brun respirait. Ylang-ylang embaumait tout son espace, pendant que les phalanges semblaient laisser leurs traces. Il les devinait nulle part et partout à la fois, comme si avaient fini par se multiplier les doigts. Au moment où elle se pencha pour avoir accès à la nuque afin que ses pulpes s'en occupent, la bouche s'était peu à peu échancrée, recherche inconsciente d'un endroit à goûter quand il avait senti l'énergie thermique de la trentenaire à la sienne se juxtaposer. Finalement sa voix vibra, puis il murmura : on m'a déjà demandé quel sens je serai prêt à sacrifier. Il commença, puis ajouta : j'ai répondu la vue, et je crois que ce que je vis là le confirme, parce que, yeux fermés, je te vois... Et pour lui prouver il leva les doigts, les planta, dans le nombril ou un peu plus bas, et aussitôt il les recula. Enfin..., il laissa un rire léger s'échapper, à peu près.

Au deuxième essai il ne se loupa pas, sur sa taille il se posa et de bien-être il soupira. Sa peau n'arrêtait pas de répondre aux effets, chair de poule impossible à effacer, les tétons ne cessaient de pointer, les muscles se contractaient comme s'ils souhaitaient lui parler ; et si jamais il venait à bander ? Et toi, tout du long, tu restes habillée, il chuchota, happé par la curiosité, alors que ses phalanges ne purent s'empêcher de se mouver contre le haut qu'elle portait ; ou ça ne concernait que lui, cette nudité qui lui avait été annoncée ?

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Ils s’étaient bien trouvés. Tout deux meurtris de relations amoureuses au point de nier leur droit au bonheur. “J’en suis désolée.” lui lança-t-elle avant de faire revenir sa positivité habituelle. “Mais tu vas voir : il n’y a pas de raison que les autres vivent de belles histoires et pas nous.” Après tout, chacun avait son âme soeur qui courait quelque part sur la planète en attendant qu’on la trouve, plus ou moins sagement. “Tu es beau, jeune, brillant et, donnée non négligeable, tu sais sauver les demoiselles en détresse d’un labyrinthe démoniaque. Un véritable prince charmant moderne. Il faut juste trouver ta princesse.” Peut être que c’était elle ou peut être qu’ils étaient destinés à d’autres membres de famille royale. Dans l’attente, ils pouvaient toujours s’amuser et elle en avait bien l’intention. Elle le lui avait promis après tout et si c’était une manière, pour elle, de le remercier de l’avoir sauver de son précédent pétrin, il lui permettait également d’améliorer son doigté. Elle était suffisamment en confiance avec lui pour frôler du doigt la spécialité vers laquelle elle souhaitait se tourner. Sans être totalement érotique, le massage tantrique professionnel flirtait avec des limites interdites par certains Etats. Elle devait faire attention à ne pas franchir certaines frontières qu’elle ne craignait cependant pas avec son ami.