Euphorie délicieuse. Instant parfait. Ce soir, je me retrouvais aux côtés de mon meilleur ami. Ce soir, mon Oliver m’avait invité pour une soirée ensemble et j’y plongeais avec le plus grand des plaisirs. Après un verre, mon meilleur ami n’avait pas attendu bien longtemps pour rejoindre la piste de danse. Elle lui faisait envie je le savais. Il était là pour se défouler je le pressentais. Il était là pour aller danser j’en avais conscience. Alors, je le laissais m’échapper sans insister. Je le laissais m’abandonner seul au bar. Le regard insistant d’Oli’ pour que je le suive sur la piste n’était pas assez pour me convaincre de franchir le pas. La demande n’était pas exprimée de façon claire. La réalité ne m’était pas imposée. Ça ne me convenait pas. Je ne pouvais pas juste le suivre comme ça. Pas alors que j’étais encore beaucoup trop clean. Pas alors que les substances ne polluaient pas assez mon organisme. Je restais sagement accoudé au bar à descendre tranquillement mon verre sans le quitter des yeux. Mon Oliver. Mon meilleur ami. La lumière de ma vie. La couleur de mon existence. Je l’observais sans savoir décrocher mes yeux de lui. Je le fixais sans parvenir à me détourner de ce spectacle si foutrement hypnotisant. Je le fixais pour ne pas le perdre de vue alors que nous étions ici ensemble. Je le fixais pour veiller sur lui et sa sécurité. Je le fixais parce que, merde, comment vouliez-vous faire autrement ? Ce n’était pas possible. Il captait toute mon attention. Malgré la distance entre nous, je sentais la chaleur se propager dans mon être. J’avais envie de le rejoindre, mais je n’osais pas le faire. Jusqu’à ce qu’un intrus apparaisse dans le champ. Je grondais. Je n’aimais pas ça. C’était mon meilleur ami. C’était mon Oliver. C’était à moi de passer la soirée avec lui jusqu’à ce qu’il soit comblé. C’était ça qui était convenu. Je ne pouvais pas le laisser m’échapper aux bras d’un autre. Pourtant, je ne pouvais pas juste le rejoindre. Les dés étaient alors lancés. Les dés roulaient sur le bar et affichaient la décision qui, fort heureusement pour moi, était celle que j’avais envie de mettre en pratique. C’était la décision que j’aurai pris seul. Terminant le verre cul sec, je venais rejoindre mon meilleur ami sur la piste de danse renvoyant au loin l’étranger qui avait voulu s’interposer dans cette soirée. Mon corps se retrouvait contre celui du jeune homme et j’appréciais ça. Je me laissais simplement avoir par cet instant. Je me laissais juste porter par le naturel de ce moment entre nous. Mes mains posées sur son ventre, je venais l’interroger sur la manière dont je pouvais le combler. Il s’appuyait plus contre moi. Ses doigts glissaient sur ma peau déclenchant les frissons agréables. La réponse tombait : des danses. C’était ce que mon meilleur ami voulait pour être comblé. C’était donc ce que j’allais faire. Obéir à sa demande. Je ne cherchais pas à aller plus loin. Je ne cherchais pas à savoir combien de danse Oli’ voulait. Je ne cherchais pas à savoir ce qui pourrait bien se passer après ce moment. Je n’avais pas envie de me questionner pour l’instant. Je voulais juste me laisser avoir et je le faisais. Je me laissais entraîner par la musique. Je me laissais avoir par les mélodies. Elles s’enchaînaient. Une, deux, trois… Le corps d’Oliver contre le mien me donnait si chaud. J’avais plus d’une fois eu envie de franchir des limites. Embrasser son cou… Laisser mes doigts venir le chauffer… Et peut-être bien que je les avais franchis ses limites. Dans le feu des danses, je les avais franchis. Je jouais réellement. Quatre, cinq, six… Le manque d’alcool se faisait sentir à l’intérieur de mon être. Pourtant, mon meilleur ami ne semblait pas avoir envie de stopper ces danses qui se suivaient. Il était hors de question que je l’abandonne. Il était hors de question que je mette un coup dans notre parfaite bulle. Alors, je continuais simplement de danser. Sept, huit, neuf… Est-ce que ça allait s’arrêter un jour ?

Oh ouais… Ça arrivait. Ça allait se stopper. Enfin, peut-être. Soudainement, Oliver semblait émerger de cette transe de danse dans laquelle il se trouvait. Cette transe que je n’avais pas interrompue. Cette transe que j’avais sagement suivie laissant mon corps se déhancher contre le sien aussi longtemps qu’il le souhaitait. La voix de mon meilleur ami résonnait à mon oreille pour m’offrir un nouveau verre et, aussitôt, le grand sourire prenait place sur mon verre. Un verre. F*ck ouais. J’en mourais d’envie. J’en avais tellement besoin. Cela faisait plusieurs minutes que le manque pulsait dans mon être. Cela faisait plusieurs minutes que je rêvais de me descendre de nouveaux verres pour me noyer encore et toujours. Avant même que je ne puisse exprimer mon approbation, les lèvres du jeune homme se déposaient sur ma joue et son corps se décollait du mien. Je grimaçais un instant. C’était étrange d’être soudainement comme ça. C’était étrange de ne plus avoir mon Oli’ contre moi comme ça d’un seul coup. Son corps me manquait presque aussitôt. Sa chaleur me manquait. J’avais presque envie de me coller contre lui de nouveau pour rejoindre le bar. Cependant, avant même que je ne puisse amorcer un mouvement, la main de mon meilleur ami attrapait la mienne et il m’entraînait à sa suite en direction du bar. Je me laissais faire. Je suivais sagement le mouvement. Je le suivais jusqu’au bar où je m’empressais de commander de nouveau verre. Fort heureusement pour moi, l’attente n’était pas longue. Les précieux arrivaient rapidement et je n’attendais même pas pour boire un premier verre cul sec. L’envie était bien trop présente. Le besoin était bien trop intense. Cet alcool salvateur m’était nécessaire. Surtout après ça. Surtout avec cette chaleur dans mon être. Surtout avec cette envie éveillée dans le corps. Tendant la main, je venais attraper mon second verre tout en posant mon regard sur mon meilleur ami. Je le fixais un bref instant totalement silencieux avant de finir par hausser un sourcil comme si j’attendais quelque chose de sa part. Et, dans le fond, ouais j’attendais quelque chose de lui. Je voulais connaître la suite du programme. J’avais besoin de savoir le chemin que nous allions emprunter. Je n’étais clairement pas du genre à prendre les décisions. Les autres le faisaient pour moi quand ce n’était pas mes dés qui le faisaient. Dans cette situation, ce n’était pas aux dés de décider. C’était à mon Oliver de le faire. Après tout, c’était lui qui voulait que je le comble et j’étais foutrement prêt à le faire autant qu’il le voulait, comme il le souhaitait. Je l’avais comblé avec les danses demandées. Néanmoins, était-ce suffisant pour ce soir ? Est-ce que c’était tout ? Est-ce que Oliver voulait de nouvelles danses ? Est-ce qu’il voulait plus que ça ? Est-ce qu’il désirait poursuivre cette soirée à mes côtés ? Ou, est-ce que nos chemins allaient se séparer à présent pour nous laisser partir chacun en quête d’autre chose ? Putain… Attendez… Est-ce que j’avais seulement envie de partir en quête d’autre chose ? Je grimaçais à cette interrogation qui résonnait dans ma tête. Je venais descendre mon verre cul sec une nouvelle fois. Ce n’était pas mon choix. C’était celui de mon meilleur ami. Les questions taraudaient ma tête, mais je n’avais pas la moindre réponse. Je n’avais pas la moindre indication. Et, pourtant, je n’en demandais pas. Je venais attraper un troisième verre pour le porter à mes lèvres et j’attendais sagement. J’attendais d’obtenir les informations. J’attendais de connaître le chemin que mon meilleur ami voulait emprunter. J’attendais en silence. J’attendais sans le quitter des yeux.