Tu te retrouves dans la piscine en train de réfléchir à la potentielle future vengeance de @Louve Mulliez. C'est compliqué de trouver quelque chose alors, tu secoues la tête et finis par te concentrer sur la piscine. Tu effectues quelques mouvements de brasses et ce, jusqu'à voir @Nora Oberyn débarquer dans la demeure de Fauve et Khaled. Un large sourire se dessine sur tes lèvres. Tu ne peux t'empêcher de rire en la voyant tirer sur tout sauf sur vous. Elle est hyper nulle mais, c'est pour ça que tu l'aimes. Tu secoues la tête d'un air désespéré et demandes un volontaire pour la mettre à l'eau. Sans grande surprise, c'est @Khaled El Ghourani qui se propose et qui effectue l'opération. Tu ne peux t'empêcher de rire parce que même dans cette situation, elle a la classe ta meilleure amie. Elle discute avec Penny et finalement, te demande de venir l'embrasser alors, tu lui adresses un grand sourire et te rapproches d'elle en tendant les bras. Tu la serres tout tout fort et déposes un gros bisou tout mouillé sur sa joue. Salut mon petit coeur! Comment tu vas? Ça fait longtemps que tu ne l'as pas vu entre le Brésil et la France. Tu replaces ses cheveux correctement pour qu'elle ait toujours l'air parfaite et lui poses une nouvelle question en regardant autour de vous : Il est où Jo ?

Les vacances sont terminés. Après trois bons mois à faire bronzette à la plage au Summer Camp ou encore voyager aux quatre coins du monde pour certains ; l’été était sur le point de toucher à sa fin pour le plus grand plaisir des étudiants de Harvard, qui devront reprendre les cours dés demain. Retour à la réalité. Il y a ceux qui sont d’ores et déjà prêt pour la rentrée et se remettre au travail pour commencer une nouvelle année. Et puis, il y a vous, les Bangers qui au lieu de faire pareil préférez organiser une soirée entre vous dans la nouvelle demeure de Fauve et Khaled la veille avec pour thème, Grease. Ce dernier t’avais mis au courant de cette soirée il y a quelques semaines de ça, lui faisant savoir que tu ne manquerait ça pour rien au monde. Et à vrai dire t’avais déjà tout organisé de ton côté pour passer un bon moment avec le groupe. Une dizaine de jour plus tard, et voilà le jour-J. Et pendant que la plupart doivent être en ce moment déjà arrivé, à s’amuser tous ensemble, toi tu étais encore dans ton loft, disant à ton meilleur pote et hôte de la fête que tu étais là dans deux petites minutes alors qu’en vérité tu étais assis sur ton canapé à te demander si c’est une bonne idée de te rendre là-bas, toi qui était pourtant chaud au début. Mais c’était avant cette fameuse discussion en texto avec Nora, discussion qui s’est d’ailleurs achevé en lui annonçant que tu avais perdu le peu d’espoir qui te restait, et que c’était terminé. La revoir ce soir ne ferait que te tuer davantage intérieurement. Tu soupires et te lèves du sofa pour te changer et enfiler un jean noir ainsi qu’un pantalon et des basket de la même couleur en plus d’un t-shirt entièrement blanc. Sans oublier cette veste en cuir avec le logo des T-Birds à l’arrière que t’as fraîchement acheté sur eBay et la cerise sur le gâteau ; une cigarette derrière ton oreille, comme Kenickie, sûrement celui qui te ressemblait le plus. Quinze minutes plus tard, et te voilà enfin arrivé à destination. Tu descends de ton véhicule, pouvant déjà entendre une des musiques du film. Au moins tu es sûr de pas t’être trompé d’adresse. Tu te rends dans cette nouvelle maison que tu n’as pas encore eu la chance de voir. Et tu tombes sans aucune surprise, tout tes potes ou presque déjà là et pour la plupart déjà en maillot de bain, étant le seul à être en tenue Grease. Mais peu importe. « Salut la compagnie ! » Gueules-tu pour montrer que tu étais enfin arrivé, malgré ton retard. Un large sourire se dessine sur ton visage en les revoyant tous ici regardant tout ce beau monde un par un... avant de le perdre peu à peu lorsque tes yeux tombent sur Nora, en plus d’avoir le cœur lourd. Les salutations faites, tu te diriges vers le bar et te prend un verre alcoolisé, comme toujours.

La soirée se déroule plutôt bien. Pas d’emmerdes à l’horizon, c’est presqu’un miracle. Tu te lances à l’eau avec Nora, celle-ci qui se laisse faire, docile. Vous remontez à la surface en riant. Quelques éclaboussures et voilà qu’elle abandonne le confort de tes bras pour aller rejoindre Colombe. Les deux filles s’embrassent et tu surveilles du coin de l’oeil avant que Malik ne fasse son entrée ! Pas trop tôt ! Tu sors de la piscine en vitesse pour venir sauter sur son dos et t’accrocher à lui comme un koala. ‘’ Du con, t’aime te faire désirer ! ‘’ Tu rigoles un bon coup en lui ébouriffant les cheveux. Tu descends ensuite de son dos pour te servir un verre à ton tour. ‘’ Ce soir, je trinque avec toi. Aucun de nous deux ne doit tenir debout à la fin de la soirée. ‘’ Main sur son épaule, tu lui souris tendrement. Tu le vois clairement à l’expression sur son visage qu’il n’est pas au top de sa forme et tu as une petite idée du problème. Tu ne le fais pas chier avec ça, préférant attendre qu’il t’en parle de lui-même. ‘’ A nous deux mon frère ! ‘’ Dis-tu en faisant tinter ton verre contre le sien. ‘’ Allez, cul sec, t’a pas le choix ‘’ À ces mots tu engloutis le contenu de ton verre et grimace. Pouahhhh ça fait tellement longtemps. '' Hey tout le monde, c'est l'heure de jouer à la bouteille, ramenez vos p'tits culs ici ! '' Que les problèmes commencent.

Bon gré mal gré, tu redresses ta charpente au lambris ivoirin de « seconde roue du carrosse Windsor ». L’adoption sur le rebord du festif périmètre aquatique d’une posture avec davantage de décence et de tenue dans le maintien effectuée, tu laisses vadrouiller les lignes moites de ta paume gauche jusqu’à ton téléphone cuirassé d’une coque étanche pigmentée aux couleurs de l’Union-Jack. Une chance que tu te sois délesté dans un soubresaut de clairvoyance, des quelques effets personnels plombant les diverses poches de ton accoutrement, lorsque tu vins paisiblement t’installer au bord de l’eau, quelques minutes avant que le délectable ouragan de la folie ne se déchaîne. Une judicieuse précaution relevant du domaine de l’impératif, lorsque l’on connaît la propension naturelle du propriétaire des lieux pour la plaisanterie et son démesuré penchant pour la connerie. Les phalanges de ta dextre se ligotent au gobelet de sangria, qui prend dès lors congé du paquet de cigarettes incarnat et du cendrier en céramique faisant office de dernière demeure à une clope à moitié consommée et détrempée, à qui il tenait compagnie. R.A.S. Si ce n’est un texto de Beth. Sirotant une bonne lampée du breuvage vermillon, la pulpe de ton pouce presse machinalement l’encart « lire » monopolisant une portion de l’écran tactile. Un modique « Tu m’expliques … ? », n’inaugurant rien qui vaille, congloméré à un lien hypertexte. Sourcils arqués et mus sous les ficelles du scepticisme, tu tapotes énergiquement la suite de caractères bleutés, imprimant au passage une empreinte digitale des plus nettes sur la surface rétroéclairée. Un onglet éclot et fait état d’un article de presse à sensation au titre graveleux. « Amazon : la voie royale ». Le tout illustré d'une photo non moins racoleuse de toi et Esmée dans le parc municipal, jouant le mignon petit couple bien sous tout rapport et coulant le parfait amour. La rage fait crisser l’émail de tes dents et les ires mutent ton extrémité palmaire en tenailles, broyant le verre en plastique s’y trouvant. Ca y est. La machination est amorcée. Te voilà poings liés et yeux bandés courant vers le précipice de ta perte. L’entrée fracassante de la pétulante Nora enraye le processus de cogitation germant dans ton esprit désappointé. Tes tessons noisette ont à peine le temps de se braquer sur elle, qu’une capsule de peinture céruléenne fuse à bride abattue vers ta princière personne. Dans un réflexe venant de Dieu-sait-où, tu esquives in-extremis le projectile, qui vient souiller le flanc d’une enceinte, en cambrant ton buste laiteux d’une manière n’ayant rien à envier à celle de Neo dans « Matrix ». L’artilleuse à l’adresse laissant grandement à désirer écope d’une riposte signée Khaled, enjointe sous les bonnes paroles de la caustique Colombe. Dans la foulée, Malik, alias Monsieur ponctualité, vous fait l’honneur de sa présence. Sourire policé aux lèvres, tu le salues sobrement en plaçant index et majeur contre ta tempe avant de les pointer dans sa direction. L’angoisse et la panique tissent un entrelacs de nœuds comprimant tes entrailles de couard, sitôt que les mots « jouer à la bouteille » percutent tes tympans. Tel un gibier pris dans la mire du trappeur, ta tête s’agite nerveusement à la recherche d’une échappatoire. Focalisé sur ta respiration pour tenter de ramener au pas ton palpitant lancé au triple galop, tu cales ton portable à l’aide de l’élastique de ton maillot au niveau de l’aine, faute de mieux. Rassemblant les quelques débris de calme te restant, tu te lèves nonchalamment et prends la direction de l’intérieur de la maison, en te fendant d’une démarche aussi dégagée que possible. Un hâtif et anxieux balayage oculaire du salon réalisé, l’éclat de la lame d’un couteau disposé près d’une farandole de tourtes et desserts encore intacts, capture ton regard pantelant. Les hurlements de la frayeur te font déraisonner. Fébrile, tu t’approches de l’étalage de vivres et te munis de l’instrument tranchant d’une main mal assurée. Scories de salive laborieusement déglutis, tu accoles ta paume gauche sur la table et approches la lame de l’ustensile de la jointure dermique liant le pouce et l’index. Front maculé d’un alliage de chlore et de sueur, tu n’ouïs plus que les pulsations frénétiques de ta pression intracrânienne, déboulant à toute allure de l’autoroute de ta jugulaire. Un dernier regard autour de toi par acquit de conscience, afin d’être certain que personne ne te prête attention. Une inspiration et une expiration tenant en respect les sanglots longs des violons de Verlaine. Une apnée. Le fil glacé et acéré du couteau qui incise les chairs fiévreuses et gambade de la base du pouce jusqu’au poignet. Paupières barricadées et traits du faciès crispés, tes molaires perforent ton muscle buccal dans l’espoir de garder ballonnés les cris et gémissements de douleur, s’embouteillant dans le filet de tes cordes vocales. Tremblante comme une feuille, ta main lâche le manche du couteau qui vient s’entrechoquer avec le pourtour d’une assiette. Avec la force du désespoir, tu te raccroches au buffet afin que tes membres inférieurs ne se dérobent pas son ton poids. A grand renforts de respirations haletantes et étouffées, tu te démènes pour recouvrer tes esprits. « C-commencez sans moi, il faut que j’aille faire un détour par la case infirmerie. », dis-tu d’une voix criblée de trémolos. La patte levée pour exhiber ta mutilation à l’assistance. Le ton aussi léger et calme que faire se peut, afin de ne pas inquiéter les fêtards et mettre cet accident sur le compte de la maladresse. En quatrième vitesse, tu mets le cap sur la salle de bain et te calfeutres. Vertèbres plaquées contre la porte et prunelles tutoyant le plafond, tu te laisses choir lourdement sur le carrelage en décochant un douloureux soupir de soulagement. Genoux repliés sur les pectoraux, tu noues tes bras autour de tes tibias et écrabouilles ton front altier contre tes rotules, alors que les joyaux lacrymaux roulent et laissent leurs stigmates sur tes pommettes. Ton secret reste pour l’heure bien gardé. Mais à quel prix … .