Compliment lâché à son égard, il peina d'abord à y croire. Il ne sut si c'était vrai, n'empêche que ça l'atteignait, qu'il était heureux d'entendre que sa compagnie lui plaisait, qu'importait la rupture qu'ils avaient endurée. C'était son cas aussi, sinon il n'aurait pas tant bataillé pour la retrouver, s'en détacher était encore très compliqué, mais il ne l'avoua pas de façon aussi aisée, lui conféra le mot  « séductrice » pour qualité. Atmosphère un peu moins romantique invitée, ça continuait à blaguer de tous les côtés. Et il y croyait à la marque de fabrique présentée, sinon pourquoi tant d'hommes fortunés accepteraient de la rencontrer pour possiblement l'épouser ? Elle était jolie, mais ça ne suffisait certainement pas selon lui. Il rit quant à cette histoire de CV, fut obligé tout de même de l'avertir d'un point auquel elle n'avait pas pensé : c'est la meilleure façon d'attirer tous les vieux recruteurs pervers, ouais. Et trop de rhinoplasties qu'il devra payer pour leur avoir cassé le nez s'il apprenait qu'ils lui avaient manqué de respect. Ne t'en fais pas, ajouta-t-il avant que ne soit balancé le coussin plus qu'original qu'il avait acheté, t'as déjà tout ce qu'il faut pour avoir un bon emploi.

Une fois levé il se dirigea vers la machine à café et choisit les grains appropriés en fonction de ce qu'elle avait demandé : lui faire découvrir un peu de cet art dont il était passionné. Il n'avait plus l'occasion régulière de pratiquer, les gestes n'en étaient pas moins automatisés ; c'était comme le vélo, rien ne se perdait. La sonnette retentit alors qu'il faisait monter la crème de lait, et s'il lâchait, il n'aurait plus qu'à recommencer. Coup d'œil jeté vers Lilia qui n'attendit pas pour prendre le relais, et il la remercia de s'être chargée du paquet. Tu peux le poser sur la table basse, lui suggéra-t-il pendant que le café continuait de couler. Une fois prêt, dans l'or noir un filet blanc fut versé et Ji-hun se mit ensuite à le faire aller de tout côté pour dessiner. Il apporta les deux tasses, au-dessus un gâteau représenté, mais ne s'assit pas encore sur le canapé. Attends avant de goûter, demanda-t-il en se déplaçant vers la table de chevet. Deux présents y étaient cachés, un plus petit et un plus gros qui lui furent bientôt donnés. Je te souhaite un bon anniversaire, plus un jour, sourit-il avant de s'installer à ses côtés.

Rien de bien éblouissant, juste une attention pour ses vingt-sept ans. Il s'était baladé dans les allées coréennes d'un quartier, était tombé sur un maxi t-shirt léger un peu plus sexy que ceux qu'elle portait pour aller se coucher. Mais même si l'idée que son potentiel fiancé puisse la voir avec un cadeau qu'il lui avait acheté l'avait enchanté, il avait changé d'idée. Ses yeux s'étaient portés sur une coque de téléphone couleur lilas en 3D et un hoodie pour les moments plus décontractés qu'elle pourrait passer, à se poser devant la TV – pourvu qu'il ne s'était pas planté.

Un mélange étrange d'émotions se fit ressentir face au compliment sortie de nul part. L'incrédulité initiale se mêla à une pointe de bonheur de savoir que sa présence était toujours appréciée malgré la rupture. Après tout, ils avaient tous deux lutté et fait des efforts phénoménaux pour se retrouver encore une fois. Ne savait pas encore si c’était leur amitié qu’il lui avait manqué ou des sentiments se mêlaient encore à cette histoire. Lorsqu'il évoqua la qualité de "séductrice", elle sourit, comprenant le ton taquin dans ses paroles. Leur dynamique, oscillant entre une tendresse persistante et des taquineries habituelles, persistait. Sa remarque sur le CV l'amusa ; son humour caustique n'avait pas changé. Elle rit franchement à sa blague sur les recruteurs pervers, reconnaissant sa façon unique de rassurer tout en plaisantant, ravivant ces moments spontanés qu'elle avait tant aimés. Ces échanges singuliers la confortaient dans la permanence de leur lien, malgré les tourments passés. «Si ce n’est que ça, j’espère qu’ils seront prêts à accueillir mon autre côté féline aussi. Et pas que celui de la séductrice.» Jamais elle n’accepterai qu’on lui manque de respect de cette manière. Pour elle, il faudrait faire preuve de distinction dans ses manières avant d’aborder une femme.

Lilia s’était affalée par la suite sur le canapé, observant de loin Ji-hun manier avec habileté les gestes précis du barista. Elle remarqua la concentration sur son visage alors qu'il dessinait dans la tasse, créant une œuvre éphémère dans l'or noir du café. Elle esquissa un léger sourire, appréciant la passion et le dévouement avec lesquels il partageait son art. Elle finit par quitter le canapé lorsque la sonnette retentit et s’occupa de déposer toute la pâtisserie sur la table basse comme le lui indiqua le jeune doctorant. Une fois les assiettes et couverts récupérés à leur tour, la table n’attendait plus que le jeune homme et ses cafés accompagnés de leur odeur alléchante. «C'est fascinant de te voir travailler avec tant de minutie.» Commenta-t-elle doucement, observant le gâteau miniature ornant la surface du café.

Alors que le jeune brun se dirigeait vers la table de chevet, Lilia le regarda avec étonnement, surtout qu’il venait de stopper son élan de goûter le bon café qu’il venait de lui préparer. Elle ne s'attendait surtout pas à des cadeaux supplémentaires. Son regard pétilla de surprise en recevant les deux présents soigneusement enveloppés. «Oh Jay ! tu n'étais pas obligé.» Elle esquissa un sourire chaleureux, touchée par cette délicate attention pour son anniversaire. «Merci beaucoup !» Elle déballa les cadeaux avec précaution, laissant échapper un léger rire. «Tu as vraiment l'œil pour trouver des choses qui me correspondent parfaitement. Cette coque est adorable ! Et le hoodie... exactement ce qu'il me fallait pour les moments chill à la maison.» Lilia, rayonnante de joie et de gratitude, se leva avec enthousiasme pour exprimer sa reconnaissance à Ji-hun. Elle s'approcha doucement de lui et, l’enveloppant dans ses bras, elle murmura un sincère «Merci pour tout !» Sa gratitude se manifestait dans ce geste affectueux alors qu'elle le serrait doucement, appréciant l'attention et la générosité derrière les cadeaux et toute cette matinée spéciale.

Cadeaux retirés de la cachette qu'il leur avait trouvé, Ji-hun se dirigea finalement vers Lilia pour les lui apporter. Il ne l'avait pas prévenue qu'il avait pensé à célébrer son anniversaire durant le petit-déjeuner, qu'il était allé acheter des présents en cette occasion qui lui était donnée. Je sais, affirma-t-il qu'il n'était pas obligé, mais ça lui avait plu de pouvoir donner de la valeur à ce jour si particulier. N'attends pas plus, regarde ce qu'il y a, la pressa-t-il alors qu'il s'était installé à ses côtés pour la voir déballer. Ce fut ce qu'elle fit en toute gaieté, et le Nord-coréen espérait avoir fait le bon choix, sinon il s'en mordrait les doigts. Il avait pourtant hésité devant un bel ensemble de nuit, de la savoir dedans l'aurait ravi, à défaut de pouvoir en profiter puisqu'il ne partageait plus avec elle une quelconque intimité. Il l'avait fantasmée, avait même eu la méchante idée que son futur fiancé puisse l'admirer dans ce vêtement qu'il aurait sélectionné. Pas assez vilain, une coque de portable et un hoodie avaient sauté aux yeux du brun. C'était ceux-ci qu'il avait apportés au comptoir, des produits coréens qui lui feront penser à lui, il en avait en tout cas l'espoir. Papiers déchirés, objets trouvés, Ji-hun se leva dans le but de sortir les gâteaux près des cafés, il ne s'attendit pas à ce qu'elle vienne l'enlacer pour le remercier de l'attention qu'il lui avait portée.

Des bras de la jeune femme son corps fut épousé, et la surprise ne lui laissa pas assez de temps pour tout contrôler. Son cœur se mit à cavaler, bondissant en réponse à cette proximité. Il n'osa pas ajouter ses bras, profita des caresses que lui donnaient les cheveux de Lilia, jusqu'au moment où elle vint se détacher – lui fut incapable de la regarder, soucieux du fait qu'elle ait pu deviner son myocarde tout chamboulé. Encore trop attaché, à tel point qu'il n'avait pas dragué ni couché avec d'autres femmes depuis que leur relation avait échoué ; l'inverse lui aurait semblé complètement insensé. On devrait manger et boire le café, dit-il en se penchant sur la table basse pour les servir, la course sous la pluie ça donne vraiment faim. Brownies accompagnant cheesecakes et cookies. Je crois bien qu'il est fourré, inspecta-t-il l'un de ces derniers – vu l'épaisseur, c'était fort à parier. Régale-toi, lui souhaita-t-il, puis il commença, croqua dans le moelleux en utilisant ses doigts. Hm, commenta-t-il simplement avant de porter son pouce à ses lèvres pincées, aucun doute, ça va parfaitement avec le latte. L'habitude d'en avoir proposé aussi à la Luna Caffè. T'en penses quoi, interrogea-t-il Lilia – de tout ce qui s'étalait là. Il observa ses traits, être sûr que ça lui plaisait était sa propriété ; ça n'avait pas changé.

Lilia contempla les cadeaux avec un mélange d'émotions. La surprise et la gratitude s'entremêlaient sur son visage alors qu'elle observait chaque objet soigneusement choisi par le jeune homme. «C’est déjà énorme d’avoir pensé à moi» C’était le geste qui comptait et Jay venait d’en faire un grand à ses yeux. La brunette saisit la coque de portable avec reconnaissance, imaginant le geste attentionné derrière ce choix. Puis, elle déballa le hoodie, sentant une affection particulière pour ce cadeau chargé de pensées. La générosité et la délicatesse dont Ji-hun avait fait preuve pour marquer son anniversaire la touchèrent profondément. Elle leva les yeux vers lui toute émue, puis, sans réfléchir, elle se leva pour l'enlacer, voulant exprimer par ce geste l'ampleur de sa gratitude pour cette attention si aimante. Elle s’était approchée de lui, un grand sourire aux lèvres, pendant que ses bras l’entourèrent sans timidité, ils connaissaient ce corps par cœur et l’épousèrent naturellement. Cette proximité lui avait bien manquée, tout comme cette chaleur et odeur qui émanait de son corps.

Lilia revint subitement de son monde de rêve pour revenir s'installer délicatement sur le canapé, gardant une distance prudente entre eux malgré le désir de se rapprocher. Son regard croisa celui du jeune asiatique, une lueur de nostalgie brillant dans ses yeux. Son cœur, toujours attaché au sien, hésitait entre se laisser emporter par ces retrouvailles et maintenir une distance nécessaire pour ne pas raviver les braises d'une passion passée. Elle esquissa un léger sourire, gardant une réserve émotionnelle pour éviter de ranimer des sentiments qu'ils avaient tous deux tenté d'apaiser depuis leur séparation. Lilia observa le café dessiné dans sa tasse avec émerveillement, pour ne pas se perdre sur ses traits. Touchée par sa créativité, elle lança. «Tu es vraiment doué. J'ai de la chance que tu me fasses découvrir ça.» Puis elle prit une gorgée pour goûter, sentant la chaleur apaiser son trouble intérieur.

Lilia esquissa un sourire ravi, observant avec émerveillement la table colorée de douceurs. «Quelle palette alléchante de délices tu nous as préparée ici !» Les brownies, si riches en chocolat, appelaient à la gourmandise, tandis que ces cookies fourrés étaient une promesse de surprises gustatives. Ses saveurs étaient un véritable enchantement pour les papilles. Et le latte était l'accompagnement parfait pour cette symphonie sucrée. «J’en pense que c'est un festin pour les sens et l'âme. Tu excelles dans l'art de ravir les convives.» Elle piqua un cookie à la volée qui était tellement délicieux qu’elle ne put s’empêcher de faire une petite danse de la joie.

Distance avalée pour laisser place à la proximité, ça faisait des semaines que ce n'était pas arrivé, alors rester indifférent était compliqué. Ka-boom incessant d'un cœur affolé, myocarde qui ne savait plus à quelle allure pomper, le Nord-coréen s'empêcha de la serrer au risque de ne plus pouvoir la lâcher. L'affection dans les simples étreintes qu'on s'offrait, et aussi dans tout ce qui existait une fois que les lumières se tamisaient, ça lui manquait. Il accepta ce qu'elle avait à donner pour le remercier, et une fois qu'elle trouva le moment opportun pour se reculer, il se permit de bouger ; si agréable ça avait été qu'il lui fallut quelques secondes pour se rappeler de ce qu'il fallait préparer. Gâteaux finalement sortis de l'étui, il s'assit et goûta aux premiers délices qu'il avait pris. Malheureusement je n'ai pas fait grand-chose, il faudra remercier doublement le livreur, dit-il – surtout pour avoir amené en entier la commande passée. Il continua de manger morceau après morceau avant de voir Lilia et le cookie former un magnifique duo. Danse effectuée à ses côtés, de haut en bas il ne put s'empêcher de la regarder se trémousser, fessier dandinant sur son canapé. Tu nous prépares déjà une choré pour la fin d'année, se moqua-t-il de l'imaginer ainsi au bal de fin d'année ; normalement dernier auquel il pourra profiter, car l'attendra peut-être le New Jersey pour déménager.

Filet de chocolat sur les doigts, la faute au cookie qu'il avait cassé en deux et qui dégoulina, il récupéra la moitié de sa langue avant que ça ne vienne à tomber sur le tapis qu'il avait fait laver. Ce n'est quand même pas pratique, s'exclame-t-il. Aucune serviette pour lui venir en aide dans le sachet plastique, à l'intérieur coup d'œil jeté avant que ne lui vienne une idée. Nez de la demoiselle tartiné de chocolat au lait avant qu'il ne se décide à avaler son doigt pour le nettoyer. Rire qui ne put que s'échapper, pas même étouffer par la phalange léchée. C'est que t'es drôlement jolie comme ça, plaisanta-t-il en l'observant ; de toute beauté, elle donnait presque envie de la croquer. Remarque qu'il se fit dans le plus grand des secrets, avant de se décider à la débarbouiller. Laisse-moi faire, tu vas ne faire que l'étaler, dit-il en se décalant et approcha son pouce pour frotter sur le bout de nez qu'il avait taché. T'en as même jusque là, fit-il remarquer que le dessus de sa lèvre avait, elle aussi, subi des dégâts. Désolé, demanda-t-il pardon avant de s'en charger ; il ne pensait pas ainsi l'arranger. Empreinte qui s'attela à caresser l'endroit chocolaté, le regard, lui, finit par se baisser sur la bouche dans son intégralité ; une alléchante proximité. Yeux bridés qui s'interessèrent plus à la forme qu'il avait de nombreuses fois embrassée. Forcément son doigt finit par dériver, contours gentiment effleurés.

De nouveau le muscle vital fut excité, moment où sa tête se mit à se pencher vers l'endroit du visage qui l'attirait. Arrêt sur image avant que les croissants ne viennent à se toucher, onyx relevés vers ses pupilles foncées ; le baiser lui sera-t-il accordé ou préférait-elle le voir reculer ?

La jeune brunette éprouva un mélange complexe d'émotions en retrouvant cette proximité avec le Nord-coréen après une période de séparation. Son cœur s’emballa mais elle se retint de l'enlacer trop fort, consciente du risque de s’attacher davantage. Chaque instant passé loin de lui avait laissé un vide qu'elle ressentait intensément. Les gestes tendres, les échanges subtils une fois que les lumières s'adoucissaient, tout lui manquait cruellement. Elle offrit ce qu'elle pouvait, voulant exprimer sa gratitude pour cette connexion retrouvée. Puis, elle se retira doucement pour lui laisser son espace, tout en observant avec attention toutes les préparatifs. Chaque bouchée était un régale, mais ce fut la danse impromptue de Lilia qui amusa le jeune homme. «Tiens toi prêts, ça serait la danse de l’année.» Elle rit doucement à sa plaisanterie sur une éventuelle chorégraphie pour le bal de fin d'année.

Une scène assez comique prit place et Lilia observa avec amusement les maladresses du jeune homme, un sourire taquin ourlant ses lèvres alors qu'il se retrouvait avec des doigts couverts de chocolat. «Tu es vraiment irrésistible dans cet état.» Plaisanta-t-elle doucement. Alors qu’elle était prête à prendre une nouvelle bouchée de son cookies, Jay décida de rendre la scène encore plus drôle en tartinant son nez de chocolat. «Oh mon dieu il a osé !» Elle ouvrit grand les yeux faussement fâché avant de finalement sourire doucement en sentant le chocolat sur son visage. «Tu as vraiment un don pour les compliments... » Levant les yeux au plafond. Mais lorsqu'il offrit de l'aide, Lilia acquiesça, il avait raison, elle risquait simplement d'aggraver la situation.

Quand les yeux du jeune homme dérivèrent vers sa bouche, elle ressentit une légère accélération de son rythme cardiaque, appréciant secrètement cette proximité naissante. Lorsque son doigt effleura doucement le contour de ses lèvres, elle retint un frisson, se sentant étrangement captivée par cette gestuelle délicate et inattendue. Ses yeux, oscillant entre nervosité et désir, déchiffrent chaque infime mouvement du visage du bel asiatique. Son propre souffle se calque sur le rythme saccadé de son cœur, vibrant d'attente et d'anticipation. Elle savoure l'instant suspendu, cette danse silencieuse entre deux âmes qui se cherchent, se rapprochent, mais hésitent à conclure. Les secondes s'étirent, tendues de cette délicieuse incertitude où l'excitation se mêle à une pointe de réserve. Lilia se surprend à en vouloir plus que cette simple proximité, elle se rapprocha à son tour et leurs nez s’effleurèrent doucement, fermant les yeux pour apprécier cette douce chaleur.

Moelleux dévoré, Ji-hun avait également bien entamé son café quand il se décida à goûter au cookie fourré. Il n'avait cependant pas pensé que ce dernier pourrait avoir été trop chargé. Le chocolat dégoulina au moment où il le cassa, tachant ses doigts. Il tenta du mieux qu'il le put pour les nettoyer entre ses lèvres pincées, à la recherche d'une serviette pour les essuyer. Mais celle-ci n'avait pas été ajouté par l'enseigne à laquelle il avait commandé le petit-déjeuner. Il se trouva alors dans l'embarras et, pour s'amuser, y entraina Lilia. Le nez de celle-ci fut tartiné et le Nord-coréen n'attendit pas pour admirer son œuvre et se moquer, tout en léchant ce qui restait à ses phalanges dressées. Gentiment, bien évidemment. Le brun ne voulait pas s'attirer les foudres de celle qu'il avait invitée, si bien qu'il finit par l'aider à s'en dépêtrer. Pouce qui caressa le bout du visage souillé, il n'oublia pas la partie haute des lèvres magnifiquement formée, celles-là même qui gagnèrent un peu plus de son intérêt. Yeux fixés sur cette bouche qu'il avait embrassée, ce fut compliqué de ne pas céder à la tentation d'y retourner. Comme incapable de penser, guidé par ce myocarde emballé, sa tête finit par se pencher, s'arrêtant de justesse à la limite qui leur était fixée.

Ce n'était peut-être pas bien en tant qu'ex de se l'autoriser, mais qui pourrait bien les juger ? Ils n'étaient que tous deux assis dans ce canapé, tenus à quelques centimètres de distance d'un baiser. Regard jeté pour s'assurer qu'elle ne s'y sentait pas forcée, le pas qu'elle fit vers lui confirma qu'elle en avait aussi envie ; consentement donné, il sourit. Les nez se frolaient pendant que les souffles se mélangeaient. Chaleur qui faisait monter les degrés de ces corps qui se tenaient tout près. Il leur fallut un moment avant que Ji-hun n'en puisse plus de retenir son engouement, ses croissants prirent la place de son doigt sur ceux de Lilia. Simplement posés, aucun mouvement de fait. Il prit le temps de les imprimer avant de reculer pour mieux recommencer. Cette fois, il le fit les yeux fermés, glissant un peu plus ses fesses à ses côtés, envoya même balader le coussin qui les séparait. Le baiser fut prolongé, sa mâchoire fut prise d'une activité presque incontrôlée – il ne ressentait pas le besoin d'arrêter, ça lui avait trop manqué. En douceur elle s'ouvrit et se referma pour happer les chairs de Lilia, sans se précipiter, comme la toute première fois. Même si elle était désirable, il ne voulait rien brusquer, continua lentement de l'embrasser.

Lilia observa avec amusement Ji-hun se débattre avec le cookie dégoulinant. Un sourire taquin ourlait ses lèvres alors qu'elle se retrouvait involontairement entraînée dans cette situation loufoque. Sentir le chocolat sur son nez lui arracha un rire léger. Elle apprécia tout de même la délicatesse avec laquelle il tentait de l'aider à s'en défaire, la douceur de son geste effleurant son visage souillé. Pourtant, malgré cette proximité grandissante et l'évidence des sentiments partagés, Lilia voulait maintenir cette frontière que Jay avait décidé de mettre entre eux, respecter ces limites qu'ils s'étaient tacitement fixées. Pourtant, son corps trahissait ses désires les plus profond. Ses yeux pétillaient d'une lueur espiègle tandis qu'elle le laissait s'approcher, sentant le doux frisson de son souffle sur sa peau. Elle retint son souffle, partagée entre l'envie et la retenue, laissant cette ambiguïté délicieuse perdurer, une invitation silencieuse à l'échange subtil de sentiments sans franchir le seuil prédéfini, ou pas.