Ji-hun ne put s'empêcher de joindre son rire à celui de Lilia, il annonça : ce que je risque surtout c'est de m'endormir avant même d'avoir rejoint le lit avec toi. Parce qu'il n'avait pas l'alcool méchant, il avait plutôt tendance à être enjoué puis, peu à peu, à se sentir fatigué au fil des verres qui se vidaient – et pour le vin il n'en fallait qu'un. Il pouvait se vouloir plus marrant et câlin, mais il n'y avait dans ses faits et gestes jamais rien de malsain. Sur ça elle pouvait être rassurée, la jolie brune qui l'avait invité. Sinon, je pourrais le goûter après toi, proposa-t-il afin d'être certain de ne pas la froisser, ou ne simplement pas l'abandonner dans la dégustation qu'elle ferait. Soudaine pensée qu'elle pourrait ne pas apprécier de devoir partager son verre à pied, il trouva une idée : je propose de boire de l'autre côté si jamais. Ça l'embêtait de salir un verre pour une ou deux gorgées, mais s'il le devait, il l'accepterait sans rechigner. Film sur pause, il attendit sagement qu'elle ait terminé.

Elle le retrouva bien vite sur le canapé, tous les éléments alignés sur la petite table devant la télé. Le nord-coréen se pressa de lui demander la manière dont elle s'installait, et ce serait mentir de dire que ce n'était pas la réponse qu'il attendait. Premier pas effectué en vue de ce qui suivrait, ça ne pouvait qu'être bénéfique au degré de complicité que ça demandait, et auquel il n'était pas plus que ça habitué ; rares étaient les femmes avec qui il restait jusqu'au petit matin levé. Le sourire de la biologiste trouva son reflet sur les lèvres du biochimiste. D'un signe de tête il acquiesça mais, avant ça, vers la bouteille se pencha. Avec le tir bouchon il l'ouvrit et le liquide prit vie. Glou-glou typique qui colora le cristal sans nul autre égal. Il sent bon, c'est déjà ça, lui indiqua-t-il après avoir humé le ballon, t'en dis quoi ? Il lui tendit afin qu'elle puisse faire tournoyer les senteurs en-dessous de son nez, et la contempla s'en délecter avant de prendre le bol de maïs sautés.

Sur ses cuisses, il se permit de le poser. Bien en équilibre sur ses jambes il ne pourra pas tomber. Et, comme désiré par la demoiselle à ses côtés, il passa son bras au-dessus du dossier, contre lui l'invita à se caler. Ça craint rien, tu peux t'appuyer, la poussa-t-il même à se lover. Près de son deltoïde ou contre son pectoral, tant qu'elle était en confiance totale, elle pouvait abuser de la proximité. Il se permit de prendre un coussin pour le poser sur les membres inférieurs féminins, afin qu'elle puisse poser confortablement ses avant-bras ou sa main. Je peux lancer, lui demanda-t-il, prêt à actionner le bouton « play » ; est-ce qu'autre chose lui manquait ?

Lilia hocha la tête, comprenant bien le point de Jay. «Tu rateras mes câlins comme ça… on va donc éviter l’alcool» Chacun avait son dosage d’alcool, Lilia tenait plutôt bien le vin généralement, elle était capable de s’enfiler plusieurs verres sans que ses idées ne s’embrouillent. Cependant, c’était toute une autre histoire lorsqu’il s’agissait d’alcool fort, là on pouvait rapidement la perdre la jeune brunette. «C’est ok alors, je te laisserai prendre une goûte de mon verre pour que je me sente moins seule.» Lorsque Lilia se sentait à l’aise avec une personne, elle l’était réellement, cela ne la dérangeait même pas de partager son verre avec lui alors qu’elle aurait vraiment eu du mal avec quelqu’un d’autre.

Rapidement, la jeune femme finit ce qu’elle avait à faire dans la cuisine avant de le rejoindre sur le canapé. Bouteille de vin en place, popcorn dans le saladier, ils étaient prêts à commencer leur film. Mais avant ça, Jay lui demanda comment elle préférait s’installer. Elle aurait bien dit contre lui mais elle avait peur de brûler les étapes et de casser cette belle relation qu’ils avaient. Elle allait donc, pour l’instant, se contenter de son bras autour d’elle, à voir comment tout cela allait évoluer. Avant de mettre le film sur "play", Jay se pencha, tel un gentleman, vers la bouteille et l’ouvrit avant de la servir. Avec un sourire, Lilia le regarda faire. «Mmm.. Il sent bon oui !» Approuva-t-elle lorsqu’elle tournoya le verre devant ses narines. «Et il est très bon aussi.» Elle pouvait l’en assurer maintenant qu’elle y avait gouté. Elle lui tendit le verre à pied comme ils en avaient convenus plutôt. «Tu approuves ? » Elle savait bien qu’il n’était pas connaisseur mais elle voulait bien connaître son avis et ses goûts.

Elle finit par déposer le verre sur la table et de revenir tranquillement contre le canapé, ou plutôt contre le jeune asiatique. Maintenant qu’il lui avait assuré qu’elle pouvait poser sa tête sans gêne, elle n’allait pas se l’entendre dire deux fois. Elle déposa aussitôt sa tête contre son pectoral gauche avant de piquer un popcorn à la volée. Elle hocha la tête lorsqu’il lui demanda de mettre en marche leur film. Elle lui tendit un popcorn vers sa bouche. «Tu en veux ?»

Ji-hun servit un verre à la brune à ses côtés, juste après avoir débouché la bouteille de vin qu'il lui avait achetée. Il huma le liquide avant de lui tendre le ballon, bien décidé à avoir son opinion. Elle avait su lire le nom, mais rien n'indiquait que l'alcool était vraiment bon. Il la contempla s'en délecter, de sa bouche, mais avant ça de son nez, et il fut heureux de constater qu'il lui plaisait. Me voilà rassuré, plissa-t-il les yeux avant que ne lui soit proposé la boisson fruité. Il lui sourit et accepta de goûter : merci. Il prit le cristal entre ses doigts, posa le rebord contre ses lèvres et, lentement, le renversa. Une gorgée à la fois, d'une seule il s'en satisfera. Le jus fermenté imprégna ses papilles pour les titiller, et le seul commentaire qu'il pût donner fut ce dernier : ça sent le... Comment on dit déjà ? Le « bureugonyu* ». Sa prononciation française laissait à désirer, mais ça lui donnait un charme supplémentaire d'avoir essayé, pas vrai ?

Installé à ses côtés, le bol de pop-corn bien calé, il passa enfin son bras contre le dossier et l'invita à se poser contre lui, au plus près. Il ne craignait pas la proximité tant que ça restait en privé – en public, il se faisait plutôt discret. Par ses soins, le bouton « play » fut actionné et le film put débuter sur une scène morbide qui les plongeait dans l'ambiance du genre qu'ils avaient sélectionné. Il ne s'attendait pas à voir un maïs sauté lui être proposé directement de la main de Lilia, mais il ne refusa pas. Volontiers, répondit-il avant d'ouvrir la bouche pour qu'elle puisse le déposer. Il se mit à le mâcher et, de ses doigts, passa sur les plus hautes mèches brunes pour les lui frôler. Il osa lui offrir un peu d'attention, même s'il donnait au film la majorité de sa concentration. Il était intéressant, le menait souvent vers le mauvais brigand. Bière terminée, il posa la canette à ses pieds. Il s'était penché doucement pour ne pas l'obliger à se retirer.

Il appréciait la serrer, avait même fini par l'encercler – de son épaule féminine, son avant-bras pendait. Il gardait les yeux rivés sur les crimes qui se commettaient, mais les sens, eux, voyageaient. De la respiration qu'il écoutait aux senteurs qu'il respirait, passant par la douceur du bras qu'il touchait. Une soirée sous le signe de la tendresse et de la tranquillité qu'il méritait après les messages froids qu'on lui avait envoyés plus tôt dans la journée. Lilia était vraiment la personne qu'il lui fallait pour l'apaiser, et il espérait qu'il pourra le lui rendre bien assez.

Jay s’était finalement bien fait conseiller, le vin ne sentait pas que divinement bon mais était tout aussi délicieux. Lilia lui passa le verre à son tour afin qu’il puisse donner son avis, cependant, la jeune française ne s’attendait pas du tout à cette réaction. La brunette le regarda avec de grand yeux remplis de surprise avant de rigoler. «Bourgogne ? Oh mon dieu cette prononciation, tellement mignon !!!» Toute impressionnée, Lilia le regardait tel un enfant devant une énorme confiserie. «Je dois avouer que ça te donne un côté plus sexy cet accent.» Un petit sourire au coin, elle était capable de passer la journée à l’entendre parler comme ça.

Les deux jeunes scientifiques se mettent enfin en place sur le canapé afin de mettre le film en marche. Lilia avait posé sa tête contre le torse du jeune homme, de sa position, elle pouvait clairement entendre les battements de son cœur, un sourire s’afficha sur ses lèvres. Le fait de l’entendre battre à un certain rythme la relaxait de plus en plus, elle était capable de s’endormir malgré la difficulté qu’elle trouvait habituellement une fois son lit retrouvé. Une fois le film en route, Lilia regardait attentivement, alors que les événements s’enchaînaient, la brunette trouvait l’intrigue très intéressante et elle n’avait qu’une hâte c’était de savoir comment tout cela allait être résolu.

Lilia ressentait l’étreinte de Jay contre elle, cela ne la déplaisait pas du tout, au contraire, elle était tellement bien dans ses bras que ses paupières finirent par se fermer petit à petit, elle avait longuement lutter contre le sommeil, elle voulait tellement connaître la fin du film mais c’était plus fort qu’elle. Jamais Lilia ne savait pas que le jour où elle devait lutter contre les bras de Morphée allait arriver aussi rapidement. Elle ne voulait tout de même pas abandonner Jay mais c’était plus fort qu’elle Lilia. Après une longue lutte, la jeune femme avait finit par se laisser aller, voyageant dans le monde des rêves alors qu’elle était dans son salon, tête posée contre son bel asiatique.

Caresses données sur la nudité du bras de Lilia, Ji-hun ne lâcha pas le film qu'il avait actionné de son doigt. À chaque élément nouveau il crut tenir le faiseur d'histoires, mais ce ne fut plus que des suppositions aléatoires. Les crimes s'enchaînèrent pour un seul coupable, mais trouver l'auteur de ces meurtres il en fut complètement incapable. Si bien que lorsque la fin mit en lumière la terreur qui avait fait parfois agiter son cœur, il fut pris d'une inspiration emplie de stupeurs. J'en reviens pas, souffla-t-il à demi-voix alors que la discussion entre les deux derniers personnages faisait surgir des sentiments en totale contradiction. Les noms défilèrent enfin, moment où Ji-hun se défit du poids du bol de pop-corn d'une main. Tu avais deviné que c'était ..., ne finit-il pas sa phrase. Tête penchée et tournée vers le visage de la jeune femme contre lui posée, il comprit aussitôt qu'elle dormait. Sa respiration était longue et apaisée, et ses paupières étaient fermées ; avait-il réussi à lui donner ce que, de lui, elle attendait ?

Il sourit. Un soupir à la fois amusé et contenté s'échappa de son nez. Il ne savait pas vraiment ce qu'il devait faire : la réveiller ou rester dans le canapé ? Peut-être pouvait-il la mener jusqu'à son lit et la poser sur son oreiller, mais ça ne restait pas sain de dormir avec les vêtements de jour qu'on avait déjà portés. Il ne réfléchit pas tant que ça, décida de la porter dans ses bras, ensuite il avisera. Il fit attention à ne pas la brusquer en la soulevant du meuble sur lequel ils avaient été installés, parcourut les mètres qui le séparaient de la chambre privée, ouvrit la porte avec bien de la difficulté mais un peu de neurones lui permit d'y entrer in fine. Il l'allongea sur la couette qui n'était pas défait et s'assit à ses côtés. La salle de bain était tout près, peut-être pourrait-elle prendre un peu de temps pour se préparer avant de se recoucher ? Il pourrait même l'y aider, si un peu d'aide elle lui demandait. Lilia, murmura-t-il autant de fois qu'il le fallut jusqu'à la voir somnoler, tu t'es endormie. Pas de soucis, il fallait juste se préparer pour la nuit.

Tu veux que je t'apporte de quoi te changer, proposa-t-il en premier, ou tu préfères te déshabiller dans la pièce d'à côté ? Elle devait reconnaître l'endroit où il l'avait laissée, c'était à elle de voir ce qu'elle préférait, et si elle se sentait surtout de marcher. Si tu as besoin dis-le moi, sinon je te laisse jusqu'à ce que tu m'affirmes que tout est okay, assura-t-il qu'il ne sera ni troublé de la voir se dévêtir, ni énervé qu'elle lui somme de sortir.

Les lumières de l’appartement étaient éteintes, la tête posée contre le torse de Jay, il n’y avait que la lumière du film qui illuminait la pièce où ils se trouvaient, pour un couple l’ambiance aurait était parfaite pour une bonne soirée en amoureux mais Lilia avait trouvé que c’était le bon moment pour se perdre dans le monde des rêves, une chose inhabituelle d’ailleurs, mais il fallait croire que les battements de cœur du jeune homme étaient plus efficaces qu’elle ne pouvait le penser. Il n’a donc fallu que quelques caresses pour que Lilia s’endorme profondément. Elle avait pourtant le sommeil léger, le seul bruit de la télévision l’aurait habituellement dérangé. Mais là elle était carrément ailleurs. Il l’avait même soulevée, traversé tout l’appartement, la déposée sur son lit et toujours rien, elle n’avait pas bronché, on pouvait presque la croire pour morte.

Mais elle l’entendit presque avec douceur son prénom, quelqu’un était au loin en train de l’attendre, de l’appeler… maman? Pensa-t-elle. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait cette pensée tout d’un coup. Sa mère lui manquait, mais elle avait pris une certaine distance après leur dernier dîner familial chez son frère aîné. Il était hors de question qu’elle se marie pour leur faire plaisir. Un second "Lilia" et elle finit par laisser ces pensées de côté pour ouvrir doucement les paupières. Elle prit quelques secondes pour comprendre le pourquoi de comment lorsqu’elle retrouva le visage de Jay devant elle, mais elle sursauta aussitôt qu’elle comprit ce qui s’était passé, une main devant sa bouche pleine de culpabilité. «Oh mon dieu je me suis endormie !!!!!» Elle regarda à droite et gauche, perdue, puis son regard se tourna vers le jeune homme. «Jay !! Je suis tellement désolé de t’avoir abandonné comme ça….je ne pensais pas… enfin…jamais j’aurai cru m’endormir comme ça.» Son cœur battait à cent à l’heure à cause de son excitation soudaine, elle ne savait pas si c’était à cause du mauvais rêve ou de la sieste inattendue.

Lilia prit quelques secondes supplémentaires pour s’en remettre avant de répondre à sa question. «Je vais me préparer dans la salle de bain et je te laisse te changer dans la chambre comme ça. Merci.» Elle réussit à quitter son lit tranquillement, sa panique l’avait réveillée et elle avait maintenant les yeux grands ouverts. Elle ouvrit sa penderie, prit un t-shirt, une petite culotte et rejoignit sa salle de bain pour se changer. Elle se brossa les deux, les cheveux et rejoint sa chambre lorsque Jay lui confirma qu’elle pouvait sortir sans le déranger. Il s’était changé également, tous deux prêts à s’endormir. «Tu peux utiliser la salle de bain si tu veux, tu peux te doucher aussi. J’espère que je ne t’ai pas bavé dessus.» Ajouta-t-elle toute gênée. Avant qu’il ne rejoigne la salle de bain, elle s’approcha de lui avant de passer ses bras autour de son torse et de le serrer contre elle, déposant sa tête contre lui pendant quelques secondes avant de la relever pour croiser son regard. «Merci.» Elle voulait le remercier pour le confort qu’il lui avait offert pendant cette heure, qui avait d’ailleurs durée bien plus pour elle.

Lilia s'exclama, même s'il ne fallait pas en faire tout un plat. Avec les nombreuses nuits durant lesquelles elle n'avait que peu dormi, pas si étonnant qu'elle en vienne à fermer les paupières une fois contre lui. Ji-hun était plutôt heureux de savoir que ça fonctionnait, que les battements de son cœur permettaient aux personnes au sommeil léger de se reposer. Il ne fit que sourire aux phrases lancées à la volée, dans une excitation qu'il n'aurait jamais su lui deviner. Je vais chercher mes affaires alors, conclut-il lorsqu'elle lui proposa de se changer dans la chambre qu'ils allaient partager. Il la regarda disparaître derrière le pan avant de rejoindre l'entrée où il avait laissé son sac précédemment. Lanière au creux de sa main, il revint dans la pièce désertée, s'assura que la porte était fermée avant de poser son bagage et de se changer. Il se délesta des vêtements qu'il avait passés une fois sa douche terminée et enfila t-shirt large et jogging tout aussi ample qu'il avait pour habitude de porter pour aller se coucher – les chaussettes avaient trouvé refuge sur la pile de fringues repliées et abandonnées sur un meuble à côté.

Il attendit sagement qu'elle ait fini de se préparer pour s'apprêter à peaufiner la toilette à laquelle il était habitué. Il la remercia, mais n'eut pas le temps de faire un seul pas puisqu'elle l'enlaça. Ce fut inattendu mais il ne sentit pas déçu. La chaleur qui se dégagea de l'étreinte improvisée aurait fait fondre n'importe quel grand glacier ; la différence de taille ne semblait pas être un frein pour se câliner, il n'avait même pas eu à se baisser. Il la dévisagea lorsque son visage se présenta et la supplia : gardes-en moi pour après, je pense que je vais apprécier. Non, il ne pensait pas : il savait déjà. L'esquisse s'agrandit forcément, et ses mains vinrent se caler de chaque côté de son crâne en même temps. Je n'en ai pas pour longtemps, lui assura-t-il en laissant ses paumes caresser ses cheveux lâchés, tu arriveras à m'attendre, tu crois ? Air taquin qui lui allait bien, nez renfrogné sur le faciès du brun. Allonge-toi du côté que tu préfères, je saurais m'adapter, dit-il avant de stopper les mouvements de ses doigts. Il attrapa son sac avant de s'enfermer dans la pièce d'à côté ; dents, lavage et hydratation du visage et il fut paré.

Il revint apprêté, les jets d'eau avaient déjà coulé sur son corps plus tôt dans la soirée, avant même qu'il ne vienne frapper à l'appartement où elle vivait. Il éteignit la lumière derrière lui, et s'invita du côté vide du lit. Sur le flanc il s'allongea, parce que dormir sur le dos il détestait ça, et lui proposa son bras. Tu peux te coller à moi, je ne te mangerai pas, confirma-t-il d'une faible voix ; peut-être quand ils auront fait le tour du jeu de séduction, viendra possiblement l'envie de passer à un tout autre genre d'action, mais pour l'heure il était juste question de partager un petit peu d'affection. Il effleura furtivement sa main avant de lui voler, il la plaça sur son myocarde qui dansait en toute tranquillité et la fixa sans parler.

La soirée avait pris une tournure plutôt différente que ce que la jeune brunette avait prévu. S’endormir n’était au programme qu’après la fin de leur film mais lorsque Lilia avait posé sa tête contre son invité, elle n’avait pas tardé à sombrer dans un sommeil profond qu’elle n’avait que rarement connu. Et c’est d’ailleurs avec une grande surprise qu’elle se rendit compte de tout ça ; même qu’elle se lança dans un monologue qui fit sourire Jay tout le long. Il devait forcément la prendre pour une folle à ce moment mais ce n’était pas bien grave puisque, malgré sa folie et au lieu de prendre ses jambes à son cou, il tenait toujours à rester dormir avec elle.

Lilia décida de rejoindre sa salle de bain pour se changer comme ça elle pourra laisser tranquillement Jay dans sa chambre. Elle avait donc pris ses affaires vers l’intérieur, s’était habillée et toilettée comme elle avait l’habitude de faire avant de revenir vers sa chambre. Le jeune homme s’était changé également et il n’avait besoin que de sa toilette du soir pour qu’ils soient tous deux prêts pour dormir, ou pas. Mais avant qu’il ne fasse un pas de plus vers la salle de bain, la brunette l’en empêcha en le serrant dans ses bras. Plutôt inattendu mais elle en avait drôlement envie, elle voulait le remercier surtout. Ce n’était pas grand chose pour certain mais pour elle ce repos en valait beaucoup. Leur regard se croisent et Lilia hocha la tête à sa demande. Elle lui avait bien promis plein de câlin pour dormir et elle était du genre à tenir ses promesses. «Mmm… pas sûr. Va donc falloir être rapide, sinon je risque de débarquer dans la salle de bain.» Il n’était pas seul taquin, Lilia savait s’y mettre aussi. Mais, malheureusement, elle devait le relâcher pour l’instant et elle rejoint son lit afin de l’attendre.

Lilia fit un tour rapide sur son téléphone en attendant sous sa couette. Alors qu’elle répondait à quelques messages, la jeune brun finit par quitter la salle de bain et la rejoint dans la place libre. Lilia abandonna aussitôt son cellulaire pour mieux se concentrer sur le bel homme dans son lit. Il ne fallait pas qu’il le lui dise deux fois, Lilia s’approcha doucement jusqu’à poser sa tête contre son bras sans le quitter du regard. «C’est bien dommage alors.» Répondit-elle tout aussi doucement. Il attrapa ensuite sa main avant de la poser contre son cœur qui battait à rythme plutôt calme, contrairement au sien qui a failli rater un battement. Elle le regarda silencieuse, gardant ce petit sourire contre ses lèvres. Puis elle leva sa main droite avant de caresser doucement sa joue gauche. «Je n’ai plus sommeil...»

Ji-hun effleura sa main avant de la porter sur le maillot fin, là où elle pouvait sentir les palpitations de son cœur lui parler, chercher à l'apaiser pour l'emmener gentiment vers Morphée. Le silence ne fut pas pesant, l'admirer ainsi était d'autant plus satisfaisant. Il pouvait tenter de deviner où ses billes se posaient, ce que signifiait chaque expression qui habillait ses traits, il ressentait sa respiration se fondre dans l'air qu'il expirait. Moment encore plus agréable lorsque sa main rencontra sa peau favorable. Douce et hydratée, les pulpes de la doctorante devaient glisser sans rencontrer de rugosité – ça lui faisait parfois gagner quelques années. Je n'aurais peut-être pas dû te réveiller, je suis désolé, conclut-il de l'aveu qu'elle lui faisait. Il bougea un peu le bras sur lequel elle s'était installée afin de pouvoir toucher ses cheveux et les caresser. Mais, d'un autre côté, je voulais voir ce que pouvait donner cette combinaison t-shirt et culotte sur toi, alors je t'avoue que je ne m'excuse qu'à moitié, ajouta-t-il, amusé.

Il n'avait passé qu'un bref coup d'œil sur la « petite » tenue qu'elle portait, il ne s'était pas permis de la mater comme il le prétendait, il faisait tout avec un peu plus de respect. Je ne suis pas contre le fait qu'on retarde encore un peu le moment où on s'endormira, confia-t-il à sa vis-à-vis avant de continuer, d'une voix plus basse encore, j'aime particulièrement comment s'occupent tes doigts. Cette affection dont il manquait, voilà qu'elle lui offrait. D'autant plus que rejeté violemment un peu plus tôt dans la journée, il avait besoin d'une femme qui était capable d'en céder sans compter. Et dans cette même optique, – parce que rendre ce qu'on lui donnait faisait partie de sa logique –, il lâcha la main qu'il avait posée sur son cœur qui battait en toute tranquillité, pour la glisser sous la couverture et déposer sa paume sur la taille marquée. Il pinça ses lèvres pendant l'instant où les mots lui manquaient, lui aussi se mit à la caresser par dessus le haut ample et grand qui l'habillait – sans trop oser s'égarer, simplement pour la chouchouter.

Tu comptes faire quoi, après ton doctorat, demanda-t-il après que plusieurs longues secondes se soient évaporées ; retrouvera-t-elle la France ou essaiera-t-elle par un quelconque moyen de rester ?

Un grand sourire était affiché sur les lèvres de la jeune brunette, elle se sentait bien à l’aise allongée contre le jeune homme. Tellement à l’aise qu’elle osa balader sa petite main contre sa joue, la caressant doucement sans que ses joues ne prennent cette couleur tomate bien foncée, peut-être qu’elle rosirent légèrement puisque rien de cela ne la laissait indifférente. Qui aurait pu l’être dans sa position à vrai dire ? Mais le jeune brun s’en voulait presque de l’avoir réveillée, ce n’était pas ce qu’elle insinuait, elle ne lui en voulait pas du tout. Mais la phrase sur laquelle il enchaîna par la suite l’amusa bien, elle ricana doucement avant de lever un sourcil interrogateur. «Et que pense notre monsieur de ma tenue alors ?»

Il avait eu raison de la réveiller, elle n’allait tout de même pas le laisser alors qu’ils avaient prévu de passer la nuit ensemble. «Tu as bien fait de me réveiller, je t’avais pourtant promis des câlins, et mes promesses je les tiens.» Maintenant que le sommeil l’avait quitté, Lilia allait pouvoir lui donner tous les câlins qu’il méritait. Et puis, il n’était pas contre retarder encore un peu son sommeil, ce qui allait arranger tout le monde du coup. Ses longs doigts continuèrent à se balader sur sa joue bien douce. «Ah oui ? Ta joue est toute douce aussi, ça donne envie d’y déposer plein de bisous.» Avoua-t-elle avec un sourire timide. Ce n’est pas tous les jours qu’elle balançait ce genre de compliment. Elle chouchoutait habituellement ses amis mais là, cela lui faisait quelque chose de différent dans son ventre. Des papillons ? Peut-être bien. Et encore plus lorsque sa main rencontre le creux de son rein droit.

Après quelques secondes de silence, Jay finit par interrompre leur partage de regard par une question concernant son futur. «Mmm… je ne sais pas encore précisément mais peut être un post-doc. Je me suis tellement habituée à la vie américaine que je ne me vois pas vraiment revenir au pays. Enfin pas définitivement. Mais j’aime plutôt voyager d’un pays à un autre pour des conférences. Mais je voudrais surtout publier mes recherches, c’est ce qui m’intéresse le plus. Et toi ?» Elle se rapprocha un peu plus laissant presque leur bout du nez s’effleurer.