Pendant que je remettais ma robe, je ne passais pas à côté du regard troublé, un peu coquin de ma voisine, et de son soupire qui exprimait à merveille ce qu’on venait de partager toutes les deux. Je suis encore un peu perturbée par ma voisine au corps qui continue de m’envouter, laissant échappé un gloussement de circonstance.

- Une vraie ? Tu veux dire qu’il y a des endroits que j’ai oublié de frotter ?

Encore une fois je faisais rouler mes yeux sur son corps dont je n’avais pas perdu une miette sous la douche. Je comprenais parfaitement ce qu’elle avait en tête, mais ça me plaisait de la taquiner. Ça n’aidait d’une certaine façon à relativiser, à remettre les choses en ordre dans ma tête en essayant de trouver une raison à ce qui c’était passé.

Quand je m’approchais pour caresser ses lèvres du bout des doigts, je me rendais compte que ces baisers sous l’eau me manquaient, et je me laissais tenter par un dernier qui ferait partie de ce doux souvenir. Une main contre sa joue, je pressais sur ses lèvres avec un peu plus de fougue et d’intensité que nos échanges trop rapides.

Ma langue se glissait à l’intérieur de sa bouche en venant tutoyer celle de Kaélia. Je la plaquais à nouveau contre la paroi, à l’extérieur de la douche cette fois, pour profiter d’un dernier instant de folie. Je savais qu’en sortant d’ici, notre relation risquait de devenir particulièrement compliquée. Est-ce qu’elle attendrait quelque chose de moi après ça ? Mon nez caressait le sien et le dos de ma main parcourais la peau de son poignet au moment où je rompais notre baiser.

- Ça sera notre secret alors.

Je bloquais un instant sur les yeux de Kaélia, je ne sais pas vraiment ce que j’y cherchais. Est-ce que j’avais envie de croire que notre secret pourrait donner lieu à d’autres rendez-vous secrets ? Si j’adorais l’idée, je n’étais pas certaine que ma camarade soit le genre de fille à multiplier les écarts de conduites.

- Un secret que je ne compte pas oublier.

Mon sourire restait constant, et je finissais par récupérer mon sac à main en m’assurant que je n’oubliais rien sur place. C’est avec un clin d’œil complice à ma voisine que je saluais les employées du spa en affirmant que tout c’était bien passé. Je crois que j’aurais du mal à retrouver pareille séance au même endroit.

On sortait de l’établissement et j’en profitais pour faire un signe de la main à un taxi qui ralentissait dans la rue. Je ne me sentais pas d’humeur à marcher, pas après notre petit moment de détente. Alors quand le chauffeur s’arrêtait près de nous, je me précipitais jusqu’à la porte pour l’ouvrir et faire entrer mon amie.

- Allez monte !