Une Semaine. Ça fait une semaine que Khol ne me répond pas. Mon cœur de grand-frère ne peut plus prendre ce silence. Alors, je vais me rendre chez lui ou dans son atelier. J'vais finir par le trouver. Oh, Khol… Qu'est ce que tu as encore fait ? Pourquoi ne me réponds-tu pas ? J'ai seulement besoin d'un "je suis ok" pourtant. Je sais pas moi !
Anxieux, oui. Pour ma famille je le serais toujours. Ils sont tous pour moi… Même si je suis en froid, je vais toujours veiller sur eux. Khol, c'est ma famille. Mon p'tit frère d'une autre mère. Et en ce moment, je suis plus que inquiet pour lui.
Du coup, après avoir vérifié au dortoir, je me suis rendu à son atelier. J'entre sans frapper. Je le vois assis devant sa machine à coudre comme si de rien n'était. Il ne faut pas que je m'emporte, il a surement beaucoup à penser ou un truc du genre. Pourtant, je viens m'accôter le postérieur sur sa table tout près de lui.
– Tu sais… T'aurais pu répondre à mes textes, kiddo. Ça fait une semaine que je te message et tu me fais l'silence radio. Qu'est ce qui ce passe ? Qu'est ce qui ne va pas ? Je te jure… Toi et Tullio, vous allez me faire crever l'un de ces quatre.
Je ne mentionne pas Ravi parce que personne n'est censé savoir pour nous. Mais lui aussi fait parti des gens pour qui je vais m'inquièter.

J'ai passé une semaine trop mouvementée pour être réellement actif sur les textos. J'ai ralenti. Je me suis plongé le jour dans mes études, j'suis sorti au sport parfois sur l'heure du repas ou encore après avoir terminé ma journée jusqu'à sortir le soir soir entre potes ou simplement pour me défouler avec quelqu'un, surtout Lui. Je suis plongé dans mes tissus et ma machine, un peu de musique qui s'élève pour l'ambiance et je dois dire que j'me mets à sursauter lorsqu'une voix se fait entendre et mon pied se soulève de la machine à coudre et j'me retourne vers mon cousin. Mes yeux se lèvent vers lui et je soupire. Franchement... Il aurait pu m'appeller. Si je ne répondais pas aux textos, il peut m'appeler ! Vincent et moi on a grandi comme deux frères même si nos parents n'étaient pas dans la même maison. On se voyait très souvent donc on a un peu grandi de paire, mais dès que je quittais, j'étais laissé à moi-même. Sans réels parents, même s'ils étaient "là". Autant dire que même s'ils avaient pas été là... Ça aurait fait la même chose !

Je me lève pour faire face au cousin gigantesque et je pose les fesses contre mon bureau en croisant les bras contre mon torse. "- Tu pouvais m'appeler, dans le pire. Si je n'ai pas envie de t'écrire, je n'ai pas envie de t'écrire. Tu vois que je lis tes messages ? Alors je suis ok." Je soupire lourdement. Comme n'importe quelle relation fraternelle... Celle avec Vincent a de beaux côtés, comme des mauvaises. Il nous arrive bien de presque vouloir nous étrangler. C'est un peu ce que deux frères devraient faire, non...? "- Tu peux repartir Vincent, j'vais bien. T'as pas des copies de travaux à compléter, d'ailleurs ?" Parce que je n'ai pas envie de parler de mes problèmes donc je veux qu'il s'en aille.

Ouais, j'aurais pu l'appeler. Mais m'aurait-il répondu ? Je soupire, les bras croisés moi aussi.
– T'es sûr que tu m'aurais répondu ? La dernière fois que tu m'as fait ça, je te rappelle que tu n'as même pas répondu à mes appels. Alors que les messages soit marquer vu ne me prouve rien du tout. Ton silence lui, oui.
Après, il a raison. J'aurais pu l'appeler avant de venir. Mais… Aurait-il répondu ? Je l'observe, à la recherche des signes de malnutrition… Je sais qu'il ne mange pratiquement pas. Qu'il… Oublie, semble-t-il, de manger.
– Oh, tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça. Je suis ici, que tu le veuilles ou non. Maintenant, parle, s'il te plaît. Qu'est-ce qui se passe ? Je m'inquiète sérieusement pour toi.
Il me connaît, je n’vais pas partir aussi facilement. Surtout quand je sais qu’un truc cloche. Je sais aussi qu’il ne me parlera pas facilement.
Mais je le comprends, puisque je suis pareille. Je ne parle pas de mes problèmes. De mes sentiments. Je n'en parle même pas à Tullio ! Après tout, je ne veux pas les embêter avec mes problèmes parce que je sais qu’ils ont les leurs à gérer. Je soupire, bougeant mes mains pour m’appuyer dessus, sur la table de travail.
– Je reste jusqu’à ce que tu me parles. Si tu pars, je te suis. Tu sais comment j’peux être envahissant. Alors… Parle.
Malheureusement, lorsque je veux le bien de ma famille, je ne lâcherai pas le morceau. Et je sais me faire détester pour ça aussi. Mmh… Combien de fois mon jumeau s'est frustré contre moi pour ça. Mais je finis toujours par gagner. D’une façon ou d’une autre.

"- On ne dit pas que le silence veut tout dire. Tu supposes alors arrête de faire ça ! " que je grogne face à mon cousin qui est comme mon frère. Je suis énervé, parce que je déteste qu'il vient mettre son nez dans mes affaires. Je sais qu'il s'inquiète pour moi, mais ça ne lui donne pas le droit de tout se croire permis ! Ouais peut-être que j'aurai répondu, peut-être pas. Il pouvait m'attraper pendant que je dormais, aussi ! Tout est possible et je roule les yeux avant de me poser contre mon atelier. Je croise les bras contre mon torse et je suis froid à sa rencontre. Fermé. Je hausse les épaules comme réponse. "- Si tu veux vraiment rester ici alors rends-toi utile et aides-moi à ranger. Parce que si tu penses que j'vais simplement me mettre à parler de mes sentiments et de ce qui ne va pas... Tu t'mets un doigt dans l'oeil !" J'en grogne encore mes mots et j'me retourne pour lui faire dos, décroisant mes bras pour venir récupérer des bouts de tissu que je replie et que je viens empiler avant de les ranger. Les instruments que je commence à ranger les uns après les autres. "- Oh et tu as oubli. à qui tu à affaire peut-être ? Dès que vous disparaissiez dans votre famille, j'étais seul. J'sais très bien me retrouver seul, que tu sois là ou pas ! Donc j't'en prie, fais toi bien ton petit nid confortable, parce que j'compte pas te parler maintenant." Mes yeux sont sombres quant à mon cousin et je continue de ranger mes effets. Je n'ai pas du tout envie de lui dire quoi que ce soit... Je veux la paix, putain ! Ce n'est pas si compliqué ....? J'échappe un ciseau et je jure tout haut en italien avant d'me pencher pour le ramasser et je vérifie qu'il n'est pas cassé avant d'le mettre dans la trousse.

Je sais qu'il est énervé. Je sais que je mets mon nez dans ses affaires… Mais je ne peux pas faire autrement. Surtout lorsque j'ai un pressentiment. Un ressenti qui se dégage de lui… Il ne parle pas. En vrai, il est comme moi. Et même si je sais que parler peut faire du bien, je ne parle pas moi non plus. Je soupire.
Je lève les sourcils à ses dires… Le regardant croiser les bras. “Pardon ?” J'ai toujours été là pour lui. Peu importe. J'ai toujours été présent lorsqu'il me demandait ou que je voyais qu'un truc cloches et il veut me reprocher quoi là ? Je m'approche donc pour le tourner vers moi après qu'il eût ramassé les ciseaux. “Tu me reproches quoi ? Que je n'ai pas su bien lire entre tes lignes dans le passé ? J'ai toujours été là pour toi, Khol. Toujours.”
Je le lâche ensuite, pour commencer à l'aider en rassemblant le tissu ensemble en faisant attention au matériel. “Laisse tomber…” Que je finis par dire. De toute façon, je sais que je ne vais pas lui faire changer d'idée. Je soupire… Laissant le silence se faire maître. Quelques minutes passent avant que je ne reprenne la parole. “Tu veux venir manger un burger avec moi ?” Autant essayer de lui changer les idées. Plus… Il n'a sûrement pas mangé de la journée encore une fois.