The lush life giving me a rush.

with @Ji-hun Hwang
warning : érotomanie.
13.08.2023 Fête foraine

Tous les ans, c’était la même chose. Elle se disait que partir à la fin de l’été n’était peut-être pas le si bon plan que cela et que cela ne valait pas le coup, même pour voir les mines déconfites de ses collègues de travail quand elle prendrait ses cliques et ses clacs pour aller profiter des eaux cristallines des Bahamas ou de la Grèce. Tous les ans, elle se retrouvait sur les rotules, s’ennuyant fermement alors que ses amis étaient par mont et par vaux, que son amant avait quitté la ville pour entreprendre un chantier de fouilles en Afrique et qu’il ne restait pas assez de beaux gosses en ville pour s’occuper. Son dernier sugar daddy était présentement en voyage de noces renouvelés avec sa femme et avait cessé de la couvrir de cadeaux. Dépitée, la jolie blonde s’était retournée vers ce qu’il restait mais n’avait pas encore trouvé son bonheur, attendant le retour des professeurs à la rentrée pour picorer parmi ces derniers, quitte à marcher sur les plates bandes de Lewis. Si cela pouvait exacerber sa jalousie, cela lui convenait également.

Aujourd’hui, alors qu’elle ne travaillait pas et que le salon était fermé en cette période charnière de l’année, elle s’était laissée convaincre par des amis d’amis de se rendre à la fête foraine qui avait installé ses attractions sur le front de mer, dans l’espoir sans doute vain de combler les longues journées d’ennuis des habitants étant restés sur place. Ils avaient proposé de se rendre dans le labyrinthe des miroirs et elle les avait suivis, dissimulant mal son manque d’enthousiasme alors qu’elle aurait préféré des sensations plus fortes et non pas des jeux aussi enfantins. A peine entrée dans ce dernier, elle avait tourné au mauvais endroit et s’était retrouvée séparée du groupe dont elle entendait les exclamations joyeuses, s’interpellant les uns les autres pour trouver la sortie. Progressivement, ces dernières s'éteignirent alors que la blondinette avait bien du mal à se repérer, ayant l’impression de marcher en rond.

“Aie ! “ s’exclama-t-elle en rentrant à nouveau dans une vitre. “Ca commence à me courir.” grommela-t-elle avant de reprendre son chemin, évitant des enfants qui couraient dans ses jambes, bien plus sûrs de leur avancée et sursautant à chaque fois qu’une autre silhouette apparaissait dans son champs de vision de manière impromptue. Jusqu’à ce que plutôt que de faire face à son propre reflet, elle tomba sur celle d’un visage qu’elle connaissait et qui lui titillait sa mémoire. “Ji-hun !” s’exclama-t-elle, avançant d’un pas vers lui avant de se prendre le miroir face à elle. “T’es où ? Je suis toute perturbée.” se plaignit-elle en frottant la bosse qui menaçait de poindre sur son front, sa lèvre inférieure commençant à s'arquer.

Après avoir profité d'un mois de juillet un peu bousculé de tous côtés, le début du mois d'août avait fini par l'achever, à croire qu'on en voulait au premier été durant lequel il avait décidé de s'octroyer des vacances bien méritées. Heureusement, il pouvait encore compter sur de puissants alliés pour l'aider à tout surmonter et à s'amuser. Pour cette raison, il mit tous ses soucis dans un placard bien fermé pour retrouver quelques copains à la fête foraine implantée au bord de l'océan, là où il avait l'habitude de se promener souvent. Petit tour dans les allées le temps de tout repérer, ce fut de Ji-hun qu'émana l'idée de tenter le grand palais des miroirs. Il tenta de convaincre le petit auditoire, mais ils préférèrent le laisser entrer et le suivre du regard. Le Nord-coréen ne laissa pas sa motivation retomber, parce qu'il avait grandement besoin de se défouler. Il paya donc son billet et finit par être propulsé dans un univers où il n'était jamais allé.

Il observa d'abord les formes qui se dessinaient, la sienne en tous sens recopiée. Une chose était certaine : si on n'aimait pas son reflet, ne valait mieux pas s'y aventurer. Le but étant de sortir sans se cogner, le brun décida qu'il était temps d'avancer s'il ne voulait pas se retrouver coincé. Bras planté droit devant lui, il se laissa guider par son instinct – meilleurs amis pour la vie. C'était impressionnant de sentir l'orientation ne plus être maître de la situation, car il avait beau tenté de se repérer, il passa plusieurs fois sur un chemin déjà emprunté, dut faire demi-tour après être tombé sur un cul-de-sac long d'au-moins trois pieds. D'autant plus qu'il n'était pas le seul à s'être laissé tenter, sursautant lorsqu'une anatomie qui n'était pas la sienne apparaissait à ses yeux bridés, pressé par les enfants qui s'étaient certainement donnés pour objectif de se prendre un maximum de miroirs glacés pour gagner un stupide pari lancé.

Et alors qu'il tournait encore une fois, bien décidé à ne pas passer tout son après-midi coincé là, il fit face à une femme qu'il avait croisée plein de fois ; le hasard faisait souvent bien les choses, mais à ce point-là... L'effet de surprise l'empêcha de répliquer de ce prénom qu'il connaissait, il fallait dire aussi que la rapidité de la jeune femme ne laissa pas à désirer, le brun ne put que grimacer quand, malheureusement, elle se prit la baie vitrée. Helena, est-ce que ça va, s'exclama-t-il – pas frappée assez fort pour s'évanouir, c'était déjà ça, attends, ne bouge pas. Il fit le tour, un très grand détour, tapotant sur les parois pour trouver les failles de ces entrailles. Il réussit à passer, in fine, et à rejoindre la demoiselle esseulée. Il prit le soin de vérifier avant de s'approcher. Mince, qu'est-ce que tu fais là, s'autorisa-t-il à demander, surpris. Ça faisait un moment qu'il n'était pas allé au salon pour être épilé, depuis les poils avaient repoussé.

Tu m'offres quoi si j'arrive à te sortir d'ici, plaisanta-t-il, le rire accompagnant la phrase qu'il avait dite. Parce que ce n'était pas gagné, qu'il n'était pas sûr non plus d'assurer. Tête aussitôt tournée pour voir où ils en étaient, il se prépara à prendre les devants pour tenter de la sauver.

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with @Ji-hun Hwang
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13.08.2023 Fête foraine

Demoiselle en détresse. Princesse emprisonnée par un quelconque maléfice et attendant que son prince charmant ne vienne la délivrer sur son immaculé destrier. Helena n’avait jamais été de ces amazones guerrières, prêtes à pourfendre l’ennemi pour se sortir de situations inextricables. Elle n’avait jamais compris l’attrait que pouvait avoir certaines de ses colègues de sexe féminin pour les femmes fortes et puissantes. Superwoman, Xena la princesse guerrière, Daenerys, ce n’était pas pour elle. La délicate blondinette se complaisait dans les rôles d’héroïnes tragiques pour qui l’amour et la faiblesse étaient le maître mot. Même si elle n’avait pas choisi la facilité lorsqu’elle avait laissé parler son coeur, il n’en demeurait pas moins que, pour elle, une femme se devait d’être soumise et fragile. Si elle pouvait se sortir seule des problèmes dans lesquels on l’y avait enfermé, comment l’homme de sa vie pouvait-il jouer son rôle de sauveur ? Il n’y avait donc rien d’étonnant à ce que, dans la situation de détresse absolue dans laquelle elle se trouvait, elle veuille se précipiter dans les bras de son sauveur, pris en la personne de Ji-hun. Même si cela faisait longtemps que leurs chemins ne s’étaient pas croisés malgré les hasards de l’existence. Et compte tenu de sa propension à la maladresse et la malchance, il n’était pas plus étonnant que, plutôt que de se retrouver dans les bras musclés du nageur, elle se prenne une vitre transparente en voulant s’y jeter. Sa mine se renfrogna alors que, comme dans un mauvais épisode de Black Mirror, elle eut l’impression d’entendre résonner le TUDUM de Netflix.

Telle une enfant gâtée, elle hocha négativement la tête en se frottant le front, les larmes de douleur et d’humiliation picotant ses prunelles. Non, ça n’allait pas mais elle comptait sur son prince charmant du jour pour venir la sortir de ce guêpier dans lequel elle s’était visiblement fourrée seule. Oh, il n’avait pas de souci à se faire, elle ne bougerait effectivement pas et manquait même de s’appuyer sur l’un des miroirs pour glisser le long de ce dernier et s’asseoir en rendant les armes. Mais elle avait trop peur que le miroir ne soit une illusion et qu’elle ne tombe à la renverse. Il y avait eu assez de cascades pour aujourd’hui. Elle adressa un sourire reconnaissant à l’étudiant quand ce dernier finit par la rejoindre et haussa les épaules. “Je me suis perdue et j’ai perdu mes amis.” répondit-elle en jetant un coup d’oeil autour d’elle, des myriades de Ji-hun et d’Helena reflétant leur situation. “Et toi ?” demanda-t-elle, remerciant les mécaniques du hasard et du destin pour le mettre sur son chemin quand elle en avait le plus besoin. “Je suis contente de te revoir.” commenta-t-elle, n’ayant pas totalement perdu son humour à défaut de sa dignité. “Et je le serai plus encore si tu nous sors de là.” soupira-t-elle désespérée, alors que le rire des enfants résonnait autour d’eux, tels des esprits farceurs se moquant des adultes patauds.

“J’allais te dire une séance d’épilation mais je ne suis pas sûre que ça te donne très envie de nous sortir de là.” plaisanta-t-elle, retrouvant son espièglerie et sa joie de vivre si caractéristiques. Elle aurait pu flirter avec lui et elle aurait bien tenté de le faire, se rappelant la manière dont ils s’étaient dragouillé gentiment à l’époque. Après tout, elle était officiellement célibataire pour le moment. Il n’y avait donc rien de mal et Ji-hun était séduisant. “Un massage complet du corps et de la tête.” proposa-t-elle alors, souhaitant mettre en pratique son apprentissage. Elle lui tendit la main en signe de deal, la laissant dans la sienne pour ne pas le perdre, appréciant même la chaleur diffuse de sa paume dans la sienne. L’espace d’un instant, cela lui donna l’impression agréable d’être avec son petit ami. Une sensation qu’elle semblait avoir perdue depuis longtemps.

Le front de la jeune femme rencontra la vitre transparente qui les séparait, et la grimace envahit aussi bien le visage de l'asiatique que de la blonde qu'il connaissait. De l'un à l'autre, elle ne reflèta pas la même émotion, le doctorant reconnut la détresse et se hâta dans l'action. Il lui demanda de ne pas bouger afin qu'il puisse plus aisément la retrouver. Ce ne fut pas de tout repos, car lui aussi risquait à tout moment de se heurter à une baie vitrée, pour les éviter il dut parcourir les mètres qui les séparaient en maintenant un bras bien droit par sécurité. Il tâtonna les miroirs sur lesquels sa silhouette sportive se dessinait, réussit à déjouer le sort qui les tenait isolés après plusieurs essais. Multiples va-et-vient se passèrent entre le moment où leurs regards s'étaient croisés et l'instant où il finit à ses côtés. Si t'as perdu quelques potes, tu sembles tout de même en avoir retrouvé tout plein, fit-il référence aux esthéticiennes et étudiants qui les entouraient, lesquels il finit par observer, le rire au bord des lèvres, prêt à éclater. J'ai égoïstement lâché les miens pour tenter l'activité, répondit-il. Lui, ça l'amusait de se retrouver dans ces allées, pour cette raison, il était paré à embarquer la jolie trentenaire et l'aider à se sortir de ce guêpier.

L'endroit où elle s'était rendu semblait être un chemin sans issue, il faudra donc tout rebrousser et tenter dans l'un des autres couloirs proposés. Ouais, non, ça ne me pressera pas au dehors, crois-moi, affirma-t-il, même si elle ajouta que ce sera gratuit, ce n'était décidément pas pour lui. Depuis qu'il ne nageait plus en championnat, il s'était fait aux poils de ses jambes et sous ses bras, en gagnait même sur le visage ici et là. À la lame il rasait ceux-là de près, les autres pouvaient bien pousser là où ça leur chantait, son corps restera toujours plus doux que d'autres grâce aux origines qu'il portait. La proposition suivante eut plus de succès : si c'est complet jusqu'aux plus infimes extrémités. Il valida en tendant également sa main pour sceller le pacte sur lequel ils venaient d'échanger. Nul besoin qu'il dévoile à quel point de ces simples mots il jouait, la hauteur que prirent ses lippes, à elle seule, suffit pour la taquiner d'un brin de perversité. Il acta aussitôt l'innocence d'une expression angélique, pureté qu'à tort on lui cédait plus que volontiers – si vous saviez. Les doigts s'ancrèrent aux siens, ne firent alors plus qu'un et, mine de rien, ça faisait du bien. Célibataire depuis avril, le contact manquait fort au brun.

Ji-hun ne manqua toutefois pas de laisser ses yeux se poser sur leurs mains liées avant de l'entraîner à bouger, parce qu'il ne fallait tout de même pas rester coincés dans cette attraction tout le reste de la journée. Comment se passe ta formation d'ailleurs, se montra-t-il curieux de savoir où elle en était rendue de cette spécialité qui lui était enseignée, est-ce que tu l'as bientôt terminée ? Allait-elle pouvoir proposer très bientôt ce nouveau service aux clients de l'institut, ou allait-elle garder cette nouveauté pour quelques privilégiés plutôt qu'aux inconnus ? Paume libre prête à empêcher quiconque de se cogner, elle testait les parois qui semblaient vouloir les garder dans cet infini tourbillon de reflets. Je n'ai testé que le massage suédois jusque là, dit-il – outre celui qu'on pratiquait en privé, t'as opté pour un style en particulier, toi ?  Il y en avait tellement qui existait. J'espère que t'as pris quelques jours de vacances, fit-il, parce que c'était important aussi de décompresser. Peut-être même que l'homme dont elle lui avait brièvement parlé la première fois l'avait invitée à découvrir une partie du monde pour la voir s'émerveiller ?

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with @Ji-hun Hwang
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13.08.2023 Fête foraine

La blondinette fronça les sourcils quelques instants quand il lui indiqua qu’elle avait gagné tout plein d’amis en perdant les siens alors qu’à bien y compter, ils n’étaient que deux. C’était pourtant elle qui s’était violemment cognée la tête et avait perdu le peu de matière grise qu’elle possédait. Le temps que la réflexion et la plaisanterie monte au cerveau depuis ses yeux en observant la myriade de réflexions qui les entourait, elle rit doucement en secouant la tête. “J’en ai de la chance du coup.” plaisanta-t-elle à son tour, particulièrement ravie que les pérégrinations de Ji-hun l’aient directement mené à elle. Même si cela faisait un long moment qu’ils ne s’étaient revus, au vu de la pilosité du jeune homme qui même si elle restait légère était bien plus présente que lors de leur dernière rencontre. Elle secoua ses boucles blondes en secouant ses mains. “Mes doigts de fée ne t’ont pas manqué à ce que je vois.” Elle lui adressa un large sourire flamboyant et attrapa sa main pour qu’il l’aide à se relever. Ce faisant, elle manqua à nouveau de laisser ses jambes ployées sous l’action et, évaluant mal la distance du fait des miroirs environnants des plus déstabilisants, elle se retrouva quasiment collée à l’étudiant, leurs deux corps étant plus proches que nécessaires. Haussant les sourcils face à sa réflexion et analysant bien mieux le sourire qu’il lui adressait, elle y répondit en miroir. “Ca peut totalement se faire…” Après tout, elle était de nouveau célibataire et même si son sugar daddy comblait certaines de ses demandes, elle n’était pas contre l’idée de se retrouver contre un corps plus jeune, plus ferme et plus musclé que ce dernier. Et dans ses souvenirs que comme sous son regard, Ji-hun remplissait largement ces conditions.

Elle lui adressa un petit signe de tête intéressé avant de reculer légèrement, tout en maintenant leurs mains liées afin d’éviter qu’elle ne se retrouve à nouveau perdue dans son coin, en totale détresse. Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu la possibilité de tenir la main d’un homme en public ? Un léger frisson glissa le long de son échine dorsale alors qu’elle appréciait ce contact si simple pour certains mais tellement agréable pour la grande romantique qu’elle était. “Très bien, j’ai eu les meilleures notes pour les examens de première année. J’ai encore 6 mois de pratique à compter d’Octobre et elle sera terminée.” Elle était tout de même assez ravie d’avoir enfin trouver son domaine, une activité dans laquelle elle excellait et qui lui plaisait. Il était peut-être temps lui dirait sa famille mais on n’attendait de toute manière pas grand chose d’elle dès lors qu’elle n’était plus la favorite. “Pour le moment, je fais surtout le suédois le plus classique ainsi que le balinais. Mais je t’avoue que à termes, j’aimerai m’orienter sur le tantra.” Elle lui adressa un sourire complice. “Tu y auras droit si tu nous sors de là.” Compte tenu de l’objet de ce type de massage, elle n’avait pas eu beaucoup l’occasion de le pratiquer et elle mourrait d’envie de voir ce que cela pourrait donner. Elle était persuadée être très douée en la matière.

“Pas encore non. Je pars à la fin du mois quelques jours en Grèce.” répondit-elle en soupira, mourant d’envie d’être déjà sous le soleil méditerranéen bien loin de la fraîcheur de Boston même en plein mois d’août. “Et toi ? Tu es déjà parti ou pas encore ? Répit dans les compétitions ?” l’interrogea-t-elle à son tour, le suivant comme son ombre et le laissant prendre les devants pour les aider à sortir du labyrinthe.

Mains liées, un regard fut rapidement posé sur ces doigts qui s'étreignaient avant que soit décidé qu'il était bien temps d'avancer. Les allées étaient nombreuses, mais toutes n'offraient pas la possibilité de se sortir de là. Une paume sécurisa leur avancée, se cognant parfois sur les parois vitrées. Pas assez fort, cela dit, pour briser le poignet – le Nord-coréen était plutôt délicat et patient, contrairement à tous ces gens. Ils furent dépassés, un peu bousculés, mais le doctorant s'assura de leur sécurité, tantôt en s'arrêtant, tantôt en se décalant, emportant avec lui la trentenaire tel un prince charmant. Il s'intéressa en même temps à la formation dans laquelle elle s'était engagée, car elle n'avait pas manqué de lui parler de son projet. Il espéra que les minutes passeront plus vite ainsi, que la jeune femme ne ressentira aucun ennui en sa compagnie. Il s'avérait que ça lui plaisait de pouvoir converser, parce qu'hormis les quelques instants qu'il passait avec ses potes de Corée, il n'avait pas le temps de s'accorder des soirées pour se lier de nouvelles amitiés, pourtant il en rêvait – mais les rêves ne devenaient pas toujours réalité, et il fallait malheureusement l'accepter.

Oreille tendue, il accueillit les informations qu'elle lui offrit, apprit qu'elle était de ces adultes qui reprenaient leurs études et remportaient pleine réussite. Première année complétée avec succès, il ne put que la féliciter : comme quoi on n'a pas besoin de faire de grandes écoles pour exceller. Je suis content de savoir que ça commence à se concrétiser pour toi, tu le mérites. Et c'était vrai, Ji-hun n'était pas de ceux qui parlaient sans le penser. Pas de discrimination, tant qu'on vivait de sa passion. D'autant plus qu'elle était bonne dans son domaine, semblait pleinement s'y épanouir la demoiselle. Le ppalinae je ne connais pas, encore moins le tantteura, tenta-t-il de répéter, l'accent brut sur ces mots-là retrouvé, c'est quoi ? Parce que, s'il y avait le droit, il fallait quand même qu'il soit au courant de la façon dont elle appliquera ses doigts. Il s'y intéressa, happé par la curiosité, aimant particulièrement tout ce qui mettait en avant la complicité entre deux êtres qui avaient énormément à donner, sans oublier la sensualité ; ça donnait vraiment envie d'essayer, en plus il n'était pas du tout pudique alors probablement qu'il le pourrait.

Les vacances fut le prochain sujet, et le soupir qu'elle eut quand ce fut évoqué lui donna Indice quant à l'envie pressante de s'évader. L'Europe, la Grèce, la Méditerranée, tant d'endroits qui lui rappelaient qu'il avait été trompé par la seule qui lui avait pourtant révélé encore l'aimer. Le sourire disparut, l'esprit marqué par une conversation qui ne lui avait pas plu, par des images qu'il avait devinées et qui l'avaient attristées jusqu'à le faire pleurer – pour la première fois il avait cédé, pourtant combien de situations horribles avaient-ils vu passer ? Il n'entendit pas la question, le corps se déplaçant sans plus d'hésitations. Il se prit un carreau, le nez avait été aplati et le front rougit. Aucune plainte d'entre ses lèvres ne sortit, il n'y eut que ses sourcils froncés qui s'exprimèrent pour lui. Les phalanges libres frottèrent l'arète nasale en espérant qu'il n'aura plus mal. Pardon, tu disais, dit-il en cherchant la direction qu'il leur fallait emprunter. Regarde, l'interpella-t-il avant même qu'elle ne puisse lui rappeler ce qu'elle avait demandé. Les enfants qui les avaient devancés avaient terminé l'activité, preuve qu'ils n'étaient plus très loin, qu'ils arrivaient vers la fin.

Il sourit de nouveau, plus motivé que jamais à reprendre le jeu qu'ils avaient commencé. Mais avant ça, il voulait qu'elle lui rappelle ce qu'elle avait promis de lui donner : je gagne quoi, déjà, si je te sors de là ? Regard ancré dans les prunelles de la demoiselle quand, une fois la réponse obtenue, main chaudement gardée, il finira par s'élancer.

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with @Ji-hun Hwang
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13.08.2023 Fête foraine

Telle une princesse des temps modernes (et forains) délivrée de l’antre du dragon démoniaque et rugissant, Helena se laissa guidée par son preux chevalier, s’accrochant à ce dernier comme une moule à son rocher dans la plus venteuse des tempêtes. Il fallait dire que s’il avait une meilleur technique que celle développée par la demoiselle, les petits diablotins qui courraient dans leurs jambes en avaient une bien plus efficace. Mais curieusement, elle appréciait cet intermède où ils n’étaient qu’à deux, bien éloigné du monde la réalité. Dans ce dernier, elle pouvait fantasmer l’idée de partager un moment privilégie avec ce petit ami, ce grand amour auquel elle aspirait depuis son enfance et qui ne faisait que tarder à son grand désarroi. Ji-hun n’était peut être pas le prince de ses rêves, celui qui faisait divaguer son coeur comme le faisait Clive. Mais au moins, il était présent. Au moins, elle pouvait lui tenir la main en public. Au moins, il volait à son secours et elle ne pouvait que lui en être reconnaissante. Et pourquoi pas ressentir quelques palpitations dans son coeur en se laissant emporter par son imagination.

Le sourire qui suivit les félicitations du jeune homme vint titiller ses pommettes saillantes et légèrement empourprées. Il avait parfaitement raison de ce point de vue là. Elle n’avait jamais été très bonne à l’école, bien trop occupée à attirer l’attention des garçons et se laisser emportée par les romances qui font seules battre le coeur des adolescentes. Mais cela ne l’empêchait pas de pouvoir réussir sa vie si elle le décidait vraiment. A défaut d’avoir un mari aimant et une famille idéale, elle pouvait au moins se consoler dans une voie professionnelle qui lui plaisait, une voie qu’elle avait trouvé seule pour une fois. “Merci.” lui répondit-elle dans la foulée. “Le massage tantrique, c’est un massage à l’huile qui permet d’aller encore plus loin dans la découverte de ses sens et de son corps. J’appuie sur des points particuliers, appelé chakra. C’est extrêmement sensuel mais qui reste thérapeutique. Le but est de stimuler le corps dans toutes ses parties par des gestes lents et subtils.” Ses lèvres s’étirèrent en un sourire en coin alors qu’elle se rapprocha de Ji-hun pour lui faire part d’une caractéristique particulière. “Il se pratique plutôt nu…”

Amusé, elle perdit cependant son sourire lorsque le jeune homme suivit son initiative de quelques instants auparavant. Elle se précipita aussitôt vers son visage pour voir s’il allait bien. “Ca va ?” Les sourcils froncés, elle souffla avec délicatesse sur son visage pour refroidir l’éventuel afflux sanguin qui ne manquerait pas de créer une vilaine bosse. “Mon preux chevalier servant.” murmura-t-elle avec tendresse alors qu’il se redressait comme si de rien était et forgeait un peu plus son admiration. La fin de la parenthèse enchantée approchait mais rien ne les interdisait d’en ouvrir une nouvelle. Elle se mordilla la lèvre inférieure avant de lui répondre de manière mutine. “Je peux te donner un aperçu.” Elle se rapprocha de lui et déposa un furtif, et bien sage, baiser sur les lèvres avant de se reculer un peu. “Et il me semble que tu étais volontaire pour tester mes compétences en massage.” poursuivit-elle en appuyant sa réflexion d’un mouvement de tête. Elle éclata de rire lorsqu’il s’élança vers la sortie, ayant bien du mal à suivre ses grands jambes de nageur vers la sortie tant attendu. A bout de souffle, elle ressentit avec bonheur l’air frais de la soirée se glisser sur son épiderme et sauta dans ses bras. “Tu y es arrivé ! Merci !!”

Félicitations exclamées et encouragements bien mérités, vint l'instant où Helena se mit à définir le genre de massages auquel elle voulait plus amplement se former. Certains mots furent complexes à visualiser, traduction peinant à être trouvée, mais il y eut bien une spécificité pour laquelle il n'eut pas besoin de trop chercher : la nudité. C'était presque incroyable que ça puisse exister, ce qu'il avait en tête n'étaient que les préliminaires qu'il avait déjà pratiqués, nombreuses fois à tel point qu'il ne pourrait le préciser, alors ça éveilla sa curiosité plus que la jeune femme ne pouvait l'imaginer. Tête penchée alors que ses pensées commençaient à voyager, tentant de réaliser ce à quoi la pratique pouvait consister, ce à quoi cela pouvait ressembler, ce vers quoi ça menait ; est-ce que c'était une manière de proposer un rencard un peu plus  « oléolé » ou était-ce une manière de pouvoir véritablement et pleinement se libérer ? Effet miroir du sourire qu'elle vint à afficher, en coin lui aussi souriait. Bien loin d'être de ceux à se cacher, quand bien même sur son flanc une longue cicatrice déchiquetée était allongée, un peu à la manière d'une marque de puissant guerrier, il avait appris à l'admirer même si des maux y étaient encore ancrés.

Prochain sujet qui lui rappela qu'une demoiselle avait trompé l'amour qu'elle avait juré éprouver, là-bas, sur un bateau naviguant dans la mer méditerranée. Souvenir désagréable qui l'empêcha de regarder où il les élançait, ce fut son nez qui fut ratatiné contre une baie vitrée, et son front qui fut cogné. Réaction rapide de la trentenaire qui l'accompagnait. Ça va aller, ouais, assura-t-il, sourcils tout de même froncés. Mots doux soufflés qui eurent le don de tout soigner en un claquement de doigts instantané. Forcément il s'excusa parce qu'il ne l'avait pas totalement écoutée, et il s'en voulait, mais elle ne put vraiment répéter car il remarqua que la sortie n'était pas si loin d'où ils se trouvaient. Il le lui fit aussitôt remarquer, mais serra davantage sa main pour qu'elle ne s'en aille pas, que sans lui elle ne fuit pas. Il lui demanda de lui rappeler ce qu'elle avait prévu de lui donner si elle s'en sortait, au cas où d'avis elle avait changé, même s'il en doutait. Aperçu prévu, il ne bougea pas, même lorsqu'elle se rapprocha. Yeux bridés qui suivirent la proximité engagée, elle fut courte mais plaisante à éprouver ; depuis le mois de juin il n'avait pas reçu de baiser, et ça commençait vraiment à lui manquer.

Il ne répondit toutefois pas, parce qu'il attendait ce qu'il en serait avec Lilia, doctorante avec qui ouvertement il avait fait un pas sans savoir ce qu'il adviendra. Je prends, conclut-il, tout. Absolument tout. Il la dévisagea avant de l'entraîner vers la sortie qu'il avait repérée tout là-bas. Fous rires entremêlés, complètement liés dans la course qu'ils avaient commencé. Il mit tout de même son bras en avant pour éviter tout risque de crash blessants. Finalement, rien pour les arrêter, ils reussirent à passer et retrouver l'air de l'été. Ji-hun sourit, heureux d'y être arrivé, de l'avoir  « sauvé » la princesse en danger ; ainsi dit ça claquait, lui donnait un regain de fierté. Elle sauta dans ses bras et il l'accepta, l'encerclant un instant avant de desserrer son étreinte au moment où il fut interpellé par des gens. Tout autant de coréens qui l'avaient accompagné vinrent le retrouver, contents eux aussi que l'activité soit terminée. Pour eux, le temps avait filé plus doucement. Vous auriez dû tenter, leur annonça-t-il, car lui s'était drôlement bien amusé. Tu penses que tu arriveras à retrouver tes amis, demanda-t-il à Helena, d'ailleurs ce n'était pas eux qui s'avançaient, des signes de mains en sa direction dirigés ; dans le cas contraire, il l'aurait aidée.

Ça m'a vraiment fait plaisir de te revoir, dit-il, sincère. Sa bonne humeur était contagieuse, ça faisait du bien de croiser une éternelle amoureuse, l'une de celles qui ne se laissaient pas envahir par les mauvais instants, trouvait du bon, à chaque coup dur sa solution. Tu me contactes dès que tu as un créneau, lui suggéra-t-il, sans détailler ce dont il était entrain de parler, après tout c'était un peu comme leur petit secret. Il avait hâte, dans sa voix on sentait qu'il était plus qu'enthousiasmer. Je te souhaite de passer d'excellentes vacances, finit-il par articuler avant de devoir se dépêcher pour rattraper ceux qui s'étaient déjà éloignés.