Les doigts de Joyce s'attardent sur ce début d'érection qu'elle peut deviner malgré les couches de tissu qui la recouvrent, avec une certaine curiosité. Qui d'elle ou de la chambre provoque cette soudaine excitation...? Elle a bien sa petite idée sur la question, même si Jay se défie de ne rien lui dire ; et elle compte bien durcir cela encore un peu plus. La palette des tentations étalée dans son esprit, la biologiste ne doute nullement de son pouvoir - parce qu'elle commence à bien le connaître et également à savoir ce qui l'attire. À commencer par sa langue qui trace son chemin sur ses dents dans le seul et unique but d'attiser un peu plus son intérêt. Mais ce n'est que le commencement, un prologue à cette histoire écrite par deux plumes qui se côtoient sans s'autoriser plus. Alors autant profiter de l'instant présent.
Et au coeur de cet instant, la visiteuse gardait une surprise pour fêter cette pendaison de crémaillère improvisée et particulièrement intimiste. Sourire mystérieux pour répondre à toute question, elle joint ensuite le geste à la parole en tirant sur ses manches avant de parvenir tant bien que mal à passer le tissu du tricot par dessus sa tête, ses longs cheveux blonds disparaissant quelques instants par l'encolure avant de jaillir tel un bouquet d'étincelles sur le lit. Le pull est bien vite délaissé, balancé de côté désormais qu'il n'a plus grand intérêt ; ni celui de cacher une inutile pudeur devant les yeux qui la dévore, ni celui de lui tenir chaud vu les degrés qui escaladent le thermomètre dans la chambre.
Le cadeau dévoilé semble plaire à celui qui l'a sous les yeux. Toile translucide et brodée qui est déjà apparue sur plusieurs photographies pour aiguiser le désir de son destinataire. Toile, surtout, qui ne brûle que d'une seule envie, celle de connaître le pinceau de nouvelles lèvres pour l'humidifier, s'attarder sur les aquarelles de couleurs qui la teinte. Et toile, également, qui aimerait voir projetée sur elle des fantasmes nouveaux et partagés.

La surprise plaît et les prunelles foncées les observes avec une attention qui n'échappe pas à Joyce. Le nombril dessiné sous le tissu, la pâleur de cette seconde peau qui sublime ses courbes, et les fleurs surtout, mise en relief par les tétons qui pointent sous l'envie et que Jay doit pouvoir sans doute deviner. Puis, comme si le rose distillé sur les pommettes et le bout des oreilles du doctorant avaient envie de s'étendre, il vint colorer également les joues de celle dont le sourire reflétait l'éclat de rire accroché au-dessus d'elle.

- Avec plaisir... l'invite-t-elle à venir découvrir ce qu'il n'avait que eu l'occasion de voir jusqu'ici.