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I LOVE HARVARD
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    Pendons donc cette crémaillère ! ~ 01.10.22
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    Lien du postVen 30 Sep - 19:44
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    - Tu n'as pas déjà mangé Joyce ?

    L'interpellée se retourne sur la question que lui pose une de ses camarades Dudley, question presque sarcastique puisque l'autre possède déjà la réponse : elles ont partagé une pizza une heure plus tôt en regardant une rediffusion de F.R.I.E.N.D.S dans le salon commun. Enfin, la doctorante était passée là un peu par hasard, mais s'est laissé happée par les rires communicateurs et l'air attachant des différents personnages, rejoignant les étudiants en train de s'imaginer monter un projet comme le café Central Perk au plein cœur du campus en reproduisant l'exact réplique en terme de décoration, ce qui leur permettrait de lâcher leurs études qui leur prennent, si elle en croit leur dire, un peu trop de temps - ça l'avait fait sourire, certains étaient encore seulement en première années, elle ne savait pas comment ils survivraient à leurs années à Harvard s'ils songeaient déjà à tout abandonner aussi tôt.
    Amusée, elle les avait alors rejoint et avait suivi le mouvement au moment où l'un d'entre eux avait proposé de partager des pizzas, après tout pourquoi pas ! C'était aussi à ça que servait les fraternités, partager du temps avec celles et ceux qu'on connaissait un peu moins.

    - Ce n'est pas pour moi, avoue-t-elle.

    Elle aurait pu mentir, prétendre qu'elle prépare son repas pour demain, mais ce n'est pas dans ses gènes. Et puis à quoi ça servirait ? Elle n'en a jamais vraiment compris l'utilité. Alors elle dit la vérité tout en ajoutant un peu de sel à sa préparation.

    - Oh, c'est pour qui alors ? demande sa camarade soudain intéressée par la perspective d'un gossip. Tu as un amant caché ? C'est le militaire c'est ça, comment il s'appelle déjà... ?
    - Denzel. Mais non, c'est pas pour lui, ça fait des mois qu'on est plus ensemble.

    La mine renfrognée de Joyce doit convaincre la petite commère que ce n'est pas le bon moment de venir sur ce terrain car elle ne pipe pas de mot supplémentaire et se contente de prendre une bière dans le frigo avant de disparaître dans le salon. Là-bas ils ont continué d'enchaîner les épisodes alors que de nouvelles personnes se sont jointes à leur petit groupe pendant que d'autres sont parties - toute une floppée s'est envolée pour une fête sur le campus, ils profitent de leur toute nouvelle liberté d'étudiants. La future biologiste marine, de son côté, chasse les souvenirs de son ex de sa tête - qu'il retourne pourrir sur son bateau -, test une dernière fois la soupe qui mijote sous ses yeux, puis sort un grand thermos dans laquelle elle verse précautionneusement le liquide. Un coup de vaisselle plus tard et la voici également sortir de la maison des Dudley, le thermos au fond d'un sac et les clés du cadenas de son vélo dans une main.
    Quelques pas rapides la mènent jusqu'à son vélo qu'elle détache avant de rouler - pas bien longtemps - en direction d'une autre maison étudiante. Elle aurait pu y aller à pied, mais n'a pas envie de perdre du temps - elle espère surtout que celui qu'elle vient voir ne dormira pas encore, épuisé par la journée de déménagement qu'il a subie - et puis elle profite de pouvoir encore pédaler avant que l'hiver trop féroce n'entoure Boston et la condamne aux transports publics et à ses pieds.

    Bientôt, elle se retrouve devant la maison des Pforzheimer, trouve une place pour attacher sa monture et file en direction du porche où elle toque trois petits coups. La fille qui lui ouvre lui indique la chambre demandée - celle du "nouveau qui vient d'emménager", il faut croire qu'il ne sont donc pas vingt à avoir rejoint la maison aujourd'hui - sans poser plus de question que ça. La confiance qui règne dans ces grandes maisons étudiantes est toujours assez étonnante et l'avait presque désorientée à son arrivée, mais elle s'y était désormais faite. De toute manière, elle n'a pas le temps de s'attarder sur ses questions et monte plutôt rapidement à l'étage des chambres jusqu'à trouver celle indiquée par la fille. Trois nouveaux coups plus tard, elle attend avec un grand sourire que la porte se dérobe en espérant que Jay est bien chez lui et qu'elle ne le tirera pas d'un sommeil bien mérité après la journée qu'il doit venir de vivre.
    Coup de chance, quelques instants plus tard la porte s'ouvre et le sourire de Joyce s'accentue un peu plus.

    - Bonsoir M. le Pfo ! Livraison spéciale de soupe contre le rhume pour palier au froid de ton déménagement !

    @Ji-hun Hwang
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    Ji-hun Hwang
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    Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
    Quartier.s d'habitation & Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
    Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
    Études & Métiers : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
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    Warning : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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    Lien du postSam 1 Oct - 10:21
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    Ji-hun avait changé exceptionnellement ses horaires à la Luna Caffe. Habituellement sur les lieux à cinq heures de l’après-midi de par son nouveau contrat, il y était allé aussitôt le déjeuner pour trois tours d’horloge. Cela lui avait permis de rejoindre l’appartement où il avait occupé une chambre durant quelques mois pour dix-sept heures. Il s’était retrouvé devant une pièce à moitié vidée de tout ce qui l’avait personnalisée. Les bouquins de sciences générales, de biologie et de chimie avaient disparu des étagères. Les fichiers imprimés de cancérologie, de neurologie et de prématurité avaient fini empilés dans un carton. Le microscope, l’ordinateur et le pot de crayon n’étaient plus sur le bureau. Les draps, le linge de douche et ses vêtements avaient été retirés du lit et jetés dans une valise. Ça lui avait fait bizarre de se dire qu’une page de sa vie se tournait aujourd’hui , et plus encore parce que les propriétaires du logement n'étaient pas présents ce weekend. Ils étaient partis rendre visite à leur enfant, et ne reviendrait pas avant le mardi suivant.

    Il aurait voulu qu’ils soient là pour leur exprimer sa reconnaissance, pour les remercier de cet accueil chaleureux dont ils avaient fait preuve, de la patience qu’ils avaient tenue face à l’emploi du temps « bric-à-brac » de l’étudiant, et cette gentillesse qui leur avait été propre. Ils l’avaient intégré à leur quotidien comme on faisait de la place à un nouveau-né. Et même s’il faisait un mètre trente de plus que la plupart des bébés, ils en avaient pris soin, s’étaient inquiétés pour lui-même lorsqu’il n’y avait pas eu vraiment de raison pour ça. Il s’était rappelé de certains petit-déjeuners préparés discrètement la veille pour lui assurer de l’énergie, et de ces visages surpris et innocents qui lui avaient fait face lorsqu’il avait demandé s’ils avaient dormi tard à cause de ça. Ji-hun avait fait beaucoup pour eux aussi. Madame était diabétique et monsieur avait une insuffisance cardiaque, il avait ainsi veillé à ce qu’ils n’oublient pas leurs médicaments, avait pris l’habitude de leur préparer leur boîtier en fin de semaine ; comment feront-ils tous les trois ?

    Il avait gonflé les joues, déjà bien nostalgique, puis avait été coupé dans la conquête de ses souvenirs par la sonnette de la porte, et de quelques coups de poings. Sa famille d’accueil était venue en renfort, parce qu’il n’avait ni permis, ni voiture, et qu’il était tout de même bien plus économique de se débrouiller par ses propres moyens que de louer un véhicule et un chauffeur. Ils avaient été choqués devant la désorganisation du doctorant, et avaient dû reprendre la moitié du paquetage ; on avait beau être intelligent, il existe toujours des failles dans le système. Ils avaient perdu une bonne heure à ranger et scotcher convenablement tout le barda du scientifique avant de commencer les aller-retours entre Acorn st. et la maison Pforzheimer. La chambre de Cambridge avait été vidée sous la pluie, et celle du campus remplie en moins de deux heures. Ji-hun avait laissé un présent à ses anciens colocataires et avait glissé le trousseau de clé dans la boîte aux lettres. Sa marraine lui avait proposé de manger avec eux, mais il avait encore beaucoup à faire.

    Il était entrain de déballer un carton lorsque l’on frappa à la porte. Il resta un instant immobile, yeux rivés du côté de l’entrée, et se demanda qui pouvait bien vouloir le rencontrer à cette heure-ci. Il passa un regard furtif sur le bazar installé dans sa chambre et grimaça. Il n’avait jamais été un professionnel du rangement, mais ça laissait quand même mauvaise impression si la personne sur le pallier était l’un des étudiants venu se présenter au nouveau qu’il était ; tant pis ? Il se redressa, leva les pieds entre cartons et valises éparpillés au sol avant de s’emparer de la poignée. Et qu’elle ne fut pas sa surprise quand il aperçut Joyce dans le couloir. Il ne put s’empêcher de rire lorsqu’elle se présente comme livreuse et répliqua : la soupe seulement je dois accepter, ou à entrer je peux t’inviter, toi aussi ? Il la débarrassa du sac qu’elle tenait, dans lequel la soupe semblait être gardée au chaud, et il recula jusqu’au lit sur lequel quelques chemises repassées étaient sur cintre, prêtes à être pendues dans le dressing. Il la prévint  : comme chez toi, tu fais.

    Elle put rester debout ou s’asseoir à ses côtés ou sur une chaise. La biologiste eut le droit d’être témoin d’un véritable capharnaüm, une pièce sans dessus dessous, mais pouvait être indulgente, il avait passé sa matinée à l’entraînement de natation, avait travaillé ensuite, avant de faire les cartons et de les porter jusqu’ici. Un peu de temps était nécessaire pour apprécier réellement le potentiel de cette chambre simple. Je peux goûter , demanda-t-il l’autorisation à Joyce de boire un peu de soupe. Il n’avait pas encore mangé, et la pluie avait battu sa folie durant son déménagement, elle était donc la bienvenue. Il ouvrit le sac et s’empara du thermos. Il déclipsa le couvercle qui servait de bol, retira le bouchon et s’en délecta directement à la bouteille ; mort de faim. Il prit une gorgée du velouté, ferma les yeux pour en apprécier la saveur et passa les légumes moulinés sur chacune de ses papilles. Son sourire s’agrandit et il s’exclama : wa… neomu mashitda !* Il en reprit une gorgée et confirma : ma préférée ça va devenir. Elle était d’un tel réconfort.

    De prendre soin de moi, merci Joyce, fit-il après avoir avalé. Il n’avait pas encore eu le temps de passer au marché pour faire le plein de victuailles, peut-être qu’il se serait endormi le ventre vide si elle n’avait pas eu l’idée de lui apporter de quoi le remplir. Tu veux goûter , demanda-t-il en tendant le thermos dans sa direction. Partager avait toujours été naturel chez lui. Avoue que, la première à venir ici, tu voulais être , se moqua-t-il ; la première femme avec qui il partageait un peu plus que des discussions à entrer dans son espace vital. Il planta son regard dans le sien et posa une autre question : si le cas ça n’avait pas été, déçue tu aurais été ? Est-ce qu’elle aurait été embêtée de ne pas avoir été la première à marquer cette chambre de son odeur ? Parce qu’ils avaient beau être exclusifs l’un à l’autre, s’être promis de coucher uniquement ensemble, rien ne les empêchait de baiser les lèvres d’autres femmes ou d’hommes, ni de les recevoir dans leur chambre. Alors, Joyce ?


    @Joyce Millett

    * Ouah, trop délicieux !
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    Lien du postDim 2 Oct - 14:53
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    C'est la première fois qu'elle vient dans la maison des Pforzheimer en dehors des quelques fêtes organisées au fil de ses années à Harvard. L'endroit est plus calme ainsi, elle le découvre sous un tout nouvel angle, une nouvelle lumière également - enfin une lumière tout court, en fait. Mais ce n'est pas ça qui l'intéresse ; non, elle est attirée par l'étage des chambres qu'elle ne connaît pas non plus et une en particuliers. Quelques coups toqués à la porte plus loin celle-ci se dérobe pour lui autoriser l'accès, ou au moins la vue sur la pièce. Elle ressemble assez à celle qu'elle a à la Dudley - c'est une chambre étudiante assez classique -, mais avec tout un tas de cartons que Jay doit être en train de défaire.

    - Je suis le cadeau de la maison.

    Elle lui adresse un clin d'oeil avant de lui laisser son sac et d'accepter son invitation en entrant dans la pièce tout en évitant les cartons. Elle sourit en apercevant, dans un coin, le microscope qu'il avait été si heureux de lui présenter lors de Chilseok. L'objet réveille ses souvenirs de cet après-midi qu'ils ont passé ensemble, la découverte du festival et de la parade logée entre ses bras, les mains qui se tirent dans les rues, jusqu'au moment où ils se sont retrouvés chez lui, puis dans son lit, puis dans sa douche... Elle éloigne ses pensées d'elle pour se reconcentrer sur la raison de sa présence ici : elle vient pour la soupe, pas pour autre chose. Enfin... pour la soupe et pour passer un moment avec Jay, parce que c'est toujours agréable de passer du temps avec lui. Alors elle trouve un place à côté de lui sur le lit et l'autorise d'un geste de la tête à goûter sa soupe. Evidemment, c'est pour lui qu'elle l'a préparée après tout et qu'elle a pédalé sur la distance qui les séparait.
    La cuisinière en herbe l'observe dévisser le couvercle et goûter le velouté de légume sur lequel elle a passé un bout de sa soirée. Bien sûr, elle l'a goûté avant de le verser dans le thermos, mais elle redoute quand même son avis ; ça pourrait ne pas être dans ses goûts, est-ce qu'il va apprécier la touche d'épices qu'elle y a ajouté, ne l'a-t-elle pas trop salé pour lui ? Heureusement le suspens est de courte durée vu le sourire qui se dessine sur ses lèvres. Et, même si elle ne comprend pas les premiers mots qui jaillissent, le ton qui les enrobe efface les doutes et Joyce éclate de rire, soulagée de savoir que ça lui plaît.

    - Attends de goûter ma soupe à la courge avant de dire ça !

    Son élixir spécial pour conjurer l'automne qui n'était pas une saison qu'elle appréciait beaucoup ; le froid qui revenait, les feuilles qui tombaient... bien sûr c'était nécessaire, mais Joyce préférait l'été, les horizons bleutés et la chaleur du soleil éclairant les vagues. Alors les citrouilles et les soupes épaisses et colorées permettaient de combattre cette nostalgie saisonnière et de trouver un peu de réconfort et de chaleur. Réconfort et chaleur qu'elle avait bien envie de partager avec Jay.

    - Je t'avais promis que tu pourrais compter sur moi !

    Bon, c'était dans le cas où il attraperait un rhume et il ne semblait pas renifler, mais en réalité elle cherchait surtout une bonne excuse pour débarquer. Aussi, après qu'elle ait refusé de partager la soupe - il lui en restait encore à la Dudley et puis elle avait bien assez mangé avec sa pizza -, les paroles de Jay la font rougir. Il n'a pas tout à fait tort, elle était curieuse de découvrir l'endroit qui allait devenir le sien pour, en tout cas, le reste de l'année. Endroit où elle espérait bien pouvoir passer un peu de temps avec lui à l'occasion. Et si pour cela il fallait faire des litres et des litres de soupe, elle était prête.

    - Peut-être un peu, avoue-t-elle.

    Un peu jalouse également, certainement, même si elle sait bien qu'elle ne devrait pas avoir le droit. Au fil du temps Joyce s'attache, noue les cordes de son embarcation autour de Jay. Bateau qui prend le large, mais ne coule plus, un port d'attache vers lequel elle souhaite revenir, Chilseok will always be worth waiting for. C'étaient ces mots que celui qui avait partagé ses nuits sur le bateau cet été avait choisi de lui laisser et ils avaient trouvé tout leur sens au fil de leur moment passés ensemble, se renforçant même avec le temps. L'embarcation qui revenait, une fois par année, pour aller se balader à l'aquarium ; les anciens amants autorisés à se retrouver et à se distraire le temps d'une nuit.
    Doucement, elle approche sa main de la sienne sur le lit, croisant ses doigts avec ceux de Jay dans ce geste qui est devenu familier entre eux au fil du temps. Sourire presque timide qui courbe ses lèvres.

    - Et puis je voulais voir où je dormirai après les fêtes des Pforzheimers, ajoute-t-elle sur un ton plus coloré et amusé.
    Ji-hun HwangMembre de la Pforzheimer House
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    Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
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    Lien du postLun 3 Oct - 14:47
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    La soupe que Joyce lui avait faite était bien différente de celles auxquelles il avait goûté dans son pays natal. Plus habitué aux porridges ainsi qu’aux bouillons, il y avait tout de même cette spécialité nord-coréenne qui était devenue populaire dans le sud, à base de nouilles à la farine de sarrasin, pomme de terre et patate douce, mais rien qui ne ressemblait à des légumes mixés. La biologiste avait assaisonné le breuvage épais à la perfection, équilibre salé et épicé qui raviva les papilles du brun. Il n’eut aucun mal à le désigner comme son velouté préféré, mais il sembla que sa camarade scientifique avait bien plus de tours culinaires dans son sac qu’il n’y paraissait. Curieux tu me rends, avoua-t-il. Il serait heureux de pouvoir découvrir la soupe à la courge, et bien d’autres encore. À cause des famines qu’il avait connues, et de sa semaine de navigation entre la frontière coréenne et japonaise, la nourriture avait une grande importance pour lui. Mauvais cuisinier – surtout parce qu’il n’y portait aucun attrait –, il appréciait grandement qu’on s’occupe de lui apporter de quoi rassasier son estomac ; et effectivement, il pouvait compter sur elle.

    Ji-hun plaisanta quant à la véritable raison qui aurait pu la pousser à venir à la hâte jusqu’ici. Il se moqua, mais il comprit très vite que la taquinerie cachait une part de vérité aussi. Yeux plongés dans ceux de la plus jeune, il n’eut aucune gêne pour lui demander : si le cas ça n’avait pas été, déçue tu aurais été ? Pas de détour, jamais ; à quoi bon ? Ils attendaient tous deux que la confiance soit réciproque, et pour que confiance il y ait, rien ne servait de mentir. L’honnêteté était tout sur quoi était basée leur relation. Ça, puis la confiance et enfin l’alchimie. Cocktail qui leur permettait d’être ce qu’ils étaient aujourd’hui, lorsqu’ils étaient ensemble. Il sourit à sa réponse et passa une main dans ses cheveux pour les lui caresser. Que tu sois là, je suis content, confia-t-il à demi-mots qu’il aurait pu être déçu, lui aussi, si elle n’avait pas été la première étudiante à passer la porte de sa chambre. Il ne déballa pas toute sa tendresse, reposa rapidement sa paume sur la couette fraîchement habillée de sa housse, ce qui donna l’occasion à la jeune femme d’entremêler ses doigts aux siens. Il s’en défit juste le temps de tourner sa main avant de les refaire siens.

    Tu as raison, s’exclama-t-il, bête ça serait si, le soir de la fête, de chambre tu te trompais. Maintenant qu’elle savait devant quel pallier s’arrêter, elle n’avait plus à s’inquiéter. Ce n’était pas le meilleur moment pour venir admirer la chambre du biochimiste, mise sans dessus dessous par le déménagement, mais ils pouvaient au moins profiter de la première soirée qu’il passait sur le campus, sans se soucier des conditions émises par le propriétaire des lieux. Ji-hun s’était plu dans l’appartement d’Acorn st., mais il avait dû aussi faire avec les règles conservatrices et religieuses du couple de retraités ; il gagnait un peu en liberté à la Maison des Pforzheimers. Oh, le temps je n’ai pas eu, mais t’acheter des chaussons je voulais, pour ces fameuses nuits, fit-il. Ce n’était pas vraiment une nécessité absolue. Le sol n’était pas froid et elle pouvait toujours se trimballer en chaussettes dans la pièce. C’était juste pour la forme, histoire qu’elle se sente bien – comme chez elle – dans le nouvel espace du doctorant. Quelle couleur tu voudrais, demanda-t-il. Il avait des charentaises modernes grises aux pieds, c’était bien moins salissant que le corail.

    Qu’importa ce qu’elle annonça, pour sûr qu’il fera son maximum pour dégoter ce qui lui ferait plaisir. Dans cette boutique spécialisée où il avait trouvé les siennes, tout semblait permis, –  même les motifs les plus originaux. La Maison pour Halloween se déguise , informa-t-il Joyce que le mois d’octobre n’annonçait pas ses festivités que dans les rues de Boston, bientôt des araignées , partout on va pouvoir compter. Il se moqua des fausses toiles qui avaient été installées dans la salle commune et qui l’avaient un peu étonné. Le scientifique ne connaissait pas cette fête emblématique que les américains appréciaient célébrer. Il en avait entendu parler, parce qu’on l’avait rapidement briefé sur les coutumes et traditions qui n’étaient pas les siennes, mais ça s’arrêtait là. Cet attrait pour les malédictions le rendait curieux. Vous aussi, avec du noir et du orange la Dudley vous décorez, interrogea-t-il sa voisine d’assise, de qui il n’avait pas quitté les phalanges. Revers de palme qu’il caressa d’ailleurs de son pouce, montant et descendant son empreinte sur la peau douce de la biologiste, autant par habitude que par envie de lui offrir de son affection pour elle.

    Elle ne lui avait parlé que de Noël sur le bateau, événement qu’elle avait eu pour habitude de festoyer avec sa famille jusqu’au départ de sa grand-mère. Il supposait donc qu’elle n’avait que très peu d’estime pour l’horreur qui s’installait, un peu le même genre que Thanksgiving sûrement. Une nouveauté qu’il ne partagera peut-être pas avec elle du coup, mais il en existait tellement d’autres, que ça n’était pas si grave finalement.


    @Joyce Millett
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    Lien du postJeu 6 Oct - 0:29
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    Une étincelle de mystère scintilla dans les yeux de la cheffe Joyce ; elle gardait tout de même un peu de mystère pour attiser la curiosité du gourmand, quelques malices au fond de sa besace et de son grimoire à recettes, une sorte de sorcière de Hansel et Gretel en plus moderne... En plus jolie également, au lieu d'une maison en pain d'épice, elle avait son sourire et des mèches blondes qui virevoltait tout autour ; et elle ne cherchait pas à le nourrir pour l'engraisser et le dévorer... enfin, si elle souhaitait goûter à son corps, c'était d'une toute autre manière. Alors elle revêtirait un chapeau pointu et touillerait dans un chaudron profond le velouté de courge qu'il lui faudrait assaisonné avec équilibre pour conquérir l'estomac de Jay - à défaut de son coeur, puisque c'était une zone interdite.
    Interdite, même si le sien s'était râpé à son contact, pas complètement indifférente, il fallait bien l'avouer. Elle éprouvait des choses sur lesquelles elle était bien incapable de mettre des mots, mais qui avaient le mérite d'existe après des mois désertiques dans sa vie amoureuse... désertiques et malheureux surtout à croire qu'un amour parti au front avec une autre qu'elle en tête pouvait lui revenir un jour. Promesse brisée, bague rendue à la mer, marin oublié. Mais cette nouvelle rencontre avait su pansé les blessures, l'attention et la prévenance du doctorant avait appliqué un baume sur son âme qui allait mieux chaque jour... jusqu'à ce qu'elle se croche au mauvais endroit et se blesse à nouveau ? Il était si facile de s'attacher et Joyce devait avouer que, oui, elle aurait été déçue de savoir que quelqu'un d'autre avait découvert la nouvelle chambre de Jay avant elle. Même une simple tête amicale venant inspecter l'endroit et découvrir les différents meubles, donner des conseils d'organisation ou de rangement, aider à porter un carton... Elle avait envie d'avoir la primeur de l'endroit à défaut d'avoir la primeur sur les sentiments du garçon assis à côté d'elle et qui déroule les longues mèches de sa chevelure avec douceur.

    Les mains se retrouvent, les sourires s'ajustes après cet égarement presque sentimental et l'instant retrouve un peu de légèreté sur une blague qui fait écho à l'une de leur conversation pendant laquelle elle s'est plus ou moins invitée à des afters privées dans la chambre de Jay après toutes les fêtes qui auraient lieu à la Pfo... en lui rendant bien évidemment la pareille à la Dudley. Sur ces mots, elle se demande s'il arriverait un jour où la place serait prise par un-e autre, dans l'une ou l'autre des deux maisons. Est-ce qu'elle apercevrait l'étudiant aux lèvres d'une jolie étudiante - ou doctorante, après tout il avait dit bien aimer les plus âgées - et surtout, que ressentirait-elle à ce moment ? Certainement pas l'envie de passer la nuit dans sa chambre, même si elle ne pourrait pas lui en vouloir ; s'ils étaient exclusifs nus sous des draps, ce n'était pas le cas de leurs lèvres ou de leurs sentiments. Même si ce n'était pas toujours facile à accepter, il fallait qu'elle le respecte.

    - Ca pourrait rendre le réveil un peu gênant...

    Cette fois l'image qui se dessine dans sa tête est bien plus comique ; celle des premiers rayons de soleil qui inonde un ronfleur inattendu à ses côtés et qui ouvre les yeux sur une parfaite inconnue. De quoi être tiré un peu brusquement de son sommeil !
    Réveil qui serait, en tout cas, bien moins confortable que dans la chambre qu'elle découvre petit à petit, encore assez impersonnel avec l'emménagement récent. Il n'y aurait pas pour la tirer de ses songes par les notes de Daydream believer, par la chaleur des bras de Jay et n'aurait pas des pantoufles dans lesquels glissés ses pieds au saut du lit. L'attention, en tout cas, la touche et elle sourit, heureuse qu'il ait pensé à elle ainsi, à lui faire cette place à côté de ses pantoufles - peut-être qu'elle devrait faire de même d'ailleurs, même si elle a toujours tendance à traîner en chaussette dans sa chambre de la Dudley, habituée à ce contact-là sous la plante de ses pieds.

    - Hmm... bleu ! Et je chausse du 38.

    Elle laisse un instant de suspens, s'attendant à une réflexion sur la taille de ses pieds, avant de reprendre.

    - Ca me touche que tu aies pensé à moi en tout cas. Merci Jay.

    Picotement coloré entre les taches de rousseur avant que la conversation ne dérive sur un tout autre sujet ; celui de la décoration de sa nouvelle maison, sur la thématique des sorcières et des vampires. La bâtisse des Pforzheimers revêtait son plus laid costume d'Halloween et en l'entendant vanter les toiles qui serait bien collées un peu partout dans la maison Joyce ne peut s'empêcher de faire remonter sa main libre le long du bras de celui qui découvrirait cette fête très américaine, en tapotant la chair de sa pulpe pour simuler une araignée légèrement amputée de trois pattes.

    - Des vraies ou des fausses ?

    Elle plaisantait, bien sûr, ne doutant pas de l'apparence plastique des arachnides... et heureusement d'ailleurs car la biologiste n'avait jamais été très à l'aise avec ces petites bêtes ! Elle savait bien sûr qu'elles étaient utiles à la nature, qu'elles permettaient notamment de limiter la population éclatante - et bien loin d'être en danger d'extinction - des moustiques, les mêmes qui transportaient des maladies mortelles et s'amusaient à piquer les humains, mais elle ne pouvait contrôler son dégoût et sa peur à ce sujet. Et s'était retrouvée bien souvent dans son enfance à supplier son père de se débarrasser de l'être à huit pattes logeant dans un recoin ou un autre du bateau.

    - Sûrement ! Et j'imagine qu'il y aura aussi une fête organisée... tu seras le bienvenu d'ailleurs, mais avec un costume, évidemment !

    Si Joyce ne ressentait aucun lien particulier avec cette célébration, elle aimait bien l'idée de pouvoir se déguiser et faire la fête avec des amis était toujours agréable ; tout était prétexte dans le monde étudiant à aligner les bouteilles et les gobelets - des ecocups, on n'était plus au siècle passé des gobelets rouges qui finissaient en montagne de déchets même pas recyclables au fond des poubelles ou d'un jardin. Et puis si ça pouvait être l'occasion de ramener Jay dans sa chambre... mais ça ne servait à rien de se projeter trop loin ! Elle pouvait déjà simplement profiter de ce moment où c'était elle qui découvrait son nouvel environnement.
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    Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
    Quartier.s d'habitation & Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
    Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
    Études & Métiers : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
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    Joyce retrouvera sans difficulté aucune la chambre de Ji-hun maintenant qu’elle y avait eu accès. Il était inutile alors de s’inquiéter quant au visage que pourrait prendre son voisin de lit. Et si ce dernier n’avait de grains de beauté ni sous l’œil droit, ni sur le pourtour de la lèvre supérieure ni sur la descente du cou, alors cela voudrait tout simplement dire qu’elle l’aurait choisi – aucune autre raison ne pourrait l’expliquer. Si coucher avec un autre homme – ou une femme – ne pouvait se faire qu’en prévenant Ji-hun de l’envie qui s’était glissée dans sa tête, dans son corps, et peut-être dans son cœur, le reste était encore permis, et dormir dans les bras de quelqu’un qui n’était pas lui en faisait partie. Il acceptait aisément ça, parce qu’il avait toujours fonctionné ainsi. Il donnait ce qu’on voulait bien prendre, et prenait ce qu’on voulait bien lui donner ; rien de plus simple n’existait. Il ne posait d’ailleurs jamais de questions à la biologiste sur ce qui pouvait combler les journées et les nuits durant lesquelles ils ne se voyaient pas. Il y avait l’université, le travail, eux, et ce qui ne le regardait pas.

    La couleur des chaussons fut annoncée bleue et la taille d’un 38. Il grimaça exagérément en se rendant compte qu’il avait oublié ce détail, et qu’il se serait retrouvé décousu de toute option devant le rayon de pantoufles des femmes. Une expérience pour laquelle il était novice, parce que depuis qu’il avait passé le stade de l’adolescence, il n’avait jamais vécu plus de quelques semaines d’exclusivité avec la même personne. Pas assez de temps pour affectueusement s’attacher, encore moins pour supposer offrir quoi que ce soit ; et offrir quoi, d’ailleurs ? Les temps s’étaient toujours montrés trop durs pour jouer les faux amoureux. Et s’il n’avait jamais manqué de galanterie, d’une bonne éducation et de discipline, le nord-coréen voyait bien assez loin pour éviter des dépenses inutiles auprès de ces femmes qui n'avaient rien représenté de plus qu’une distraction. Cerveaux cloîtrés dans un régime qui se voulait patriarcal, elles n’avaient jamais rien montré de passionnant qui aurait pu le mener à les admirer. La seule à laquelle il aurait pu s'ouvrir plus tard avait été exécutée.

    Si à me le dire tu n’avais pas pensé, certainement je me serais trompé , ria-t-il avant de boire une nouvelle gorgée de soupe. Il passa ses yeux furtivement sur les chaussures que portait Joyce, et ne put s’empêcher de comparer la différence perceptible entre leurs pieds ; lui faisait du 43. Ils étaient en adéquation avec leur silhouette de toute façon. Le plus âgé passa vite à cette ambiance morbide de laquelle se parait la Maison où il vivait. Fantômes et zombies allaient peut-être envahir les allées de la Pforzheimer House une fois le soleil couché, mais pas sûr qu’ils puissent dissuader les étudiants de la résidence à vivre leur vie. Trop d’ambitieux traînaient par ici, ils ne seront jamais démotivés, pas même par quelques monstres sortis tout droit de livres et de films. Les araignées, par contre, c’était une autre histoire, et Ji-hun ne put freiner cette esquisse remplie de malice qui se dessina sur ses lèvres. Existent pour de vrai les arachnides tu sais, lui rappela-t-il. Et probablement que s'il savait la façon dont on représentait les morts-vivants au cinéma, alors il dirait que, de ceux-là, il en avait déjà rencontré par le passé, dans le camp 22, là où l’Homme subissait des mains de l'Homme les pires maltraitances.

    Ces petites bêtes à huit pattes avaient été présentées par la biologiste comme l’un de ces pires cauchemars. Mais Ji-hun était là, et si le plastique venait à se transformer en bestioles passée l’heure de minuit, alors il n’hésitera pas à mettre sa dame de l'eau en sécurité et à s’en charger personnellement, à mains nues ; splash. Il profita encore des légumes mixés qu’elle lui avait apportés avant qu’ils ne continuent à discuter autour de ce thème d’Halloween. La doctorante l’informa qu’une soirée se préparera éventuellement à la Dudley, et qu’elle l’y invitera – en tant que son « +1 » ? Et en quoi, l’interrogea-t-il lorsqu’elle fit mention du costume ; est-ce qu’en monstre de Frankenstein lui conviendrait ? Quant à elle, elle pourrait se transformer en son savant fou. Un duo serait intéressant d'interpréter pour éviter de se perdre dans la foule, mais ils avaient bien le temps avant ça, pourront s’adonner à un petit détour dans un magasin de déguisements pour en décider – ensemble. C’était dingue à quel point les mots « ensemble », « tous deux » et « habitudes » pouvaient être utilisés lorsqu’on parlait d’eux, de « Joyce et Jay », comme s’ils ne formaient qu’un.

    Il but deux autres gorgées du velouté avant de passer un regard désespéré sur ce qui lui restait encore à faire. La chambre était plus petite que celle qu’il avait loué à Acorn st. et avait peur de manquer de place dans le dressing incorporé dans la pièce. Du tri je vais devoir faire, pensa-t-il tout haut. Et c’était triste dans le fond, parce qu’il avait adoré essayer chacune des fringues qui avaient composé son armoire. L’accès aux vêtements avaient toujours été limités à ce que le gouvernement nord-coréen voulait bien distribuer, et s’il n’avait jamais été à plaindre sur ce point là, c’était bien la première fois qu’il avait pu se balader dans les allées d’enseignes pour dégoter des pièces qui lui plaisaient, à lui – et sans le petit badge qui affichait fièrement la tête des leaders du régime accroché à celles-ci. Et de bouquins me séparer, continua-t-il. Sauf s’il trouvait des meubles adéquats à intégrer dans le peu d’espaces vides ; il n’était pas assez organisé pour réfléchir à la question. Un bureau, un lit et un dressing, voilà ce qui définissait son nouveau chez lui. Tu m’aideras, lui demanda-t-il ; à rendre plus personnel l’endroit. L’habiller pour qu’il paraisse moins terne.

    Mais pas ce soir, parce qu’il était fatigué de n’avoir fait que travailler. Il avait envie de se poser et profiter de la présence de Joyce à ses côtés. Il mena le revers de la main féminine jusqu’à sa bouche pour embrasser les tendons apparents avant de défaire l’étreinte que s’offraient leurs doigts. De la place je vais faire, la prévint-il pour expliquer cette palme abandonnée de la sienne. Il finit le thermos d’une traite après s’être redressé sur ses jambes, et fit quelques pas dans tout ce bazar jusqu’au bureau sur lequel il le posa. Plus tard, il descendra jusqu’à la cuisine commune pour le rincer , – parce qu’il n’avait pas de pièce d’eau à proximité dans sa chambre –, mais là, tout de suite, il se chargea de retirer ses chemises repassées de la literie, les déplaça jusqu’à la chaise de son bureau, et les pendit à moitié sur le dossier. Il revint vers le matelas sur lequel il dégagea la petite valise d’appoint, pleine de classeurs qui renfermaient ses papiers personnels. Il peina à trouver un endroit au sol assez large pour faire passer le bagage, mais une fois que ses pieds chaussés eurent poussé deux cartons, il se délesta du poids ; il avait au moins les bras pour ça, à défaut d'être au point sur l'organisation.

    Débarras terminé, il s’assit de nouveau auprès de Joyce et se laissa aller en arrière. Le dos s’écrasa contre la couchette qui sera désormais sienne, et le scientifique la testa en faisant aller son anatomie. Elle manquait de dureté à son goût, mais le lit n’était pas complétement mou non plus, de quoi s’en contenter pour l’instant. Il ouvrit son bras droit pour inviter la jeune femme à s’installer contre lui. De là, ils purent contempler le plafond faute d'observer les étoiles, et il sourit à l’idée de pouvoir la serrer ainsi sans n’avoir plus jamais à compter sur le départ de qui que ce soit. Il n’y avait rien à voir que des plaques recouvertes d’une peinture blanche, mais le plus important résidait en la personne avec qui il partageait cet instant. Il tourna la tête vers la biologiste et la dévisagea quelques secondes avant de demander : pour venir, une fête tu ne vas pas toujours attendre, rassure-moi ? Est-ce qu’il pouvait compter sur sa venue lors d'évènements plus simples tel que celui-ci, ou bien lorsqu’il n’y aura tout simplement pas de raisons de venir, si ce n’était l’envie d’être avec lui ?



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    Lien du postMar 11 Oct - 12:06
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    Ça l'amuse de voir comme Jay peut être attentif sur des petites choses – sa mémoire par exemple est admirable et ne semble jamais rien oublier de ce qu'il apprend sur les autres – et comme d'autres peuvent lui échapper. Une simple pointure de pied et il se serait retrouvé démuni devant le rayon, à savoir la couleur, mais pas ce qui était peut-être le plus important dans toute cette histoire afin que les chaussons aillent confortablement à la biologiste. Ce n'était pas vraiment dramatique après tout, elle aurait pu très bien fouler le sol de la toute nouvelle chambre en chaussettes, elle avait après tout l'habitude à la Dudley. Mais c'était surtout le geste, celui d'avoir pensé à elle, qui l'attendrissait.
    Et puis elle se doutait que désormais, il n'oublierait pas, parce que les petits détails sur les gens s'ancraient en lui quand des choses plus personnelles semblaient le fuir – il disait être incapable de se rappeler de son emploi du temps. Tout comme d'ailleurs, il se rappelle de sa peur des araignées et la biologiste esquisse une grimace de dégoût en imaginant l'un des êtres de plastique s'animer de ses huit pattes et courir partout sur les murs jusqu'à s'approcher un peu trop près d'elle. Elle culpabilisait un peu de ne pas apprécier les arachnides qui étaient utiles pour l'équilibre de la nature, etc., mais elle ne pouvait empêcher des bouffées de peur de l'envahir dès qu'elle apercevait un membre de leur espèce s'approcher de sa zone de sécurité. Paradoxe pour la femme qui ne tremblait aucunement face aux requins et qui se battait pour que l'humanité arrête de les persécuter quand la plupart ne mangeait pas d'être humains et que, même dans le cadre des espèces chez qui ça arrivait, c'était relativement rare et le goût ne leur plaisait que modérément ; ils éprouvaient simplement une confusion en pensant voir des phoques, surtout avec les surfeurs et leur planche. Mais non, les araignées c'était incompatible et elle se sentait incapable de dépasser cette phobie.

    – Malheureusement…

    Heureusement, ce n'était pas le cas pour la majorité des monstres qui peuplaient les allées sombres d'Halloween. Fantômes, momies mortes-vivantes et vampires n'étaient pas de ce monde et ce n'était pas forcément un mal car, même si la littérature avait tendance à les romancer un peu trop, Joyce n'était pas certaine de vouloir côtoyer des buveurs de sang et des âmes tourmentées. Ces êtres-là étaient très bien pour les films d'horreur dont il ne valait mieux pas les extraire, et pour venir hanter les réseaux sociaux dans des déguisements plus ou moins sexy – vu que c'était un peu la mode ça, également, de raccourci tous les costumes d'Halloween pour séduire malgré le faux sang utilisé. Il leur faudrait d'ailleurs aussi réfléchir à ça s'il voulait aller à l'une de ces soirées ensemble, que ce soit à la Dudley s'ils en organisaient une – Joyce n'avait pas vraiment suivi, mais elle peinait de plus en plus à suivre les idées de sa maison depuis les événements de la fête de fin d'année ce qui expliquait qu'elle soit toujours un peu larguée sur ce qui s'y préparait –, à la Pfo ou ailleurs. L'Amérique était si friande de cette fête qu'ils n'auraient aucun mal à trouver une fête à laquelle aller.

    – En kraken et en cachalot ?

    Imagination débordée par la littérature des fonds marins, elle se représentait ces deux créatures de cauchemar, une scène mythique même si ce n'était peut-être pas exactement ce qui était le plus attendu pour Halloween. Qu'importe, octobre débarquait à peine avec ses chaussons aussi orangé que les couleurs dont se paraient les arbres, ils avaient encore le temps de songer à tout ça, d'aller visiter quelques boutiques pour trouver comment d'habiller. Peut-être dans un costume commun ou chacun de son côté, l'important c'était surtout qu'ils soient ensemble lors de cette soirée, sans non plus être complètement ensemble, puisqu'ils n'étaient pas véritablement ensemble dans la vie et… c'était prise de tête de réfléchir à tout ça, en fait. Pire qu'une toile d'araignée qui s'accrochait partout dans les recoins de leur esprit, il valait mieux profiter du moment présent, de l'odeur de la soupe et de la présence qui accompagnait cet instant.
    Le regard de Jay se perd sur les cartons qui paraissent trop imposants pour tous trouver une place dans la petite chambre récupérée par le nouveau doré. Effectivement, s'il voulait pouvoir tout caser dans les armoires, ils devraient sûrement faire des choix dans ses affaires. Encore que, parfois, avant que tout ne trouve sa place, les choses pouvaient paraître plus imposantes qu'elles ne l'étaient vraiment ; alors il était possible qu'une fois rangées tout rentre finalement parfaitement dans les espaces ? Joyce était loin d'avoir le compas dans l'œil – ce qui expliquait qu'elle aimait autant les instruments de mesure dans son métier qui pouvaient lui donner des indications précises et pas simplement des estimations qu'elle était bien incapable de faire correctement – toujours mauvaise dans les fêtes foraines lorsqu'il s'agissait de deviner le nombre de bonbons dans une boîte ou le poids d'une peluche.

    – Bien sûr !

    Après tout, elle était habituée aux chambres dans les maisons étudiantes puisque ça faisait plusieurs années qu'elle vivait dans l'une d'entre elles, d'abord avec une roomate, puis toute seule. Les posters et photos avaient pris place sur les murs, les dessins scientifiques d'animaux également, qu'elle adorait regarder avant de s'endormir. Faire de ce lieu éphémère son endroit à elle pour le temps qu'elle y serait, tout en optimisant la place au maximum – pour ça, elle était forcément douée après avoir vécu tant d'années sur un bateau.

    Le tout nouvel occupant des lieux rangent ce qui se trouve sur le lit et bientôt ils sont tous les deux allongés, lui sur le matelas et elle la tête nichée sur son épaule. Elle a l'impression d'être transposée sur le passé, lorsqu'ils partageaient un moment sur le bateau de ses parents à observer les astres main dans la main, un peu moins proche qu'aujourd'hui, mais tout autant plongés dans leur contemplation. Joyce a presque l'impression de voir des constellations se peindre sur le plafond blanc et le silence n'est entrecoupé que de leur respiration enlacée, jusqu'aux mots prononcés par Jay.
    Doucement, elle se dégage de l'étreinte pour se redresser sur son coude et pouvoir mieux l'observer. De sa main libre, elle enroule une mèche de son front autour de son doigt avant de la libérer pour la regarder, attirée par la gravité, retourner s'échouer sur la tête du garçon.

    – Je suis sûre que je réussirai à trouver d'autres prétexte pour venir te voir.

    À commencer par la simple envie de passer du temps avec lui.
    Elle se penche ensuite jusqu'à ce que leurs lèvres s'effleurent assez pour qu'elle puisse les embrasser, d'abord calmement puis en laissant les bouches s'emporter un peu plus fort, la langue qui traîne sur le contour rosé et cherche à s'insérer à travers.
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    Lien du postMar 11 Oct - 23:02
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    Warning : rapprochement physique.

    Rangement connu pour être sa seule et unique flemmardise, Ji-hun reporta la tâche à plus tard. Il dut toutefois déplacer chemises et valisette qui se trouvaient sur le lit, afin de faire de la place. Obligation réalisée avec succès, il rejoignit le côté de Joyce, mais plutôt que d’y rester assis, se laissa tomber en arrière jusqu’à atterrir dos contre la couverture. Il n’avait pas encore eu l’occasion de s’y allonger, testa un peu le matelas, qui ne le satisfit pas complétement. Un peu trop mou à son goût, il pourra toujours prévoir d’en acheter un dans les semaines à venir. Après tout, il allait passer une année entière, à grand minima, dans cette chambre, et il était hors de question qu’il passe de mauvaises nuits à cause d’une simple histoire de couchette pas assez ferme. Souci envolé rapidement lorsqu’il fit comprendre à la biologiste qu’il était temps pour elle qu’elle le rejoigne.

    Le nord-coréen déplia son bras droit pour l’accueillir, et ils se retrouvèrent bien vite l’un contre l’autre enlacés, à contempler un plafond d’ordinaire terne et peu distrayant. Leur imagination fit son travail, les ramenant à cette soirée lors de laquelle ils avaient observé les étoiles, et donné des noms aux constellations. Elles avaient peuplé le ciel de l’océan atlantique pour éclairer les beaux yeux des deux navigateurs, et leur offrir un instant de répit pendant lequel les rapprochements intellectuels et physiques s’étaient joués ; partage de connaissances, main tenue prisonnière de sa semblable. Weekend agréable qu’ils avaient passé loin des côtes bostoniennes. Premier rendez-vous qui avait connu beaucoup de successeurs, mais pas aussi représentatifs que lui. Parce qu’il avait vu naître un « elle et lui » – un « eux » – il sera de loin l’un des plus importants de leur relation.

    Le silence fut plaisant. Ils savaient se parler sans interrompre le « tic tac » des secondes, se laissaient volontiers bercer par le temps écoulé tant qu’ils pouvaient se parer de tendresse. Ils étaient heureux du peu, et c’était tout ce qui comptait vraiment. Ji-hun tourna sa tête vers la jeune femme, et observa les traits qui formaient l’expression de son visage avant de demander : pour venir, une fête tu ne vas pas toujours attendre, rassure-moi ? Ça le chagrinerait de savoir qu’elle pourra s’autoriser un détour par la Pforzheimer qu’en cas de fêtes organisées dans la maison. Les dorés n’étant pas de grands organisateurs de soirées contrairement à la Dudley, il s’inquiétait de ne pas la voir aussi régulièrement qu’il l’aurait pensé. Lui n’avait jamais attendu de tels événements pour rejoindre la chambre de la scientifique, il espérait qu’il en serait de même pour elle ; en tout temps, chaque instant.

    Joyce se redressa et put apercevoir les sourcils interrogateurs de son compagnon de lit. Épais, sombres. Deux lignes droites identiques qui, à chaque fois qu’une question le taraudait, prenaient parallèlement de la hauteur au-dessus de chaque paupière bridée. L’une se ferma au passage de la phalange dans l’une de ses mèches, mimant un clin d’œil non intentionnel. Elle ne se rouvrit que lorsque le brin de cheveux retomba sur son front, mais il eut tout de même le temps, Ji-hun, d’apprécier la douce approche de sa semblable. Ça paraissait trop simple, presque insignifiant d’un œil extérieur, mais c’était toujours ça de pris de l’affection qu’elle lui portait. Chacun des gestes qu’elle lui offrait avait son importance, et il savait puiser dedans pour alimenter sa source d’énergies positives ; il n’y avait rien à comprendre, tout à observer – à qui voulait bien voir.

    Sa réponse le satisfit, si bien que deux jets d’air chaud s’échappèrent brusquement de ses narines, avant que les coins de ses lèvres ne s’élargissent et fassent apparaître sa rangée de dents supérieure. Il n’en espérait clairement pas moins de sa vis-à-vis, et désirait fortement que la liste des prétextes soit interminable. On pouvait facilement ajouter : se reposer, discuter, réviser, travailler, débattre, regarder un film, jouer, lire, manger, boire, se soigner,… S’embrasser. L’asiatique accepta volontiers que les lèvres de la doctorante viennent à la rencontre des siennes. Des baisers rapides furent échangés, ordonnant aux bouches de se séparer jusqu’à ce qu’elles en réclament davantage. Parce qu’elles en avaient été privées bien trop de temps, elles finirent par se happer goulûment. Les langues, jalouses, entrèrent un peu plus timidement dans la danse, mais se rattrapèrent in fine.

    Ji-hun leva sa main gauche pour mettre une des longueurs de la chevelure blonde de sa dame de l'eau derrière l'oreille, puis bloqua ses doigts derrière l’apophyse du crâne. Les langues tournoyèrent affectueusement dans l’une des antres humides avant de changer de camp. Leur ballet sensuel fit autant monter la pression sanguine qu’accélérer les gonflements des poumons du brun. L’autre palme finit par chercher le corps féminin, atterrit sur l’oblique avant de se loger dans le creux du dos, entre les vertèbres lombaires et sacrées. Pouvait-on omettre de parler de ce cœur qui, bien que cloisonné et incapable d'aimer, avait appris à pulser de désir, de jubilation et de bonheur au fil de leurs étreintes ? Il n’avait jamais appris à vivre d'émotions lors d'aventures précédentes. Trop éphémères pour sentir quoi que ce soit, si ce n’avait été que la distraction et la détente.

    Il fut presque malheureux de réduire la cadence, mais ça lui semblait impossible de continuer autrement parce que : j’ai chaud. Il avoua, contre les lippes de Joyce qu’il peinait encore à quitter. À cause du chauffage collectif réglé à une trop haute température, ou bien de la chaleur que produisaient leurs anatomies ? Ils avaient bien une petite idée sur la question, même si la première option était aussi vraie. Il la bisouta trois-quatre fois avant de rentrer son collier dans l’encolure du sweat qu’il avait porté pour déménager, et tira sur le tissu d’une poigne, entre ses omoplates, pour s’en défaire. Il dut lever à la force de ses abdominaux le haut de son corps, bousculer celui de la biologiste, et compter même sur son aide afin de dire définitivement – et au plus vite – adieu à son haut. Il s’étala de nouveau contre le lit, t-shirt prêt à être froissé contre la couverture.

    Il pinça son croissant de chair entre ses dents, volontaire à retrouver son contact, mais son instinct lui dicta de poser un regard plus sérieux sur la porte d’entrée, ce qu’il fit. Il n’était plus dans l’appartement de Cambridge, là où il ne couchait avec Joyce que lorsqu’il était certain que les propriétaires étaient de sortie. Là, tout un tas d’étudiants passaient dans le couloir, et il n’était pas à l’abri qu’on ouvre – délibérément ou non – l’accès à son espace privé. À clé je vais fermer, prévint-il la demoiselle avant de sauter hors du lit, l’entrejambe légèrement bombée sous son pantalon molleton. Il n’eut pas plus de deux pas à effectuer pour rejoindre le loquet du cadre et le verrouiller. Il fit volte-face et, à la hâte, s’occupa des chaussures et chaussettes de la jeune femme qu’il délaissa au pied de la literie avant de monter, une jambe de chaque côté, au-dessus d'elle.

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    Lien du postJeu 13 Oct - 13:47
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    Joyce se laisse bercer dans le cocon qui l'accueille avec douceur, ce bras qui veut bien la recueillir alors qu'il n'aime pas être sur le dos ; mais pour dormir, surtout, et là ils se contentent d'observer un ciel imaginaire qui les transpose à leurs véritables premiers moments ensemble, ceux fondateur dont leur relation – et n'était-il pas mieux quand les choses reposaient sur de bonnes bases ? En observant le plafond, la biologiste se demande toutes les histoires qui ont vécu entre les quatre murs qui le soutiennent, ces rires inscrits dans cette chambre d'étudiants, les moments difficiles à réviser jusqu'à des heures imbues de la nuit, les conquêtes également. Combien de belles histoires sous ce toit ? L'université est un monde à part de la société dans lequel se prêtent tant de choses ; des jeunes adultes qui découvrent la vie et se laissent dévorer par leurs hormones et la toute nouvelle liberté acquise. Les relations naissent et meurent rapidement sur les bancs des cours, se laissent porter par le courant ; un jour ce sont des inconnus qui partagent une bière dans un gobelet rouge, le lendemain on voit une demande en mariage au bord d'une pool party.
    Plongée dans ses réflexions elle en est extraite par la question – presque une inquiétude – qui perce la voix de Jay. Ne viendra-t-elle que lorsque la Pfo organisera des fêtes, pas si souvent – moins souvent en tout cas qu'à la Dudley, continuellement secouée par les échos de la musique, les odeurs des bières et de leur cocktail secret. Et puis encore faut-elle qu'elle soit disponible lors de ses fêtes, que lui soit également présent, ça commence à faire beaucoup de pré-requis et à amoindrir le nombre de nuits post-soirées qu'elle passera dans ce lit. Ce n'est cependant de loin pas dans ses plans et un sourire chevauche ses lèvres alors qu'elle se redresse, jouant un peu avec une mèche de cheveux pour s'amuser à maintenir le suspens avant de répondre : non, elle compte venir bien plus souvent que cela. Tout comme elle espère d'ailleurs qu'il passera également dans sa chambre que ce soit pour réviser, simplement discuter ou même pas la nuit avec elle – et l'histoire dira ce qui se déroulera dans ce genre de moment, même si elle garde en mémoire une certaine matinée qui lui a donné extrêmement chaud.

    La réponse semble satisfaire le biochimiste et il ne repousse pas le baiser qu'elle lui offre et qui, d'abord plutôt sage et timide, se transforme bien vite à un désir qui les bouscule. Comme la plupart des étudiants du campus, ils sont dévorés par ces envies qui les titillent et les murs encore immaculés des affaires personnelles de leur nouvel habitant doivent soupirer à la perspective familière de la scène qui les attend. Parce qu'ils devinent que ce baiser qui s'approfondit, que cette main qui se glisse avec familiarité dans la chevelure blonde, que tout ça les fera basculer vers autre chose, longue glissade déjà vue et connue. Oh oui, ces murs ont en vu d'autres ! Et voilà qu'un pull se soulève et s'ils avaient des lèvres ils soupireraient sûrement devant tant de prévisibilité.
    Les lèvres de Joyce en revanche, sourient ; oui, il commence à faire chaud dans cette pièce et elle est ravie de pouvoir aider le corps sous le sien à se dénuder un peu en tirant sur le pull dont l'encolure décoiffe un peu leur propriétaire au passage. Sa position lui permet également de voir, au moment où le sweat est ôté, un bout du T-shirt qui remonte également, emporté par la vague du mouvement, et dévoile la peau claire et accrochée aux muscles bien dessiné de ce torse qu'elle a déjà eu le loisir de contempler. Heureusement, aveuglé par le tissu qui passe devant ses yeux, Jay ne peut pas voir son regard qui le déshabille et s'attarde avec envie sur ce bout de chair dévoilé – il fait vraiment trop chaud.
    Une fois le pull retiré il se laisse retomber contre le matelas et elle s'attend à ce qu'ils reprennent leurs baiser là où ils en étaient, mais le regard du doctorant ne se porte pas sur celle à ses côtés, mais plutôt sur un point derrière elle qui la pousse à se retourner pour tâcher de découvrir ce qu'il regarde avec tant d'intensité – s'est-il rendu compte d'un problème dans la chambre, l'un des murs a-t-il parvenu à se faire pousser une bouche, remarque-t-il un objet qui ne devrait pas être là ? Indécise, elle fixe les différents éléments sous ses yeux sans parvenir à identifier ce qui a pu retenir son attention. Il lui faut un peu d'aide et les mots de Jay pour comprendre de quoi il s'agit.

    Effectivement, fermer la porte n'est pas une mauvaise idée dans une maison partagée par autant de gens. Joyce se rappelle encore d'une soirée avec une ex – elle venait de débarquer à Harvard, la tête encore pleine de San Francisco et l'histoire, qui n'avait duré que quelques semaines, avait le goût de la nouveauté – alors qu'elles étaient tranquillement dans sa chambre à la Dudley – celle qui dormait alors sur l'autre lit dans la pièce, Rosie, était rentrée chez ses parents pour le weekend – la locataire des lieux n'avait pas pensé fermer à clé… et c'est ainsi qu'un type complètement bourré était entré dans la pièce, persuadé que c'était sa chambre. Sous les yeux médusés des deux étudiantes nues, le mec avait marché jusqu'au lit vide de sa colocataire où il s'était effondré en ronflant. Forcément ça avait mis un terme aux réjouissances, même si l'anecdote lui tirait désormais des fous rires. Donc oui, quels que soient les plans, et même si ceux-ci ne nécessitaient pas forcément de la nudité, il valait mieux prévenir que de se retrouver avec un ronfleur impossible à sortir de la chambre.

    Bien vite Jay est de retour et l'étudiante peut le voir, légèrement redressée sur ses coudes, se baisser au niveau de ses pieds pour lui retirer ses chaussures et des chaussettes. Il faut dire que, même si elle n'a aucun fétichisme à ce niveau, la manière qu'il a de le faire, l'attention aux détails et à la douceur, font rater un battement à son cœur et son émoi est palpable lorsque le Pfo revient sur le lit ou, sur elle, plus précisément. Et l'œil aiguisé de la biologiste, habituée à remarquer les détails sur les créatures marines pour y poser des repères visuels, ne manque pas la déformation au niveau de son entrejambe ; apparemment l'émoi est partagé.
    Reportant son attention au niveau de son visage, Joyce pose sa main contre sa joue, ses doigts jouant un instant sur les lèvres au-dessus d'elle avant que les doigts ne suivant le dessin du corps en descendant le long de son cou, effleurant au passage la pomme d'Adam sans s'y attarder, puis rejoignent l'encolure du T-shirt, caressent furtivement le collier, continuent leur descente sur le fin coton qui autorisent les pulpes à sentir les muscles du nageur. Enfin, elle parvient au pantalon et s'arrête au niveau de cette bosse pour la flatter de l'autre côté du tissu.

    – C'est ta nouvelle chambre ou c'est moi qui te fais cet effet ?

    Joyce darde un bout de langue amusé sur ses dents qui longent son sourire.

    – La soupe était une promesse, mais j'ai un autre cadeau de bienvenue pour toi…

    Après tout, n'était-il pas une coutume d'amener un présent pour célébrer un nouveau lieu de vie ? C'est au tour de Joyce de tirer sur les manches de son pull pour le retirer – un peu plus facilement que Jay compte tenu de leurs positions – et ainsi révéler le body qu'elle porte en dessous, le même qui est déjà apparu sur certaines photos et qui avait l'air de vraiment plaire à leur destinataire. Les broderies en forme de fleurs sont justement placées pour dissimuler exactement ce qu'il faut sur le tissu blanc translucide qui laisse paraître sa peau.
    Peut-être qu'il est un peu culotté de s'offrir soi-même en cadeau, mais elle a choisi avec soin l'emballage et se doute qu'il n'y restera pas complètement insensible…
    Ji-hun HwangMembre de la Pforzheimer House
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    Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
    Quartier.s d'habitation & Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
    Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
    Études & Métiers : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
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    Lien du postVen 14 Oct - 23:54
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    Après s’être rappelé qu’il vivait dans une résidence étudiante, Ji-hun prit l’initiative de mettre le baiser sur une plus longue pause. Le haut de son corps se redressa, puis ce fut lui, tout entier, qui sauta de la literie. Il effectua les deux pas qui lui permirent d’atteindre le loquet, et il l'activa en un coup de poignet. Suffisant pour éradiquer définitivement la possibilité qu’ils soient dérangés. Il fit demi-tour, sourire de vainqueur accroché à sa bouche. Toutefois, il ne remonta pas directement sur le lit. Chaussures de la jeune femme encore à ses pieds, il posa un genou à terre une fois arrivé à hauteur du lit, et s’affaira à lui retirer. L’une après l’autre, il les desserra et les fit glisser le long de son talon puis de sa voûte plantaire. Il suivit les courbes féminines de ses petons, et les déposa au pied du meuble à coucher. Chaussettes également enfilées par la biologiste, il les ôta avec tout autant de délicatesse, pour les enfouir aussitôt dans l’ouverture des godasses. Il se releva finalement, et passa ses jambes de chaque côté des cuisses de Joyce avant de laisser tomber ses charentaises, qu’il chaussait pieds nus, au sol.

    Il posa ses fesses, musclées par les heures d’entraînement, sur les membres inférieurs de la scientifique, pendant que ses paumes disparurent contre la couverture, à droite et à gauche de ses bras. Elle leva le sien d’ailleurs, pour pouvoir sentir l’épiderme claire et lisse de l’Asiatique contre sa main. Il appuya sa joue à l’intérieur avant d’entrouvrir ses lèvres au passage de son pouce sur leurs contours puis leurs chairs. Il eut tout juste le temps d’embrasser rapidement la pulpe de son doigt avant qu’elle ne commence son exploration. Mâchoires, cou, col, collier, torse, côtes, abdominaux supérieurs, nombril, muscles inférieurs, tout y passa jusqu’à cet arrêt à l’un des fameux points stratégiques. Si le coton du t-shirt était fin, le pantalon molleton se voulait plus épais. Pourtant, il ne sentit pas moins ses phalanges attiser ce qui avait déjà commencé à s’épanouir sous les deux couches de vêtements. Il n’avait pu s’empêcher de fermer les yeux sous la caresse, et de jeter quelques souffles remplis de bien-être entre ses croissants. L’effet de cette chambre ou d’elle, hein ? Elle devait se douter de la réponse, non ?

    Aucun commentaire je ne ferai, Mademoiselle, répondit-il sur le même ton aguicheur. Il ouvrit les paupières sur cette langue malicieuse qui semblait le courtiser, l’appeler à la satisfaire. Il mordit sa lèvre inférieure, avant de se pencher dans le but de calmer les supposées exigences du muscle buccal, mais ce fut sans compter sur la voix de Joyce qui le stoppa dans son élan, à mi-chemin en direction de ses lèvres. Elle le rendit soudainement curieux. Ses sourcils exprimèrent cet air interrogateur qu’elle lui connaissait si bien à présent, et il recula, s’asseyant complètement sur la silhouette féminine qui se trouvait sous lui. Ah oui, fit-il, c’est quoi ? Impatience non dissimulée. Difficile de se contenir dans un contexte tel que celui-ci. Il la regarda se défaire des manches de son pull, puis aperçut ce bout de tissu d’un blanc transparent qu’il devinait identique aux photographies sexy qu’elle lui avait, un jour, envoyées. Il retint sa respiration jusqu’à ce que le haut du body soit complètement dévoilé à ses yeux. Et ils brillèrent, pour avoir longtemps souhaité se retrouver devant cette lingerie.

    Le nord-coréen hésita un peu avant de poser un regard plus observateur sur les détails, parce qu’il ne voulait pas paraître grossier. Mais l’appétit que cette vision lui procurait était difficilement indécelable ; combien de fois s’était-il soulagé sur ces images d’elle portant ce même habit ? Il ne saurait répondre, si ce n’était « beaucoup ». Le cadeau, j’apprécie vraiment, lança-t-il alors que ses pierres glissaient enfin de son bas ventre jusqu’à ses yeux marrons glacés. Avec un arrêt tout particulier sur ses fleurs brodées qui cachaient ses tétons, – forcément. Il navigua à la va-vite dans ses prunelles, puis laissa un éclat joyeux s’échapper de ses lippes. Il sentit la chaleur monter à ses joues, non pas parce qu’il était gêné, mais parce qu’il était touché de l’attention. Ses pommettes ne prirent donc aucune couleur. À contrario, le cartilage de ses oreilles finit par se teinter d’un joli rosé. Le toucher je peux, demanda-t-il si elle l’autorisait à poser ses mains sur son corps. De toute évidence, elle le portait bien pour une raison, et ce n’était certainement pas pour rester plantée là en statue de glace.




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