Le Winter Festival était terminé depuis une bonne semaine, déjà, et tous les stands s’étaient vidés de leurs marchandises et enchantements. Autant dire que l’air de magie qui flottait avait disparu et que la banalité annonçait son grand retour. C’était l’une des périodes que tu aimais le moins : effacer la magie de Noël, jusque l’année prochaine. Le Père Noël s’en était allé le 24 décembre, emportant avec lui le costume de lutin duquel tu étais affublé pour quelques après-midis de décembre.  Mais le carrousel avait fait quelques jours de plus et tu avais reçu la mission de le démonter ce jour, ce qui mettrait officiellement terme au festival de Noël mais aussi à ton contrat. Retour à la case départ, 2022, balance ton taf.
Avec l’équipe de démontage, vous étiez sur le manège une bonne heure déjà, ayant consommé la moitié de cette heure à fumer et rire de blagues graveleuses qui font le secret de bien des hommes. La nuit était tombée et il fallait accélérer le rythme. Les montures se détachent les unes après les autres et s’empilent contre le camion afin que le dernier homme puisse les ranger à l’intérieur de l’énorme camion. Pose ça là, ouais. que tu lâches à ton collègue qui se promène avec un cheval de bois qu’il vient poser contre les autres. Mais ce dernier ne semble pas être bien stable, il glisse et entraine avec lui les autres montures qui tanguent avant de tomber à la renverse. Attention ! qu’tu cries, par réflexe, alors qu’une femme passait au même moment.

X: Elle se fait toucher par une monture, blessures légères mais blessures quand même mwahaha
V: Elle évite le cheval de bois, trop forte la ninja huhu

@Estrella Morales

@Hugo Butler —

esprit de noel qui s'évapore petit à petit. aussi vite qu'elle est arrivée. tu en as profité aujourd'hui pour immortaliser ses derniers instant. bloque de papier et crayon de bois entre tes tes doigts, il ne te suffit pas de grand chose. assise sur un banc, tu observes et tu reproduis. tu es douée, tu l'as toujours été. écouteur dans les oreilles, tu n'as pas prit ton téléphone. tu es de la vieille école. toi, t'écoutes de la musique avec ton wackman. une heure, deux heures loin de flux de personne que tu as l'habitude de cotoyer. aujourd'hui, tu as pris une pause. la nuit tombe et tu décides enfin de te lever. mains fraiches. tu poses ton crayon dans tes cheveux. bloc de dessin sous ton bras, tu ne fais pas attention à ce qui t'entoure. tu passes devant le carrousels. musique qui berce encore tes pensées. tu n'entends même pas les paroles de l'inconnu. ton visage se redresse trop tard, monture qui frappe ton visage en premier, tu es entrainer au sol. " aillllllllllle " à terre. tes écouteurs sont à terre, doigts qui viennent toucher ton front, t'as l'impression que sa coule. bingo. " mon carnet ? " deuxième réflexe. ton visage croise le regard de cet homme. " putain c'est lourd ton truc " tu te dégages comme tu peux. tu le regardes et tu regardes au sol " il est ou mon carnet ? "

: carnet qui se trouve sous la monture.
carnet qui se trouve sous le camion.
 

Tu n’es que spectateur de la scène qui se déroule sous tes yeux. Les chevaux de bois et autres montures du Carrousel s’écroulent et viennent emporter avec eux l’inattentive qui passait là. Oh putain ! Tu lâches les deux outils que tu avais dans les mains et bondis, accompagné de tes collègues, pour aider la demoiselle. Les montures sont retirées en quelques minutes, pendant lesquelles tu l’entends baragouiner à propos d’un carnet. Ca y’est, les barres ont cognés trop fort sa tête. Tu la regarde rapidement et à la lueur du réverbère tu devines du sang le long de sa tempe. Porte pas plainte, porte pas plainte, porte pas plainte.. Egoïstement, ce sont les premières pensées qui te viennent et te poussent à l’aider. Attends, laisse ça, t’fais pas plus mal. qu’tu dis en attrapant le pied d’un petit cochon pour la dégager complètement. Le carnet, encore. Accroupie à ses côtés, tu jettes un œil autour de toi et ne voit pas le moindre carnet. Et honnêtement, ça n’te semblait pas être le truc le plus urgent là. Tu saignes, ça va ? Tu veux que j’appelle les secours ? qu’tu dis en sortant ton téléphone de ta poche, prêt à composer le numéro d’urgence. Ce fichu carnet semble retenir toute son attention, comme si le reste ne comptait pas. Tu t’penches et le repère enfin, là, sous le camion.. Aïe, ça risque de pas lui plaire si ce machin compte autant pour elle. Tu grimaces et reporte ton attention sur elle. Zack, apporte moi la trousse pharmacie du camion, dépêche.


Le carnet, sous le camion, est dans une flaque d'eau suite à la météo capricieuse des derniers jours.
Par chance, seule la couverture subit quelques dommages, quelques pages seront gondolés mais les dessins intacts.
Rip le carnet. Les pages sont imbibées d'eau, l'encre ou le crayon aura coulé. Triste.

@Hugo Butler —

t'as du mal à réaliser ce qui vient de se passer. tu ne fais pas attention aux petites douleurs qui martèlent ton esprit. tu regardes autour de toi, et il y a déjà trop de monde. tes sourcils se froncent comme pour leur faire comprendre qu'ils sont tous trop prêt. à part lui, tu sais pas pourquoi mais tu le regardes et tu lui poses tes questions. tu regardes partout, ton regard est un peu brouillon. tu veux retrouver ton carnet. la seule chose qui semble réellement t'inquiéter. tu ne fais même pas attention au sang qui coule le long de ta joue. il t'aide à te dégager. " merci " tu regardes encore autour de toi, ce monde t'oppresse. tu reportes ton attention sur l'inconnu qui indique que tu saignes. il prends son téléphone prêt à appeler les secours. tu fronces de nouveau les sourcils. " c'est rien, pas besoin d'appeler. " non tu ne veux pas aller à l'hôpital. tu n'as jamais été une grande adepte de ces lieux. pour être plus sincère, tu en as presque peur. il demande à un de ses collègues de lui apporter une trousse de pharmacie. " ouai c'est très bien sa. " tu grimaces parce que tu commences à avoir mal et là tu lui dis " dit leur de dégager s'il te plait " t'as l'impression de suffoquer. le monde s'éparpille et l'air s'infiltre un peu mieux. ton champs de vision te semble plus large. tu fronces des sourcils en croyant apercevoir ton carnet sous le camion. " c'est mon carnet ? " tu croises le regard de l'inconnu. il n'a pas besoin de te répondre pour que tu comprennes. tu tentes de te lever, corps qui tient difficilement sur tes jambes.  

: tu tombes dans les pommes quelques secondes.
tu restes debout.
 

Pas besoin d’appeler les secours ? Elle s’est pas vue, la petite. Bon, ça pourrait être pire mais ça pourrait aussi être clairement mieux. Du genre qu’elle aurait pu ne pas s’prendre la chute des animaux en bois sur la figure, par exemple. A défaut d’appeler les secours – ce qui t’retombera peut-être dessus un jour où l’autre -, tu demandes la trousse pharmacie du camion que Zack te ramène en quelques secondes. Tu fouilles dans la petite pochette rouge à la recherche de compresses ou quelque chose pour stopper et nettoyer le saignement de son visage. Qu’ils dégagent ? Ecoute, c’pas que j’veux pas mais ils ramassent les montures. qu’tu réponds en regardant tes collègues qui étaient autour de vous, mais par obligation plutôt que par voyeurisme. Bouge pas. Tu trouves une compresses mais la demoiselle a vu, elle aussi. Son carnet, là, gisant dans une flaque sous le camion. Elle se lève sans qu’tu t’y attende, c’qui t’fait lâcher la compresse souillée qui tombe. Putain, c’était la dernière. C’était, j’imagine. que tu rectifies. Bon, y’a rien là dedans. Faut qu’on trouve un truc, j’peux pas te laisser comme ça. Tu la regardes, certainement encore un peu sonnée par le choc. Tu peux marcher, ça va aller ? Tu regardes autour de toi et repères une petite supérette. Ca fera parfaitement l’affaire pour trouver c’que tu cherches. Fais pas l’idiote, viens avec moi. Ton carnet n’va pas s’envoler, on va te soigner et on reviendra le chercher après. Ouais parce que tu vois dans son regard qu’elle préfèrerait aller le chercher plutôt qu’autre chose.

@Estrella Morales

@Hugo Butler —

c'est pas la forme mais sa pourrait être pire. tu le sais. tu respires, tu voies, tu entends. t'as juste un peu mal à la tête et tu saignes. rien d'alarmants, tu n'es pas médecin mais tu te connais un peu. son collègue lui ramène cette trousse. minuscule, voir presque ridicule. tu aurais presque envie de sourire mais t'es trop préoccupé pour le moment. " et sa devrait pas être attaché ces trucs... " que tu dis en regardant ses collègues ramasser les montures. pour être franche, tu ne pensais pas que sa serait si lourd. il ouvre la trousse et commence à chercher de quoi te soigner. il t'indique de ne pas bouger mais toi, tu n'écoutes pas. tu n'écoutes jamais. il ne le sait juste pas encore. tu décides de te lever en voyant ton carnet sous ce camion. il se lève aussi en relâchant tout. ton regard se reporte sur lui. tu l'observes un peu plus. tu prends un peu plus le temps. " je pense que oui. " tu pourrais le faire seul mais t'es pas contre un peu d'attention même si tu restes secrètement méfiante. après tout, tu ne le connais pas. au allure de sauveur, il peut être n'importe qui. " ok mais avant " tu t'abaisses pour reprendre ton wackman tomber lui aussi à terre. En te relevant, ta main choppe spontanément celle de l'inconnu pour t'aider à te redresser. tu fermes les yeux. tu souffles un peu. " ça va le faire. " tu lui lâches la main. tes yeux s'ouvrent de nouveau et tu décides d'entamer la première fouler vers ce supérette. " c'est quoi ton prénom ? " arrivé devant le petit magasin, tu te stoppes et tu retires ton foulard léger. " attends, j'ai pas envie d'attirer l'attention. " tu le passes autour de ta tête camouflant ta blessure. tu le regardes. " c'est bon ? on voit plus rien. "