C'est en grattant mon sourcil droit que je m'interroge au sujet de dresser la table ou non. Dînent-elle sur le plan de travail ? Tandis que je réfléchis, que tout est prêt et que les feux sont coupés, je fais volte-face lorsque je perçois "docteur Ewart" et cela m'agace, bien évidemment. "C'est PROFESSEUR Ewart." Je réponds, mâchoire serrée, pour pincer l'arrêt de mon nez et par la suite lever les yeux au ciel avant de retrouver Lilly-Ann qui se trouve seule à présent. "Tout est prêt, il ne manque qu'à dresser la table."

Elle n'aimait pas spécialement être interrompue en pleine cuisine, mais pour sa soeur, elle ferait tout. Alors elle avait laissé son professeur aux commandes. Après un dernier câlin avec sa soeur, celle-ci prononça l'irréparable. Oups. Le regard de Lilly alla directement vers son thérapeute. Espérant qu'il ne soit pas trop énervé. Elle l'entendit dire qu'il était le professeur et non docteur. Elle répéta après lui, mais en criant pour que sa soeur l'entende. "ET C'EST PROFESSEUR EWART !!!!" Puis elle pria pour qu'il ne soit pas trop énervé contre elle. Elle se pressa à prendre tous les couverts et déposa le tout sur la table, dans le salon. Puis une fois que tout fut prêt, elle l'emmena à table. Une fois tous les deux assis, elle le regarda et le taquina en disant "Jespère que vous n'avez pas tout fait cramer..."

*Grâce au ciel !* Je songe lorsque Grace-Ann se retire dans sa chambre. Le fait est que je suis légèrement sur les nerfs, par cette appellation que j'exècre. Alors, rejoignant Lilly-Ann, je lui fais part que tout est près, quand elle se met en marche et dresse la table sans que je ne lève le petit doigt. Lui tirant sa chaise afin qu'elle prenne place, je fais de même et répond, à sa taquinerie : "Si ce n'est bon, vous aurez la permission pour me badigeonner le visage de crème fraîche, une nouvelle fois." Lui offrant un large sourire, je termine de souffler : "Dînons et bon appétit, Lilly-Ann." Sans m'en rendre compte, je me saisis de son poignet avec douceur, pour lui offrir un baise-main tout en encrant mon regard dans le sien.

"Ai-je le droit de le faire même si c'est bon?" Lui demanda-t-elle avec un petit sourire. Bah quoi ? L'idée de le badigeonner de crème fraiche lui plaisait plutôt bien. Puis, alors, qu'elle allait goûter ce diner, fait à deux, il lui prit le poignet afin de lui déposer un baise-main. Quoi ? Mais que fait-il ? Alors que leurs deux regards se croisaient de nouveau, elle se mit à le fuir. Elle sentit ses joues chauffer. Sa tête dans son assiette, elle se mit à manger. Sans même le regarder, elle dit "Mh... Excheeeellent." Elle termina ce que elle avait dans la bouche, avant de rajouter. "Vous êtes très bon..." Elle s'autorisa, à le regarder de nouveau, le temps d'une seconde, pour revenir par la suite sur son assiette. "Cuisinier... Un bon cuisinier."

À son interrogation, un sourire s'inscrit sur mon visage de coutume impassible. "Nous verrons cela." Puis alors que je m'empare naturellement de son poignet pour lui offrir un baise-main, mon regard encré dans le sien, elle termine de le fuir et s'empourpre, sans nul doute gênée. Relâchant ma prise, j'enfonce ma fourchette dans la viande, la découpe à l'aide de mon couteau puis en met un morceau dans ma bouche afin de goûter. "Hm." Je suis d'accord avec elle, c'est excellent. "Pardon ?" Je prononce à ses mots, quand elle ajoute que je suis un bon cuisiner. "Oh ! Merci. Merci beaucoup. Je me débrouille plutôt bien." Me saisissant de ma serviette, j'essuie mes lèvres et goûte au riz.

Elle termina alors de manger en silence. Repensant à son rêve de cette nuit, à leur moment plus tôt, à ce baise-main. Tout ça allait trop loin. Grace devait être à l'origine de tout cela, pensa-t-elle. Durant le repas, elle donna de petits regards à son psy, sans pour autant savoir quoi dire... Elle était très perturbée. Une fois terminé, elle se cala contre le dossier de sa chaise et regarda Gresham. "Et maintenant?" Maintenant tu vas faire la vaisselle, et chacun dans son lit oui. Seulement, cette idée ne lui plaisait pas totalement. Elle n'avait pas l'impression d'avoir assez profité de sa présence.

Nous dînons à présent en silence, bien que nous nous mettions des coups d'œil, plus ou moins discrets. Alors que nous achevons notre assiette, Lilly-Ann m'interroge et à ses mots, je ne sais quoi penser. *Et maintenant ?* Et maintenant j'aimerais enfin pouvoir goûter à ses lèvres. Seulement, puis-je me le permettre ? Me redressant, je me saisis des assiettes et lui souffle : "Il faut s'occuper de nettoyer et ranger." Je débarrasse, puisque je ne souhaite partir, déjà. Puis avec un peu de chance, il y aura un dessert, quelque chose de sucrer, comme pourquoi pas ses délicieuses lippes.

Ranger, faire la vaisselle. En temps normal, elle adore ça Lilly. Ca l'apaise. Mais là, ce soir, elle avait envie de tout laisser en plan et juste profiter du moment. Mais elle était raisonnable. Elle aime avoir une maison rangée le matin lorsqu'elle se lève. Elle suivit Gresham avec le reste des couverts. Elle allait tout faire à la main. Alors qu'elle commençait à faire la lessive, le regard dans l'évier, elle expira un bon coup, avant de dire. "Professeur ?" Elle ferma les yeux et dit le plus rapidement possible. "Vous vous voulez bien rester 'ci c'tte nuit ?" Et elle se mit à frotter de plus en plus fort la vaisselle. Peur de sa réponse.

Une fois en cuisine, nous nous affairons et tandis que la miss Lilly s'occupe de laver la vaisselle, je me charge de la sécher, jusqu'à ce qu'elle m'appelle. "Qui a-t-il ?" Je l'interroge quant à sa nouvelle interrogation, mon regard s'embrase. "Lilly-Ann, regardez-moi." Je dépose l'assiette que j'ai en mains et pose ses dernières sur sa taille, afin de l'intimer à se retourner. "Êtes-vous certaine que vous désiriez que je reste ?" Je lui demande, dans un murmure, mon regard retrouvant le sien.

Elle s'attendait déjà à un refus, à ce qu'il lui dise que ce n'était pas professionnel tout cela.. Mais ce ne fut pas le cas. Il posa ses mains sur sa taille, et alors qu'elle lavait un verre, elle le garda en main avant de se retourner pour faire face à Gresham. Son regard dans le sien, elle lui répondit. Je suis certaine de vouloir passer la nuit avec vous. Et alors qu'elle disait cela, elle sentit son cœur battre de plus en plus fort. Son regard devia du sien pour s'arrêter sur ses lèvres. Elle se mordit les siennes, de lèvres. Elle en avait envie, de l'embrasser. Mais à cette pensée, elle fit glisser le verre de ses mains. Mince. dit-elle avant de s'accroupir afin de ramasser les morceaux de verre.