Alors qu'il lui demandait le sujet de son rêve, elle devint rouge comme une écrevisse. "Euh, uhm..." Fit tomber les escalopes de dinde par terre, tellement la question la perturba. Heureusement qu'elle lui avait donné le couteau avant, elle aurait très bien pu le faire tomber. "Je ne préfère pas en parler." Ramassant les escalopes, elle les lava et jeta un coup d'oeil à Gresham. N'allait-il donc pas pleurer en coupant les oignons ?

À mon interrogation, tout bascule étant donné que Lilly-Ann fait tomber les escalopes sur le sol et je ne préfère l'approcher, afin qu'elle ne se sente davantage perturber, par ma présence. "Bien, n'en parlons pas dans ce cas." Je réponds avec douceur pour reprendre ma découpe des oignons, sans ciller.

Une fois les escalopes lavées, elle fit bouillir de l'eau, pour le riz. Mis de côté la poêle avec le beurre fondue et patienta. Que l'eau chauffe et que Gresham termine de découper les oignons. Jusqu'à ce qu'elle aperçoive une petite larme, au coin d'un œil. "Je crois que vous pleurez. Professeur." Dit-elle, plutôt fière d'elle. Bah oui, elle ne lui avait pas donné les oignons pour rien. Lilly-Ann, une enfant ?

Je m'applique à découper les oignons, avec plus ou moins de lenteur, étant donné que sa présence me perturbe. Le fait est que cet exercice est on ne peut plus complexe puisque ce faire entraîne des larmes et que j'exècre cela, lorsque je ne suis malheureux. "Évidemment !" Je réponds pour cligner des yeux et essuyer ses quelques larmes, à l'aide de mon mouchoir en tissu. "Seigneur ! Je déteste faire cela. Prenez-les. J'en ai terminé avec." Dans un mouvement de main je les désigne et clos une nouvelle fois mes prunelles.

A la réaction de son thérapeute, Lilly-Ann se mit à rire. Elle aurait même voulu exploser de rire, mais ca n'aurait pas été digne d'une adulte. Alors elle se contenta de rire silencieusement. Elle prit le reste des oignons et termina de les découper, tout en répondant. "C'est vous qui avez souhaité m'aider." Puis toujours le sourire aux lèvres, elle le regarda discrètement. Oui, elle était surement en train de le chercher.

Après avoir cligné des yeux, mais également les avoir essuyé à maintes reprises, j'extirpe mes lunettes de vue Prada de ma poche intérieure pour les positionner devant mes prunelles Lapis-Lazuli. "Cela vous amuse, hm ?" J'en pince mes lèvres. "Êtes-vous encore et toujours une enfant ? Si ne souhaitiez que je reste, vous n'aviez cas me le dire.". Je croise mes bras et attends. "Alors ? Dois-je partir ?"

Cela faisait du bien à Lilly de voir une autre personne que sa soeur. De pouvoir enfin être qui elle le souhaitait. Et oui, malheureusement pour Gresham, elle semblait encore être une enfant. Elle ne lui répondit pas tout de suite. Il fallait commencer à faire cuire tout cela, elle commençait à avoir faim. Elle commença à faire cuire le riz et en attendant fit la sauce à la moutarde. Le bol sur le plan de travail, elle y met la crème fraiche, et discrètement, mis son index dedans... Avança vers Gresham et posa son index de crème fraiche sur son nez. "Vous pouvez partir maintenant." Puis elle s'écarta, prétextant chercher la moutarde, qu'elle ne savait plus où elle l'avait posée.

La patience est une vertu que je ne possède, pourtant, je m'y essaye pour elle. Pendant qu'elle fait son numéro, que mes prunelles la fixe et que mes bras restent croiser, mes sourcils se froncent lorsqu'elle s'avance, avant qu’elle ne dépose son doigt sur mon nez, ce dernier étant induit de crème fraîche. "Plaît-il ?" Faisant mine d'être en rogne, je fais de même alors qu'elle cherche la moutarde pour l'attraper par la taille et en mettre sur son nez, puis sa joue. "Nous sommes quitte." Un fier sourire s'inscrit sur mon visage.

Alors que jusqu'ici elle s'était restreinte de rire aux éclats, lorsqu'il la prit par la taille pour se venger, elle explosa de rire. Chose qu'elle n'avait pas faite depuis très longtemps. "Ok. ok." Furent les deux seuls mots qui sortirent de sa bouche tellement elle rigolait. Alors qu'elle était encore dans ses bras, elle se retourna pour le regarder. Et ainsi apercevoir le sourire sur ses lèvres. "Ca vous va bien la crème fraiche." Réussit-elle à dire. Puis, elle en oublia totalement sa moutarde, tellement son regard se perdit dans les yeux bleus de son psy, son thérapeute, le professeur. Tellement différent du regard sombre de Clint...

La pressant tout contre moi, je me joins à son rire et me perds ensuite dans son regard, clair, superbe. "La crème fraîche vous va bien également." Je prononce dans un murmure, sans pouvoir dévier mon regard du sien.