Je manque de m'étouffer quand il me pose la question. Je dois avouer que ce n'est pas vraiment "autre chose" mais ça m'aidait à ne pas fondre sur cette scène de son visage endormi. Et j'ai eu envie de l'immortaliser. « hm, si on peut dire. » ce n'est qu'un petit mensonge. « j'ai eu un petit moment... d'inspiration. mais j'aimerais lui donner un peu de contraste et de couleurs... » Finalement, je pose ma cheville contre mon autre genou pour faire appui avec la cuisse pour ma pochette. J'en sors le dessin, prend un crayon de couleur avant de reprendre mon dessin. Sans me rendre compte que de l'autre main, elle avait retrouvé Nixon pour ses caresses...

Un rire me secoue à sa réaction, d'accord, je pensais pas le rendre nerveux avec ça... Il finit tout de même par articuler quelque chose et je ne le connais pas encore assez pour savoir si ça veut dire que je dois lui foutre la paix ou si je dois commencer à chercher un miroir pour savoir si c'est pas mon visage qui est marqué. Il frisson qui commence à devenir habituel aujourd'hui m'accueille lorsque je prends une nouvelle gorgée de chocolat. Cest pas la menthe, même si ça va dans le même sens... Le laissant faire un moment, je finis tout de même par me penché pour voir son carnet ...et m'étouffer à mon tour. Revenant à ma place, j'ai quelques quintes de toux vite contenues dans une serviette de papier.

Petit à petit, la couleur commence à apporter un peu plus de lumière à mon dessin. Ce qui me satisfait grandement. C'est alors que j'entends Nixon s'étouffer, mon regard se pose sur lui. Tout doucement, je tapote dans son dos : « ça va aller ? Tu as avalé de travers ? » je lui demande, m'inquiétant. Ce serait dommage de devoir l'emmener à l'hôpital...

Toussottant, je reçois quelques tapes dans le dos pour faire passer le tout correctement. Je commençais à respirer correctement, on peut pas me laisser. Et je parle pas de la main de Lucifer dans mon dos, plutôt du dessin qu'il continuait de l'autre. "C'est moi que tu dessinais!?" M'étonnais-je, la voix encore enrouée lorsque j'arrive moindrement à parler.

Je descend mon regard sur le dessin, me rendant compte que ça peut être gênant pour lui. Ma grimace transmets bien le sentiment que j'ai pour le coup. « Désolé... ça te gêne ? » je demande, retirant ma main de son dos. Je prends le gobelet de mon thé entre mes mains, un peu embêté.

Reprennant contenance, je le vois se tasser un peu, une grimace au visage. "Ça me surprends surtout." Corrigeais-je. Me rapprochant, je me penche à nouveau sur son carnet pour regarder. Il avait le temps d'y mettre les détails apparemment, c'est vachement ressemblant, en vrai. Mais est-ce que je peux m'en tirer sans l'embêter? "Ça va prendre encore un peu de boulot pour me représenter..." Mentionnais-je. ...et la réponse est non. "Manque clairement tout mon charme naturel." Indiquais-je en me redressant, avec un mouvement à la bitchy girl absolument pas crédible, mais c'est le but avouons-le. Je le charie, je crois que c'est assez clair.

Je me détends un peu, je n'ai pas envie de passer pour un psychopathe. Ce que je ne suis pas, hein. Du moins, s'il me provoque pas trop. Haussant un sourcil à son commentaire, je le regarde avec amusement quand il dit qu'il y a encore du boulot. « Ah oui ? » je rétorque en buvant mon thé. Pour mieux m'étouffer lorsqu'il me répond avec une assurance certaine. Mon regard le dévore sur place. J'aime bien quand il est comme ça. « C'est pour ça que je garde le vrai sous la main... » je lui offre un petit clin d'œil, ma main venant retrouver Nixon alors que je pose mon regard sur le dessin. Je change de crayon pour reprendre la colorisation.

Un grand éclat de rire de ma part accompagne ses toussottements. Ça semble avoir fonctionner pas trop mal. Assez pour que ce soit à mon tour de le tapoter. Secouant légèrement la tête, je finis par le relâcher, mes doigts glissant le long de son bras pour qu'il fasse pareil. "Je disparais pas, même si tu me touches pas." Soufflais-je, amusé, me posant pour manger.

Je me pince la lèvre lorsqu'il me dit ça. Mais je me dis que je dois être clair sur mes intentions à son sujet. Alors je me penche vers lui, avec un petit sourire : « En fait, ça c'est parce que j'aime bien te toucher, c'est agréable... » Mon visage se recule sans quitter l'artiste du regard. Je prends mon gobelet pour en boire quelques gorgées.

Il se penche comme pour un aveu alors pourtant que c'est un truc devenu assez évident depuis le début de la journée. "J'ai cru remarquer que t'étais tactile, oui." M'amusais-je. Y'a des moments où ça me gêne plus ou moins, mais il me l'effet de vouloir plus et ça fait 36 fois déjà que je l'avertis que c'est pas une bonne idée. Apparemment les têtes de mules en attire d'autres...