« Let's go.. » Je lui offre un petit sourire avant de prendre mes affaires et sortir de l'amphithéâtre. Le couloir est plus animé. Je jette un coup d'œil à Nixon alors que nous prenons le chemin des ateliers. Sauf que je prends une porte qui mène vers une ancienne salle de classe devenue une sorte de débarras grandeur nature. Au fond, un stock de vieux rideaux qui manque de poussières. L'aveu de ma cachette. Je jette mon sac à dos sur le côté, retire mon blouson et me laisse porter. « Tu viens ? »

Suivant ses pas, me callant à sa hauteur, je me doute qu'ils se dirigent, comme bien d'autres vers la cafétéria ou autre. C'est pas la faim qui me tord l'estomac, je dois bien avouer, mais y'a tout de même moyen de trouver à passer du temps en sa compagnie, plutôt que d'aller voir la bourgeoise qui me sert de prof pour le prochain cours. Je m'en plaindrai pas. Le voyant ouvrir un local, j'y pénètre à mon tour, haussant un sourcil en le voyant faire comme chez lui. "Je dois m'inquiéter de plus revoir la lumière du jour, si tu m'emfermes ici?" Le questionnais-je en plaisant, bien que mon rire soit peut-être un peu trop tendu lorsque ma tête fait des rapprochements non-désirés.

« juste pour cet après-midi... » Je place mes mains derrière ma tête, l'attendant sur ce "lit" de vieux rideaux. « Tu me rejoins ou je viens te chercher? »

Penchant la tête sur le côté, je le regarde s'installer sur ce qui semble être une empillade de vieux rideaux. Jusqu'à ce qu'il m'invite à faire pareil. Sans bouger, je me contente de le regarder. "T'as quoi en tête, là, Lucifer?" Questionnais-je, plus trop certain du jeu auquel il veut jouer.

Je me relève en voyant bien qu'il est perturbé, m'asseyant sur le bord. « Juste s'allonger, se reposer pendant que je te gratouille la nuque. Mais il semblerait que tu avais d'autres idées, je te savais pas si audacieux... » je fais un petit sourire taquin, c'est vrai que j'aimerais bien l'embrasser mais je ne suis pas non plus au point de forcer les choses.

Mes yeux suivent ses mouvements alors qu'il se redresse. Une moue dubitative apparaît mes traits alors qu'il explique ses pensées. Rien de mauvais, même s'il m'attribut des pensées moins louables. "Tu es celui qui parlait de me foutre à poil." Indiquais-je en m'approchant tout de même, laissant mon sac atteindre le plancher pour me planter devant lui. Me penchant légèrement pour être un peu plus à sa hauteur, je me retrouve un peu plus près que l'étiquette le demande. Est-ce que ça me dérange? Nope. Un sourire joueur se glisse sur mes lèvres. "...et c'est moi qui aurait les idées mal placées?" Questionnais-je avant d'appuyer ma main libre sur son torse pour l'envoyer sur les rideaux, me laissant ensuite tomber, assis contre lui.

« C'est vrai. » avouais-je en le regardant, et pas que de le foutre à poils, je l'avoue. Mes pensées vont toujours plus loin que ce que j'avoue. Je ris lorsqu'il me provoque, je me laisse emporter, bien content qu'il me rejoigne. « Je suis certain que mes idées ne te déplairaient pas... » dis-je en attrapant les hanches de Nixon pour l'attirer à moi, me retrouvant nez à nez avec lui. J'ai clairement envie de lui, là, maintenant. Mais ce serait trop facile si je cédais tout de suite. Je glisse doucement ma main sur sa joue avant de venir retrouver la naissance de sa nuque et ses cheveux...

Un peu surpris, j'ai un mouvement pour me retenir lorsqu'il m'agrippe les hanches, mais me laisse finalement faire lorsqu'il ne fait que me rapprocher de lui sans insister outre-mesure. Oui, je peux jouer. Non, ses derniers temps, j'ai pas tellement envie. "Je t'ai déjà dit..." mentionnais-je sans rien préciser. Déjà dit que je recollais mes propres morceaux, que j'étais pas la meilleure mise en ce moment. Ses doigts se posent pourtant à nouveau sur ma peau, rejoignant ma nuque comme une vieille habitude, tandis que mon dos se raidit légèrement sous le frisson. "Ça t'amuses, n'est-ce pas?" Le questionnais-je.

Je le sais combien il a besoin de se reconstruire mais je sais que ce n'est pas dans la solitude qu'il y parviendra. Mais je ne suis pas apte à décider pour lui ce qui est bien ou non. Je ne peux que profiter de la chaleur de ce rapprochement, mes doigts retrouvant leur contact malicieux avec la peau de mon collègue. « Tout autant que c'est agréable... » je lui avoue avec mon plus beau sourire malicieux. Une main occupée à la caresse de sa peau, l'autre reste sur sa joue, le pouce venant caresser le contour de sa lèvre inférieure. « Je ne te force en rien. Mais lâche prise, tu es trop sur la défensive... je ne suis pas là pour te faire du mal, tu sais ? » Je me tords le cou pour venir voler un baiser dans le cou, à quelques centimètres de sa pomme d'adam avant de reposer ma tête, le regardant presque avec tendresse.

Ses doigts retrouvent le chemin de ma nuque comme si c'était des plus normal, comme s'il avait fait ça plus que souvent alors pourtant que le cours était une première. Les caresses me font fermer les yeux a demi, profiter un instant, jusqu'à ce que ses paroles me ramènent sur terre. ...et surtout lorsque ce sont ses lèvres qui se dépose sur ma peau. Ma main valide se pose sur son torse pour le repousser, tranquillement mais sans négociation possible. "Je t'ai prévenu. Déjà." Rappellais-je. C'est non. Et avant qu'il ne décide de s'opposer, je me redresse, tirant mon derrière de la pile de tissus pour attraper mon sac à dos. C'est pas une bonne idée.