Je soupire et me lève rapidement pour le rattraper. Dans l'élan, je me retrouve à le pousser dos contre le mur et mon bras droit qui lui barre la route vers les derniers mètres en direction de la porte. Mon regard se plante dans le sien. « Je sais ce que tu penses mais je te propose juste de venir te détendre avec moi, rien de plus. Je ne veux pas te faire de mal, Nixon, crois-moi... » dis-je en caressant la ligne de sa mâchoire du bout de mes doigts. je meurs d'envie de l'embrasser, plus le temps passe avec lui, plus ça deviendra une torture pour moi. Mais je ne ferais rien car je n'ai pas envie de le rendre mal encore plus. J'aime bien notre proximité, comme tout à l'heure. « Se reconstruire ne devrait pas t'empêcher de vivre, non? Je te promets que je ne tenterais rien en dehors du fait que j'aime bien te toucher... comme ça... » ajoutais-je d'une voix plus douce, essayant d'obtenir l'adhésion de Nixon tout en retirant ma main trop câline.

Une tentative pour me retenir et mon dos percute le mur, faisant glisser mon sac sur mon bras, alors que j'ai le réflexe de protéger l'autre et éviter que tout résonne encore dans le plâtre. J'hausse un sourcil, dubitatif à ses paroles encore. "Y'a beaucoup de méthodes pour "juste relaxer". Je les connais, merci." Raillais-je légèrement. Relaxer sous les draps, je valide entièrement en temps normal. Là, je lui ai dit, c'est pas le bon temps. Il semble quand même comprendre ...plus ou moins, puisqu'il retire sa main qui faisait le tour de ma machoire. Très tactile. Très charmeur. Faudrait juste pas qu'il s'amuse à essayer de voir jusqu'où il peut aller, parce qu'il pourrait se prendre un mur. "Je m'occupe de mes legos, tu t'occupes de pas de brûler les plumes." Conseillais-je.

« Bien. » Je prends son menton pour le lever afin de capter son regard, nos souffles se mélangeant sans jamais le faire. « Il est évident que j'ai envie de te faire l'amour jusqu'à ce que tu t'épuises sous le plaisir. Mais ce n'est pas comme ça que je comptais te détendre présentement. » Mon pouce se pose pour soutenir son regard dans le mien. « Mes ailes sont brûlées depuis la naissance, d'où le nom que je porte. N'ai pas peur de l'éventualité de me faire mal, ça ne regarde que moi. Par contre, je sais qu'on était bien tout à l'heure, je n'ai pas envie que tu nous retires ça ... » Je me recule d'un pas et prends sa main afin de l'attirer vers le tas de rideaux. Je le pousse à nouveau dessus, m'allonge à ses côtés et prend sa nuque pour guider sa tête contre mon torse, au creux de mon bras sans lui laisser le temps de réagir. Mes doigts effleurent sa nuque, ses cheveux... Enfin... « interdiction de bouger sinon je te menotte... » l'idée est plaisante...

Il n'essaie pas de se cacher, laisse clairement entendre ses idées. À deux doigts de m'embrasser, il me laisse entendre qu'il pourrait faire bien plus si je le lui laissait, mais que ce n'est pas la méthode qu'il voulais utiliser pour me détendre. Mouais... je commence à douter, tu vois. Une fois de plus, il me laisse savoir que j'ai pas à m'inquiéter pour lui et c'est désormais ma faute si l'ambiance à changer. Possible... Mais ça reste lui qui a décidé de passer des mains aux lèvres.

Semblant vouloir retrouver la partie calme, il m'entraine à nouveau vers la montagne de rideaux, comme une marionnette. Mon épaule droite va taper dans les tissus et, sous ses mouvements, je me retrouve à me servir de lui comme d'un oreiller. Puis la menace tomber. Mon cul, mec... "T'essaieras avec ça..." Lançais-je en levant le plâtre rose fluo ...puis de le laisser retomber durement sur son ventre. Fuck le coup, fuck la délicatesse, faut qu'il comprenne. "Non." Répétais-je en me redressant. Trois lettres. Pas compliqué pourtant. Ramassant mon sac à nouveau, cette fois, c'est direction la porte et basta.

Ma main se plaque contre mon ventre vu la lourdeur de son plâtre. Ce n'est pas un truc énorme mais quand même, ça ne fait pas du bien. Je pensais qu'il se calmerait à présent que je lui avais dit que je ne comptais rien tenter mais non, il finit par fuir encore. A nouveau, je le rattrape, cette fois en tenant son poignet valide. « Nixon, je te répugne tant que ça pour me fuir ? Pourquoi tu réagis comme ça ? Si je te touche pas, c'est que je ne veux pas aller contre tes désirs. » Et accessoirement, je ne suis pas là pour abuser de qui que ce soit. « Pourquoi tu ne veux vraiment pas rester ? Je t'ai dis clairement mes intentions, qui sont les mêmes que dans la salle de classe tout à l'heure... et tu m'as laissé te toucher... tu aimais ça, Nix... C'est si dur à accepter ? Je voulais juste que tu te sentes bien avec moi... »

Ma main refermée sur les bretelles de mon sac, ses doigts se referme sur mon poignet. Sa question a le mérite de calmer un minimum, même si je laisse entendre un soupir alors qu'il continue de parler. Un instant, le silence envahi la pièce avant que je finisse par le briser d'un demi-soupir. "Tu me répugne pas." Laissais-je entendre plus calmement. "Mais une règle à apprendre rapidement avec moi : ne pas essayer de m'enfermer quelque part, parce que je t'assures que j'hésiterai pas à te démolir pour sortir. Ou peu importe qui va se trouver entre moi et la sortie. J'ai goûté, je veux pas recommencer." Avouais-je. Parce que, oui, sans que je puisse faire autrement, ça me fait penser à octobre et je suis sur de pêter un plomb si j'ai trop l'impression que ça recommence. Je sais pas comment l'autre a pu avoir l'idée de retourner dans sa cage, je veux même pas mettre un pied dans le quartier. "Je dois prendre l'air." Indiquais-je, la tête basse. J'ai besoin de sortir. Maintenant. Dégageant mon poignet, je m'approche de la porte, l'ouvrant déjà "...à ton tour de me suivre, si t'en a envie." Laissais-je entendre.

Je sens qu'il se calme. C'est alors que je comprends que ce n'est pas seulement une rupture ou deux qui font son mal être. C'est bien plus profond que ça, il y a autre chose. Un traumatisme lié au fait d'être dans une pièce fermée. Et quand on y réfléchit, c'est pire. Mais je ne peux pas le forcer à en dire davantage. « OK. » Je fais une petite moue surpris puis je vais prendre mes affaires avant de le suivre. J'aimerais lui dire que je suis désolé et bien d'autres encore. Mais pour l'instant, je me contente de le suivre...

Mes pas se font plus rapides au fur et à mesure que j'avance dans les corridors. Je ne fuis pas Lucifer, mais le besoin d'air frais dans mes poumons commence à se faire urgent. Un coup flanqué sans délicatesse dans la porte extérieur et je m'arrête au bas des marches. Appuyant mes hanches au muret pour rester solide, je ferme les yeux, respirant un grand coup, savourant la brise comme une libération. Recommançant un coup ou deux, je sens déjà mes battements reprendrent leur rythmes réguliers. Crise calmée. "Je déteste ça..." Soufflais-je inconsciemment.

L'air frais envahit mes poumons, mes yeux clignotent à cause du changement de luminosité. J'observe Nixon, le voyant comme libérer. Bien trop pour que ce soit normal, je me sens inquiet pour lui. « Nixon ? » je l'interpelle, me rapprochant en posant ma main sur son épaule. « ça va aller ? Tu sais que... je suis là, s'il faut... » pour l'écouter, le réconforter. Au fond, je m'attache à cette petite tête blonde.

Le sonde mon prénom me fait ouvrir les yeux, clignant un peu à cause du soleil qui perce au travers des nuages. Encore un peu penché, mes iris bleus mettent quelques secondes à retrouver la silhouette de Lucifer, bien qu'elle soit facile à identifiée. Son inquiétude est flagrante, faisant remonter le coin de mes lèvres alors que je souffle : "Là, ça serait le moment de jouer sur ma nuque...". Un brin d'amusement retrouvé alors que je respire un peu mieux.