Ce maître chanteur ne nous lâchait pas; il y avait de plus en plus de défis, plus horrible les uns que les autres. Avoir manger de la chaine humaine m'avait dégoûté, j'ignore encore comment j'avais résisté à cette envie de vomir..rien dans cette situation ne m'aidait à rester calme et à tenir bon, pourtant je le faisais même si c'était difficile.

[...] Nous étions désormais le 20 janvier, J'ouvrais mes yeux qui avaient finalement réussis à se fermer malgré l'endroit où nous étions. J'étais tellement fatiguée que je ne pouvais rien faire..j'allais sans doute finir par mourir ici si les défils allaient continuer, soit quelqu'un finirait par me tuer soit j'allais mourir de faim et de soif....je n'en pouvais plus, tout ce qui me venait en tête, c'était mon frère, ma nièce, Elyes et même Cael. Toutes ces personnes qui étaient importantes dans ma vie, des personnes avec qui je voulais être présentement...j'essayais de me battre pour les retrouver mais je commençais petit à petit à laisser tomber..au moins je n'allais pas finir ma vie seule ici...j'étais entourée de Camille, Suzy, Arizona et les autres..

Sloan n'était pas prêt à entendre la révélation de Suzy qui sortait de nulle part. La mort approchait et le besoin de se livrer se faisait ressentir. C'était humain. Une dernière parole, un dernier aveu avant de partir vers l'au-delà. Quelqu'un allait mourir aujourd'hui mais ils ne savait pas l'identité de cette personne, ni comment elle allait mourir. Cela pourrait très bien être lui, après tout, il était l'un des rares à parler comme un chien au maître chanteur et à le provoquer volontairement. Sa nature impulsive l'avait poussé à avoir des mots provocateurs envers le ou les ravisseurs. Il était ainsi, toujours dans l'extrême mais là, il n'en ramenait pas large. Il ne regrettait pas et si c'était à refaire, il referait sans doute exactement la même chose.

Les doigts entrelacés avec ceux de sa fiancée, il ne disait mot et laissait Mila se livrer et demander pardon. Cette fille était grave, c'est Sloan qui avait faillit la tuer et elle, elle s'excusait. Sur le moment, il ne comprenait pas et ne cherchait pas à comprendre. Puis, lorsque l'italienne eut terminé, ce fut au tour d'Arizona de s'approcher d'eux. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres et de son autre main libre, il attrapa la sienne. Il la serra fortement.  « Bien sur qu'on pensera à toi, j'peux même te dire que je porterais une photo de ta sale tronche dans la poche intérieur de ma veste, près de mon coeur parce que tu y seras, quoi qu'il arrive. » dit-il en rigolant très faiblement à l'idée qu'il puisse prendre une photo où elle tirait vraiment une sale gueule.  « Et pour Nate s'tu veux je le tue aussi comme ça vous vivrez ensemble dans l'au-delà, genre pour l'éternité. » Il soupira. Cette situation le faisait complètement disjoncter. Normalement, il aurait dû rire à la fin de sa phrase mais il n'était capable d'aucune émotion. Alors il se contenta de lever les yeux au ciel.  « On t'aime aussi Ari, soit en sure .. et de connaître ton secret, j'te jure que ça me déchire le coeur, je n'ose même pas imaginer ce que tu as du endurer donc ... si un jour tu veux en parler, ou pas d'ailleurs, j'suis là, j'serais toujours là en fait. » C'était l'heure des confessions, des dernières volontiers et prières. Sloan était croyant un peu malgré lui. Toute sa vie, il avait vécut dans l'optique que son père le regardait de là haut, qu'il le poussait à agir et l'influencer dans tous ses choix. Et malgré la bombe des dernières nouvelles, il gardait foi en Dieu, en une possible vie après la mort. Ce fut donc tout naturellement qu'il lâcha la main d'Arizona et qu'il se tourna vers Suzy, vers l'amour de sa vie.  « Bébé, tu sais bien que j'ai jamais été doué pour ça, je ne sais même pas si ce que je vais dire aura un sens mais je tente le coup. Si je meurs, je veux que tu saches le bonheur que j'ai vécu à tes côtés. Je suis l'homme le plus chanceux du monde et je remercie le ciel d'avoir été faire mon jogging dans ce parc où tu t'es perdue ... Je veux que tu saches que si je pars, c'est le coeur léger et l'esprit apaisé. Tu as su calmer mes colères et me tempérer. Je n'ai pas voulu prendre le traitement que tu voulais que je prenne parce que ... grâce à toi j'ai vécu toutes les émotions possibles et inimaginables. Je t'aime comme un taré, je me suis énervé contre les mecs qui s'approchaient d'un peu trop près, je me suis inquiété quand tu as perdu le bébé, je me suis excité à te voir les fesses à l'air, j'ai pris mon pied à te faire mienne .. J'ai vécu énormément de chose ces quatre derniers mois et pour la première fois de ma vie, je me suis senti .. vivant ! J'ai toujours cru que je passais à côté de ma vie mais je me rends compte aujourd'hui qu'en fait, j'ai profité de chaque moment avec toi et si tout devait s'arrêter aujourd'hui, qu'il en soit ainsi. J'serais toujours présent dans ton coeur, juste là. » Sa main se posa au niveau du coeur de Suzy.  « Je serais derrière toi quand tu me pleureras, j'viendrais hanter les mecs qui essairont de t'avoir .. au début, puis je te laisserais faire le deuil et je m'en irais. Je veillerais sur toi pour toujours, de toute façon, on se l'est déjà promis, toi et moi c'est pour toujours. Par contre si c'est toi qui part ... » Quelques larmes se mirent à couler sur ses joues. C'est plus fort que lui, il ne pouvait pas imaginer ce scénario. « Je ... » Les mots lui manquaient, il était démuni, affaibli et tétanisé à l'idée de la perdre. Ses larmes coulaient de ses yeux et venaient mourir délicatement sur ses joues, certaines arrivaient jusqu'au creux de son cou. Lui qui n'avait pas pleuré depuis des années, là il lâchait prise et craquait. « Je ne m'en relèverais pas ... »

Mais ce qui est dit, est dit. Je me sentais beaucoup mieux maintenant que c'était fait, parce qu'il peut enfin dire qu'il sait tout de moi, qu'on ne se cache rien. Sloan me prend la main et la serre contre la sienne. Pour l'instant, nous sommes bien entourés et je peux comprendre qu'il ne veuille pas en parler devant les autres... je n'y tenais pas particulièrement aussi. On a déjà couché ensemble devant eux, alors il y a bien certaines choses qu'on peut garder entre nous. Arizona s'allonge sur mes genoux et après s'être livrée à nous, Sloan s'est livré à elle, lui aussi. Il a beau dire qu'il n'est pas très doué avec les mots, il a quand même beaucoup plus de talent en communication que moi... Ce qu'il lui dit me fait rire, du moins en partie. Leur amitié est adorable et d'ailleurs, ça me fait penser à @Lily Penelope Underwood. Si je meurs ce soir, je ne lui aurais pas fait mes adieux. Pendant que mon homme et sa meilleure amie font leur échanges, je prends mon téléphone pour composer un petit texte rien que pour ma cousine. Si par chance l'appareil ne fini pas entre les mains du maître chanteur, au moins elle aura quelque chose pour l'aider à faire son deuil.

Pour Lily:

Je termine la rédaction et soupire. C'est surement impoli d'avoir fait mes petites affaires dans mon coin, mais... Lily, c'est une grande partie de ma vie et je ne pouvais pas la laisser sans dire bye. Mon fiancé lâche la main d'Arizona pour prendre la mienne et mon attention fut captivée. Je ne m'attendais définitivement pas à une telle déclaration... Une déclaration qui dès les premiers mots, m'a enveloppé dans un tourbillon d'émotions. J'ai souris, je me suis mordue l'intérieure des lèvres... Mais à la partie à propos du traitement, mon cœur s'est serré. C'est un peu comme si tous les morceaux du puzzle se mettaient en place, comme si maintenant je comprenais un peu plus pourquoi il ne pensait pas en avoir de besoin... ou plutôt, pourquoi il n'en voulait pas. Grâce à moi, à notre amour, il a vécu toutes les émotions que la vie a à nous offrir. La joie, l'euphorie, la vraie. L'amour, l'excitation, le désir, la passion et la confiance... Mais aussi l'inquiétude, la tristesse, la colère, la jalousie... Il faut toujours prendre le bon avec le mauvais et si j'ai essayé de lui retirer le mauvais, j'aurais très bien pu risquer d'lui retirer le bon aussi. Je me pince les lèvres, retenant les sanglots, bien que je ne pouvais plus rien faire pour les larmes désormais. Ce qu'il dit... c'est non-seulement très beau, mais c'est aussi très émouvant.

Il pose sa main sur mon cœur et je prends une grande inspiration. Même mon souffle tremble. Le maître chanteur doit bien se foutre de nos gueules à l'heure actuelle. Sloan enchaîne avec la partie la plus triste de toute sa déclaration... la partie qui m'arrache le cœur. Je ne veux pas l'imaginer mourir, je ne veux pas penser à l'"après". Je ne veux pas qu'il me hante... même si ça me fait un peu rire, le fait qu'il ait pensé à ça lui aussi. On est surement deux cons à croire aux fantômes ! Mais... la fin... Si c'est moi qui part... Si c'est moi qui part, il ne s'en relèvera pas. Des mots tellement simple... mais qui encore une fois, me font mal. Mon homme pleure à l'idée de me perdre et je meurs un peu en dedans... Parce que je ne veux pas le perdre non-plus. Je ne veux pas qu'on nous sépare, je ne veux pas avoir passé 24 ans de ma vie à chercher l'âme sœur, rien que pour le quitter 4 mois plus tard. Ce serait cruel. En fait, rien de tout ce qui nous arrive en ce moment est juste. Au final, mes choix c'était quoi ? De le dénoncer pour viol ou de le voir mourir ? Peut-être que je n'aurais pas dû prendre les menaces à la légère... putain... je n'aurais pas dû le prendre à la légère. Peut-être qu'il y avait une faille et que je ne l'ai pas vu... peut-être que j'aurais pu le dénoncer et retirer ma plainte le lendemain... Je ne sais pas.

Oubliant déjà la présence de qui que ce soit d'autre, je m'approche de Sloan pour l'embrasser. Un baiser tendre dans les débuts, mais plus passionné du milieu jusqu'à la fin. Mes lèvres se séparent des siennes, mais se retrouvent furtivement pour un bisou. Si c'est moi qui part... j'vais te hanter et compte pas sur moi pour lâcher l'affaire. Pas question qu'une pute pose son cul sur ta face. Lui dis-je, pour tenter d'alléger un peu l'ambiance. Puis bon... je vous l'ai dis, que je n'avais pas de talent pour les mots. Je relève ma main sur son visage pour essuyer ses larmes. Reste bon. Je crois en toi. Merci d'avoir été là pour moi, mais si je pars... il faut que tu sois là pour quelqu'un d'autre et que tu laisses les autres être là pour toi. Je ne serai jamais bien loin et, si tu t'ennuies, parle-moi je vais trouver un moyen de t'entendre. J'trouverai toujours le moyen de t'entendre... Je me pince les lèvres et essuie mes propres joues. Je dirai à ta maman que tu l'aimes et, j'lui ferai savoir que c'était pas cool de cacher ton père. J'vais lui botter son cul de fantôme pour qu'elle trouve un moyen d'se racheter ! Je souris un peu et passe ma main dans mes cheveux avant de déposer la tête sur son épaule. Mais je comprends tout à fait... si tu pars... tu pars avec une partie de moi. Et je ne sais pas si j'ai envie d'y survivre non-plus... La main -propre-
maintenant libre, je la descends pour la poser sur la petite tête d'Arizona.
Quant à toi... si on sort d'ici, je te promet de prendre plus de tes nouvelles, de te parler plus, de me rapprocher de toi et de prendre soin de toi. T'es une amie en or et c'est injuste que Sloan t'ai eu plus longtemps que moi dans sa vie...
Je veux être l'une de tes meilleures amies aussi.

C'est le moment le plus triste de toute ma vie. Pendant ces 10 années de ma vie passée dans cette cave, à me faire violer et manipuler jour après jour, je n'avais aucune idée de ce qu'avoir une famille pouvait signifier. Je ne savais pas ce que ça faisait que de compter pour quelqu'un ou d'être capable de n'importe quoi pour une personne. Je n'avais pas cette notion de dévouement, la valeur de la famille. Quand je fermais les yeux, je voyais le sourire de Nate, ses merveilleux yeux verts et je pouvais presque entendre le son de sa voix. Je me sentais à la fois sereine et si triste. J'avais pu lui dire ce que je ressentais, j'avais eu l'occasion de lui dire que je l'aimais et même si sur le moment je m'étais demandée si je n'avais pas été trop rapide, je savais à présent que j'avais fais le bon choix. Mais je me sentais si triste d'être à deux doigts de frôler la mort et de ne peut-être jamais avoir la chance de passer ma vie avec lui. J'y étais pourtant presque, si je mourrais ici, aujourd'hui, je perdais la chance de retrouver le seul homme qui avait enfin réussis à me rendre heureuse et fière de la femme que j'étais devenue. Une larme perla le long de ma joue et je la laissa heurter le sol, les yeux toujours clos. Allongée contre le sol, la tête posé sur les jambes de Suzy, je pouvais entendre tout ce qu'elle et Sloan se disaient. C'était beau et tellement triste à la fois. Une partie de moi aurait voulu que Nate soit la pour lui dire à quel point je l'aimais. Mais j'étais heureuse qu'il n'ai rien à voir avec cette histoire et qu'il soit sain et sauf. L'amour qu'il y avait entre Sloan et Suzy me frappa de plein fouet. Ils étaient fait l'un pour l'autre et j'étais prête à donner ma vie pour qu'ils sortent tout les deux d'ici et qu'ils passent leur vie entière ensemble. Les mots de Sloan à mon égard me firent rire, enfin. Quant à Suzy, elle provoqua sans le vouloir les sanglots qui secouèrent mon corps. Je reniflais, le peu de temps qu'ils nous restait, je voulais le passer avec eux, à leur dire ce que je ressentais aussi. « Si on sort vivant d'ici tout les trois, vous avez interdiction de me foutre sur le dernier banc au mariage !   » Je tentais de rire un peu. « Sloan, merci d'avoir été la pour moi ces derniers mois.. Je sais pas ce que j'aurais fait sans toi. On a mal démarré notre amitié tous les deux quand même ! On s'est bien rattrapé ! Je prendrais toujours soin de toi comme tu le fais avec moi. » Sa main avait lâché la mienne, je venais donc la récupérer, la caressant quelques secondes avant d'attraper aussi celle de Suzy et de joindre nos trois mains ensemble. « Suzy, si on sort d'ici vivantes, je te promet d'être là pour toi chaque jours de notre vie. Je prendrais soins de toi. Et je veux aussi que tu sois ma meilleure amie. Mais .. Si jamais ce taré choisi l'un de vous deux, je prendrais votre place. Parce que je pourrais pas vivre en me disant que vous serez l'un sans l'autre. Alors faites moi le plaisir de vous aimer un peu plus fort chaque jours que de dieu fera. Pas de divorce, je veux pas que mon sacrifice ne serve à rien. Faites des enfants et appelez votre fille Arizona. Et ne m'oubliez pas surtout.   » J'arrivais à un moment où je n'avais même plus la force de pleurer.  J'avais épuisé toutes mes réserves. Je tentais de lever la tête vers mes deux meilleurs amis. « Dites à Nate que je l'aime s'il vous plait. » Si c'était un deux, ce serait moi. Et Nate comprendrait mon choix. Ma dévotion pouvait paraitre stupide mais ma loyauté pour eux était bien plus grande que le sacrifice.

Sloan pleurait parce que cette situation le touchait en plein coeur. Lui qui avait tant de mal à se concentrer sur une seule émotion, là il y arrivait avec brio. Les larmes coulaient le long de ses joues, il était triste. A cet instant précis, seule la tristesse habitait son corps et son coeur. Rien d'autre. Pas de regrets, de colère ou autre, juste de la peine. Il préférait mourir plutôt que de voir Suzy ou Arizona mourir à sa place. Il ne le supporterait pas et ne s'en remettrait sans doute jamais. Que le maître chanteur le prenne, qu'il le choisisse comme cible. Sloan prenait conscience à quel point il fut heureux avec elles. Il avait plus souris et rigolé ces derniers mois que toutes ces dernières années réunies. Suzy, croyant bien faire, lui parla de sa mère, lui foutant encore plus les boules. Il n'arrivait plus à arrêter les larmes dans ses yeux, il se vidait complètement. La tristesse l'avait gagné et le mettait ko. L'Eliot irait retrouvé sa mère, il y avait au moins un point positif dans tout ça. Il resta silencieux en écoutant sa fiancée.  « Je t'aime, à la vie, à la mort bébé ... » répondit-il, simplement, sans avoir besoin d'en rajouter davantage. Heureusement pour lui, elle dériva sur Arizona, le laissant un peu seul face à son chagrin. Sloan les regarda simultanément et arrêta de pleurer. « Non Arizona, tu lui diras toi même, quand tu sortiras d'ici. » Sloan refusait que l'une des deux soit tuée, ce n'était pas envisageable en fait. « Vous allez sortir d'ici, on va tous les trois sortir d'ici. Suzy et moi on va s'marier et toi, tu vas être mon témoin. On va s'bourrer la gueule à mon mariage et on passera un moment magique parce qu'on sera tous les trois ... Ça sera comme ça et pas autrement. » Sloan essayait de positiver un peu, de remonter un peu le moral parce que là, tout le monde pleurait autour de lui. C'était trop perturbant pour cet instable de service.

L'ambiance devenait vraiment lourde... tout le monde se disait adieu et moi, je ne suis pas très douée pour les révélations. Pourtant, je n'ai pas de mal à dire à mes amis, à ma famille, mon homme que je les aime... Mais c'est peut-être ça en fait. Le fait que je suis tellement habituée de le dire au quotidien, fait en sorte que je ne peux pas trouver des mots qui foutent les larmes aux yeux comme eux arrivaient à le faire avec moi. Sloan me fait pleurer, Arizona me fou la boule au ventre... et moi, j'suis là à leur dire les choses les plus connes du genre "reste bon" et "j'veux être ta meilleure amie". J'suis qui moi, Lorie ? Je t'aime aussi, pour toujours. Et là... je sais pas. Je pleure, encore. Cette fois je pleure parce que j'ai l'impression de ne pas dire les bonnes choses... de ne pas avoir le temps de dire les bonnes choses. Arizona me répond et ça n'aide pas mon cas du tout... Elle est parfaite. Sloan est parfait... c'est injuste. Pourquoi est-ce qu'il fallait qu'elle nous dise se sacrifier pour nous ? Pour que Sloan et moi puissions nous marier ? Et appeler notre enfant Arizona, putain... C'est bon, je chiale. Je sanglote comme une débile, Sloan en rajoute une couche et même si je ris un peu, je n'arrive pas à chasser mes larmes. On a pas le droit de mourir... c'est injuste. À nous trois, on forme un trio de légendes et on ne mérite pas de mourir. En vrai, littéralement, nous ne sommes pas venus ici pour souffrir okay ? Je me niche dans les bras de mon futur époux - et oui, futur époux, parce que je ne compte pas rester fiancée jusqu'à la fin de mes jours. Je me lève, à bout de tout ça. Je titube jusqu'à la porte où je suis entrée en premier lieu et tape dedans de toute mes forces. JE VEUX SORTIR PUTAIN, LAISSE-MOI SORTIR ! LAISSE-MOI SORTIR, LAISSE-NOUS SORTIR ! je tape comme une dingue, donne des coups de pieds, des coups de poings. Je me déchaîne, tente de défoncer la porte mais évidemment ça n'aboutie à rien... J'arrête, finalement lassée, à bout complètement. Je me laisse tomber sur les genoux, tremblante, en sanglots. J'ai mal à la gorge pour avoir autant criée et pleurée, j'ai un mal de crâne insupportable et j'ai presque peur que ça ne soit pas normal parce que j'ai encore envie de vomir. Mais le stresse, l'angoisse, ça peut entrer en ligne de compte... mais plus je pense, plus je stresse et évidemment, plus mon cas empire. Je me surprends à me mettre à genoux et prier un Dieu que je ne crois même pas à la base. Laisse-nous sortir, s'il-te-plait... putain... laisse-nous... Et au moment où je pensais que le maître chanteur aurait un peu pitié, j'entends mon nom, ainsi qu'un énième défi... mais un dernier.

Sloan prit Suzy dans ses bras pour un ultime câlin. Ses larmes avaient séchées, il ne pleurait plus. Ses yeux se fermèrent en sentant sa copine se blottir contre lui, il inspira longuement, comme pour s'imprégner de son parfum. Parce que ouais, malgré tout ce qu'il s'était passé, elle sentait encore bon. Cette fille était parfaite. Il afficha un mince sourire à cette pensée. L'Eliot n'eut pas le temps de profiter de ce rapprochement que sa brune se leva soudainement. « Tu vas où ? » la questionna-t-il. Sloan n'avait plus de force mais il était hors de question que quelqu'un s'en prenne encore à elle. Il la suivit du regard et laissa échapper un faible soupire de ses lèvres en l'entendant péter un câble. « Bébé, reviens, ça ne sert à rien la porte est verrouillée, ne le provoque pas ... » Mais c'était sans compter sur une Suzy survoltée d'un coup. Sloan se releva difficilement et s'approcha d'elle. « Et après ça, c'est moi le bipolaire. » grogna-t-il faiblement entre ses dents pour être le seule à l'entendre. Suzy se laissa tomber, exténuée tandis qu'il arriva derrière elle. La voir ainsi lui faisait énormément de peine mais il n'y pouvait rien. Il vint s'accroupir à ses côtés et posa sa main sur son épaule. « Ca va aller mon coeur, j'suis là ... tout ça ne sera bientôt plus qu'un souvenir, sois forte. » C'était facilement à dire. Sloan caressa son dos pour la réchauffer un peu et se releva bien vite en entendant la voix du maître chanteur. Elle n'avait pas raisonné depuis trop longtemps. Il voulait la punir d'avoir fait ça et lança un énième défi à Suzy, un défi qu'il n'aurait pas pu faire pour ce claustrophobe. Sloan fit un tour sur lui même et vit un cercueil dans le fond du hangar là bas. Il se colla à Suzy et vint lui murmurer ces quelques mots. « On a jamais été aussi prêt de sortir d'ici donc stop de te faire remarquer, va dans cette putain de caisse, qu'on se fasse oublier. » Il embrassa son cou pour faire style de rien et attrapa sa main pour se diriger avec elle, vers le cercueil.

Tu es dans ton coin, et tout s’enchaîne très rapidement. Tu pense à ton cousin, mais aussi à Basile et Douglas tes deux meilleurs amis, à toute ta bande de pote, et puis tes quartes sœur, ta cousine, tes grand-parent, tu pleure comme une pauvre quiche quand soudain la voix métallique raisonne une nouvelle fois et énonce le nom de Suzy. Tu voix bien que les défis devienne de plus en plus morbide, un cercueil ? C'est comme si le maître chanteur la désignée de doigt pour être celle qui va mourir à la fin. Toi tu n'en peu plus de tout ça. Tu regarde Sloan qui embarque Suzy vers le truc hideux en bois. Tu soupire et te dirige vers Arizona, tu la prend dans tes bras comme pour la rassurer. « Ils faut qu'on reste fort, tout sera bientôt terminée. » tu lui souris, tu lui caresse la joue, puis tu reste là avec elle à attendre que ce connard de maître chanteur ne ce décide à donner le prochain défi, un dernier tour, un unique dernier tour. Tu prie pour que le maître chanteur ne remette pas entre les mains de quelqu'un une arme et ne demande à tuer une personne pour son ultime défis aux derniers de nous qui passerais, en réalité tu prie presque pour être la suivante dans l'ordre des défis de merde que ce psychopathe nous donne.

Le sang délaisse ses doigts, vient gorger le reste du corps. Il perd en sensibilité, mais reste assez conscient pour voir Nienke s'approcher dangereusement de sa chevelure. Ouais, c'est superficiel de penser à ça, j'le conçois. Mais les nerfs sont à vifs. Il hoche doucement la tête, juste histoire de lui faire glisser le message que c'est pas grave, c'est des conneries tout ça. Et.. elle se rétracte, s'attaquant à sa chevelure. Les lèvres s'entrouvrent légèrement, sous la surprise. Courageuse Van Dijk. « T'es plus belle comme ça.. » Qu'il souffle, avec ce sourire qui cherche à rassurer son monde. Ce sourire qu'il emportera dans les épreuves, encourageant, doux, persistant malgré l'odeur de sang, gerbante. La peur qui rend chaque mouvement douloureux. Les défis s’enchaînent, les cris, les pleurs, aussi. Il perd connaissance un instant, je crois. C'est quelques paroles plus fortes que d'autres, qui le sorte à peine de son ko. De ses bras, il ne sent plus grand chose, les cordes ont commencé à grignoter sa peau, ses doigts à perdre de leur couleur. Cligne plusieurs fois des paupières, ses prunelles se posant sur chacun de ses compatriotes de galère, un à un. Ca parle mariage, au beau milieu de cet horreur. J'suppose que c'est ce qu'il faut faire, après tout. Juste pour emmerder ce psychopathe un peu plus. « J'espère qu'on sera tous invité. » L'Ellington a perdu de sa superbe, mais une moue amusée persiste sur ses lèvres, alors qu'il s'adresse aux deux futurs mariés. Même si nous ne sommes que des inconnus, des participants à ce grand jeu de la torture. J'suppose que ça nous liera, d'une cruelle manière. La plus belle partie du couple va s'enfermer dans un cercueil. Génial. J'ose espérer qu'elle n'est pas claustrophobe. Quand à moi, oh, ce cinglé semble se rappelle que le pantin au bout de deux cordes existe encore.
Nienke l'aide a se détacher, l'Ellington chancelle misérablement, plus habitué à ce que son corps supporte son poids entièrement. Le regard va sur chacun d'eux, éliminant les choix, au fur et à mesure. Il était hors de question qu'il blesse une des demoiselles. Ni le futur marié. Imaginez la gueule du mariage, la main dans le platre. Quand à l'homme qui avait du accomplir cette tâche auparavant, ce dernier semblait rongé de regrets. Comment tu fais, pour porter la responsabilité de blessures ? Certains avaient ouvert la voie de l'auto-mutilation. Le psycho n'avait pas l'air contre, j'suppose. « Et puis merde, j'sens plus mes doigts de toute façon. » Qu'il se parle à lui-même, alors que sa main vient s'écraser contre un mur. Deux, trois fois. Encore. La douleur n'est plus, elle irradie, la colère la couvre, simule l'anesthésie des tissus. Le sang couvre ses doigts, et les os sont brisés depuis au moins trois coups. Il continue, emporté par la rage. Contre tout ça, contre lui en général. Contre cette impuissance. Ce n'est que lorsque le mur est teinté lui aussi, qu'il cesse, la respiration haletante. Les mains tendues vers Nienke, la gauche brisée, pour qu'il retrouve sa première punition. Le regard fuit le monde, le bleu est éteint, et s'est teint de sombre.