Et comme si cette soirée ne l'était déjà pas assez, Alysse se fond en une attitude pour le moins étrange qui me ferait presque reculer. Elle s'approche, ose poser sa main sur le pan de ma veste tandis que je reste impassible et surpris. N'avait-elle pas dit l'inverse il y a à peine quelques secondes?  Ses doigts s'enchevêtrent sous le cuir à la recherche de je ne sais quoi sous mon regard qui oscille de temps à aux autres vers Lis, vers Declan au loin qui s'est immiscé entre deux femmes puis sur celle qui se risque à un jeu bien dangereux. Mais Lis aura raison de cette intrusion en répondant à ma précédente question et aux vues des regards échangés, elles partagent toutes deux un secret dont je comprends la nature qu'une fois qu'elle entrouvre ses lèvres détrempées. « On dit que l’alcool est mauvais pour les femmes enceintes. » Un rire émoussé s'échappe des miennes, chassant les mains de la petite détrousseuse qui s'accroche bien. Elle me l'a déjà faite une fois cette blague, je ne suis pas dupe.  " Tu veux un câlin? " C'était le but de cette opération? Est-ce que j'ai l'air d'avoir besoin de réconfort malgré cette douteuse révélation? Il est vrai que nous ne prenons jamais de précautions, ne pensant plus à rien d'autre dans le feu de l'action qu'à gouter aux plaisirs d'une union. " Si tu veux savoir ce que je porte, suffit de m'le demander " et inutile de me fouiller...

Mais le câlin n'aura lieu que dans son imagination puisque Lisbeth l'attire jusqu'à elle. « C’est toi qui as besoin d’un câlin. Déstresse un peu. » Détresser? Oui Alysse, déstresse jusqu'à ce que je mette à exécution ce que j'ai en tête, répondant toujours à l'appel pour un nouveau combat entre Declan et moi. Lis doit savoir ce qui germe petit à petit dans mon esprit puisqu'elle m'a ainsi, dans un regard oblique, mis au défit de ne pas envenimer plus qu'elle ne l'est la situation. Non, non. Personne ne me façonnera et déjà mes doigts sont allés chercher le téléphone dans la poche arrière de mon pantalon. Un screen du sexto agrémenté d'un petit mot à l'intention du premier intéressé et mon pouce presse la touche désirée. C'est envoyé.  

@Alysse Frank @Lisbeth Larsson @Declan Yates-Hamilton

Il discutait tranquillement avec ses sœurs, jetant tout de même un œil sur le trio Lisbeth, Clay et Alysse de temps à autre lorsqu'il sentit son portable vibrer dans sa poche. Il n'avait pas vraiment envie de regarder mais sait-on jamais, ça pouvait être le boulot ou même son père qui avait un problème. Il sortir donc l'objet de son jean et y lut le message de Clay. Ses sourcils se froncèrent. Alysse qui lui aurait envoyé un texto et Cooper y allant de sa petite provocation. Cela le mettait en rage mais il n'y croyait pas une seconde. Alysse ne s'abaisserait jamais à se taper un mec comme Cooper plutôt que lui, et en plus il savait son collègue férocement attaché à sa voisine, quoi qu'il dise. Il ne lui en fallut pas plus néanmoins pour décider de régler ses comptes avec ce dernier. « Excusez-moi, je reviens. » lança-t-il à Feldt et Alaska. Il partit donc en direction de Clay et vint se camper juste sous ses yeux, lui pointant l'écran d'un mouvement de tête. « Tu te crois drôle Cooper ? » Ses mâchoires se contractèrent, il se retenait carrément de lui en coller une, simplement parce que c'était l'anniversaire de sa sœur et qu'en plus il ne voulait pas gêner Lisbeth qui les appréciait tous les deux. « Je vais vraiment finir par croire que t'es maso, la chose qui est certaine c'est que t'es puéril. » La provocation était tentante fallait pas bien l'admettre, mais il fallait aussi être inconscient des conséquences pour lancer des bombes pareilles.

@Alysse Frank @Clay Fitz. Cooper @Lisbeth Larsson @Alaska Hamilton @Feldt Crossroad

L'écran se pare subitement d'un autre contenu, preuve que le message a bien été relayé au récepteur. Ce dernier, un peu plus loin, change à présent d'attitude, comme dérangé par un étrange ressenti à hauteur de l'entrejambe. Que cette zone vienne brusquement à s'animer...Ca ne doit pas lui arriver très souvent vu la gueule qu'il tire. J'en ai presque moi-même l'expression de mon contentement aux lèvres lorsqu'il se penche un peu plus auprès de l'une des deux femmes avec qui il conversait, lui adresse des mots qui ne me parviennent pour venir me chercher. Planté sous mon regard complaisant, il se présent raide comme un piquet et déploie les preuves de mon méfait: son propre téléphone dévoilé à la vue de tous. « Tu te crois drôle Cooper ? »  Ca l'était, jusqu'à ce que tu plombes l'ambiance avec ton air pincé. « Je vais vraiment finir par croire que t'es maso, la chose qui est certaine c'est que t'es puéril. » Mais ce n'est pas un fait nouveau. Beaucoup savent que je préfère de loin encaisser pour riposter qu'attaquer les yeux bandés. Cependant pour le puéril, il repassera puisque je suis certainement d'entre nous deux celui qui s'ose à des jeux dangereux... Rappelle-moi qui a fait foirer notre dernière collaboration en se prenant trop au sérieux, trop coincé pour sortir des sentiers battus et improviser? Il lui reste beaucoup de chose à apprendre pour grimper dans le métier...

"  T'es né avec un balais dans le cul Yates. J'connais quelques filles qui pourraient te détendre. " Dont une qui opère sous un masque afin de conserver son anonymat. Il est parti bien vite dans les tours pour une petite provocation de la sorte, de quoi se demander s'il n'a pas perdu de son assurance au fil du temps, à moins que ne ce soit vraiment du sérieux entre eux deux... " Tu devrais reprendre rendez-vous avec la psy du service. Visiblement, tu ne sais plus garder ton sang-froid. " Un conseil comme un autre souligné de sarcasme.

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Lisbeth avait jeté un regard à Clay, un de ceux qu’on appuie bien pour essayer de sonder les intentions de son interlocuteur. Alysse, toujours dans ses bras, était loin de se douter de ce qui se tramer dans la tête de son boss mais Lisbeth, elle, avait une petite idée de l’envie qui le titillait. Elle ne lui envoya pas d’œillade du style « feux de détresse pour ne pas qu’il fasse de connerie ». C’était vain. S’il avait une idée en tête, il ne la lâcherait pas de sitôt. Un trait de caractère commun aux amants. Elle le regarda extirper son portable, laisser ses doigts pianoter sur l’écran tactile avant d’afficher un petit air satisfait. Et merde… Lisbeth relâcha son amie alors que son attention basculait du côté de Declan. Visiblement, le message envoyé par Clay était bien arrivé à son destinataire. Bientôt, il se raidit, souffla quelques mots à ses sœurs avant de s’avancer vers eux. Elle croisa les bras et se redressa, curieuse de la scène qui allait leur être offerte sur un plateau d’argent. L’échange entre les deux lieutenants avaient de quoi faire rire, surtout quand on connaissait leur statut dans le métier. Visiblement, ce n’était pas l’amour fou, loin de là. La dernière pique de Clay la fit légèrement grimacer : il savait taper là où il fallait. Toujours attentive, elle stoppa net un pauvre serveur pour commander quelque chose de plus corsé que sa limonade. En attendant que son remontant n’arrive, son regard se posa sur Declan, attendant qu’il réplique. Mais elle n’intervint pas même si elle avait contribué à l’écriture du sexto précédent. Elle espérait simplement qu’Alysse n’allait pas flipper. De toute façon, Declan ne lui avait fait aucune remarque, non ? Il devait donc se douter que l’envoi de son message à Clay était une erreur. Discrètement, elle se pencha vers la brune pour lui glisser quelques mots qui, elle l’espérait, ne filtreraient pas. De toute façon, avec cette musique, il y avait peu de chance.

« Tu te rends compte qu’ils se disputent pour toi ? T’en as, de la chance ! »

Sa commande arriva enfin, poussée vers elle. Elle l’attrapa d’une main et en but une gorgée avant de grimacer. Bordel, ce mec avait bien corsé le breuvage ! Il voulait la souler ou quoi ? Tant qu’à faire… Elle termina son verre cul-sec alors que son regard oscillait toujours entre les deux lieutenants.

@Clay Fitz. Cooper @Declan Yates-Hamilton @Alysse Frank

HJ: Une baston, une baston. une baston :ahoy:

Le temps d'un câlin modifiait tout. Alysse relâchait Lisbeth pour mieux tourner son regard en direction de Declan et de son écran tendu face à Clay. Pas besoin d'un dessin merci. Alysse connaissait trop bien Declan. L'expérience restait un avantage dans la relation établie entre les deux tourtereaux. L'un réfléchissait puis agissait, l'autre.... agissait puis réfléchissait après. Alysse vivait dans la violence et le sang depuis toujours. Pour elle, il n'existait qu'une seule façon de répondre à un emmerdeur. A peine la bouche de Clay fermée, Alysse répliquait par l'action sans s'encombrer de mot superficiel.

D'un geste sec et sûr, elle claquait de sa jambe à l'arrière du genou de Clay. Le coup frappait assez pour lui faire perdre l'équilibre et sa superbe. L'idée de lui faire mal ne l'effleurait pas contrairement à celle de le taire. Les poings s'étaient redressés presque instantanément. Dans un réflexe incontrôlable, tout son corps se projetait dans un combat. Sa posture annonçait la couleur mais son esprit maintenait à flot une certaine retenue. L'avoir attaquer par dernière, ou presque, ne troublait pas Alysse. L'honneur ne servait à rien dans ce genre de situation. Mais c'était l'anniversaire d'Alaska et Alysse ne pouvait s'en prendre qu'à elle si Cooper était ici. Inutile de trop en faire pour un seul homme. Qu'il la charrie avec Lisbeth passait, qu'il s'amuse de cette erreur avec les collègues pourquoi pas, mais jouer avec Declan, jamais!

"Allez au Diable."

Ouais, Lisbeth aussi! Quelle salope! Elle l'avait prise par les sentiments pour mieux détourner son attention le temps que son mec fasse le sale travail. Elle savait ce qu'il allait faire mais elle avait choisi, avec son câlin et son annonce de grossesse, de la détourner du principal: prendre le portable du Cooper.

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