true disasters.
— margot

J'voudrais pouvoir savoir ce qui se passe dans la tête d'Adriel, ne serait-ce que cinq minutes. Savoir ce qu'il pense, ce qu'il ressent quand il me regarde, s'il pense vraiment que ce qui s'est passé hier soir, c'était une erreur. L'alcool m'a embrouillé les idées hier soir, mais j'ai des bribes de conversations qui me reviennent. Pas forcément les bons morceaux. J'ai l'impression que tu m'es devenu vitale et même si je déteste cette pensée, je ne peux pas le nier. Il détestait cette pensée. Adriel l'inaccessible. J'me sens comme Icare qui a envie de toucher le soleil, quitte à me brûler les ailes. Alors je me dérobe, je lui propose de prendre un petit déjeuner le temps que moi je prenne ma douche. Sauf qu'il l'entend pas de cette oreille. Sa main retient mon bras, et je pivote pour le regarder, interdite. « C'est rien. » Que je dis, catégorique, pour ne pas avoir à m'expliquer. Je soupire, détournant les yeux bien que sentant son regard peser sur moi. « Je prend juste sur moi pour éviter de te précipiter à nouveau dans une situation que tu regretterais, Adriel. » Que je murmure, serrant les dents en fin de phrase, tout en tirant légèrement sur mon bras pour le convaincre de me laisser faire. Vaut mieux ça, non ? Du moins, j'essaie de m'en convaincre.

true disasters.
— margot

Bon, là, j'étais perdu. Tout se passait bien, on rigolait, j'étais content parce que ma peur de hier soir sur le lendemain était doucement en train de partir. Sauf qu'il y a eu cette mini conversation et voilà qu'elle devenait froide, étrange, sans aucune raison. Ou disons que je ne comprenais pas du tout pourquoi elle réagissait comme cela d'un seul coup. Alors quand elle avait voulu fuir, je la retenais. Il était hors de question qu'elle ne m'explique pas, j'avais besoin de savoir, parce que j'avais peur réfléchir, je ne voyais pas le soucis ou ce que j'avais dit de mal. Mais évidemment, elle disait qu'il n'y avait rien. Têtu, je ne lâchais pas son bras pour autant, continuant de la regarder. Et là, je comprends et je lève les yeux au ciel. « Non mais sérieux Margot ? » demandais-je en lâchant un soupir et en lâchant aussi son bras. « J'ai envie de te dire de croire ce qui te fait plaisir. Mais j'ai aussi envie de te dire que j'ai dit à aucun moment que je regrettais, alors je sais pas ce qui se passe dans ta tête, mais arrête de t'imaginer ce que t'as envie d'entendre et de déformer mes propos. » lâchais-je un peu plus sèchement, sans le vouloir vraiment.

true disasters.
— margot

Pourquoi faut-il que je complique tout ? Je réfléchis trop, en fait, et c'est clairement pas une bonne chose. Adriel qui me tient le bras, je finis par lâcher entre guillemets le fond de ma pensée. J'me tiens en retrait, j'essaie de retenir le moindre geste tendre, le moindre regard trahissant ce que je pense. Parce que j'veux pas qu'il regrette, ouais. Il soupire, il lâche mon bras, et je lève à nouveau les yeux vers lui. Son ton est sec, et ça me brise le coeur, autant que ça m'énerve. Je recule d'un pas vers ma porte, secouant frénétiquement la tête. « Mais le problème c'est que j'arrive pas à comprendre ce qui se passe dans ta tête, Adriel, j'arrive pas à savoir ce que tu penses, ce que tu veux, ce que tu regrettes ou non! » Ca y est, j'implose, ma voix monte dans les aigus, mon ton monde, et pourtant, c'est plus de l'incompréhension et du stress que de la colère. « Je sais pas si je dois me forcer à agir comme une amie ou pas, je sais pas ce que TU attends de moi. Alors éclaire ma lanterne, une bonne fois pour toutes, que j'sache ce que je dois penser, justement, j't'en supplie. » Dis-le, et j'saurais enfin si je dois m'accrocher ou lâcher prise.

true disasters.
— margot

Elle allait finir par me rendre folle. Sa réaction était débile et incompréhensible. Elle avait pas le droit de réagir comme ça, parce que j'avais rien dit, parce que j'avais rien fait de mal. Je faisais tout pour essayer de ne pas la blesser depuis le début de cette histoire chaotique et elle réagissait de cette manière. Vraiment ? Alors je la lâchais et je répondais sèchement sans le vouloir, parce que là, c'était trop. Elle déformait mes propos. Alors je l'écoutais dans son beau monologue et.. j'affichais des gros yeux. Putain, j'arrivais pas à croire qu'elle montait le ton, j'arrivais pas à croire qu'elle me disait tout ça. « J'ai pas été assez clair hier Margot ? Je t'ai pas dit des choses qui auraient du te faire comprendre ce que je veux ? Tu fais exprès de pas comprendre ou t'es juste idiote ? » lâchais-je en levant les yeux au ciel, passant une main dans mes cheveux. J'étais énervé et je m'emballais, je savais que j'aurais pas dû lui dire ça. Mais ça avait été plus fort que moi, clairement. « Je veux pas être ton ami. Je te veux Margot. Je te veux rien que pour moi. Je veux être qu'à toi. Je veux t'avoir. Je veux rester auprès de toi. Je.. » Ta gueule Adriel. Je devais me taire, je devais pas dire ça, je devais pas continuer. « Laisse tomber, c'est idiot. » rajoutais-je en soupirant.

true disasters.
— margot

Cartes sur table, il veut m'entendre, il va m'entendre. Je balance tout, tout ce que je retiens depuis hier, depuis une semaine, chaque fois que je le vois, et je lui dis de but en blanc que j'ai besoin de comprendre ce qui lui passe par la tête. Et si je m'emballe, lui aussi, et c'est de marbre sans bouger que je l'écoute, allant jusque me qualifier d'idiote. J'enrage, et à mon tour, je suis sèche: « On était bourrés hier, et t'avais pris de la putain de coke. J'pouvais pas forcément être sûre de ce que tu me disais. Et t'as aussi dit que tu détestais la pensée que j'puisse être importante pour toi. » Ouais, vitale, même, mais le gros est compris. Alors est-ce que tu détestes vraiment ça, Adriel, hein ? Tu détestes ce lien qu'y a entre nous ? Et quand il reprend la parole, j'arrête de parler, de bouger, de respirer même. Il répète les mêmes mots qu'hier, avec plus d'ardeur, de détermination dans sa voix. Si bien que j'y crois. Jusqu'à ce qu'il se ravise à nouveau, et j'tombe de haut. « Tu vois ? C'est exactement pour ça que j'sais pas quoi penser. Tu dis un truc, puis tu te ravise. Comment tu veux que j'pense pas que tu regrettes ? » A nouveau, je fais un pas dans sa direction, les bras croisés, soupirant à mon tour. « En quoi est-ce que c'est idiot ? Vas jusqu'au bout. »

true disasters.
— margot

Je disais des choses que je ne pensais pas, au milieu de la vérité qui me faisait peur. Mais cette fois, elle ne lâchait rien et elle disait clairement ce qu'elle pensait, elle voulait savoir. J'avais l'impression que je n'allais pas pouvoir m'en sortir et que j'allais devoir parler. Ou mentir, même si je n'avais vraiment pas envie de cette deuxième option. « On dit toujours la vérité quand on est bourrés. Je pensais ce que je t'ai dit hier soir. Et je déteste ça parce que ça me fait peur. » Elle voulait vraiment pas comprendre, pourquoi elle s'attachait qu'au négatif ? Je disais des choses biens, positives mais non, elle restait bloqué sur mes mots négatifs bordel. Puis je m'emballais, sortant des mots que je pensais, mais que je ne voulais pas lui dire. Parce que tout ça me faisait flipper, parce que j'avais envie de m'enfuir actuellement. « Mais putain je regrette rien ! Je regrette rien du tout Margot ! » lâchais-je alors qu'elle s'approchait de moi. J'allais exploser, j'en avais marre et je ne voulais pas me disputer avec elle. « Tu veux savoir pourquoi c'est idiot ? Parce que j'ai peur de tout ça. Parce que tu t'rends pas compte de l'effet que tu me fais, toi, la petite rousse toute mignonne. T'arrives là et tu chamboules ma vie, tu fais battre mon coeur et j'suis comme un con à pas savoir quoi faire. Parce que ce que je ressens pour toi, c'est flippant. Parce que j'ai peur de l'amour et que.. J'ai peur de tomber amoureux de toi de plus en plus. » Putain de merde pourquoi j'avais dit ça. Mais au moins, là, j'étais clair. « C'est bon, t'es contente ? Tu me brises le coeur de suite ou j'peux aller manger avant ça ? » demandais-je en soupirant.

true disasters.
— margot

Il m'explique que quand on a bu, on dit la vérité, et je veux bien le croire, sachant qu'hier, j'ai littéralement sorti ce que j'avais sur le coeur, un peu comme ce matin, l'alcool en plus, quoi. Il déteste s'attacher à moi parce qu'il a peur. J'ai pas tellement le temps de réagir ou de lui poser une question, parce que le ton recommence à monter, parce que je le confronte, jusqu'à ce qu'il recommence à dire des choses pour mieux se raviser. Avec lui c'est toujours un pas en avant pour deux en arrière. Et je sais plus où me situer, dans tout ça, alors je lui dit. On est là, plantés debout au milieu de ma chambre, et il scande qu'il ne regrette rien, me plongeant cette fois une bonne fois pour toutes dans le silence. Oui, j'veux savoir pourquoi c'est idiot. Et j'reste face à lui, hochant simplement la tête, jusqu'à ce qu'il reprenne cette histoire de peur. Plus il avance, plus je me décompose, la colère se muant en une surprise que je ne peux pas retenir. Et quand il emploie ses derniers mots, je reste figée, en état de choc. Amoureux. Le genre de mots que j'fuis parce que j'ai peur d'en manquer la signification, parce que j'ai peur que ça fasse fuir l'autre si jamais je devais l'employer. Et là, c'est lui qui dit qu'il a peur de tomber amoureux de moi? Pardon? J'ai pas tellement le temps de réagir, que déjà, il achève son monologue, par ce genre de phrase qui ne me plait pas. « Que je te brise le coeur ? Parce que tu crois que c'est ce que j'ai envie de faire là? Tu crois que c'est pour ça que je t'ai poussé à bout ? » Dans ce cas si moi j'ai rien écouté hier, lui non plus. Je recule pour l'empêcher d'aller manger, de partir dans ma cuisine, ou quoi que ce soit. Oh non, j'ai pas fini. « T'es tellement coincé dans l'optique que tout le monde veut te briser que t'ouvres pas les yeux sur ceux qui veulent l'inverse. » Et par "ceux qui veulent l'inverse", évidemment, j'parle de moi. Je secoue la tête, passant une main dans mes cheveux en appuyant mon dos contre la porte, soupirant. « Tu crois que ça me fait pas peur, à moi ? J'suis toujours partie du principe que j'étais invisible, Adriel. Et toi tu débarques dans mon univers, tu brises toutes mes barrières, tu arrives à me faire croire que pour une fois, juste une fois, j'peux sincèrement plaire à quelqu'un. » Je souffle, et je relève les yeux pour le regarder. J'veux pas me dérober. Pas cette fois. « On a rien en commun. T'as vécu l'Enfer sur Terre, alors que j'ai eu une vie paisible. T'attires tous les regards, quand moi je reste dans l'noir; et j'me répète tous les jours que j'ai pas le droit de tomber amoureuse de toi alors que tu pourrais avoir tellement.. tellement mieux. Sauf que c'est trop tard. » Je marque un temps de pause, pinçant mes lèvres, le temps d'achever, en haussant les épaules, abandonnant littéralement ma retenue. « J'suis en train de tomber amoureuse de toi, espèce de sombre idiot. Alors parle pas de te briser le coeur, alors que t'es déjà en train de me prendre le mien. » Faut que j'me barre. Vite. Je pivote pour ouvrir la porte, me dérober, comme j'fais tout le temps. J'suis terrifiée.

true disasters.
— margot

Le ton montait beaucoup trop, ça ne me plaisait pas. Je détestais me prendre la tête avec elle, je détestais ce genre de conversations qui pouvait juste finir mal. Parce que plus le ton montait, plus j'avais envie de fuir. J'avais envie de devenir invisible, de partir le plus loin possible. Parce que cette conversation commençait à me faire de plus en plus peur. Surtout maintenant que j'étais là, au milieu de sa chambre, face à elle, à lui déballer toutes ses choses. Tout ces petits trucs que je gardais cacher au fond de moi à cause de ma foutu peur de l'abandon. Mais là, je lui balançais tout en la regardant droit dans les yeux et je voyais son visage se décomposait. Alors je flippais deux fois plus, et j'étais prêt à partir dans la cuisine, prêt à aller manger comme si tout allait bien, comme si je n'avais rien dit. Sauf qu'elle m'en empêchait, en se mettant devant la porte. Apparemment, elle n'allait pas me briser le coeur. C'était ce que je comprenais. J'essayais de rester concentrer sur ses paroles, en n'osant quand même pas la regarder comme un ado de 15 ans qui a sa première dispute avec sa première petite copine. Sauf que Margot était pas ma petite amie, mais on avait les mêmes disputes qu'un couple. Ce qui était totalement illogique. Je fronçais les sourcils alors qu'elle continuait, me rendant bien compte qu'elle avait raison. Pour moi, on ne voulait que mon mal, je ne finirais que par souffrir. Je ne pouvais pas le nir et il fallait croire qu'elle m'avait bien cerné, malheureusement. Puis elle continue, elle me déballe tout et je sens mon coeur battre de plus en plus fort. J'arrivais pas à croire à ses paroles. Parce que j'attendais ça depuis bien trop longtemps, parce que c'était tout ce que je voulais, parce que ça me faisait un bien fou. Sauf que cette fois, c'était elle qui voulait fuir. On était quand même deux cons toujours prêt à fuir une fois nos petits monologues faits, une fois nos sentiments dévoilés. Mais j'attrapais son bras, l'obligeant à me regarder. « Je ne veux pas autre chose, je ne pourrais pas avoir tellement mieux que toi. Je suis peut-être trop narcissique, mais toi, tu dois prendre confiance en toi. Tu es parfaite Margot, tu es tout ce que j'ai toujours voulu, tu es tout ce que j'ai toujours recherché alors je t'interdis de dire ça. » disais-je avant de lâcher son bras pour attraper ses joues, les caressant du bout de doigts. « Puis, au fond, on a quand même quelque chose en commun : notre envie de fuir et notre peur de dire les choses clairement. » rajoutais-je en riant légèrement, avant de coller mon front contre le sien pour mieux la regarder. J'arrivais pas à croire tellement ce qu'il était en train de se passer, j'arrivais pas bien à assimiler parce que ça semblait trop beau. Mais il fallait croire que c'était réel. « Je le sais maintenant que j'ai besoin de toi. Je le sais que je ne pourrais pas vivre sans toi à mes côtés. Alors même si j'en ai toujours aussi peur, maintenant que je sais tout ça... Je compte plus te lâcher. Je vais être un vrai boulet Margot, je vais sûrement faire des conneries, je vais sûrement te rendre fou avec mon caractère de merde et tu vas me rendre fou avec ta façon de me remettre en place. » disais-je en soupirant légèrement, avant de vite reprendre la parole. « J'ai envie de prendre le risque avec toi Margot. » A l'hôpital, je ne voulais pas. Je lui avais dit que je n'en avais pas envie. J'avais encore trop peur. Je ne savais pas encore tout ça, je ne savais même pas ce que je ressentais moi. Mais maintenant que les choses étaient clairs, je me sentais prêt.

true disasters.
— margot

"Tomber amoureux", ou le concept le plus étrange de la terre. Parce que l'amour, c'est ce qui est censé être le plus beau à vivre, et tomber, c'est prendre le risque de se briser. Peut-être que c'est une forme d'abandon, plus qu'une chute. J'lui ai laissé mon coeur sur un plateau, au milieu de ma chambre, avant de prendre mes jambes à mon cou, sauf qu'Adriel attrape encore mon bras, me retient en arrière, le coeur battant, je me force à le regarder, clairement pas rassurée. Mon manque de confiance en moi, ça, c'est pas le premier à le soulever, mais c'est le premier qui me fasse rougir en le disant, ajoutant que je suis tout ce qu'il a toujours voulu. J'me répète chacun de ses mots en boucle comme si j'avais peur d'en louper le sens, de me tromper, et pourtant, le contact de ses doigts qui encadrent mon visage m'indique le contraire. Mes propres mains viennent se tenir à ses poignets, sans pour autant le forcer à relâcher sa prise autour de mon visage. Au contraire, je ferme les yeux, profitant de chaque fois qu'il effleure ma peau du bout des doigts, et je ris en l'entendant nous trouver un point commun. « C'est quand même triste que notre point commun soit un défaut. » Je rouvre les yeux, alors que son front se trouve appuyé contre le mien. Aussitôt, je me perd dans l'abime de ses yeux bleus, comme à chaque fois. J'ai du mal à réaliser tout ce qu'il dit. Putain moi aussi j'ai peur, mais j'en ai besoin, de cette poussée d'adrénaline, de cette impression de m'animer quand il est là. Je ris encore quand il parle de ses conneries. Oh j'en doute pas, que ce sera un boulet, mais moi aussi. Il suffit de voir tout ce qu'il aura fallu pour qu'on en arrive là. Mais est-ce que je comprend bien ce qu'il me dit ? Il veut prendre ce risque avec moi. A mon tour, je passe une main sur sa joue, mon pouce balaye sa lèvre inférieure, je le détaille du regard, avant de me risquer à dire: « Et je veux que tu prennes ce risque avec moi. J'veux pas qu'une autre aie ma place. Je t'ai dit que jamais je t'abandonnerais, et j'le pensais, Adriel.. » C'était pas des paroles en l'air, loin de là. Ma main glisse finalement de sa joue à son épaule, tandis que j'approche mon visage pour embrasser l'angle de ses lèvres, murmurant: « Alors me lâche pas si c'est ce que tu veux. Sois un boulet, j'en serais un aussi. On saura pas où ça nous mènera tant qu'on essaiera pas... » Cette fois, je me dérobe pas, je dis clairement les choses. Une bonne fois pour toutes.

true disasters.
— margot

Autant dire que les choses ne se passait pas du tout comme prévu. Enfin, je n'avais rien prévu, certainement pas de me retrouver chez elle et de dormir dans son lit, loin de là. Mais j'avais encore moins prévu le fait que cette conversation partirait dans ce sens-là. Parce qu'on se disait des choses que je ne pensais pas possible. Tomber amoureux était devenu comme une légende pour moi. Surtout si cela allait dans les deux sens, car j'avais l'habitude de l'amour à sens unique. Où les personnes ne ressentait pas la même chose que moi et je finissais malheureux à retomber dans la drogue. Puis voilà, Margot avait débarqué, elle était revenue et les choses avaient littéralement changé. Je n'aurais jamais cru que notre relation prendrait ce tournant, mais je devais avouer que ça me plaisait. Je ne comptais plus fuir et elle n'avait plus l'air de vouloir fuir elle non plus. Je riais à ses paroles, il fallait avouer que c'était effectivement triste, mais c'était déjà ça, non ? Moi, j'le gardais, ça me convenait. Je posais mon front contre le sien, continuant de caresser ses joues du bout des doigts. Mon coeur battait horriblement fort en entendant ses paroles. « Je n'en veux aucune autre de toute façon. » répondais-je avec un léger sourire. Je me sentais tellement mieux maintenant que je lui avais tout dit et qu'elle m'avait dit elle aussi ce qu'elle avait sur le coeur. J'avais dû mal encore à me dire que c'était réel, mais je ne pouvais pas faire autrement. Je devais voir la réalité en face et je ne pouvais pas nier les paroles qu'elle me disaient. « Tu as raison, alors essayons.. Et je te promets que quoiqu'il arrive, je serais toujours là pour toi. » rajoutais-je avant de déposer mes lèvres contre les siennes, pour l'embrasser tendrement. Maintenant, je me disais que ce contact pouvait être normal, que j'avais le droit de le faire quand je le voulais sans me poser 10000 questions. Et j'avais envie d'y rester coller de toute façon, alors j'en avais marre de réfléchir à tout ça. Et je pensais tout ce que j'avais dit, jusqu'à la dernière parole. Parce que même si ça se passe mal, même si on jour, elle se rend compte qu'au final elle méritait mieux, je resterais là pour elle. Parce que j'étais le genre d'idiot qui ne voulait que le bonheur pour les autres et se foutant totalement de son bonheur à lui. Triste vie. Que Margot rendait plus belle, actuellement.