true disasters.
— margot

J’ai plus qu’une seule idée, là, dans l’immédiat, c’est l’emmener loin de ce bar, loin de l’alcool et de la drogue, surtout la dernière. Parce que l’alcool, ok, j’suis pas mieux. La drogue, la cocaïne ? Ça, je suis moins d’accord. Je joue les grande à le tirer dans la rue, comme ça, mais intérieurement, je panique. Pourtant, il s’avère être presque… Docile, acceptant que je le traîne chez moi. Je m’en fous, en ce moment y a personne, de toutes façons, mes parents ont voulu aller voir la famille de ma mère, et j’ai refusé de suivre. D’où le fait que je sorte aussi tard pour boire, d’ailleurs. Quand il dit avoir besoin de … tout ça, je serre la mâchoire, je ne dis rien. J’ai envie de lui hurler dessus, mais à quoi bon ? Puis d’un coup, je suis tirée en arrière, m’arrêtant dans mon élan pour faire face à Adriel. Me regarde pas comme ça. Mon cœur bat plus fort instantanément, mais je garde la main en arrière, tenant la cigarette hors de sa portée. S’il veut l’attraper, il peut le faire, j’ai une force de mouche face à lui. Et pourtant, je le défie du regard. « Non. » J’ai jamais été bonne en autorité. Par contre, en matière de chantage… Je ramène la cigarette à mon niveau. « Ok. Si je te la donne, j’en fume une aussi. » Si j’ai déjà fumé ? Nope. Même pas pour essayer. Mais si ça peut convaincre Adriel de se calmer… « Tout ce que tu prends, je le prendrais. » Que j’annonce en soutenant son regard, prête à mettre la cigarette entre mes lèvres.

true disasters.
— margot

Je n'étais normalement pas du genre à me laisser faire. Mais avec elle, si. Surtout ce soir. Surtout vu mon état. Mais dehors, alors que je m'allume une clope, parce que je faisais toujours ça en sortant d'un bar ou d'une boite, elle me l'arrachait des mains pour continuer d'avancer. On allait donc chez elle. Je ne comprenais pas pourquoi elle faisait cela, mais pourquoi pas. Sauf que j'étais têtu, alors je l'arrêtais avec une mine boudeur pour avoir ma clope. Le truc, c'était que je m'attendais à plein de réactions, mais certainement pas à celle-là. J'affichais les gros yeux et j'arrachais ma clope de ses mains pour la jeter par terre. « T'es dégueulasse de faire ça ! Tu te doutes bien que j'ai pas envie de ça, j'ai pas envie que tu sois comme moi ! » lâchais-je en soupirant. Je risquais pas d'accepter et de la regarder se pourrir la santé. Moi j'le faisais, parce que je m'en foutais. « Le chantage c'est mal. » affirmais-je ensuite, comme un gamin déçu et frustré. J'avais l'âge mentale d'un enfant de 5 ans actuellement.

true disasters.
— margot

Je sais que je prends des risques à agir comme ça avec lui. J'ai pas le moins du monde envie de fumer, et clairement, si je fais ça, c'est par pur esprit de chantage, pour voir comment il va réagir. Et à mon grand soulagement - bien que je sursaute sur le coup - il m'arrache la cigarette pour la jeter à terre. « Et tu te doute bien que j'ai pas envie de que sois comme ça. » Parce que t'es tellement plus Adriel, j'l'ai vu, alors arrête un peu. Il m'accuse de chantage, tel un petit garçon privé de ses bonbons, et j'aime pas ça, j'aime pas être autoritaire avec lui, j'aime pas avoir à être la méchante de l'histoire. « Tu m'oblige à agir comme ça, Adriel. J'le fais pas par plaisir, crois moi. Allez viens. » Je reprend sa main, et je m'approche une brève seconde pour l'inspecter. J'veux pas qu'il soit malade, j'veux pas qu'il lui arrive quelque chose. Et le voir si différent, ça me rend folle.

true disasters.
— margot

Il était évident que j'allais pas faire en sortes qu'elle fume. J'étais peut-être con, saoule et défoncé, mais il y avait des limites. Alors c'était sans réfléchir que je lui avais arraché la clope des mains pour la jeter par terre. Tant pis, je fumerais en rentrant chez moi demain, ce n'était pas bien grave. Je pouvais tenir une soirée sans fumer, hein. « J'vois pas ce que ça peut te foutre que je fume, que je bois ou que je me drogue. » Après tout, on se parlait plus. Il y avait un fossé entre nous maintenant. Alors si j'avais envie de briser ma santé, je le faisais. Parce qu'au fond, elle n'avait plus rien à me dire. Mais je la laissais me tirer et je ne disais plus rien, alors qu'on finissait par arriver devant chez elle. Je la laissais ouvrir la porte, la suivant, avant de me tourner vers elle. « J'ai le droit à un verre d'eau ou ça aussi tu veux m'en priver ? » demandais-je en l'observant. J'étais un gamin, j'étais un idiot. Je risquais juste de l'énerver plus qu'autre chose avec mes réflexions débiles.

true disasters.
— margot

J’enrage à l’entendre me dire qu’il ne voit pas ce que ça peut me faire qu’il se ruine la santé comme ça. Presque aussitôt qu’il dit ces mots, j’accélère le pas, je trace jusque chez moi, sans même prendre la peine de me retourner vers lui. T’es qu’un idiot, Adriel Rhodes. Je finis rapidement devant la porte de chez moi, sortant les clés en lâchant la main du brun pour ouvrir la porte, le laissant passer en premier. Je referme la porte, et un nouveau pic qui vient. Sauf que là, j’ai pas envie de rire ou de rougir. « Bien sur, bouge pas, je reviens. » Je traverse la pièce pour rejoindre ma cuisine, ou je remplis deux verres d’eau fraiche, et je reviens vers Adriel. Plutôt que de séparer les deux verres un pour lui, un pour moi, je renverse le premier sur sa tête, et je lui met le second dans la main. « Ca, c’est pour ce que t’as dit tout à l’heure. » Ouais, faut pas titiller mes sentiments, surtout quand j’ai bu. Je n’en suis que deux fois plus lunatique .

true disasters.
— margot

Je la suivais sans un mot. Parce que ça servait à rien de dire quoique ce soit de toute façon. On arrivait chez elle et j'lui demandais un verre d'eau d'une façon peu gentille, il fallait l'avouer. Mais elle allait me le chercher sans relever, ce que je trouvais étonnant. Alors j'attendais patiemment, restant debout. Je la regardais revenir avec deux verres et.. Je m'en prenais un dans la gueule. Ouais, elle venait de me le renverser dessus. J'ouvrais grand la bouche, choqué. Putain, mais elle était sérieuse ? « T'as vraiment fait ça là ? » demandais-je presque pour moi-même, encaissant le truc. Je l'avais énervé, mais j'étais énervé moi aussi. Encore plus dans l'état dans lequel j'étais. Je la fixais, reprenant la parole. « Etant donné que tu m'as abandonné alors que tu avais dit que tu le ferais pas, j'pense pas que t'es réellement le droit de m'en vouloir Margot. » lâchais-je sur un ton sec. J'avais envie de lui dire ça depuis que j'avais compris que c'était elle, depuis qu'elle me privait de mon verre, de ma clope. J'avais besoin de lui dire ça. Et même si je risquais de l'énerver deux fois plus, je m'en foutais.

true disasters.
— margot

Je vrille complètement, je perd pied, dès qu’il sous entend que je me fiche de lui. Est-ce qu’il pense ça réellement ? Alors forcément, une fois « en sureté » chez moi, son verre d’eau, il se le prend dans la gueule, et j’éprouve pas le moindre remord, commençant à virer ma veste pour aller la poser dans mon salon. « Ouais, j’ai vraiment fait ça. » Je tire mes cheveux en arrière, je soupire, je retourne chercher un verre d’eau pour moi-même. J’ai trop bu, j’ai mal à la tête, et pourtant, ses mots continuent de me ramener droit sur terre. Je pivote vers Adriel, revenant dans le salon, revenant vers lui. « Que je t’ai abandonné ? Est-ce que tu te fous de moi ? » Malgré moi, je hausse le ton en fin de phrase, alors que je viens à lui faire face, incrédule. « Tu dis que je t’ai abandonné alors que je t’ai dit que je t’en voulais pas, mais qu’il fallait que tu fasses un choix. Je t’ai dit ce que je pensais, merde ! Et toi plutôt que de savoir ce que tu veux, tu mets ta santé en danger ! » J’ai envie de le gifler. J’ai envie de l’embrasser pour qu’il comprenne ce que j’ai sur le cœur. Au lieu de quoi, je me détourne de lui. « Tu comprends rien. »

true disasters.
— margot

J'arrivais pas à croire qu'elle avait vidé ce verre d'eau sur moi. Je pensais pas que je l'avais énervé tant que ça et que mes petites pics la touchaient autant. Mais elle avait pas le droit de faire ça, elle avait pas le droit de m'en vouloir. Alors je décidais de toucher le point sensible, je décidais de dire ce que je pensais. Et elle haussait le ton, preuve que ça la touchait. Preuve que j'avais réussi à l'énerver. « On s'en fout de ma santé Margot ! On s'en fout de ça ! Je ne veux pas vous faire souffrir, ni toi, ni elle et toi, c'est ça que tu comprends pas ! » lâchais-je avant de boire mon verre d'eau entièrement. Cela ne pouvait pas me faire de mal de boire un peu, hein. Je posais mon verre sur le premier meuble que je trouvais, alors qu'elle me tournait le dos. « J'ai besoin de toi. » avouais-je ensuite d'un ton bien plus calme. C'était la vérité, ces derniers jours, sans nouvelles d'elle, ça avait été dur. Je m'étais attaché à elle plus que je ne le voulais, plus que je le pensais. Mais je ne savais pas quoi faire, parce que je me retrouvais toujours dans des situations merdiques.

true disasters.
— margot

Au final, ma soirée avait connu le revirement de situation le plus inattendu qui soit. Plutôt que d’oublier Adriel, voilà que je me confronte à lui. Je crie, je m’énerve et en retour, lui aussi s’agace, et ses mots me blessent. L’entendre dire qu’on s’en fout de sa santé, ça me rend dingue. « Bien sûr que si je le comprends putain, c’est juste que ça me bouffe ! » Voilà, c’est dit. Ça me ronge. J’adore Lara, c’est ma meilleure amie, mais malgré moi, j’ai développé des sentiments pour Adriel, j’suis obligée de faire face à la réalité. Rester loin de lui, c’est de la pure torture. Un bruit derrière moi m’informe qu’il a reposé son verre. Je soupire tête baissée, bras croisés, me mordant la lèvre inférieure, frustrée. Puis, sa voix se fait entendre à nouveau. Les larmes montent, et je les retiens comme je peux. « Et j’ai besoin de toi. » Je me retourne pour lui faire face, la gorge nouée, partagée entre l’envie furieuse de me ruer dans ses bras ou de m’enfuir dans ma chambre. « J’ai besoin de toi, et te savoir dans cet état c’est pire que tout. J’ai besoin de toi et ne pas t’avoir avec moi ça me laisse un vide, Adriel. T’as laissé un vide depuis que t’es parti, et j’estimais ne pas avoir le droit de venir te le dire. » Parce que je lui ai dit de faire le point sur la situation, sur ses sentiments. Et j’avais pas le droit de me mettre en travers.

true disasters.
— margot

Qui aurait cru que je finirais dans la maison familiale de Margot ce soir ? Pas moi. Loin de là. Je pensais finir la soirée dans le lit d'une inconnue, comme je le faisais depuis plusieurs jours. Mais j'étais là, face à elle. Et on s'engueulait. Je comprenais même pas pourquoi on avait cette conversation, c'était voué à l'échec de toute façon tout ça. Je ne disais rien quand elle me disait que ça la bouffait, mais ça me faisait mal. Parce que je ne voulais pas qu'elle soit dans cet état par ma faute, clairement. Mais j'avais un petit pincement au coeur quand elle disait qu'elle avait besoin de moi elle aussi. Pourquoi il fallait que tout soit compliqué ? Pourquoi je ne pouvais pas avoir ne serais-ce qu'une relation normale, hein ? Je l'écoutais et je soupirais. « Tu pouvais me le dire Margot.. » disais-je simplement, l'observant. Puis, arrêtant de réfléchir, je l'attrapais et je l'embrassais. Parce que putain, j'en avais envie, j'en avais besoin. Ses lèvres me manquaient. Ce petit contact me reconnectait à la vie, me montrait que tout n'était pas si mal au final. Alors je l'embrassais tendrement, profitant au maximum. Avant de me reculer d'un seul coup, me rendant compte de ce que je venais de faire. « Putain.. Pardon, j'devais pas.. J'aurais pas dû.. » bafouillais-je en passant une main dans mes cheveux, pourquoi je devais toujours tout compliquer ?