Aaron se contente de hocher la tête, comme simple réponse. Toujours accompagné d'un sourire. Puis, il se remet à travailler... Jusqu'au moment où Maddy entendit un bruit et il espère fortement que c'est une blague. Et non. Puisqu'il se retrouve rapidement sous un bureau, avec elle et son ordi fermé, tout contre lui. Une impression de déjà vu qu'il apprécie mais totalement différente. Un regard vers Maddy en arquant un sourcil puis sur les pas, les chaussures de cette mystérieuse personne. Si la jeune femme n'avait pas été là, il aurait été surpris, c'est certain. Bon, il ne dit rien pour ne pas éveiller un soupçon, le regard parle mais Aaron veut tellement savoir ce qui se passe. D'un coup, en regardant le sol, il se tourne vers Maddy, pour articuler quelques mots, de façon muette : concierge.

Il s'en est fallu du peu. Attrapant d'un mouvement sec Aaron, je le tirais sous le meuble le plus proche, ordinateur dans les bras, silencieux. Et là, un bruit de porte, et quelques pas. Je bloquais instantanément ma respiration, levant les yeux vers le brun qui articula un mot que je devinais être "concierge". Je hochais la tête, lèvres pincées, me collant contre le fond du meuble avant de choper mon téléphone dont je réduisais la luminosité. Je bidouillais rapidement, avant d'entendre les bruits de pas s'éloigner, la porte se refermer. Fièrement, je levais alors mon téléphone:  « Il vient de recevoir un message du "Doyen" qui dit que des première années saccagent un bâtiment à l'opposé d'ici. » Ce qui, évidemment, est faux.

Sous ce bureau, Aaron tente d'être discret et quand il reconnut les chaussures du concierge, il vient à le souffler à Maddy. Il la regarde alors faire avec son portable puis il jette quelques coups d’œil, en direction de la personne. Puis, les pas finissent par sortir de la salle d'informatique et Aaron comprit ensuite, pourquoi. Bien joué. T'es plutôt maline. dit-il amusé mais plutôt sérieux. Il avoue être surpris par cette idée. Il la voit d'une nouvelle façon, cette fois. Il se redresse ensuite pour sortir de sous le bureau et reprendre place. Tu vois, la différence entre toi et moi, c'est que je n'aurai même pas eu ce genre d'idée ! Et non, et il l'avoue, sans gêne.

L'avantage, quand on est "comme moi" - et c'est bien un des seuls avantages - c'est que je réfléchis bien plus vite que je me sociabilise. Merci le syndrome d'Asperger, paraît-il que je lui dois mon intelligence largement au delà de la moyenne. Je fis un léger sourire à Aaron qui semblait épaté. « Ça m'arrive d'être débrouillarde. » Observais-je, humble, avant de me redresser à mon tour pour rouvrir mon pc une fois sûre que le concierge était loin.  « J'étais pas sûre que ça fonctionne, je hacke rarement les téléphones. Et j'suis sûre que t'aurais eu une bonne idée aussi pour t'en sortir. » A nouveau installée devant le pc, je pianotais en vitesse.  « Par contre, on devrait peut-être pas traîner une heure, s'il arrive et voit qu'il n'y a rien, il va se poser des questions. Et rebrousser chemin. »

Absolument pas. Aaron n'aurait même pas eu cette idée. Peut être même qu'il ne sait pas faire ce genre de chose. Il n'a jamais véritablement essayé. Donc, ouais, il est épaté par Maddy. Il sortit alors de la cachette pour reprendre place et reprendre son travail, qui est bientôt terminé, d'ailleurs. Enfin. À part rester sous le bureau jusqu'à ce qu'il parte ? Non. dit-il amusé mais c'est vrai, il en aurait été capable. D'attendre. Olala. J'ai pratiquement terminé. Ouais et d'ailleurs, il se dépêche mais tout en se concentrant. Parce qu'il ne compte pas faire de connerie, quand même. Il est payé et il voudrait continuer à rendre ce genre de service, après.

Rapidement, j'émergeais au dessus du bureau pour retourner sur mon ordinateur, et récupérer les fichiers que je n'avais pas eu le temps d'effacer. La remarque d'Aaron m'arracha un rire. « C'est une solution comme une autre. » Je chopais encore quelques photos, une vidéo, et j'effaçais le tout avant de fermer mon pc. « Moi, j'ai terminé. C'était pas un gros boulot. » Je rangeais mon ordinateur dans mon sac, avant de m'approcher de la porte que j'entrouvrais.  « Je sens qu'il va falloir jouer les ninja pour quitter le bâtiment. »

C'est certain que lui, il aurait attendu, certainement un bon moment et perdre du temps sur son travail. D'ailleurs, il s'y remit rapidement, faisant tout le travail et mettant une preuve de ce qu'il a fait. Ensuite, il referme le tout, quelques secondes après Maddy. Cela fait quand même des heures qu'il est là-dessus. Il range le tout avant de rejoindre la jeune femme. Alors, c'est parti ! S'il faut vraiment le faire, autant s elancer. Aaron jette d'abord, un coup d'oeil dans le couloir et remarque la voie libre. C'était le moment d'y aller. Du moins, faire un premier pas.

La partie la plus simple était faite, maintenant restait le plus dur : La fuite sachant que le concierge était parti il y a peu, et pouvait encore roder dans les alentours. Rapidement, Aaron me rejoint, et je regardais par l'embrasure de la porte avant qu'on s'engouffre dehors. « Commando un, en approche! » Soufflais-je comme dans un faux talkie walkie en rigolant, traversant le premier couloir en rigolant. « Aaron ! » Je plaçais un doigt devant mes lèvres en me collant contre un mur, lui montrant une extrémité du couloir ou j'ai cru entendre un autre bruit. Oh non me dites pas qu'il est revenu.

Maintenant, il faut sortir d'ici, sans se faire repérer. Que se serait-il passé si Aaron avait été seul ? Ouais, il aurait été pris dans le sac. Franchement, il peut remercier Maddy, d'être venue. Sans elle, il ne sait pas vraiment où il serait. Dans une emmerde, c'est certain. C'était plutôt amusant, il doit l'avouer. Puis, une petite dose d'adrénaline est aussi présente. Ouais, il aime. Il ne peut le nier. Il tente de la suivre avant de s'arrêter net quand Maddy l'interpelle. Quelques pas en arrière et il tend l'oreille. Des pas. Des pas en approchent. Ah non, pas maintenant. Il fit signe à la jeune femme, qu'il allait traverser pour aller de l'autre côté du couloir et ainsi, mieux se cacher. À la une, à la deux et à la trois. Il traverse rapidement pour mieux se cacher, que tout à l'heure. Espérons que ça marche.

Ca, je l'avais pas prévu : Qu'une autre personne passe dans le couloir. Le concierge pourrait pas déjà être revenu... Si ? Cachée derrière un casier, Aaron me fit un signe avant de traverser le couloir pour se planquer. Doucement, je plaçais un doigt sur mes lèvres, alors qu'un faisceau de lumière semblait passer au bout du couloir. Quel bordel.. Immobile, je me tassais au maximum dans mon coin; avant que la lumière ne commence à repartir dans l'autre sens.. Une fois assez loin, je chuchotais à Aaron:  « Il risque de repasser... A trois, on court ? » Il vaut mieux faire du bruit et ne pas être démasqués, qu'être lents et risquer d'être cramés.