salle de cinéma où tu trouves refuge. regard qui s'éternise sur cette photo volée. âme inexistante. tu ne pensais pas apparaitre ici, au côté de tes frères et de ton père. douloureux souvenir qui tiraille les dernières émotions que tu as pu ressentir ces derniers jours. un souvenir que tu lui avais volé, caché dans sa table de nuit. assise sur cette petite estrade à l'avant de l'écran. tes pieds pendouillent. goulot de la bouteille que t'apporte à tes lèvres. t'aimerais oublier. le temps d'un instant. la gorge qui se resserre, qui contrôle tes émotions. tu refuses de t'y abandonner. grincement de la porte qui attire ton attention, pour le voir débarquer lui. âme solitaire. celle que tu évites pour ne pas plonger de nouveau. " les sièges ont l'air idéal pour baiser dessus, stu veux. " sourire qui n'en est pas un. l'alcool qui parle à ta place. " j'ai terminé avec ce lieu. tu peux faire ce que tu veux. "    

Basses devenues passée. Le son se coupe quand il pénètre une pièce sombre. Acclimaté l’obscurité, ses yeux discerne la salle de cinéma. Et elle. Encore et toujours. Recluse avec lui au milieu du chaos qu’elle a volontairement générée. Voix acerbe. Balance ses mots, alors que les yeux se font vitreux à cause de l’alcool. « C’que j’veux… » Du bout des doigts, il touche l’un des fauteuils. Tambourine distraitement dessus, tandis qu’il se rapproche d’elle. Vivace est la vengeance. Celle de leur dernier échange. Du mensonge balancé, parce que l’ego blessé. L’envie encore présente de s’y enfoncer. De lui faire mal, autant qu’il a eu mal en réalisant à quel point ça le faisait chier de la voir près d’un autre. Même d’un mec factice. Face à elle, il se positionne. Domine. Elle qui reste assise. Sur sa cuisse, il appose le majeur. Appuie une fois, alors que son regard s’abaisse. Silencieux. Secondes qui s’étiolent, il lève enfin ses orbes vers elle. Sur sa cuisse, sa paume prend entièrement place. Remonte lentement vers l’intérieur, alors que sa langue se délie. « Y s’passe quoi, si j’veux qu’tu m’parles ?»

pénombre. lumières tamisées qui habillent vos âmes et camouflent ce que tu ne veux toujours pas montrer. âme blessée qui a cherché raisonnablement à s'écarter de lui, de ce que tu ressentais ollie. le regard qui analyse, scrute sa réaction au lieu de partir. ta main droite qui dépose la photo à côté de toi. souvenir suspendu pour le moment. ombre qui descends, bruyamment. provoque ses déflagrations, cette envie soudaine d'oublier cette histoire. ce que je veux. paroles qui scindent la pièce en deux. réalité ou illusion. face à toi. il appose sa présence sur ta cuisse. palpitation qui s'accélère, se déchaine sous ta poitrine. le regard qui se redresse et se mêle au tient. tes cuisses, elles ne bougent pas encore. prononce le souhait. immobile. tes mains saisissent de nouveau la bouteille de vodka. le regard qui s'imprègne de sa présence. tu t'abreuves de nouveau. le haut du corps qui se redresse. les lèvres mouillés par l'ivresse passagère, tu passes ton pouce sur tes lippes, essuie le surplus d'alcool. le regard qui s'interroge quelques seconde avant de finalement approcher ton pouce de son visage à lui. dépose l'excédant de liquide sur ses lèvres. le regard qui s'attarde sur la trajectoire de ton doigt pour finalement s'en détacher très rapidement. le regard qui remonte. la main qui se cale derrière toi. " parle moi et je te parlerai scott " référence à ce long silence imposé. silence qui s'installe. " tu veux savoir quoi ? "      

La vodka portée aux lippes. Se joue du liquide pour en porter sur les siennes. Arrache le frisson familier. Celui qui ne le quitte pas quand elle le provoque. Reste à la surface de son épiderme. Lèvres humides. En avale l’excèdent en se mordant brièvement la bouche. Canines. Transpiraient dans la salle presque obscure. D’elle, sa voix s’extirpe. Sonne à ses oreilles comme une mélodie dont il n’arrive pas à se passer. « Tu le sens ? » L’esprit imbibé d’alcool. Confus et en même temps raisonné. Balance plus facilement ses interrogations. Est-ce qu’elle le ressent ? Le manque qui comprime son thorax. Est-ce qu’elle a le même ? De chaque côté, il appose une main. Force son corps à se vouter pour rencontrer son visage. « Le manque ? » Les émeraudes sans lueur. Plonge dans ses ébènes à elle. « Parce que moi, j’le sens. » Timbre bas. Devient presque murmure.

suspendu à ces lèvres. le regard qui imprime ses paroles, ses gestes. nourrit la frustration, celle causée par ce manque volontaire que tu as instauré. laisse l'ombre te dominer, imposer sa présence auprès de toi parce que dans le fond, c'est de ça que tu as besoin. interrogation. les sourcils qui se froncent, qui ne comprennent pas le sens de sa question. le regard qui le questionne. tu attends, patiemment. ombre qui se rapproche alors que toi, ton dos se recule. visage qui s'approche du tient. le manque ? frisson qui s'évapore. tu l'avais senti à la minute même où tu avais pris la décision de le bloquer sur les réseaux sociaux. la respiration qui s'accélère sur ces dernières paroles. avoue la faiblesse devant toi. le dos qui se redresse pour reprendre sa forme normal, l'épaule mise en avant, le visage qui s'aligne au siens. ta main saisie la sienne, oblige ses doigts à s'enrouler autour de ton cou. là ou sommeille l'étau. " il me prends d'ici " tes doigts qui s'enroulent sur son poignet, tu appuies dessus et le forces à descendre le long de ta trachée. paume de la main que tu fais descendre pour l'arrêtes au niveau de ton thorax. " je le ressens aussi ici ce manque. " celui qui ne s'explique pas. leur histoire qui imprime l'âme. qui vous oblige à ne plus pouvoir faire marche arrière. " parce qu'il m'empêche de respirer. " tes doigts qui se retirent, le regard qui persiste à le regarder lui. " mais je veux pas te partager. "      

Main saisie. Porté à son cou. Donne plus de contenance à sa gestuelle en y ajoutant les mots. Lettres par lettres. S’immiscent dans sa tête. Provoque un peu plus le frisson. Sur sa poitrine, sa paume prend place. Battement du myocarde. Tambourine contre sa main. « Qu’est-c’que tu veux ? » Contre elle, il laisse le poids de son contact, avant de faire retomber sa main. Dans le silence, il se mure. Attend une réponse qu’il pourrait presque deviner. Une réponse qui l’effraie, mais qui résonne en lui. Parce qu’il l’a connaît. Cette envie égoïste. Celle de l’avoir uniquement pour lui.

la paume qui s'immobilise au dessus du myocarde. le pulsant que tu essayes de contrôler, pour ne pas allez trop vite, pour ne pas en montrer trop. illusion, cette impression de ne rien pouvoir contrôler. celle qui consume ton être et qui te rappelle tes dernières erreur. celle de ne pas avoir été à la hauteur pour eux. ton père, julia, jinx et dernièrement landon. noms qui se multiplient et qui stagnent dans l'esprit. nourris la culpabilité. qu'est-ce que tu veux ? la main qui retombe. " la question, c'est pas ce que je veux moi. " regard qui se mêle, l'esprit qui vacille. " c'est ce que tu veux toi ? " le corps qui s'agite, parce que tu le sens s'immiscer en toi. prendre possession de ce qu'il te reste.. ton corps qui se rapproche du rebord de l'estrade, pour venir poser tes jambes à terre. corps contre corps. tes mains qui agrippent le rebord alors que ton regard ne le lâche pas. " et t'as le droit de pas vouloir plus parce que s'était exactement ce qui était convenu depuis le début. " les mots qui sortent trop vite, sans réfléchir, qui viennent faire barrage à l'angoisse de t'exposer de trop. la même angoisse que tu avais ressenti en lui offrant cette rose.  " t'as le droit et je t'en voudrai pas scott."    

Choix donné. La langue qui se délie. Offre encore la place. Celle de choisir. Trop bonne Ollie. Il a pas l’habitude Scott. De ce genre de nana. Celles qui laissent l’autre trouver sa place. Sans forcer. Presque à égalité. De son estrade, elle descend. Se redresse pour lui faire face. Plus. Pulsant qui tambourine à coup de lent battement. En adéquation parfaite avec cette sensation de confusion. Tourne la tête. Légèrement. La vision brouillée par l’alcool. Il s’accroche au semblant de stabilité. Elle qui le maintient sur ses pieds. « J’veux t’entendre le dire. » Sa voix s’extirpe de ses cordes vocales sans qu’il en est le contrôle. Dissociation. A ses prunelles, il s’amarre. « J’veux qu’tu m’dises c’que tu veux d’moi. » Immobile garçon. Le timbre grave légèrement enroué, déverse le dernier mot. « Vraiment. »

parfum qui chatouille tes narines. présence qui s'engouffre dans la brèche. tu lui offres cette possibilité de choisir de nouveau, parce que tu refuses d'être celle qui impose. mordille l'intérieur de tes lèvres, son corps qui fait barrage. t'oblige à dire les choses, celles que tu refoules. le regard qui s'immobilise sur lui et son souhait. " je te veux toi scott. " le regard qui dévie parce que tu supportes mal le faite de baisser les armes. avale la salive puis reporte ton regard sur lui. une de tes mains quitte le rebord de l'estrade pour venir se frayer un chemin sur son myocarde. " et je le veux lui aussi. vraiment " ressent les pulsations. lent alors que toi, tu le sens qu'il exploser. le regard qui se baisse, fixe la main sur le myocarde. ta gorge se serre.

Pulpeuse martyres. Redis les mots qu’il a déjà entendu, mais differemment. Regard fugueur. Se pose ailleurs que sur lui. Sur sa poitrine, elle pose l’une de ses mains. Et il le sent, son coeur qui bat contre sa paume. Pousse dans une lenteur si forte qu’il en devient douloureux. Lui. Désigne l’envie sans qu’il éprouve l’envie de fuir. Le whisky n’y est sûrement pas étranger, mais il y a autre chose. Il l’a ressentie. Le désir égoïste de l’avoir que pour lui. Et il le sait, c’est pas juste ce qu’il réclame. De vouloir qu’elle lui soit exclusive, alors qu’il ne souhaite pas s’engager. Parce qu’il a trop aimé la dernière fois. Même encore aujourd’hui, il en ressent la cicatrice. Elle qui n’est pas totalement refermée. Pourtant, elle est la Ollie. Dans sa tête, elle s’est d’abord frayée un chemin, avant de finalement l’atteindre plus profondément. Trop pour qu’il recule. Vers elle, il tend une main. L’attrape par le menton pour relever son visage vers lui. « Prend le. » Il ne réalise pas ce qu’il dit. Il continue d’évoluer dans un brouillard. Là dans aparté pesante. Relâchant son ovale, il abaisse le sien. Viens effleurer ses lèvres des siennes. « Essaie de tout prendre. » Formule le défis. Et dans sa voix, traîne ses émotions. Entre la peur et l’envie. Peur de tomber, alors qu’il peine encore à se ramasser. L’envie de voir. Ce que sa fait de l’avoir entièrement.