silence notable. vérité qui demande réflexion. tu ressens ce besoin d'être seule. vie entière basé sur un mensonge. tu n'es pas celle que tu prétends être. obstinée comme ton père. c'est ce que tu pensais avant qu'il ne remette tout en cause. vérité qui a frapper ton existence, un week-end hors de temps. tu ne vois plus les minutes passés. prisonnière d'une vérité qui te déplait. cachée, tu ne t'es pas montré depuis que tu es revenue à boston. ignorant même les sms de tes amis. assise sur cette chaise, le verre qui tournoie entre tes doigts. la mâchoire qui se sert dès que ton esprit essaye de débriefer. bois le liquide trop rapidement, grimace qui s'en suit. tu recommandes la même chose, bien décidé à noyer tes pensées.  

La nuit était déjà bien avancée alors que je sortais de concert. La moiteur de ma peau contrastant avec la fraicheur glaçante de décembre. Je posais ma main sur mon bonnet avant de le tirer vers l'arrière afin d'y voir un peu plus clair. Glissant la main dans ma poche pour en sortir mon téléphone, je prenais les nouvelles de mes activités en cours. La bouche pâteuse à force d'avoir hurler toute la soirée, je poussai la porte du premier pub venu.

Blindé. Logique vu l'heure. Ma taille me permettant de voir la direction que je devais tenir, je me fis un chemin jusqu'au comptoir afin de pouvoir commander. Prenant les deux verres pour ne pas avoir à retourner là bas, je levais les bras pour aller dans une zone qui me semblait un peu plus calme. Difficile de ne pas renverser le contenu. Me faisant presque regretté de n'être pas allé au McDo. Voyant une table à peine occupé, je jouais une dernière fois des coudes avant de m'installer à cette dernière. Une jeune femme était déjà présente, cherchant à se déconnecter de la réalité si ce n'était pas déjà le cas.

Je fis bouger la table en m'installant, levant la main pour m'excuser, je posais mes verres sur la table. Les foules ne me gênaient pas en cas de musique, dans ce genre de lieu c'était plus compliqué. Portant le premier liquide à mes lèvres, j'en pris une gorgée avant de recommencer à regarder mon téléphone.

sombre son tes pensées. toutes dirigées vers ce souvenir, celui qui bousille les fondations. tu as appris que le meurtrier de ton père n'était autre que ton véritable père biologique. amas de merde qui chamboulent ton esprit. tu bois de nouveau. goût amère qui ne s'estompe pas. le coeur toujours blessée. tu rumines en silence loin de ceux qui pourraient apporter de la quiétude. silhouette qui s'assoit à ta table sans parler. tu l'observes sans aucune retenu. les billes noircis par cette rancoeur que tu ne déverses pas. " je te dérange pas ? " on dirait que non. confrontation que tu cherches sans aucune raison.  

La chaleur y était étouffante, les bruits dissonants. Ce n'était vraiment pas le genre de lieu que j'aimais voir bondé. Le fait d'être installé à une table rendait l'exercice un peu plus supportable. En revanche, je n'ai pas besoin de lever la tête pour sentir un regard insistant sur ma personne. Terminant de consulter ma dernière notification, je levais finalement les yeux lorsque la jeune femme m'adressa la parole. Visiblement le fait que je m'installe la dérangeait, je comprenais mieux pourquoi ne s'était installé à la table jusqu'ici. Soutenant son regard sans répondre dans un premier temps, je fis par répondre en faisant une mimique. Non c'est bon... Merci. Sachant pertinemment que sa question était rhétorique et que c'était moi qui la dérangeait. Prenant une nouvelle gorgée de ma boisson, je baissais à nouveau les yeux sur mon téléphone avant de faire glisser ma deuxième bière vers elle. Tant pis, je m'en contenterai d'une seule. Pour m'excuser du dérangement... Levant furtivement le regard pour observer sa réaction, tout en continuant de tapoter mon portable.

pensées qui se complaisent à vouloir rester silencieuse. tourmente de nouveau l'esprit, te pousse dans tes retranchements. corps qui bataille, qui s'épuise et qui capitule. le regard qui maintient celui de l'inconnu. dépourvu de sympathie, tu questionnes. réponse qui s'en suit. courte et courtoise. mâchoire qui se serre. tu ne veux pas de sympathie. t'aimerais bousculer ce qui a l'intérieur de toi, ce qui te ronge de l'intérieur. fleur fanée. il glisse son verre de bière vers toi. geste qu'il fait vers toi. tu observes la boisson. pas assez forte pour les endormir, ses pensées. tu décales sa boisson sur le côté, fait de même avec celle qu'il avait entre les mains. la main qui se lève, attire le serveur. " 6 verres de shoot s'il te plait. " attention qui revient vers lui. " je veux pas de ta pisse d'âne, j'ai autre chose à te proposer. " les verres qui s'alignent devant vous. tu fais glisser trois shoot, vers lui. " tu veux rester assis, bois. sinon dégage. "  

Non, je n'avais pas prévu de me mettre une mine ce soir à la base... Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas bu plus que de raison. Je n'avais rien à oublier, personne à énerver ni quelqu'un a qui rendre de compte. Aussi libre que l'air à présent.

La voyant prendre le verre de mes mains pour le mettre sur le côté, je rangeais le téléphone dans la poche. La main levée pour commander d'autres verres, je repris la bière entamée qu'elle avait éloignée avant de la descendre d'une seule gorgée. Les shots s'installent. Je retire mon bonnet que je pose à côté de moi avant de tirer mes cheveux en arrière pour les nouer. Je soutiens encore son regard sans sourciller avant de faire une nouvelle moue. Challenge accepted.

Ramenant les verres devant moi, je prend le premier pour le monter dans sa direction. À la tienne. Allant chercher l'entrechoquement des verres avant de porter la boisson à mes lèvres pour l'enfiler d'une traite. L'alcool me brûle la langue, descend dans l'œsophage, laissant une grimace marquer mon visage l'espace d'une seconde. Mais sans que la toux ne vienne prenne le relais. Je relève les yeux dans sa direction, cherchant son expression alors que ma main est déjà sur le deuxième shot. Ma langue se délie légèrement. Mauvaise réponse uniquement. Prénom ? Un pseudo, le prénom qu'elle rêvait de porter étant gosse, peu importe.

tourmente silencieuse qui te bousille de l'intérieur. tu l'observes accepter le jeux. glisse les verres de shoot bien rempli. doigts qui glissent sur le premier verre. tu l'observes, évalue l'adversaire qui se trouve devant toi. tu portes toi aussi tes doigts sur le verre qui se trouve face à toi. le lève en même temps que lui. verre qu'ils choquent avant de t'assigner les futilités. à la tienne. comme si tu appréciais faire ça, noyer ce trop plein dans l'alcool. tu mérites mieux ollie mais pas ce soir. tu l'apportes à tes lèvres, les yeux qui se ferment. tu restes stoïque, synonyme de l'amertume que tu ressens. les yeux qui s'ouvrent de nouveau. grimace qui étire les traits de son visage. il ne se retient pas, il te montre sans problème les choses. mains tatoués qui se posent sur le deuxième verres. " parce qu'il y avait une bonne réponse ? " prends le deuxièmes verre, l'apporte à tes lèvres et le bois de nouveau. " ollie. toi ? " tu plisses les yeux. " pourquoi t'es ici, ce soir ? "

Il y a des secrets et des vérités que l'on préfère enterrer au plus profond son âme dans l'espoir qu'ils ne remontent jamais à la surface. Pourtant les stigmates qu'ils ont causés sont toujours là. Je portais ce genre de cicatrices mais rien ne me les renvoyaient dans la gueule... Pour le moment.

Son expression ne bouge pas d'un pouce alors qu'elle descend un nouveau shot. L'alcool doit déjà avoir anesthésié sa gorge depuis de longues minutes. Ce n'était pas mon cas. Mon visage ne cache l'effet que cela me procure. Mon père avait longtemps attendu que je me tienne à la japonaise, toujours prendre sur moi, ne rien montrer. Mais ce n'était pas moi, pourquoi devrais-je jouer ce simulacre ?

Prenant le deuxième verre, un sourire se dessine sur la commissure de mes lèvres. Le bon, le mauvais. S'il y a l'un, il y a également l'autre. Comme le binaire... Montant le verre que j'avale encore une fois d'un trait, l'expression est moins grimaçant, l'œsophage s'habituant au feu, reposant le shot sur la table dans un claquement audible. Sentant doucement le breuvage faire effet. Vik. M'appuyant contre le dossier de ma chaise, de longues mèches s'échappent de mon attache pour venir border mon visage. Je sors de concert... J'avais soif... Et toi ? Prenant le dernier verre entre mes mains dont les extrémités portaient un vernis noir qui semblait tout juste posé. Je levais le bras pour en commander la suite.

maitre de ton chaos. maitrise les flemmes, celles qui s'embrassent depuis l'annonce. miséricorde qui s'abat. diablesse prise au cou, aspire l'air pesant du bar. nicotine qui traverse la pièce, tu sors le bâtonnet de ta poche. tu te fiches bien de savoir si tu respectes les règles où pas. tu ressens le besoin d'apaiser ce qui se passe à l'intérieur. observe l'inconnu répondre. " et t'es plus bon où mauvais ? " toi, tu ne saurais pas répondre. rappeler dans les abysses. fille d'un meurtrier, mensonge qui s'est dessiné à mesure que tu as grandi. barrière qui s'effiloche petit à petit et qui arrive à te toucher une nouvelle fois. âme qui s'était protégée de nouveau depuis sa mort. tu sembles aujourd'hui, de nouveau revenu à cette casse que tu détestes. " original " vik, s'était pas très connu. apporte le troisième et dernier verre à tes lèvres. alcool qui fait son effet, tu le sens. " j'avais soif aussi. " mensonge. tu ne bois pas, pour satisfaire ton gosier. tu bois pour ralentir tes pensées. main qu'il lève pour commander d'autres verres. rigole nerveusement. " sa y ai, tu t'es prit au jeu ? " plisse les yeux, apporte le bédo à tes lèvres et l'allume. fumée qui s'échappe de tes lèvres lentement. " chanteur ? ou musicien ? " les verres qui apparaissent de nouveau devant toi. tu ne les comptes plus. glisse un verre devant toi et attends cette fois-ci.

Je n'y avais pas prêté plus attention jusqu'à présent mais la voir allumer ce cancer respiratoire me fait réaliser à quel point l'air est vicié dans cet endroit. Le patron semblait bien se moquer de faire appliquer la loi à ses clients. Néanmoins je ne lui fais aucune remarque. Je suis prêt à le tolérer tant qu'elle ne me souffle dans son nuage toxique dans le visage, vieilles séquelles que le géniteur m'avait laissé en souvenir. Ca dépend de mon humeur... Mais je n'étais pas fondamentalement quelqu'un de mauvais. J'avais longtemps priorisé les autres à ma propre personne. Quitte à y laisser des plumes. Le temps m'avait appris à me préserver. Si je ne prenais pas soin de moi, personne ne le ferait à ma place. Un nouveau rictus se dessine sur la commissure de mes lèvres lâchant un original.

Sa réponse sonne comme un écho à la mienne. Mais je doute que sa soif soit biologique ce soir mais je n'étais personne pour remettre en cause cette version. Il faut croire et je n'aime pas devoir quelque chose à quelqu'un. Elle avait offert la première tournée, il était normal de lui renvoyer l’ascenseur. Sa question met tout mon corps en tension. Mon corps se fige un instant dans son action. Était-ce à cause de l'alcool ? Humectant mes lèvres, je finis par répondre à cette interrogation qui résonnait en moi comme une menace. Un sourire légèrement crispé. Auditeur seulement. Attrapant un nouveau verre avant d'entamer une nouvelle descente, mes yeux observant la personne en face de moi avec attention.