La promesse d'un repas aux allures italiennes fait produire la salive d'avance entre mes lèvres, petit sac qui traîne sur le siège passager quand j'emprunte la voiture d'un pote. Il m'arrive de prendre le volant, quand il n'a aucune intention de sortir. Le petit sac comporte les essentiels promis : dont le fromage. La saucisse, s'il n'en a pas. Je saurais faire avec les épices qui résident dans son armoire. Je ne suis pas nerveux de me retrouver chez lui parce que j'crois que ça sert à rien de l'être. Tout est clair dans nos intentions et je ne m'en cache guère. Ni lui, d'ailleurs. D'une nature plus imposante, peut-être, que je n l'avais présagé dans le profil, mais je n'ai jamais eu le mal de m'adapter à la personne qui me fait face. Si l'on me demande de me mettre à genoux, je le fais sans discuter, tandis que je peux aisément en imposer un collier humain avec ma propre main autour de la gorge d'autrui pour l'en renverser. D'une nature débalancée comme mon propre cœur, je ne sais à quel point tout n'est que fragilité, mais j'en mords la vie comme elle vient. Ce soir, elle m'amène dans les bras d'un inconnu. C'est à cette porte, vêtu d'une chemise d'un blanc pur, semi transparente que je me présente. Les températures automnales qui me forcent à imposer un petit jean noir par-dessus. Mon pantalon dont je ne me suis guère forcé à être original dans leur allure confortable et d'un noir corbeau, j'en suis aux accessoires habituels fait d'argent : les deux boucles d'oreilles, le bracelet et le collier. Quand rien d'extravagant ne siège sur mon corps, mis à part peut-être cette note de parfum d'agrume, aromatique, d'odeur marine, d'épicé frais et même floral. Le moteur éteint et libéré de la voiture, petit sac en main, j'en impose à mes pas de suivre jusqu'au numéro de la porte indiqué par message et ce sont des coups fermes que je fais subir au bois. " Buona sera " que j'en lance, aucune hésitation dans mon regard ni même dans ma voix, quand l'accent rital roule jusqu'au bout de mes lèvres.

franchement, pour le coup, je te tire mon chapeau khol. je ne suis pas un grand adepte des réseaux sociaux. pour preuve, j'avais environ un mois de retard sur les likes de meetsme. je n'aime pas vraiment ça. je préfère largement les rencontres en face à face. l'échange avec l'autre. il n'y a rien de mieux pour se faire une idée sur les désirs de la personne. sur ce que je peux lui dire ou non. lui dévoiler de moi ou non. par message je ne distingue pas vraiment les intentions de mon interlocuteur. j'interprète mal. et le pire reste les smileys. je n'en mets quasiment pas et j'ai bien du mal à savoir ce qu'ils veulent dire. je ne capte pas les subtilités dans les messages. pourtant toi, t'as réussi à piquer ma curiosité. une seule journée à discuter a suffit à te faire venir jusqu'à moi. à me donner envie de rencontrer le phénomène que tu es. je relis vite fait nos messages en fumant ma clope sur ma terrasse en t'attendant. je ne sais pas trop quand tu vas arriver. t'es en chemin. j'ignore d'où tu pars et combien de temps tu vas mettre. mes yeux se relèvent pour admirer cette vue. je ne m'en lasserais jamais. j'aime avoir cette vue imprenable sur une bonne partie de la ville. ce gigantesque duplex me plait vraiment beaucoup. c'est sans doute la seule chose que j'aime ici, à boston. mon regard se pose inévitablement sur une silhouette. une démarche qui s'approche de mon immeuble. tête qui se penche sur le côté. c'est dont toi. je te fixe de loin. analyse ta démarche. ta détermination. et lorsque tu n'apparais plus dans mon champ de vision, je quitte le balcon pour rejoindre la porte d'entrée, un fin sourire malicieux sur mes lèvres. « buonasera mio bello » (bonsoir mon beau) que je te réponds d'un accent approximatif. « ah je t'avais prévenu, mon accent est à chier » rire qui s'échappe de mes lèvres. « je t'en prie, entre » dégaine que je matte lorsque tu passes le pas de la porte. la ferme derrière toi puis me retourne pour te faire face. « ça me fait plaisir de te recevoir ce soir » même si j'ignorais jusqu'à ton existence il y a moins de vingt quatre heures.

Si l'heure donnée est la seule chose que je regarde sur l'aiguille avançant dans l'horloge, je peux en cligner des yeux pour que le monde en soit un nouveau. Que le jour devient la nuit et que la nuit en devient le jour, car si le plaisir est bon et le moment plaisant, l'aiguille tourne pour faire fuir le temps que j'aimerais tant faire arrêter. Pouvoir retrouvé dans de grandes fantaisies où j'en impose, parfois, un voeu silencieux. Je ne le connais pas, Hans. Prétendu maître d'un coeur incapable d'aimer plus que l'amitié comme je le prétends aussi, d'une intriguante présence par message jusqu'au rendez-vous donné en personne dans un appartement qui m'est inconnu dans ce quartier. Le sourire est doux, discret, quand les mots italiens d'un rital s'expriment et j'en affiche le rictus qui devient un peu plus grand lorsque l'aîné qu'il est en glisse une bienscéance italienne avec un accent à couper les mots, mais cela ne me gêne guère. L'essai est mieux que la timidité de n'en glisser aucun. Car, malgré bien mes défauts... Me moquer ne fait pas parti de mon vocabulaire quand vient le temps de pratiquer ma langue maternelle. Bien plus positif et apprécié d'en voir un mot en sortir de ses lèvres. "- Ce n'est pas si mal." Quand j'en ai entendu pire que le sien. Je n'attends pas une deuxième fois pour entrer. Respect premier en enlevant mes chaussures que je repousse calmement sur le côté afin de les enlever du chemin. J'dois même un peu lever les yeux, même un mouvement léger du menton pour que nos regards se croisent. Les politesses se succèdent, mais je n'en fait point cas particuliers. "- Ça me fait plaisir de te rencontrer face à face. D'en mettre une voix sur des photos qui ne peuvent pas bouger sur un profil." J'en remonte un peu la main afin de lui signaler la présence de la nourriture dans le plastique. Je sais, peu écologique... Mais j'ai attrapé le premier truc qui me passait sous la main. "- Je te conseille de mettre le fromage au frigo." Parce que j'ignore quand il aura faim. S'il en impose de manger maintenant ou plus tard, j'en suivrais sa volonté. Monsieur s'est imposé à la tête de nous deux, ce qui me donne la danse de suivre ses pas, mais ne m'oubliant pas entièrement dans le valse. Et sur ce coin de lèvres que sont les miennes, il réside toujours ce sourire légèrement joueur, parce que cette soirée est électrique. Intrigante. Qu'en face de moi un bel homme se dessine et qu'au compte fait, l'inconnu me rend fébrile.

petit sourire en coin lorsque tu me dis que mon accent n'est pas si mauvais que ça. t'es vraiment mignon à ne pas vouloir me froisser. je sais que mon accent est vraiment à chier mais ça ne m'empêche pas de pratiquer. dès que j'ai l'occasion, je parle italien. c'est une langue que je ne connais pas très bien. autant je sais parler couramment le français et l'anglais, autant j'ai plus de mal avec les langues latines. je sais tenir une conversation en italien mais je ne suis pas courant, loin de là. dès qu'il s'agit de parler dans des termes un peu plus techniques que des banalités, je suis vite largué. je suis surpris de te voir enlever tes chaussures. t'es le premier à faire ça chez moi. c'est un peu déroutant. « tout comme de s'assurer que l'autre est bien ce qu'il prêtant être » au cas où tu aurais voulu te faire passer pour quelqu'un d'autre ou que les photos soient malheureusement retouchées. ce n'est pas le cas et j'en suis plus que satisfait. « ça marche, viens » j'attrape le sachet que tu me tends et me dirige vers la cuisine. je fous tout au frigo et referme la porte. « un petit verre ça te tente ? » je nous sers deux verres avant même d'attendre ta réponse. il me tarde de goutter un aussi bon vin. lorsque les verres sont suffisamment remplis, je t'en donne un et me rapproche de toi. « tu sais que t'as de la chance ? je n'invite jamais personne ici, tu dois être la deuxième personne à foutre les pieds chez moi » je profite que ma femme ne soit pas là mais même au delà de ça, je n'aime pas inviter chez moi. je me débrouille toujours pour aller chez l'autre ou aller ailleurs. c'est très privé. nos deux verres s'entrechoquent. je te lance un mince sourire. « à cette soirée qui promet. santé mon beau » je prends une gorgée puis repose mon verre sur le plan de travail.

Je suis un homme qu'il a rencontré sur cette application de rencontre, mais cela ne change en rien que je ne suis pas dénudé de bon sens et de bonnes manières. Pour moi, il est important de retirer ses chaussures à l'intérieur de la demeure, car qui plus est, je ne suis pas d'un simple passage de quelques minutes où il tire son coup pour vider ses couilles et je repasse par la porte. Dans le cas échéant, j'aurai simplement pris cher contre la porte pour que le plaisir se fasse violent avant de disparaître aussi vite que j'étais arrivé. Ce soir, c'est différent. Même la nourriture est au menu j'en ai reitré mes chaussures. Son accent est mignon, car il essai et c'est déjà plus que certains l'ont fait. J'en lève un sourcil. Ah... Le fameux catfish et j'émet un souffle nasal, amusé. "- As-tu eu affaire à des gens n'étaient pas ce qu'ils prétendaient être? " Le fromage est tendu et je le suis calmement lorsqu'il me le demande. J'observe rapidement de mes ambres les alentours avant de m'arrêter dans la cuisine. Je suis un peu surpris d'apprendre, aussi, que je ne devrais pas vraiment être ici, chez lui. Que j'en suis que le deuxième dans toute une liste qu'il peut bien se taper sur toute la population de Boston. J'me fou royalement du nombre d'personne qu'il peut mettre dans ses draps, tout comme mon propre compte ne regarde que moi. Je tends la main lorsque la coupe de vin est prête afin que dans un tintement cristallin nous trinquons et j'en soulève légèrement un sourcil avant d'approcher l'objet de mes lèvres. "- À la soirée, et santé, bel giovanotto " que j'en glisse alors que c'est le bout de ma lèvre inférieure qui coince le contour du verre en premier avant de lever le poignet pour en faire descendre le liquide foncé . Rien ne bat les vins italiens pour moi, mais celui-ci est agréable. J'en reconnais quelques grins particuliers avant de déposer à mon tour la coupe sur le comptoir. Je me rapproche donc de lui afin de venir poser mes doigts contre sa ceinture. Nous ne sommes pas là pour de simples petits mots, n'est-ce pas...? Il a beau être dominant lorsque vient le temps d'être nu, mais je ne suis guère là à attendre qu'il pose sa main sur moi pour bouger. Je tire la boucle, le ramenant un peu brusquement vers moi pour que nos torses butent l'un contre l'autre. Nos visages à quelques centimètres à présent et nous sommes plus ou moins de la même grandeur. J'en observe donc la profondeur de son regard avant d'afficher un sourire satisfait. Dans une provocation, j'en soulève le menton pour venir passer mes dents sur le bout de son nez. "- Giochiamo ' que je fais ainsi rouler sur le bout de ma langue en ne le lâchant jamais de mes billes. Oh, je sais que je risque de subir et c'est tout particulièrement ce que je recherche.

en temps normal, je préfère choisir un endroit complétement neutre pour rencontrer quelqu'un pour la première fois. jamais personne ne s'aventure chez moi pour le cul. c'est un principe auquel je ne déroge jamais. sauf ce soir. j'ai besoin de mettre une limite entre les gens et moi. mon duplex est un endroit que j'affectionne particulièrement. très privé. te faire venir chez moi n'est pas quelque chose d'anodin. tu vas vite t'en rendre compte si nous sommes amenés à nous revoir tous les deux par la suite. « une fois. la fille avait largement arrangé ses photos avec des filtres et je ne sais quelles conneries. elle ne ressemblait quasiment pas à ses photos. je l'ai très mal pris et j'ai vite mis fin au date » même si le feeling était bon avec elle, j'ai coupé court au rendez-vous. hors de question pour moi d'accorder du temps à quelqu'un qui n'est pas ce qu'il prêtant être. autant je ne suis pas toujours honnête dans la vie de tous les jours, autant sur ça, je ne triche pas. on se dirige dans la cuisine. verres servis. on trinque à cette soirée. fin et délicat sourire sur mes lèvres à ta réponse. je me délecte d'une gorgée de ce délicieux breuvage. ils sont forts ces français pour ça. mon verre se pose sur le plan de travail en te voyant t'approcher de moi. tu as toute mon attention khol. tu me rapproches de toi. je ne me fais pas prier pour me coller à toi.

Direct. Quand la femme avait osé jouer les métamorphes pour embellir la réalité. Quand avec certitude elle devait être magnifique, mais d'un manque d'estime de soi lui en a causée l'erreur ultime de masquer. Elle ne peut que s'en prendre à elle-même, dans cette histoire et je comprends parfaitement la réaction d'Hans. Lorsque les coupes sont déposées sur le plan de travail, je m'en suis rapproché, mais c'est surtout lui que j'ai ramené vers moi d'un contact ferme, lui murmurant des mots italiens pour qu'enfin le jeu commence.