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I

l avait suffi à ce qu'elle lui parle durant une quinzaine de minutes pour qu'il sorte de ses gongs. Elle a toujours possédé « ce don », son épouse, celui de faire transparente le plus obscur de ses visages. Le plus vil. Le plus colérique et destructeur. Et, elle le sait si bien qu'elle en a profité, en ce début de soirée. Son refus de signer les papiers du divorce est déjà quelque chose en soi, mais ses menaces, Clive ne peut plus les tolérer. Alors, lorsqu'il a raccroché en pensant faire valdinguer son iPhone contre le mur de sa cuisine, il a terminé par frapper dans le mur à l'aide de son poing droit. Puis, il a fini par briser la table de verre ronde se trouvant dans ladite cuisine afin de se restaurer. Le tout, avant de répondre à un message de Lilia, main ensanglantée. Ayant échangé de nombreux messages, le voici toujours présent dans cette pièce, avec un nouveau torchon autour de sa main pour que le sang cesse de couler. Il cherche aussi un tir bouchon qui lui permettrait de déboucher cette bouteille de vin rouge possédant son âge. " Je suis ici ! " Il indique à la jeune brune en la guidant avec sa voix, puisque la porte d'entrée a été déverrouillée, en prévision de son arrivée.

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e dîner de famille était prévu pour ce soir, Lilia était d’ailleurs très heureuse de pouvoir se retrouver avec ses trois frères et sa cousine, ce n’était pas tous les jours qu’ils étaient tous réunis. Nath était toujours dans un coin différent du globe, heureusement que les téléphones existent afin de garder contact. Malgré le dîner plutôt animé, Lilia en profita pour glisser quelques sms à Clive, elle ne s’ennuyait jamais avec lui. Cependant, la discussion devint centrée sur un sujet de plus en plus sérieux que d’habitude, jusqu’à ce que le professeur lui avoue qu’à cause de sa colère il avait finit par s’ouvrir la main. Là, Lilia commença à s’inquiéter. Elle ne pouvait rien faire à distance alors elle prit son courage à deux main et s’invita presque chez lui. Elle s’excusa auprès de ses frères et cousine et quitta le restaurant pour rejoindre la maison de monsieur Bergmann. En checkant l’adresse sur le GPS elle se rendit compte qu’elle n’était pas si loin que ça de chez lui. Une fois devant la porte, elle la poussa - lorsqu’elle reçu une autorisation de la part du propriétaire - puis suivit sa voix rauque pour se joindre à lui. «Oh mon dieu ! Mais qu’est ce qui t’a pris…!» Lança la brunette en remarquant le torchon bien rouge et les débris par terre. Elle s’approcha de lui en prenant sa main dans la sienne et en ouvrant le torchon afin de voir la blessure. «C’est moche ! Mais il faut désinfecter là. Où se trouve la trousse de secours ?» Demanda-t-elle en évitant les verres par terres.

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À

maintes reprises, Clive l’avait prévenu. Il n’est pas comme elle l’imagine et bientôt, elle s’en rendra compte, celle qui lui ment impunément. Le fait est qu’il est persuadé qu’elle a une raison à cela, parce qu’il s’agit de Lilia. Qu’a-t-elle de différent par rapport aux autres ? Le professeur ne souhaite pas s’attarder sur ce sujet, puisqu’elle reste une étudiante, sa cadette de dix-sept années, bien qu’il lui plaise de lui parler. Ils le font chaque jour à présent et c’est durant leur conversation qu’il lui a avoué s'être blessé. " Je te l’ai expliqué. " Il prononce, alors qu’elle lui demande ce qu’il lui a pris. Sa colère est toujours perceptible dans son regard, bien qu’il se soit quelque peu calmé. " J’ai connu pire. " Il ajoute, comme pour la rassurer, faisant référence à cette fusillade dont il a failli ne jamais se relever. " Dans la salle de bain. En bas. " Il souffle dans un soupir avant de la précéder, puisqu’elle est immense, sa maison. " Attention à tes pieds. " Rapport aux morceaux de verres brisés, mais aussi aux glaçons éparpillés. " Je m’en occuperai plus tard. " Il ajoute, bien qu’il ne sache pas quand. Puis, il ouvre dans un mouvement d’épaule la porte entrouverte de la salle de bain avant de se laisser choir sur le rebord de sa baignoire. " Ouvre le placard. " Il prononce, ordonne presque, pour clore ses iris et tenter de retrouver un semblant de calme et de tranquillité. " Tu voulais connaître le monstre. Il m'a fait ça. " Il souffle alors son regard océan, froid, trouvant le sien tandis qu'il désigne sa main.

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L

ilia avait quitté rapidement le restaurant où elle se trouvait avec sa famille et s’était dirigée vers la maison du professeur de droit, le cœur serré. Il venait de s’ouvrir et elle avait peur que la blessure soit énormément ouverte et qu’il perde beaucoup de sang avant son arrivée. Elle espérait simplement qu’il soit aussi responsable pour aller aux urgences s’il le fallait. Une fois à l’intérieur de la grande maison, la brunette n’eut pas de le temps de balader ses yeux dans le magnifique décor qui se trouvait autour d’elle, au lieu de cela, elle le rejoint rapidement en haut pour voir l’état de sa main. «Oui oui j’ai bien compris… mais ce n’est pas une raison de s’ouvrir la main ! T’imagines si c’était profond !!» Lilia soupira de son entêtement mais de soulagement aussi lorsqu’elle remarqua qu’il n’avait pas besoin d’aller aux urgences. Mais il fallait désinfecter tout ça et ils se dirigèrent donc dans la salle de bain du dessous pour récupérer la trousse de secours. «T’inquiète, je le ferais après avoir soigné ta main.» Elle parlait des débris et glaçons qui se trouvaient par terre. Une fois dans la salle de bain, Lilia suivit les instructions de Clive et retrouva la trousse qu’elle ouvrit, elle sortir le nécessaire avant de se retourner vers lui. «Dis pas ça… on a tous notre côté sombre ! Faut juste que tu évites de te faire mal la prochaine fois…» Elle s’avança vers lui et enleva le torchon délicatement. Elle le regarda dans les yeux avant d’annoncer. «Ça risque de piquer un peu.» Fit-elle en versant l’antiseptique sur la blessure et en tapotant avec une compresse.

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S'

il ne s’était pas repris, Clive aurait continué de frapper. Sa colère était telle qu’il aurait pu mettre le feu à sa demeure, mais heureusement, cela n’a pas été le cas. Même si elle sait le mettre hors de lui, il a appris - avec le temps - à ne pas lui donner ce qu’elle souhaitait et en cet instant, c’était de le mettre en rogne. Bien évidemment, elle avait réussi son coup, mais ça ne devait pas durer. Le quarantenaire ne pouvait en rien la laisser gagner, d’aucune façon que ce soit. Néanmoins, le mal était fait et sa main se trouvait ouverte au niveau de sa paume. Un torchon n’avait pas suffi et c’est muni d’un second qu’il indique à Lilia où le rejoindre, alors qu’il cherche inlassablement un tir bouchon. " Sans doute que non. " Il répond, roulant des yeux à sa réaction, faute de pouvoir plaisanter sur la situation. Qui aurait ri ? Personne, hormis lui. Clive a toujours été doué pour se moquer de sa propre personne, cyniquement. " Si ç’avait été profond, comme je vis seul, je me serais sans doute effondré sur le sol. " Il ne peut malgré tout s’entendre prononcer, un fin sourire présent sur son visage. Crétin de grande envergure, il peut l’être, lorsqu’il s’exècre de cette manière. Il ne peut se supporter lorsqu’il perd le contrôle. De ses émotions. De sa colère. De ses nerfs. Et, tandis qu’elle le suit, elle répond à ce qu’il lui a indiqué, l’histoire qu’il fasse le ménage à un moment donné. " Hors de question. " Il réplique dans la seconde. " Tu ne touches à rien. Ce n’est pas ton erreur. " Son ton indique à Lilia qu’il n’y a rien à ajouter, quand ils émergent dans la salle de bain et qu’il s’assied au bord de la baignoire. " Tu ne me connais pas. " Il murmure, lèvres pincées. " Ce n’est rien, ce qui vient d’arriver. " C’est ce qu’il pense sincèrement, bien qu’il ne ressente plus cette colère après la fusillade. Le fait est qu’il a été des plus terrifiants avec bon nombre de proches, ce qui l’a sans doute aussi conduit à quitter Washington pour cette sombre raison. " Piquer ? " Son regard trouve le sien et il se met à rire. S’il pouvait ressentir la moindre douleur, il préférait très nettement. Des picotements, ce n’est rien. Ça ne l’empêchera pas de se mettre une nouvelle fois en colère. " Je ne ressens rien. " Il dit, presque déçu, avant de regarder Lilia, de la détailler. " Où étais-tu, déjà ? Avant de débarquer ici, s’entend. " Il est toujours en colère, cela se ressent, mais il est inutile de polémiquer dessus, ça ne saura pas le calmer.

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ilia leva les yeux aux ciels lorsqu’il refusa qu’elle fasse le ménage des débris et glaçons qui jonchaient le sol. Il semblait décidé mais Lilia avait également son mot à dire. «Ce n’est pas une question d’erreur Clive mais de pratique. Tu n’iras pas très loin avec ta main alors autant que je le fasse.» Lilia n’était pas du genre à tenir tête mais lorsqu’il le fallait elle n’hésitait pas. Une fois dans la salle de bain, la jeune brunette prit le rôle de la petite infirmière et essaya de faire de son mieux pour qu’elle ne lui fasse pas mal. «Tu as raison, je ne te connais pas. Mais si je peux t’éviter le pire la prochaine fois avec mes conseils emmerdant alors je le ferais.» Elle s’exécuta doucement avec son antiseptique mais le professeur de droit continuait de nier toute douleur et de jouer au nonchalant, ce qui énervait un peu la jeune femme. «Tu n’as pas besoin de jouer à l’homme fort avec moi tu sais. T’es pas un monstre mais un être humain alors arrête.» Fit-elle d’un ton sérieux tout en plongeant son regard dans les siens. Puis elle se retourna s’occuper de sa main. Une fois bien désinfectée, elle échangea son antiseptique par du sérum physiologique, utilisa une nouvelle compresse, et nettoya encore une fois et doucement la plaie en évitant l’intérieur de la blessure. Une fois toute propre et lorsque les saignements cessèrent, Lilia la couvrit encore une fois par une compresse sterile puis un sparadrap. «Et voilà ! Ça tiendra jusqu’à demain au moins.» Elle rangeât le matériel dans le placard avant de répondre à sa question. «J’avais un dîner avec mes frères, j’étais dans un restaurant pas très loin d’ici.»

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on erreur. C’est bien le terme qu’il a prononcé et tandis qu’ils se faufilent dans sa demeure, la brune n’en démord pas, elle l’aidera. Pourtant, Clive ne souhaite pas qu’elle s’occupe des morceaux de verres, ni même des glaçons. Elle pourrait trébucher, se blesser, tout ça parce qu’il a souhaité mettre le foutoir dans sa cuisine. Il devait se défouler et à tout bonnement frapper, sans penser. Mais, il ne pipe mot, se contente de soupirer ainsi que de lever les yeux au ciel. Elle semble aussi entêtée que lui, Lilia. Cependant, il compte bien le lui faire oublier, à l’aide de son vin millésimé. « Je ne joue pas à l’homme fort. » Il prononce, sincère, toujours assis sur le rebord de sa baignoire. Il n’a pas mal, cela ne fait que picoter, alors pourquoi lui assurer le contraire ? « Je suis un être humain, certes. » Il lève une nouvelle fois les yeux au ciel et pousse un long soupir. « Avec ses défauts, ses travers. » Il chantonnerait presque pour la regarder faire. La brunette s’applique, désinfecte, nettoie la plaie puis la panse et il s’interroge, se demandant quand est la dernière fois où l’on a ainsi pris soin de lui. « Merci. » Il s’entend dire, une ride présente entre ses sourcils froncés, puisque peu habitué. « Demain, je demanderai à mon employée de me la désinfecter. » Celle qui s’occupe de temps à autre de ses courses, ainsi que la bonne tenue de sa demeure à Back Bay. « Navré de t’avoir séparé de tes frères. » Il s’en veut sincèrement, mais ne regrette en rien qu’elle soit à ses côtés. « Puis-je me faire pardonner en t’offrant ce verre de vin ? » Le voici d’ores et déjà debout, la surplombant de toute sa hauteur, alors que son regard s’accroche au sien. « Année mille neuf-cent-quatre-vingt. Tu risques d’apprécier. » Il s’essaye à sourire, à balayer cette colère qu’il ressent toujours et dont il peine à se débarrasser.  

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a jeune brunette était soulagée que Clive ait partagé son malheur avec elle, cela lui avait donc permis de venir à temps et de s'occuper de sa main avant qu'il ne soit trop tard. Elle s'était donc appliquée grâce à la trousse de secours qu'elle avait retrouvé dans sa salle de bain et espérait que cela allait suffire, au moins jusqu'au lendemain. «Ca serait mieux que tu ailles demain aux urgences pour qu'ils vérifient sa profondeur, au cas où t'auras besoin de quelques points de suture.» Comme on dit, vaut mieux prévenir que guérir. Et puis, elle sera à son tour rassurée comme ça. Le professeur lui demanda ensuite ce qu'elle faisait avant de débarquer ici. Il est vrai qu'elle habitait vers le campus plutôt qu'au centre de Boston, elle n'aurait donc pas pu venir chez lui aussi rapidement, mais elle lui expliqua qu'elle avait un dîner avec ses frères. «Ce n'est rien ne t'inquiète pas, on aura d'autres occasions pour diner ensemble.» Nath allait surement la tuer mais là n'était la question. Clive décida de se faire pardonner par un verre de vin. Il n'avait rien fait de mal mais Lilia ne pouvait refuser un verre de vin, cela faisait partie de son éducation. «Tu sais comment me prendre par les sentiments Clive ! Une aussi bonne bouteille ne peut se refuser.» Dit-elle avec un sourire. «Reste tranquille je vais nous servir.» Elle prit le tire bouchon et s'appliqua, comme elle l'avait si bien appris, afin d'ouvrir correctement la bouteille. "POP" on entendit et la bouteille était ouverte. Elle remarqua qu'il n'y avait pas de verres sur la table, bien évidemment le seul verre qui était sur la table plus tôt était maintenant en débris dans la cuisine. «Je vais nous chercher des verres.» Indiqua-t-elle avant de se diriger vers la cuisine. elle venait pour la première fois chez lui mais elle agissait comme si c'était chez elle. Elle ne faisait pas cela habituellement mais elle voulait lui éviter de se lever alors qu'il était blessé. Arrivée dans la cuisine, elle était perdue, elle commença à ouvrir tous les placards avant de tomber sur le bon. Cependant, maintenant qu'elle l'avait trouvé, de sa petite taille, elle était incapable d'en attraper un, même sur la pointe des pieds. Alors que son bras était tendu en vain, elle ressenti un corps derrière elle, attrapant deux verres à la volée. Lilia se retourna aussitôt pour rencontrer le regard azur du professeur. «Je...je pensais y arriver...désolé.»

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S

i elle ne l’avait pas mis à ce point en rogne, jamais Lilia ne se trouverait à son domicile. C’est ce à quoi songe Clive tandis qu’elle s’affaire, soignant sa main avec précaution et application, alors que lui s’évertue à jouer au mauvais élève. Toujours hors de lui - bien que calmé par la présence de miss Arnault - il ne cesse de parler de lui de manière péjorative, afin qu’elle saisisse qu’il n’est guère un homme bien, seulement, elle ne tombe pas dans son piège. Lilia a un fort caractère et le lui démontre en cet instant, quand, elle lui souffle qu’il vaille mieux qu’il se rende aux urgences demain. Une nouvelle fois, son regard océan se lève. Il roule des yeux face à sa requête et un sourire narquois se dessine sur son visage. Doit-il lui dire qu’il s’y rendra alors qu’il ne compte absolument pas le faire ? Il n’a besoin du moindre point de suture. Il le saurait dans le cas contraire. Ce dont il a besoin, c’est de se détendre en ingurgitant une bonne dose d’alcool, mais cela ce sera pour plus tard. Déjà, il désire savoir où elle se trouvait et ce qu’elle faisait. « Hm… » Il songe à ses frères qui ne seraient sans doute ravis de savoir où elle se trouve en cet instant : chez un professeur de droit qui a quasiment le double de son âge, à quelques années près. « J’imagine qu’ils seraient heureux de connaître auprès de qui tu as accouru, n’est-ce pas ? » Il ne peut s’empêcher de sourire ainsi que d’ancrer son regard dans le sien. « Tu devrais peut-être le leur préciser, dans un message, au cas où je te garde ici. » Son humour habituel, bien qu’il ne soit pas contre la garder pour la soirée et la nuit, puisqu’ainsi, il ne serait pas seul, dans son immense demeure. « J’avais bien noté que le vin était important à tes yeux. » Il ne pouvait pas louper ce détail, d’autant que cela ne peut que les rapprocher. Il lui a même proposé son propre millésime, puisqu’une bouteille de son année de naissance et tandis qu’elle lui assure qu’il ne doit rien faire, il la suit et la regarde avec un plaisir non dissimulé. La détaillant, scrutant le moindre de ses gestes, il croise ses jambes et l’admire en train de déboucher la bouteille. Il y a quelque chose de sensuel dans sa manière de faire et une fois sa tâche accomplie, elle se rend jusqu’aux armoires, afin de dénicher des verres. Un plus large sourire gagne le visage du quarantenaire puisqu’il sait précisément où il se trouve contrairement à elle. Mais le fait qu’elle agisse comme si elle se retrouvait chez elle ne le dérange en rien, bien au contraire. Seulement, il y a un hic. La hauteur. Ses derniers se situent là où elle ne peut les atteindre et évidemment, il ne peut décemment pas la laisser dans cette situation. Alors, en silence, il la rejoint et se cale derrière elle, son corps la surplombant frôlant le sien, plus chétif. Lorsqu’elle se retourne afin de lui faire face, il trouve son regard et s’y laisse plonger. « Il n’y a pas de mal, Lilia. » Il répond dans un murmure. « Il faut bien que je me rende utile. » Clive ajoute, pour les déposer juste derrière elle et rester ainsi, beaucoup trop prêt de sa silhouette. Un évident désir lui traverse l’esprit, celui de se pencher davantage afin de goûter à ses lèvres, mais peut-il seulement succomber à la tentation ? Le quarantenaire l’aimerait vraiment. « Que faisons-nous, à présent ? » Elle peut aussi bien répondre qu’ils doivent goûter à sa bouteille de vin, ou alors, l’embrasser. Se penchant davantage, il lui fait comprendre dans ses opales ce qu’il désire, mais il ne compte pas se jeter sur elle. Puis, après tout, ce genre de petits jeux, faire accroître le désir.

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C

live tenait à ce qu’elle clarifie la situation à ses frères mais elle savait que ce n’était pas la meilleure chose à faire. Si Nath savait qu’elle les avaient abandonnés en plein dîner pour aller rejoindre le professeur dans sa demeure, il risquait de débarquer illico presto, chose qu’elle n’aurait pas du tout apprécier. «Si tu tiens à ce que mon frère te refasse le portrait je pourrai renvoyer un message, mais je ne préfère pas. Un "une situation urgente" suffit.» Elle n’était pas non plus obligée d’expliquer tous ses faits et gestes à ses frères, elle était majeure et vaccinée et était capable d’assumer ses choix.

La main sécurisée sous le bandage par la jeune brunette, ils décidèrent de noyer cette soirée dans une bonne bouteille de vin. Clive savait comment la prendre par les sentiments. «Merci.» Elle le remercia pour cette considération et ce petit détail qu’il avait noté. C’est à ce moment que la jeune doctorante rejoint la cuisine pour dénicher deux verres de vin. Elle avait ouvert quelques placards avant de tomber sur le bon. Pourtant, sa petite taille l’empêcha d’atteindre les verres, même sur la pointe des pieds. Elle essaya de s’étirer le plus possible pendant quelques secondes avant que Clive ne vienne à sa rescousse, c’était assez embarrassant de la voir s’étirer comme ça sans résultat. Mais en plus de ça, il fallait qu’il le fasse lui-même puisqu’elle était inutile. Elle s’en serait voulu quelque peu mais elle n’eut pas le temps de trop réfléchir puisque cette proximité la déstabilisa aussitôt.

La jeune femme se retourna et leur regard se croisa. Ils restèrent dans cette position puisque Lilia ne savait pas trop quoi faire. Revenir boire un verre tranquillement comme si cette tension entre eux n’a jamais existé semblait vraisemblable. Elle le ressentait aussi, cette envie et ce besoin que leurs lèvres se scellent enfin. Lilia finit donc par se redresser et rapprocher ses lèvres des siennes. «Très bonne question monsieur Bergmann, à vous de nous éclairer.» Fit-elle avec un sourire enjouée.