@Lilia Arnault & @Clive Winston Bergmann
RAS université d'Harvard - Kennedy School

Clive fait face à son auditoire. Muni de son assurance naturelle, il étaie son cours de droit, buvant à quelques occasions des gorgées d'eau. Positionnée sur son bureau, il ne se saisit de sa bouteille que pour boire - tandis qu'il joue avec hors des cours - et se trouve vêtu, comme à son habitude, d'un costume. Deux ou trois pièces, selon son humeur. Aujourd'hui, il a délaissé sa veste sur le dossier de son assise et se trouve debout, devant ses étudiants, avec sa chemise déboutonné d'un seul cran et sans cravate. Ses manches se trouvent au niveau de ses coudes et laissent ainsi apparaître ses avant-bras musclés. Continuant à parler, échangeant de temps à autre avec ceux qui désirent faire du droit, il se surprend à noter que les heures ont tourné plus promptement d'escompter. Alors, il met fin à son ultime laïus et demande aux personnes assises de bien revoir ce dont ils ont parlé durant ses dernières heures, avant de commencer lui-même à ranger ses affaires. Se saisissant de sa bouteille d'eau, il la termine et s'empare de sa sacoche pour la déposer sur sa chaise. Il met un certain temps à tout ranger, entre autre parce qu'il déverrouille son smartphone et jette un coup d'œil aux e-mails qu'il a reçus lors des heures passées. Un soupir passe la barrière de ses lèvres lorsqu'il voit s'afficher l'objet d'un d'entre eux, puisqu'il sait de quoi il en retourne. Son épouse désire qu'il rentre immédiatement à Washington, seulement, il n'y compte pas. D'ailleurs, il ne pense que ce soit une bonne idée qu'ils se revoient après tout ce temps, comme il ne saurait quoi lui dire, cette dernière se trouvant être à l'image d'une inconnue pour lui à présent.

@Lilia Arnault & @Clive Winston Bergmann
RAS université d'Harvard - Kennedy School

C’est avec un grand sourire que Lilia débuta sa matinée, non parce qu’elle allait pouvoir continuer ses recherches pour sa thèse mais plutôt parce qu’elle allait assister à un cours bien loin de sa spécialité. Le droit et la biologie étaient des domaines assez différents mais Lilia était capable de tout pour assister aux cours du Professeur Winston Bergmann. Oui oui, cela faisait un certains temps que la jeune biologiste s’intéressait au droit, ou plus exactement, au professeur qui enseignait la matière. Grâce aux squattage de cours, elle a tout de même appris pas mal de choses. Comme quoi ce n’était pas si inutile que ça de suivre son crush un peu partout.

Lilia regarda sa montre et remarqua que le cours avait déjà commencé. flûte !!! Pensa-t-elle. Elle quitta le bâtiment scientifique à la hâte pour se diriger vers le "Kennedy School" qu’elle a appris à arpenter depuis un bon moment maintenant. Elle connaissait l’itinéraire jusqu’à l’amphithéâtre dédié à ce cours comme une vraie juriste. C’est donc avec la respiration coupée de fatigue par sa course qu’elle s’assît discrètement aux côtés des étudiants bien concentrés. Lilia sortit aussitôt son bloc note et son stylo. Effectivement, la jeune brunette s’investissait corps et âme dans ce cours de justice pénale. Elle essayait de comprendre mais elle avait du mal avec ce regard perçant qui faisait le tour de l’amphi. Comme s’il n’en faisait pas assez avec les manches retroussées laissant apparaître ses veines, Monsieur Winston devait également ouvrir le premier bouton de sa chemise, ce qui fit sourire la jeune femme. Les étudiants autour d’elle la prenait forcément pour une folle pour ricaner toute seule dans son coin. Elle devait se débarrasser de ses idées illico presto.

A la fin du cours, Lilia était presque triste que ça finisse déjà. Mais la jeune femme ne s’arrêtait pas là, elle se faufila entre les nombreux étudiants présents pour se diriger vers le professeur, elle avait toujours des questions à lui poser. Tout pour le voir un peu plus. A force de voir sa tête, elle avait peur qu’elle soit un jour bannie pour poser des questions, le cauchemar !! « Excusez moi Monsieur, j’espère que je ne vous dérange pas ». Il avait le regard ailleurs mais se retourna à son interpellation. « Vous avez parlé de la Cour Internationale de justice mais en quoi cette Cour se distingue-t-elle de la Cour pénale internationale et des tribunaux pénaux internationaux ad hoc ? » Lilia réfléchit quelques secondes avant de rajouter. « Est-ce qu’on y trouve un procureur chargé des poursuites ou c’est ce qui fait justement leur différence ? » Lilia était plutôt impressionnée par elle-même, on aurait presque dit une vraie juriste. Mais le plaisir était lorsque le professeur commença à répondre, elle sourit et continua à boire ses paroles d’une traite.

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Clive n’a plus que cela : Harvard et ses cours de droit. Il se trouve bien loin de ses rêves de grandeurs à Washington, mais il ne regrette en rien sa décision. S’il n’était jamais parti, s’il avait travaillé ici, peut-être que son existence serait bien meilleure qu’elle ne l’est actuellement. Cependant, personne, jusqu’à présent, n’a jamais eu le pouvoir de revenir en arrière, et lui aussi en est évidemment incapable. Il clôt donc ses yeux couleur océan et s’intime de ne plus y songer, bien que cela le "bouffe" de l’intérieur, en réalité. Tout recommencer, revenir sur son passé, il en rêve, mais tout ce qu’il peut faire est d’être ici, chez lui, à enseigner. Son cours terminé, il jette un coup d’œil à son iPhone et soupire à l’e-mail qu’il a reçu. Quand va-t-elle cesser de le harceler au juste ? Faut-il qu’il l’appelle afin de lui signifier une nouvelle fois qu’ils n’ont plus rien en commun et que jamais plus leur relation ne sera comme auparavant ? Son épouse, il ne l’aime plus et en finalité, il n’en a jamais été amoureux. C’est sa triste réalité, mais il se doit de ne plus la dissimuler, autant pour elle que pour lui. — « Hm ? » Il se redresse, croise le regard de l’étudiante qui ne cesse de venir l’interroger sur son cours et esquisse un sourire. « Non, non. Vous ne me dérangez en rien. » L’ancien juge à la cour suprême de Washington lui assure, tout en défaisant un second bouton de sa chemise d’un blanc immaculé. « Hm. En effet. » Il prononce pour acquiescer et la laisser continuer. Une fois ses interrogations achevées, il s’assied sur le bord de son bureau et croise les jambes, afin d’être à la hauteur de l’étudiante ainsi que d'avantage à son aise : « La différence se trouve dans le rôle de chacune des cours. La Cour internationale de Justice se doit de régler, les différents d’ordre juridique qui sont soumis par les États. Elle donne des avis aux questions juridiques qui lui sont posées par les institutions spécialisées de l’ONU. Par conséquent, elle n’est en rien compétente pour juger des personnes qui sont accusées de crimes de guerre ou encore de crimes contre l’humanité. » Ses iris couleur océan s’ancrent dans les siennes et il continue : « Quant à la cour pénale internationale et les tribunaux pénaux internationaux, ils mènent des enquêtes et engagent des poursuites à l’égard de personnes accusées d’avoir commis des crimes graves, comme les génocides, les crimes contre l’humanité, ceux de guerre ainsi que ceux d’agressions. Me suivez-vous ? » Il s’enquit, désireux d’être certain que jusqu’à présent, elle saisit la différence majeure entre ses cours et ses tribunaux, pour rechercher dans son esprit la dernière interrogation posée. « Et en ce qui concerne votre dernière question, je pense qu’avec mes explications, la réponse est évidente. » Clive sourit davantage et l’interroge du regard, pour continuer : « Puis-je vous interroger à mon tour ? » Après tout, pourquoi serait-elle la seule à poser des questions ? « Il y a certaines choses que j’aimerais savoir. » Comme ses retards fréquents, puisqu’il l’a remarqué, note toujours ses arrivées à l’amphithéâtre, malgré les autres étudiants présents. C’est comme s’il la cherchait du regard à chaque fois, afin d’être certain qu’elle se trouve bel et bien là, à l’écouter pour boire ses paroles, de s’en abreuver pour devenir une grande juriste. « Enfin, si vous avez du temps à m’accorder, bien évidemment. » Elle est étudiante après tout et elle a sans doute à faire, puisque l’université d’Harvard n’est en rien synonyme de repos. En attendant, il range ses quelques feuilles dans sa sacoche, si bien qu’en se penchant en avant, avec ce nouveau bouton d’ouvert, la demoiselle à tout le luxe d’apercevoir sous sa chemise un semblant de son torse musclé.