J'ai encore agi de manière excessive. Pourtant, j'ai essayé de lui en parler calmement, d'essayer de fuir le sujet à la fin, quand je me suis rendu compte que c'était un sujet conflictuel. Mais  il l'a vraiment mal pris. Pourquoi on est obligé de se crier dessus pour se dire la vérité ? Cela ne devrait pas être comme ça. il me prend vraiment pour un con, ça m'énerve d'avoir été baigné dans ce mensonge depuis le début, depuis qu'il a diminué sa consommation. Moi qui voyais de grand espoir en lui, qu'il en finirait avec la drogue pour moi. En fait, il peut pas, il pourra jamais. Et je pense que c'est cette désillusion qui me fait le plus mal, d'avoir espéré quelque chose qui ne se réalisera jamais. Je rentre dans sa chambre et je me dépêche de rassembler mes affaires. Sauf qu'il arrive, qu'il se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser. NON ! Putain Hugo, laisse moi bouder en paix. Je l'écoute parler, je recule quand il touche mon visage et je m'assieds sur son lit. Je reste silencieux un long moment et je lâche mes vêtements à terre, signe que je reste, bouffon. des efforts Hugo ? souffrir t'appelles ça un effort ? tu crois que ça me fait plaisir de savoir que tu t'empêches de prendre tes doses pour moi alors que c'est pire pour toi ? je passe une main dans mes boucles et je déglutis. t'as pas besoin de faire d'efforts pour me prouver quoi que ce soit. et je sais que s'il arrive quelque chose, tu feras des efforts mais tout de suite, ne fais rien, juste... arrête de mentir car ça commence sérieusement à me chauffer d'être pris pour un con. je sens sa tête contre moi, il n'a pas supporté rester loin de moi alors il s'est assis à mes côtés. Hugo tolère bien le fait que je vais être papa encore une fois, que je laisse des marques sur son corps quand je fais une crise, il a soigné ma main que je regarde actuellement, serrée, trop tendu que je suis. Donc oui, des efforts t'en fais déjà pleins. Calme-moi Hugo. parce que j'ai tous mes muscles contractés, ma mâchoire serrée, les yeux rouges et mes doigts endoloris tremblent. J'ai repris mes médocs, mon traitement et je dois recommencer à zéro, faut que mon corps s'y habitude de nouveau et au début, j'ai vite les nerfs. Si je commence à respirer fort je vais faire une nouvelle crise. Je sens cette vague d'angoisse qui remonte. Merde, je perds le contrôle, j'ai tellement mal aux muscles que je me mets en boule et je gémis. Tessy. encore une fois, quand je commence ma crise, j'appelle ma soeur, j'appelle toujours ma soeur, c'est elle qui calmait mes angoisses quand j'étais gosse.

Bah quoi tu cherches toutes les façons te le garder contre toi, c’est beau non ? Ou juste un peu fortement inutile en fait, parce qu’il va s’inquiéter et la preuve, il continue de parler de ça, ça te fait baisser la tête et en plus tu t’en veux fortement en fait alors tu te poses, tu restes contre lui, parce que tu as besoin de lui et tu ne supportes déjà pas le fait qu’il soit super loin alors le fait qu’il soit trop prêt c’est juste parfait. T’es comme ça, il le sait, t’es tactile, tu peux pas t’empêcher de l’être en fait, donc autant dire que c’est la merde assurée en fait. Tu viens hocher la tête doucement quand tu entends ses paroles D’accord .. Faut que je te dise un truc alors .. Oui, tu vas sans doute lui parler du traitement qui foire non ? Ou il va aussi péter un câble ? En sachant que c’est pas confirmé, en sachant que c’est pas sur, ou alors tu attends et il repète un cable. Sauf qu’au moment de sortir quelque chose, c’est lui qui te dit ça et tu viens à froncer les sourcils Ok .. tu te places devant lui, tu réfléchis une seconde à comment tu avais fait précédemment pour le calmer, tu réfléchis aux gestes, juste aux gestes que tu appliques lenteur. Sur le ventre, puis sur le dos, puis finalement les jambes en l’air, tu paniques quand il commence à appeler sa sœur, tu regardes tes mains qui tremblent mais tu soupires plusieurs fois pour les voir se calmer et tu reprends. Quand tu penses avoir fait tous les gestes que la personne t’a dit et wesh en plus, tu t’es renseigné sur internet, sisi le mec parfait, tu le regardes et tu paniques Royce .. Royce ?! Chéri ?! tu viens approcher ton visage du sien alors que par surprise tu viens juste tapoter sa joue doucement Dis moi que ça va, et dis moi que j’ai pas merdé et que t’es pas mort, je te tue de mes propres mains si tu es mort sale bouffon, t’as pas le droit de me laisser et de faire ça, je te réveillerai et je te tuerais moi-même et .. Panique pas ça sert à rien, en fait si tu paniques trop Sur internet c’était marqué ça, putain Royce ?! 2 secondes pour te réveiller ou tu vas vraiment le tuer putain

Quoi ? Qu'est-ce qu'il veut me dire ? Putain j'ai encore plus peur maintenant. Je hais refaire des crises, j'en ai tellement souffert quand j'étais gosse. J'étais l'élève qui respirait fort en classe et qui se jetait en boule, ce qui faisait rire tout le monde. La spasmophilie, c'est loin d'être drôle. T'as juste l'impression de manquer d'air, que quelqu'un t'étrangle et plus tu cherches ta respiration, plus tu t'étouffes. Voilà, bébé Royce, 15 ans plus tard, c'est reparti. J'appelle ma soeur, je pleure après ma soeur carrément et j'entends difficilement la voix d'Hugo qui me parle. Le truc avec ce genre de crise, c'est que pour calmer la personne, ça dépend de la personne en fait, alors regarder sur internet chéri, c'est une bonne intention mais ça ne marche pas. Enfin, t'arrives à stabiliser mon corps, il est immobile, tétanisé, mais je respire fort, j'ai l'impression de m'étouffer. Mes yeux sont ouverts, droit devant moi, je peux pas te regarder, je suis en panique totale. Je reviens pas à moi, je respire encore plus fort, je tords mes mains. J'essaye d'expliquer à Hugo que j'ai besoin de respirer dans un un sac, un sachet, n'importe quoi, mais c'est la seule façon pour calmer ma respiration. Souviens-toi en, appelle Karl, appelle l'ambulance, mais tu peux me sauver et c'est à ta portée de main.

T’as tout suivit, t’as absolument tout suivit de tout ce que tu avais lu après sa première crise putain. Le dos, le ventre, les jambes, les bras, essayer d’avoir la tête un peu plus hauteur, le souffle, le calme. Le souffle. Putain, t’as oublié le souffle espère de gros bouffon, et tu dévales le lit pour te péter la gueule en clair avant de chercher un sac plastique un truc pour comprimer l’air, un sachet en carton, un truc, n’importe quoi et tu réfléchis un truc, putain ça a intérêt de fonctionner sa mère. Tu viens dessus de lui, pas sur lui, mais juste au dessus avant de souffler, ça va, tu panique pas du tout et tu l’embrasses. Because ça va réguler sa respiration, sisi, si il se concentre bien, il va se calmer, genre il a tout à fait intérêt en fait, tu l’embrasser vraiment, lentement, calmement, faut juste que tu y ailles en lenteur, choses impossibles quand il s’agit d’embrasser Royce en passant. Et quand tu enlèves tes lèvres des siennes, tu le regardes, tu le trembles finalement pour voir si ça va, ou pas, il a intérêt à dire que ça va, parce que t’as pas de truc pour lui faire respirer, même pas un ventilateur pour les asthmatiques. Tu finis par le regarder, tu as respiré tellement lentement que tu as presque le tête qui tourne en fait et tu le fixes Ca va ? Ou tu veux un truc pour respirer ? Ou autre chose ? Ouais tu paniques encore, t’as choisit la solution de facilité là encore on va dire parce que tu te vois mal déboulé dans la cuisine, expliquer la situation à ton père, développer des réponses à ses questions et ensuite revenir et de le retrouver mort quoi

Ce qui coince maintenant, c'est mon air. Mes poumons sont en feu, ma cage thoracique se gonfle et se dégonfle rapidement, comme si je respirais un gaz toxique. Cette douleur que j'ai dans la gorge, à l'intérieur de moi, je veux que ça se calme. Et je sais que ça va se calmer, qu'on calme la crise ou pas, car je l'ai dit à Hugo, c'est petit, intense, puis ça se calme. Mais y'a moyen d'arrêter mon angoisse plus tôt. Petit à petit, je retrouve mon calme. J'arrête de froncer les sourcils, les traits de mon visage se détendent et ma respiration aussi. Je réapprends à respirer doucement par le nez alors que je sens une pression sur mes lèvres. Je ferme les yeux, et maintenant, mon corps est détendu. Ma poitrine bouge plus calmement et je desserre lentement mes doigts. Pendant quelques minutes je reste calme, épuisé, ouvrir mes paupières me demande un effort surhumain. Puis finalement je rouvre les yeux et Hugo est près de moi. ça a recommencé. que je me plains en soupirant. Je pose ma tête sur ses genoux et je reste encore détendu un moment. Désolé mais j'ai besoin de tendresse, absolument. je veux plus que ça m'arrive. c'est pas ta faute, c'est moi et mon inconscient psychologique qui me donne des crises d'angoisse et qui terrifie mon corps. j'ai mal au jambes. j'ai mal à tous mes muscles en fait.

Tu regardes Royce qui se détend sous tes  lèvres et heureusement en fait, parce que sinon tu aurais flippé toute ta vie en fait. Tu commences à le regarder dans les yeux, parce qu'en même temps, tu as eu peur de le perdre et tu finis par sourire  faiblement. Tu déposes tes mains dans ses cheveux avant de lui embrasser le front lentement Je sais .. J'ai eu peur.. dis-tu alors que tu le sens venir contre toi, tu souris doucement avant d'ajouter Tu veux un câlin ? Genre un vrai câlin ? es-tu avant de le regarder et tu te décales légèrement alors que tu le prends contre toi lentement, tu viens même lui faire un vrai calin pour ensuite caresser sa joue Ca va mieux ? Dis-tu alors que tu en profites pour le regarder. Plus jamais il ne veut que ça se passe, tu pinces tes lèvres lentement alors que tu attends qu'il se calme doucement, tu voudrais éviter une nouvelle crise quand même .. Tu t'en voudrais, juste un moment calme entre vous deux quoi ..[/color]

Je suis bien maintenant, la tempête est passée dans ma tête. Je vois plus clairement. Je regarde le soleil qui traverse la fenêtre et j'entends même les oiseaux chanter. Comme c'est romantique tout ça. Et puis y'a Hugo qui me prend contre lui pour me faire un câlin et je peux juste pas m'en défaire. Je pose ma tête au creux de son cou et je le serre fort contre moi. si j'en refais une la semaine prochaine, j'en toucherai un mot à mon doc. je soupire. J'ai aucune envie d'en refaire une mais plus t'en fais, plus les crises sont rapprochées et ça c'est moins drôle. Oui, tu sens trop bon. je me saoule moi-même à être calme et tendre avec lui alors qu'il m'a gonflé y'a 10 minutes, j'étais prêt à m'en aller. Je repense ensuite à ce qu'il m'a dit avant que je fasse mon angoisse. tu m'as pas dit le truc que tu devais me dire. je t'ai interrompu, pardon ? Tant qu'on est dans les confessions, ça serait pas plus mal qu'on mette toutes les choses à plat, plus de cachotteries. En espérant qu'il va pas se dégonfler après ce que je viens d'avoir.

Tu le gardes contre toi doucement parce que t'es bien comme ça, tu le serres contre toi, plus jamais tu veux ça putain, une fois okay, ça va franchement, tu t'es pissé dessus mais deux fois tu t'es doublement pissé dessus. Tu embrasses son front, et même sa tempe, une partie de son visage quoi et tu viens déposer tes bras autour de lui Je t'emmène aujourd'hui chez le médecin, je m'en fous de ce que tu penses, tu vas en voir un c'est pas possible que ça se passe ça alors que tu as repris tes médocs.. T'as repris tes médocs hein ? dis-tu avant de le regarder. Abonner aux révélances après tout, autant le faire jusqu'au bout et quand il te dit que tu sens bon et tu viens rire, mais alors lui, impossible de comprendre ce qu'il lui passe par la tête, tu viens le resserrer lentement contre toi avant de lui embrasser lentement la tempe. Non tu ne vas pas le lâcher, hors de question de le lâcher non, pas après ce qu'il vient de te faire littérallement vivre. Et voilà qu'il revient sur le taquet du truc que tu voulais lui dire avant qu'il ne fasse sa crise et tu lui embrasses une nouvelle fois son crâne, tu vas te dégonfler comme une grosse merde en fait On en parlera quand tu te sentiras mieux, je veux pas que tu fasses une autre crise dis-tu alors que tu commences à éviter la conversation, tu n'as pas envie de qu'il souffre encore plus et qu'il est mal encore une fois. Tu resserres lentement ses bras autour de son corps lentement pour fermer les yeux, il va falloir que ça sorte quand même en fait ..

Hugo flippe et c'est normal, n'importe qui flipperait. Je soupire quand il exige que j'aille voir un médecin et je fais non de la tête. A quoi ça sert ? il va me donner des calmants qui vont me shooter, j'ai pas envie de dormir tout le temps, tu dors déjà assez. ça va je le taquine. J'ai pas envie qu'on ressemble à deux mollusques quoi. Non, j'irai voir mon médecin traitant en Amérique, ici, ça ne sert à rien. Oui je prends mes médocs. et je ne compte plus les arrêter. S'il faut que je les prenne à vie, je le ferai, en même temps ça fait 10 ans que je prends le même traitement. Je ferme les yeux quand Hugo m'embrasse le front et je souris tendrement. Putain je suis bien là, j'ai pas envie qu'il me lâche. Mais il y a quelque chose que je dois encore apprendre. Je relève la tête, je m'appuie sur mes deux mains et je le regarde droit dans les yeux, sourcils froncés. C'est... une mauvaise nouvelle ? il a raison, j'ai peur là, mais impossible que je fasse une nouvelle crise. Je m'assieds en tailleur et je joins mes mains en-dessous du menton.

T’es allongé à côté de lui, en fait non, t’es à lui, là, en silence, avec ton homme dans tes bras, et finalement ta remarque est juste, tu baises les yeux légèrement Désolé .. Je voulais t’aider .. parce que t’es inutile quand il fait ça, t’es même pas capable de le faire revenir à toi correctement sans rien obligé, t’es un gros bouffon en fait. Et ça te rassure qu’il te dise qu’il prend encore ses médicaments, bon comme toi, mais à défaut différent en fait, toi c’est souvent à une heure fixe, tu as toujours choisi 12h pour le bien fait de la vie et le midi parce que tu t’en souviens à cette heure ci, mais bon ce n’est qu’un détail. Le voilà qu’il bouge et tu le regardes faire, ses cheveux sont en pagaille, putain, on dirait qu’il a baisé ce matin, c’est trop sexy, tu passes même ta main dedans avant de sourire doucement. Mais ton sourire s’efface petit à petit quand il te dit ça, et tu soupires doucement alors tu décides de t’asseoir sur le lit, en silence, tu relèves enfin le regard sur lui. Tu as pas envie de le quitter des yeux Si je t’ai rien dis c’est parce que je pensais que c’était une erreur .. Allez Hugo, ça va le faire, y’a que Karl qui est au courant alors tu peux bien le mettre au courant aussi non ? Depuis janvier j’ai rechuté et, t’es obligé d’attendre 6 mois avant la chimio parce que t’as des examens et t’as des trucs en plus, sauf que 15 jours après avoir commencer, j’ai commencé à vomir .. Et là tu laisses un blanc, il va bien comprendre non ? T’es obligé de le dire de propre mots, à cet instant, tu veux t’enterrer dans un trou, tu veux disparaitre Ils pensent que je rejette le traitement sauf que les examens ont rien donné et je dois attendre septembre avant de voir si les résultats après les trois mois de chimio sont positifs ou négatifs et si ça se trouve c’est rien du tout, juste un coup de froid dans le nuit et du coup le fait que je vomis c’est pour ça et donc voilà La phrase la plus longue de l’histoire est attribuée à toi pour ne pas avoir respirer pendant toute cette période, ce monologue. Tu finis par relever légèrement le regard, mais tu préfères regarder ailleurs, parce que toi tu t’inquiètes pas, tu t’inquiètes jamais, tu vas pas mourir en fait, t’attend juste sa remarque ou sa réaction ou pire.. T’en sais rien en fait ..