Si Harper adore les sports extrêmes, c'est aussi le cas d'Alejandro: skateboard, surf, ski alpin, escalade, ce ne sont que quelques exemples. Peut-être venait-il de trouver une partenaire de sports en plus du reste?

En tout cas, sur le chemin du retour, sur la plage, le beau brun tenait à dire certaines paroles à Harper. Un peu plus tôt, ils étaient tous les deux trop en colère, trop en émotion, pour vraiment avoir cet échange. Maintenant qu'il était plus reposé, à nouveau de bonne humeur, il pouvait dire à la jeune femme combien il tient à elle et espère vraiment qu'ils renouent après le Spring Break. Harper ne cachait pas son appréhension pour ses sentiments, cette relation qui se développait et voulait attendre d'y voir plus clair, une fois à Boston. Alejandro acquiesce, comprenant que demander plus serait, en effet, se montrer trop exigeant et esquisse un doux sourire avant d'embrasser son amante.

-Je te fais confiance Harper.

De retour à la chambre, bien que la jeune femme lui donnait le choix, Alejandro gardait le cap sur ce qu'ils avaient décidé un peu plus tôt. À sa question, le jeune homme découvrit une femme aux goûts plutôt... exquis et assez semblables aux siens. Était-ce étonnant?

-J'adore Scorcese aussi, j'aime bien Sofia Coppola, mais encore plus son père. Les Parrains sont probablement mes films préférés...

Il aimait Nolan et Fincher aussi. Fight Club powaa! À nouveau, la belle l’appelait "mon chat", ce qui le fit sourire et il ne put s'empêcher demander, pour la taquiner:

-J'aime bien que tu me donnes des petits noms. Pourquoi chaton?

Avant dîner, aussi bien danser à nouveau et Harper choisit le tango, ce qui le fit tout de suite sourire.

-En danse classique je connais seulement la valse, alors je veux bien apprendre. Je nous mets la musique et je te montre les pas du tango.

Puis, il n'était pas contre ce genre d'échange de services, convaincu qu'Harper sait bien des choses qu'Alejandro ne sait pas. Heureux de pouvoir montrer le tango à la belle brune, il découvrit une élève attentive, qui apprend vite, en bonne danseuse qu'elle est et toute la sensualité du tango, leur complicité, ne tarda pas à créer certaines tensions, mais les deux vacanciers restèrent sages et profitèrent juste... de la danse. Pour autant, quand Alejandro levait la jambe de la belle au niveau de sa taille, plongeait son regard dans le sien... Olala. À la fin, il se permit de l'embrasser avec un baise-main et ils se préparaient des cocktails avant de dîner, une bonne idée d'Harper, qui savait comment faire le cocktail le plus populaire au Brésil. Un des plus connus en tout cas. Oh, elle les avait fait fort quand même!

-Oh, tout plein. Je m'intéresse un peu à tout. J'aime bien les vieux groupes des années 70, le rock progressif, ou plus hard rock classique, comme Led Zeppelin, mais dans le récent, j'aime Lana Del Rey, Black Keyes, la nouvelle vague blues-rock... Un peu de musique espagnole bien sûr et du classique aussi. Et toi?

Il s'intéressait aussi de le savoir. Quand ils ont fini leurs cocktails, ils proposent de leur faire des mojitos et d'appeler pour le dîner vers 20h, si cela convient à la demoiselle bien sûr.

Nous avions retrouvé notre complicité et j’en étais plus qu’heureuse. Nous parlions de films, et prévoyions de passer le reste de la soirée ensemble, sans penser au lendemain. Sans s’inquiéter. « J’aime énormément son père aussi, mais Sofia a une sensibilité sans égal. Virgin Suicides est incroyable. Ses films sont aériens, poétiques, délicats, mais sombres et violents à la fois … » Je lui souriais passionnée par ce que je lui expliquais. Le jeune homme me narguais sur ma façon de le surnommer, alors je décidais de le taquiner en retour. Je m’approchais tout doucement de lui, sans le quitter du regard « Parce que quand tu es gentil avec moi tu me fais penser à un petit chaton sans défense. » dis-je avant de déposer un délicat baiser sur le bout de son nez. Pas très viril c’est certain, mais c’était ma façon à moi de le taquiner. Je souriais timidement avant que nous nous mettions d’accord sur le choix de notre future danse.
« Oh mais je faisais allusion au ballet pour la danse classique, mais c’est avec plaisir que je t’apprendrai quelques positions de base. » Riais-je amusée. Il n’empêche que je me voyais bien valser avec lui également. La danse devait finalement être un domaine pour nous, pensais-je. D’ailleurs, il faisait un extraordinaire professeur. Ses pas semblaient assurés et je commençais à prendre le rythme, guidée par son corps. Parfois, je me surprenais à avoir chaud lorsque je sentais sa main glisser le long de mon corps, près de mes reins, ou sous ma cuisse, lorsqu’il fallait lever ma jambe. Mais il resta gentleman tout du long, me traitant comme si nous n’avions encore jamais franchi ce cap. Après une danse chaleureuse et sensuelle à souhaits, le bel Alejandro me fit un baise-main de la manière la plus charmante qui soit. Je lui souriais instinctivement de façon polie, trop habituée à agir de la sorte en société. Néanmoins, sans le quitter des yeux, avec tendresse et égards je répondis. « Tu es un excellent professeur, tu sais ? » Nous nous installions finalement sur ma terrasse après que je nous ai préparé des Caïpirinhas légèrement fortes d’alcool. Je le questionnais également sur ses goûts musicaux, curieuse de savoir si nous pourrions nous entendre sur le sujet, ou/et si nous aurions l’occasion de nous faire découvrir de nouvelles choses. Suite à sa réponse, mes yeux s’illuminèrent, captivée. Je m’extasiais, mon cocktail en main. « Je suis une grande fan des Led Zepp et de rock progressif également … King Crimson, Pink Floyd, Caravan … Sinon, j’écoute pas mal de Jazz, Trip-Hop, et dans les plus récents, j’aime beaucoup la musique alternative de façon générale, Zero 7, Radiohead mais aussi les N.E.R.D. » J’étais vraiment heureuse de savoir que nous étions sur la même longueur d’onde sur bien plus de points que j’imaginais. Je continuais de le regarder d’émerveillement tandis qu’il nous préparait des Mojitos. « Vingt heures me semble convenable. Et puis ça sera juste à temps pour éponger ma Caïpi ! » Plaisantais-je alors que je goutais à son cocktail bien mieux préparé que le mien. « Ton Mojito, en revanche est sacrément doux en bouche … » C’était délicieux même. Repensant à ce flot de questions que je me posais à son sujet, je ne pu m’empêcher de me demander s’il avait lui des gens à qui il manquait. Peut-être restés en Espagne ? Je ne savais même pas s’il avait des frères et soeurs. « Ta famille doit te manquer … Tu les vois souvent ? » me risquais-je à demander, curieuse, avant de prendre une gorgée de mon cocktail.

Tandis qu'Alejandro écoutait Harper parler du cinéma de Sofia Coppola, il se mit à sourire. Elle était si passionnée, si juste aussi dans sa description du film Virgin Suicides. Cela en était beau de l'écouter, de la regarder en parler.

-Lost In Translation reste mon préféré de elle.

Même s'il est probablement plus subtil et moins, comment dire, passionnée comme film? Curieux de savoir pourquoi elle le surnommait chaton, pas certain que ce soit d'ailleurs son surnom préféré, mais venait d'Harper, il était prêt à tout accepter. Amusé, il répliquait d'ailleurs, se rapprochant à son tour pour laisser un doigt glisser contre le bras de la belle:

-Pas si petit que cela quand même...

Il pourrait être un beau grand chaton non? Ce n'est pas tellement plus viril, mais bon. Niveau danse, elle promettait de lui apprendre le ballet. Grosse commande! Pourtant, il serait heureux d'apprendre.

-Oh oui! Je veux savoir faire au moins une portée.

Sans doute le truc le plus fun à faire pour un mec dans un ballet, non? En tout cas, ils dansèrent le tango pour ce soir, avec cette complicité si naturelle entre eux. À la fin, Alejandro la remerciait avec cette délicatesse qui est la sienne et la jeune femme dit qu'il fait un excellent professeur, ce qui le fait sourire.

-Tu fais une excellente élève aussi.

Danser donnait soif, mais puisque c'est les vacances, autant prendre des cocktails. Curieuse de connaître ses goûts musicaux, Harper eut droit à une réponse élaborée du beau brun et la jeune femme dit les siens à son tour, ce qui provoque aussi de son côté une avalance de questions et de commentaires comme:

-Ah Pink Floyd, les meilleurs... Trip Hop? Je ne sais pas ce que c'est... Radiohead? Attends, tu as bien dit Radiohead? Ah je les adore tellement. Muse aussi, mais radiohead, woah... C'est quoi ton album préféré de eux?

C'est ainsi que leur conversation sur la musique devint une sorte de jeu de ping pong entre les deux où ils découvraient, en tout cas, pour Alejandro, qu'ils avaient à peu près les mêmes goûts. Alejandro aime bien le jazz aussi, bien qu'il ne soit pas un fin connaisseur. Les plans pour la suite de la soirée se précise et le beau brun décide de ne pas faire semblant de comprendre:

-Caïpi? Qu'est-ce que c'est?

À propos de son mojito, il eut un léger rire.

-À force d'en faire, j'ai fini par en réussir un!

Quand il fut question de sa famille, le jeune homme se montre un peu plus pensif. Vu la distance, cela avait toujours été un défi de maintenir les ponts, une sorte de présence malgré tout, de se tenir au courant, etc.

-Un peu, parfois... J'ai appris à faire avec la distance. Je suis en contact régulier avec ma sœur et j'appelle ma mère tous les dimanches, comme un bon garçon. Je vais les voir au congé de Pâques et ma petite sœur descend en juin, elle veut que je lui fasse visiter Harvard, Boston et New-York.

Quand on le lance sur sa famille, on sent tout de suite que pour Alejandro, c'est un noyau important de sa vie, même si par exemple, il parle souvent plus de son grand-père que de son père par exemple. L'importance de sa mère est évidente et son rôle de grand frère protecteur et confident de sa petite sœur saute aussi aux yeux. Il sortait d'ailleurs son téléphone pour montrer une photo à la jeune femme:

-C'est elle, Isabel.

Ils s'étaient bien amusés ce jour-là.

-Et toi? Ta famille est sans doute plus proche, plus facile d'accès.

Alejandro me regardait avec un grand sourire avant de citer Lost in Translation. Je le regardais, hypnotisée et souris de même. « C’est un film magnifique. » Mais le beau brun semblait ne pas trouver le surnom que je lui avait donné à sa juste valeur. Il s’approchait d’ailleurs de moi me le signifiant de façon délicate. J’observais deux secondes son doigt glisser sur ma peau avant de me retourner à nouveau vers lui. « Non, pas si petit en effet … » Bien évidemment que le beau brun ne ressemblait en rien physiquement à un petit chaton sans défenses. Mais il pouvait se montrer aussi adorable et mignon avec moi qu’un bébé chat. Je fus étonnée de comprendre qu’il accepte que je lui apprenne quelques pas rudimentaires de ballet. Peu de gens savent que les danseurs classiques sont dotés d’une virilité folle avec leur partenaires, même en collants ! Je lui souriais. « Je t’apprendrai, si tu m’apprends quelques pas de Tango. » Ce qu’il ne tardait pas à faire, avec une habileté déconcertante.
Un peu plus tard, nous discutions tranquillement sur le balcon de musiques, accompagnés de cocktails et d’un charmant début de coucher de soleil. Je constatais avec enchantement que nos gouts musicaux s’accordaient. J’esquissais un large sourire à l’écouter. « Massive Attack par exemple fait de la Trip-Hop ! Je te ferai écouter si tu veux … » Je réfléchissais pas longtemps avant de reprendre. « Mmmm .. je dirai Ok Computer, pour Radiohead. J’aime beaucoup Muse aussi, surtout ce qu’ils faisaient avant. » Je me sentais heureuse. Heureuse de savoir que je me tenais avec un homme qui pouvait enfin m’impressionner. Et je l’étais. Pour ce qui était du Jazz, mon enfance avait été bercée par les disques qu’écoutaient mes parents. Nina Simone, Franck Sinatra, Ella Fitzgerald et tant d’autres. Je les écoutais plus rarement aujourd’hui, me rappelant une époque douloureuse. Ale me sortait de mes pensées. « Oh pardonne moi, Caïpi est seulement le diminutif de Caïpirinha. » souriais-je doucement. Cocktails qui allaient nous rendre saouls avant l’heure d’ailleurs, puisque mal dosés. Ses Mojitos en revanche … Assis bien confortablement sur nos fauteuils, nous pouvions admirer le magnifique spectacle du soleil. Pensive, je finis par lui poser des questions sur sa famille, où j’appris qu’il avait une petite soeur. Je l’écoutais attendrie avant de répondre. « Ils doivent être fiers de toi, j’imagine. C’est chouette que ta soeur vienne te voir ici ! » Je n’osais pas lui dire que j’aimerais être la pour lui faire visiter le campus. Peut-être qu’en Juin, il m’aura oubliée à force de le rejeter, pensais-je difficilement. Toutefois, il me montrait une photo d’eux ensemble. « Vous êtes beaux tous les deux … votre complicité est frappante ! » constatais-je attendrie. Ma famille, je ne la considérais plus réellement comme telle, mais plus comme un clan. En société nous avions l’air unis, tandis que nos relations étaient nettement plus froides en privé. Alejandro devait certainement être au courant pour mes parents, l’accident avait fait le tour du monde dans la presse, mais je ne préférais ne pas en parler, au cas où. « Oui, c’est certain. Je suis plus proche de mes cousins paternels, Hope et Alek avec qui nous faisons de réguliers passages à New-York, lorsque nous avons des réunions de famille. » C’était tout ce qu’il y avait à dire malheureusement, et rien de plus. Je me levais, désireuse de changer de sujet, approchant de la rambarde, admirant l’horizon. Je prenais une gorgée de Mojito avant de reprendre. « Je ne sais pas si nous nous sommes déjà croisés sur le campus finalement. Harvard est si grand … Mais peut-être que je connais tes amis ? Ou tu connais les miens, puisque tu as été un Eliot si je me souviens bien ? »

Apparemment, son amour pour Lost in Translation était partagé par Harper. De sacrés soirées ciné à venir sans doute! Puis, avant de danser, ils s'entendaient pour dire qu'il n'était pas si petit comme chaton. Suit le petit cours improvisé de tango, avec la promesse que plus tard, il aura droit à un petit cours de ballet et non, Alejandro ne considérait pas que danser le ballet était un manque de virilité, plutôt le contraire. Une de ses bonnes amies en Espagne était danseuse de ballet jusqu'à un triste accident. Depuis, elle a recyclé sa carrière comme mannequin, pas si mal quand même.

Puis, ils discutent musique et s'ils avaient beaucoup en commun niveau goût musicaux, Harper s'intéressait à certaines musiques dont Alejandro ignorait jusqu'à l'existence. Il faudra qu'il écoute!

-Si, je serais curieux d'écouter... Oui, c'est un peu plus commercial maintenant. C'est un bon choix Ok Computer, c'est probablement leur Dark Side of the Moon, mais je préfère Kid A. Après, c'est un super band.

Comme ils buvaient un cocktail brésilien, Harper avait utilisé le diminutif de cette boisson et le pauvre Alejandro, pas toujours aussi perspicace qu'il ne le croit, n'avait pas fait le lien.

-Tu sembles en connaître un rayon sur la culture brésilienne.

C'était quand même étonnant, surtout que les Américains ont tendance à être très centrés sur leur culture, leurs pays, mais c'était assez évident qu'à ce niveau, Harper faisait figure d'exception. Puis, c'est avec un bon mojito qu'ils abordaient la question de la famille. D'abord la sienne, puis celle d'Harper, beaucoup plus évasive sur le sujet. En même temps, il ne sait pas encore qu'elle est la fille de John John. Quand elle demandait s'ils étaient fiers, Ale' répond avec son petit sourire modeste:

-Un fils ne peut qu'espérer...

Alejandro va jusqu'à montrer une photo de sa sœur et la belle brune nota tout de suite leur complicité. Et encore, elle devrait voir les photos de ce bal où il a servi de cavalier pour sa sœur et ont dansé ensemble. Une bien belle soirée.

-Merci, c'est gentil.

Le beau brun se retient de dire qu'elle s'entendrait bien avec elle. En tout cas, quand Harper évoque ces réunions de famille, l'Espagnol ne peut s'empêcher de dire:

-En tout cas, il doit s'en dire des choses intéressantes dans une réunion de Kennedys.

Comparé aux Kennedys, qui prospèrent depuis les années 20, les Ortegas sont un peu plus récents dans le temps et n'ont jamais joué à la politique. Pas encore du moins. La jeune femme l'interrogeait alors sur ses amis, les Eliots qu'il pouvait connaître. Alejandro haussa des épaules.

-Mis à part Tate, je n'y connais plus grand monde. La plupart des amis que j'y avais on gradué. Mais oui, nous nous sommes sûrement croisés quelque part.

Sans se remarquer toutefois, jusqu'au Spring Break. Comme elle, Alejandro vient s'installer contre la rambarde, à côté de la jeune femme.

-Tu as quelques connaissances à la Dunster?

J’écoutais Alejandro attentivement, heureuse qu’il accepte de découvrir ce que j’aimais. Généralement, Zeus, Hadès et Zéphyr n’aimaient pas ma musique. Ils la trouvaient bien souvent trop déprimante, pas assez accessible. De ce fait, je n’avais donc jamais eu l’occasion de partager cette passion avec quelqu’un … jusqu’aujourd’hui peut-être ? Je souris à l’allusion à Dark Side of the Moon que j’affectionnais particulièrement. « Oh je connais moins cet album, tu me le feras écouter ! » Je devais avouer que je me voyais déjà passer une nouvelle journée entière au lit avec lui, à écouter des vinyles, tout en nous prélassant au chaud sous la couette, tendrement. Mais j’aimais bien aussi ce moment, avec nos Mojitos, à se découvrir lentement. J’haussais les épaules avec de me laisser échapper un petit rire. « Je suis sûre d’avoir été brésilienne dans une vie antérieure … » J’en étais même convaincue. Ce pays représentait tout le contraire de ma personnalité. Chaleur, générosité, passion … et cela avait du donc me fasciner quelque part en moi. De la même façon que mon attirance pour Alejandro, me faisait devenir quelqu’un que j’avais peine à reconnaitre. J’étais probablement une personne extreme, tantôt de feu, tantôt de glace ? Il éveillait des choses en moi insoupçonnées jusqu’à présent et j’en étais encore terrifiée. Mais je commençais doucement à lui accorder ma confiance, non sans difficulté, encore trop habituée à mon coeur marbré. Mais lui … si doux, si attentionné. D’ailleurs, je répondais à sa remarque d’un ton assuré. « Je suis certaine que c’est le cas. Tu es brillant. » Nous en venions à parler de ma famille. Nos réunions étaient intéressantes toujours. J’aimais mon clan, mais bien plus en tant que clan politique qu’autre chose. Ils m’avaient poussée à une carrière politique depuis que j’ai l’âge de m’en rendre compte, pourtant je n’avais pas toujours été de cet avis, puisque depuis très jeune je souhaitais devenir astrophysicienne. Je suis d’ailleurs toujours passionnée de ce domaine, mais mon caractère compétitif grandissant, j’avais cédé aux rêves de ma famille. Je regardais le Dunster souriante mais légèrement blasée. « Probablement plus encore lorsqu’on ne fait pas partie des Kennedy. »
J’écoutais mon ami me parler de ses relations chez les Eliots, mais je ne connaissais Tate que de nom à vrai dire. Je préférais d’ailleurs ça qu’il ne côtoie mes ennemis. J’en avais bien plus que d’amis. Mais quand vient la question sur mes connaissances à la Dunster, je ne pu raconter que ma seule amie était en réalité ma suivante, mon bras droit indispensables aux coups bas. « J’ai quelques connaissances, mais je suis assez proche d’Erin, elle est adorable je trouve. » Dévouée surtout. Je l’appréciais et la prenais sous mon aile bien-sur, mais ne m’étais jamais attachée à elle plus qu’à une autre. Ale était près de moi. Je l’observais. J’avais de plus en plus peur qu’il découvre l’horrible personne que j’étais avec les gens qui m’entouraient, ma maladie et mon côté sombre. Il avait certes eu un avant gout, mais c’était moindre comparé à ce que j’infligeais à certains. Je me ressaisissais, affichant un doux sourire à mes lèvres. « Tu veux qu’on se prépare à commander le repas ? »

Elle n'aurait pas de difficulté à convaincre Alejandro à passer une journée à écouter de la musique. Il en joue même, il sait jouer du piano entre autre, un intérêt qui le liait à Sheila d'ailleurs.

-Avec plaisir!

Le beau brun trouvait cela bien qu'ils se fassent des petits projets, de cette façon, Harper aurait des raisons de plus pour le revoir. Puis, en écoutant Harper sembler si convaincue d'avoir été une Brésilienne dans une autre vie, Alejandro eut un léger rire.

-J'imagine que tu y es déjà allé toi aussi?

Humble dans sa réponse quand il est question de savoir si sa famille est fière de lui, son amie, amante, personne au lien indéfini encore, était certaine que c'était le cas et le qualifiait de brillant, probablement un des plus beaux compliments qu'on puisse lui faire. Toujours la poursuite de cette quête de tendre vers un idéal d'esprit, comme des corps, la trinité des anciens grecs. En tout cas, il vient déposer un baiser sur la joue d'Harper, puis ils parlaient d'autre chose.

Quand à son tour, il s'intéressait à la famille Kennedy, il ne sentit pas la belle brune aussi passionnée ou même intéressée ou, soyons honnêtes, intéressantes. Pas de secrets croustillants révélés, pas de photo marrante avec un membre de la famille. Des phrases courtes, un air fermé, bref, valait sans doute mieux ne pas s'attarder sur le sujet. Ce qu'ils firent, puisqu'Harper posait des questions sur les Eliots et à son tour demandait à Harper si elle avait des connaissances Dunster. C'était le cas.

-Erin? Une grande blonde? Ah je la connais seulement de vu.

Pas plus que cela donc. Il commençait à se faire tard, bientôt, leurs verres seront vides, alors l'idée d'Harper de commander le repas n'était pas bête et c'est ce qu'ils firent. Repas qui fut succulent d'ailleurs. Qui n'aime pas le homard quoi? Ce fut encore l'occasion pour eux de continuer à faire connaissance. Alejandro voulait bien lui montrer à faire du surf, mais en échange, il voulait passer une demi-journée à la plage avec elle: bronzer, profiter de la mer quoi, ce serait fun non? C'était aussi une façon de se voir un peu plus, c'est certain. Alejandro sait joindre l'utile à l'agréable. Le repas terminé, merci hôtel, ils purent s'installer pour écouter le film Molly's Game. Film qui, pour Alejandro en tout cas, fut à la hauteur des attentes. La finale était plutôt satisfaisante. Il demanda à Harper ce qu'elle en pensait, espérait qu'elle ait aimé, parce que sinon... c'était échec quoi. Puis, un peu timide, hésitant, le beau brun demanda s'il pouvait rester dormir avec elle, ce qu'Harper accepta. Alors elle se changea, il se déshabilla et une fois dans les draps, il souhaita bonne nuit à la belle brune et l'embrassa, avant de fermer les yeux et de s'endormir, la plus belle des Kennedy contre lui.