Se voir, Alejandro était totalement pour et c'était bien qu'elle veuille qu'ils se revoient, que soit pour flâner ou autre, mais elle parlait à nouveau d'être amis. C'était une amélioration quand même, quand on sait qu'au départ, il devait l'effacer de sa vie. L'Espagnol répondit un petit:

-Si tu veux.

Mais planifiait bien de continuer de la charmer, de la séduire, de la traiter comme une amante, une amoureuse même, plutôt que comme une amie. Il l'aura bien à l'usure. Puis, l'ultimatum et là, Alejandro hausse les sourcils et toussote après avoir avalé une bouchée de travers. Pourquoi il a l'impression parfois qu'elle chauffe le chaud et le froid plus vite qu'un climatiseur?

-S'il te plait Harper, pas d'ultimatum ce matin.

Genre si tu ne fais pas ce que je dis, je m'en vais. Faudrait déjà qu'elle sache ce qu'elle veut, alors les menaces ou avertissements, ça va. Alejandro reste patient et de bonne humeur malgré tout, n'ayant pas envie de se disputer non plus. D'autant que le ton, l'atmosphère redevient vite légère Les deux vacanciers firent leur plan pour la journée.

-Je t'en prie, ne te gêne pas... D'accord, c'est noté senorita.

Adorerait-elle la vue de son torse? Son haut restera donc contre le fauteuil on dirait. Il était content de le savoir n'empêche et sourit. Alejandro profite du jolie rire de la belle pour venir l'embrasser, un baiser qu'elle prolonge, encore, qu'il répète aussi, avant de se distancer, frustrant la belle Eliot autant que lui. C'est elle qui veut qu'ils soient amis après tout, alors faut se freiner. Harper décidait donc de faire mumuse avec de la confiture et Alejandro eut un léger rire.

-D'accord! Je pense pas que ça va survivre à la douche par contre.

Pour dévier l'attention, tandis qu'il ramassait le pot de confiture de fraises, il dit:

-Je te laisse aller à la douche en premier d'ailleurs, les dames d'abord.

Et bim, il lui mit à son tour de la confiture de fraises sur le bout du nez et rigolait à son tour.

-Tu as raison, tu es tellement plus charmante ainsi.

Tellement qu'il venait donner un petit coup de langue sur le bout du nez.

Son ‘si tu veux’ me paraissait pas si convainquant, mais c’était déjà une bataille de gagnée. Peut-être pouvais-je moi aussi me contenter de ce lien, si frustrant mais si simple. Ainsi, je ne finirai pas en enfer. D’ailleurs, je le sentais se refroidir lorsqu’il me parlait d’ultimatum. Je baissais les yeux, embarrassée, perplexe. Ce n’était pas mon intention de l’agacer avec ça, mais je me contentais de me taire. Malgré tout, le désir de profiter me submergeait ce matin, je n’avais pas la moindre envie d’être la Harper d’hier soir. Je me risquais donc à faire une petite remarque semi-déplacée sur sa tenue, qu’il eu l’air de plutôt prendre en compliment. Je souris. Jusqu’à ce qu’il m’embrasse, du moins. La passion qui nous unissait était aussi forte que courte. « Et est-ce ça que tu appelles l’amitié ? » lui demandais-je. J’étais perdue. Perdue par ce baiser, et restais toujours paralysée, je n’étais pas habituée à vivre ce genre de sensations, encore moins avec lui. Après tout, il n’y a même pas trois mois, j’étais encore vierge … En espérant qu’il ne s’en soit pas douté l’autre nuit. Je commençais à m’amuser avec lui, jouant avec la nourriture comme une gamine de cinq ans, mais j’aimais rire quand j’étais avec lui. En m’en rendant compte, il n’y avait qu’avec lui que je riais. Mes amis, autant je vivais pour eux, autant nos affaires n’étaient pas dans l’amusement, mais plus dans la stratégie, les coups bas. L’une de mes passions. Quelque chose qu’Alejandro ne comprendrait peut-être pas, lui qui avait l’air si altruiste. Il me proposait après ma petite plaisanterie de me céder sa place à la douche, mais je me fis avoir à mon tour. Etonnée et légèrement excitée par son petit coup de langue soudain sur le bout de mon nez, j’écarquillais les yeux, bouche bée avant de plaisanter. « Oh mais c’est la guerre que tu cherches ! » Je lui pris le pot de confiture des mains, trempa trois doigts et esquissa une sorte de smiley sur son torse avec. « Et non, ne pense pas que j’irai lécher ton torse, Ortega ! » Je riais plus fort encore. Happée par ce bonheur si intense. Je courrais finalement me cacher dans la salle de bain, derrière la vitre. Je retombais en enfance. Je pris le pommeau de douche entre les mains et réglais la température afin que l’eau soit tiède, et surtout prête à faire un sacré jet sur le beau brun à la seconde où il viendrait découvrir ma cachette…

Bien sûr, on n'embrasse pas ses amis comme Alejandro venait de le faire avec Harper et il le sait très bien. Fallait le voir hausser des épaules et dire sur un petit air innocent:

-Tu peux appeler ça comme tu veux.

Autrement dit, elle peut bien s'amuser à définir ceci ou cela, de son côté, il fera selon ses envies et ne se privera pas de l'embrasser si le cœur lui en dit. Du reste, s'il n'avait pas mis fin à cette embrassade, quelque chose lui dit qu'Harper serait encore accrochée à ses lèvres.

D'ailleurs, comme des enfants, il commence à jouer avec le peu de nourriture qu'il restait, surtout la confiture en fait. C'est Harper qui ouvre le bal, mais Alejandro réplique. La belle brune jouait les scandalisée, ce qui le fit encore un peu plus rire.

-Moi? Je dis toujours faites l'amour, pas la guerre.

Petit message subtil ici? Peut-être bien. Les deux se chamaillent un brin, elle arrive à lui arracher le pot de confiture des mains et l'Espagnol lâchait tout juste un "hey!" quand son "amie" vint rajouter de la confiture, sur son torse cette fois. Le jeune homme n'avait même pas pensé à ce qu'elle lui lèche, trop pressé qu'il était de répliqué, mais puisqu'elle le mentionne.

-C'est dommage, cela aurait fait un bel accord de paix Kennedy.

Lèches mon torse et on est quitte en somme. Pas aujourd'hui! Tandis qu'Alejandro cherchait à mettre la main sur le pot de confiture de framboise, Harper, féline, file hors du lit et partait vite fait à la salle de bain. Alejandro laissait tomber le pot et la suivait pour découvrir qu'elle n'avait pas fermé la porte. Elle ne devait pas avoir eu le temps!

Alors il entre dans la pièce, tout prêt à bondir sur elle, le sourire aux lèvres et... splash, le jet d'eau en plein visage et bientôt sur son torse. L'eau, tiède, ne manque pas de le refroidir et il en lâche un "ah" de surprise et tentait de bloquer l'eau avec son bras, technique assez moyenne. Son corps quand même chaud, merci à la température ambiante, aux petits élans de tantôt, subi les contrecoups de cette eau tiède, froide même.

Toujours du type persévérant, Alejandro s'avance sur elle, inexorablement. Il devait y avoir de l'eau un peu partout dans la salle de bain maintenant, il devait être trempe de la tête aux pieds, mais avec sa force et sa vivacité, il arrive à enlever le pommeau de douche des mains d'Harper. L'envie de lui en envoyer était forte, mais il éteint plutôt le tout. Au moins, la confiture était partie maintenant, mais le jeune homme frissonnait, les cheveux aplatis sur sa tête. Il devait avoir un petit air piteux.

-J'ai froid, je suis tout mouillé.

Lâchait le jeune homme en faisant la moue, avant d'obliger Harper à un gros câlin, sa façon à lui de se venger.

J’arqua un sourcil devant sa phrase merveilleusement bien tournée. L’avait-il fait exprès ? Sans aucun doute ! « Ca t’arrangerait, hein ? » riais-je. « La guerre c’est rigolo quand c’est avec toi ! » souriais-je mi timide, mi séductrice. Alors que je venais tout juste de lui peinturlurer son torse musclé, il fit une petite blague, avec l’idée en tête que je lui lèche le torse. Je m’approchais alors tout doucement de lui, les yeux rieurs, essayant de garder un air sérieux en vain. Je sorti le bout de ma langue, prête à se poser délicatement sur sa peau. A un millimètre, je fis demi-tour, courant dans la salle de bain me réfugier avec une bien belle idée en tête. Nous bataillâmes fort avec l’eau dans la baignoire, comme des gamins. Mouillé jusqu’aux os, Alejandro eu l’air de préparer sa petite vengeance. J’écarquilla les yeux, comprenant son plan d’attaque.
Je le vis alors s’approcher de moi suite à sa remarque, comprenant ce qu’il s’apprêtait à faire. « Non ! Non ! » criais-je en rigolant à moitié, le visage joyeusement horrifié. Mais voilà que je senti son corps froid et tout mouillé contre le mien. Je poussa des petits cris, complètement hilare, tentant en vain de me débattre, cherchant une issue de secours, mais il était bien plus fort que moi. J’attrapa à nouveau le pommeau de douche, lançant un jet à la figure d'Alejandro collé à moi, essayant de le repousser grâce à sa kryptonite. Je me mouillais évidemment au passage, mais je m’en fichais à présent, prise dans l’élan de ce fou rire. Je me retrouvais finalement dans la baignoire, frigorifiée, tremblante, la nuisette collée à mon corps, révélant ainsi chacun de mes attributs. Tout sourire, je m’essuyais rapidement le visage de mes mains, le pommeau toujours en main, prête à dégainer. Espiègle, je le menace gentiment du regard complètement essoufflée par cette bataille féroce et mes rires incessants. « Alors, on fait moins le malin, pas vrai ? »

Qu'ils fassent l'amour? Il ne dirait pas non, c'est certain. Qu'Harper se rassure, elle lui dirait qu'il y a trois mois, elle était vierge, il n'en croirait pas un traître mot. De toute façon, ce n'était pas le point, le point est que la guerre, c'est rigolo avec lui. Citation de miss Kennedy à graver dans le marbre.

Pour toute réponse, le beau brun tire la langue et sentait que ce n'était que le début des hostilités pour ainsi dire. De la voir heureuse, partante pour s'amuser le rassurait beaucoup après les événements un peu troubles de la veille. Au départ, la belle brune joue de ses charmes, loin de laisser le jeune homme indifférent et il se pinçait les lèvres comme elle se rapprochait de son torse, prêt à le lécher. Il la voit sortir la langue, devient bouche bée et... Ah non, c'est de la triche!

-Harper!! Attends que je te rattrape!!!

Ce qu'il fait, après avoir ramassé le pot de confiture. Pot qu'il échappe sur le comptoir quand il reçoit le jet d'eau en plein visage. Ah non, ce n'était pas cool du tout ça. Le jeune homme arrive à lui enlever le pommeau des mains, à éteindre la douche. Comme revanche, Alejandro oblige un câlin. On a vu pire quand même non? Harper se débat un temps, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il était trop fort pour elle. La belle rigolait aussi contre lui. Sauf qu'elle n'avait pas encore dit son dernier mot...

Le beau brun ne saurait dire comment elle a fait son coup la petite vipère, mais en moins de deux, elle reprend le pommeau et comme il veut lui enlever à nouveau, elle repart la douche et splash... Ok, là, c'était quand même un peu moins drôle. L'Espagnol tend le bras et éteint la douche une deuxième fois et prend un air sévère.

-Ça va, ça suffit, t'as gagné. Ya de l'eau partout et je déteste l'eau froide. C'est plus drôle.

Faire moins le malin, il va lui en faire des malins. Fâché visiblement, le jeune homme reprend, encore, le pommeau des mains d'Harper et le réinstalle en hauteur, comme pour faire la douche quoi.

-Je te laisse prendre ta douche tranquille.

L'Espagnol fait un pas vers la sortie de la douche, dont la porte était ouverte, normal vu l'embuscade qu'elle lui a fait, mais plutôt que de quitter l'enceinte de la douche, il en ferme la porte vitrée et esquisse un sourire amusé, vicieux même.

-Round 2!

Sans crier gare, il se retourne et allume la douche, à une température normale par contre, eau chaude quoi et devinez qui est directement sous le pommeau? Harper bien sûr, qui a le don d'être en-dessous de ce qui ne faut pas être. C'est qui le malin maintenant han?

Je jouais avec lui, mais le coup de grâce sembla tout à coup l’agacer. Le jeune homme décida que cela suffisait comme ça et me pris le pommeau des mains pour le ranger à sa place.
« Mais … elle était tiède … » disais-je doucement avec une petite voix décontenancée. Je faisais des yeux tristes, il avait l’air en colère. Mince … Avais-je été trop loin ? Le voilà qu’il me faisait son regard sévère, me feintant de sortir de la douche pour … se venger. Je poussa un petit cri strident, plissant les yeux lorsque je senti mon corps tout entier cette fois-ci complètement trempé. Mes cheveux plaqués sur mon visage, je les ramenaient en arrière afin qu’Alejandro me voie à mon tour faire les gros yeux. « Mais enfin Ale ! J’étais déjà mouillée ! » Je baissais les yeux, prenant la dentelle de ma nuisette entre les doigts, désemparée. « En plus ma nuisette est fichue, maintenant ! » disais-je faussement en colère. D’ailleurs, si quelques secondes auparavant elle dévoilait mon corps, désormais on pouvait carrément voir à travers. C’est comme si je me retrouvais nue une seconde fois devant lui. Légèrement gênée et tremblotante, je ne bougeais pas. Je l’observais lui, complètement mouillé jusqu’aux os également. Je posais finalement mon regard sur les nombreux gels douche qui nous étaient servis sur le côté et haussa les épaules, un soupçon contrariée. « Bon eh bien douchons nous, tu ne vas pas mettre de l’eau partout dans ta suite … » Je pris dans mes mains un peu de gel, regarda Alejandro l’air de dire ‘Je peux ?’, me permettant finalement sans son accord de déposer mes mains sur son torse, à l’endroit où je l’avais sali, massant délicatement afin de faire de la mousse. Je ne pu m’empêcher d’esquisser un petit sourire intimidé. Je m’arrêtais un instant, le regardant à nouveau. « Et comment on en est arrivés là, déjà ? » avant de continuer à nettoyer le corps de ce bel apollon tout en hochant doucement la tête de gauche à droite. Je touchais ses abdos, descendais un peu plus bas vers son bas ventre, mais je n’osais pas lui demander d’enlever son caleçon, tout comme je n’osais pas ôter ma nuisette, qui de toute façon ne servait plus à couvrir grand chose.

Alejandro faisait une scène, mais tout cela, pour que Harper baisse sa garde. Elle va voir que lui aussi est capable de jouer. C'était drôle de l'entendre se justifier, l'air désolé. Le beau brun fait mine d'ignorer la remarque, prêt à sortir de la douche, avant que finalement, il ne la démarre de plus belle et reste dans la douche tout compte fait.

Cette fois, la belle était aussi trempe que lui. L'Espagnol fait un beau grand sourire carnassier quand elle lance qu'elle était déjà mouillée. Pas assez au goût d'Alejandro visiblement. Ceci dit, elle n'avait pas tord sur le sort de sa nuisette et le beau brun fait un petit sourire.

-Je t'en achèterai une autre.

L'eau coulait toujours et le jeu était comme arrêté. À la voir ainsi nue, pour l'essentiel sous ses yeux, Ale' ne résiste pas à l'attrait de se rapprocher d'Harper, de poser une main contre sa taille. Sa proximité du reste la réchauffera peut-être.

Fallait les voir, à se dévorer du regard sous la douche, tout en essayant de jauger l'autre. Finalement, c'est la belle brune qui a une bonne idée, aussi bien prendre sa douche à deux finalement. Un peu surpris, mais ravi de l'idée, l'Espagnol était tout sourire.

-C'est vrai qu'il ne vaut mieux pas...

Harper se met du savon dans les mains et lui jette un petit regard. En retour, Alejandro lui adresse un sourire et un regard complice, invitant. Bien sûr qu'elle peut! Il se passe une main dans les cheveux pour les mettre vers l'arrière, puis, aidait aussi Harper à y voir un peu plus clair. La belle lavait toujours son torse et lançait une question qui le fit doucement rire.

-Tu m'as tendu un piège dans la douche et maintenant, on la prend ensemble?

Facile comme explication, non? Comme elle glissait ses mains vers ses abdos, ses hanches, le jeune homme s'attendait à ce qu'elle le déshabille. Après tout, qui prend sa douche habillé? Mais les Américaines ont encore ce petit côté prude, un peu mignon, pas aussi libéré dans leurs mœurs que les Européennes. Alors, Alejandro prit l'initiative.

-Ça ne te dérange pas si je me déshabille? Je ne sais pas toi, mais je ne prends jamais ma douche habillée.

À moins qu'Harper ne lui dise un non catégorique, Alejandro descend son bas gris et l'accroche hors de la douche, à côté d'une serviette. Le vêtement était tout mouillé, le pauvre aussi. Son... "amie", pouvait donc continuer de le savonner, mais de côté, il fit glisser les bretelles de la nuisette toute aussi trempée et la fit passer par-dessus la tête de la belle pour qu'elle aille rejoindre son bas.

-Beaucoup mieux.

Nus, c'est beaucoup mieux pour prendre une douche. Quand ce sera son tour, il se fera un plaisir de rendre la pareille à la plus sexy des Eliots et à savonner son corps tout entier. Une belle façon de faire la paix et de commencer la journée, non? Un bon petit déj', du café et une douche à deux?

Alejandro avait l’air si à l’aise dans cette douche, tandis que moi … l’observant avec une envie légèrement dissimulée, je n’osais trop le toucher. Du moins pas comme l’autre nuit. Nous sommes des amis maintenant, et je pense que nous avions déjà brisé pas mal de codes d’amis. Il m’en achèterait une autre … Je ris nerveusement. « Tu n’es pas mon petit-ami Ale, mes nuisettes, je peux me les acheter seule. » Et puis quoi encore ? On allait s’offrir des roses et des bijoux ? Je suggérais au jeune homme de rester afin de ne pas abimer la moquette de sa suite, ce qu’il ne se fit pas prier de faire. Alors que je le touche de mes doigts encore timides, je sens les siens venir remettre quelques de mes mèches rebelles en place. Le fait que nous nous occupions l’un de l’autre de cette manière me rappelle que je joue à un jeu dangereux. Je ne souris plus, je suis concentrée dans mes mouvements, à essayer de ne pas franchir de limites. J’adresse un regard confondu et rès furtif à mon « ami » tout en descendant mes mains. Il me demande alors si ça ne me dérange pas qu’il se déshabille. Après tout, nous prenons une douche, c’était certainement une riche idée, oui mais … Je retire mes mains, ne pouvant m’empêcher de le contempler. Calme, sans dire un seul mot, alors qu’il ôte son bas, se mettant alors à nu devant moi. Mais cela ne lui suffit pas. Il s’approcha de moi, et alors dans un réflexe, je reculais légèrement, collant mon dos au mur de la douche, le regard dans le sien, presque apeuré. J’observais finalement cette main venir baisser la bretelle de ma nuisette tandis que mon coeur s’emballait. Je sentais la tension monter de nouveau et ma respiration s’accélérer. J’étais pétrifiée. J’assistais à cette scène impuissante, et en deux secondes, je me retrouvais aussi nue que lui. Je ne dis plus un mot, je ne pouvais pas. Le regard insistant, je le toisais entre envie infinie et insolence du fait d’oser penser que cette situation était bien mieux ainsi. Sans le quitter de ce regard arrogant, j’approchais de nouveau mes mains de son torse, continuant cette fois-ci sur les épaules, le massant, puis descendais doucement le long de ses bras, continuellement happée par ce regard intense. Au moment d’arriver à ses mains, j’effleurais brièvement ses doigts avant de retirer ma main, par peur. Je m’accroupissais, et continuais sur ses mollets, montant sur ses cuisses doucement, en passant par ses genoux, essayant au mieux d’ignorer que j’avais son entre-jambes tentatrice près du visage. « Je ne tenterai rien et toi non plus. » disais-je sur un ton très sur et légèrement directif. Qu’il soit prévenu. Nous sommes amis.

Harper ne voulait pas de son cadeau pour se faire pardonner? Tant pis pour elle, il n'allait pas insister sur cette question. D'ailleurs, comme elle le fit remarquer, de manière un peu blessante, mais vrai, il n'est pas son petit-ami.

-Très bien, message reçu.

Ce qu'il encaisse et supporte pour cette fille quand même... La crise d'hier, enfin, tôt  ce matin en vérité, cette histoire ridicule d'amitié et maintenant, elle refusait ses cadeaux. La prochaine étape était forcément de prendre une douche habillée. Idée qu'Alejandro fait voler en éclat quand il décide de se déshabiller et de demander la permission à Harper n'était qu'une formalité. D'ailleurs, elle est trop hésitante pour se décider, alors le jeune homme n'attend pas et se déshabille. Il sent bien le regard de la belle sur son corps et décide de la déshabiller à son tour. Cette fois, il prenait un peu plus un risque et si la belle brune recule, à aucun moment elle ne lâcha un non ou ne chercha à l'arrêter. Oh, certes, elle avait ce regard un peu révolté, mais bon, cela amusait plus l'Espagnol qu'autre chose. Au final, elle se retrouvait nue comme lui et comme il dit, c'est bien mieux ainsi!

Harper ne se plaint pas non plus. La tension sous la douche était nette, c'est clair, mais Alejandro n'osait en faire plus et la jeune femme semblait encore plus sur ses gardes. Au moins, elle reprit de le savonner, elle le massait même un peu au niveau des épaules, geste plus que bienvenue. Le beau brun ne put s'empêcher de dire:

-J'aime ton toucher.

Quand elle effleure ses doigts, ceux-ci tentent de se mêler au sien, mais la belle se défile. Quand la belle s’accroupit par contre, forcément, Alejandro est comme sidéré, étonné et commençait à se poser des questions, mais la belle ne faisait que le savonner, rien de plus. Elle était juste... perfectionniste dans son travail. Forcément une légère érection le gagnait. Leur proximité, la vue du corps de déesse d'Harper, l'instant quoi... Et elle lui servait cette mise en garde en plus.

-D'accord.

Alejandro peut bien laisser de côté ses envies et puis il a promis de procéder par étape avec elle, de se montrer patient et il entend bien tenir parole. Du reste, l'Espagnol veut montrer qu'entre eux, ce n'est pas que sexuel justement, il y a plus. Alors si se priver d'une douche un peu plus intéressante peut servir cet intérêt...

Lorsqu'Harper a fini, Alejandro lui tend la main pour l'aider à se relever et lui prenait doucement le gel de douche des mains.

-Mon tour de prendre soin de toi.

Il lui fait un baiser sur la joue, désolé, trop tentant et commençait à la savonner à son tour. À l'inverse d'elle, il commence par le devant, le haut de son corps. Si le jeune homme a les mains qui parcourent chaque parcelle du corps d'Harper, il n'insiste pas trop à certains endroits clés, notamment ces jolis monts du plaisir, mais perfectionnait son travail quoi, comme elle avait fait. Puis, le jeune homme la retourne doucement et savonne le dos de la belle, le creux et il se met à genoux pour s'occuper de ses fesses, de ses cuisses et de ses jambes, avant de se relever.

Le gel de douche rangé, il invite la belle à se retourner et l'attirait sous le jet, le sourire aux lèvres. Le moment était agréable quand même et à la fin, ils étaient tout propre tous les deux. Alejandro éteint la douche et invitait la belle à sortir la première et sortait peu après, prenait une serviette pour s'essuyer, la petite routine quoi.

-Il y a des peignoirs de l'hôtel dans ce placard si tu veux en mettre un.


Parce que si elle reste nue... il y a des limites à sa sagesse quand même! Avec un petit air amusé, Alejandro demandait à Harper:

-Peignoir ou caleçon pour moi?

Il lui laissait le choix!

J’avais conscience que la situation devenait compliquée à gérer, surtout à cause de moi, mais je ne savais pas quoi faire d’autre à part profiter un maximum de sa présence. Je sentais que mes mots blessaient, et j’aimais de moins en moins dire ces choses. J’avais beau lutter, j’avais beau dire le contraire, au fond de moi, je le sentais, c’était lui. Mais pour l’heure, il n’était qu’un ami. Je lui massais les épaules, en profitant secrètement pour le toucher. Je lui fis un petit clin d’oeil à sa remarque, mais tout cela devenait très compliqué à gérer de mon côté. Lui, moi, nus … sous la douche. Je gardais tout de même le contrôle. J’avais déjà une nuit à laquelle je pensais nuits et jours, je n’avais pas encore besoin d’ébats sous la douche. A son tour, il prit l’initiative de me laver, après avoir déposé un baiser sur la joue. Il faisait tout pour me faire flancher j’avais l’impression. Je lui souriais très légèrement, encore un peu agacée qu’il me mette dans ce genre de positions troubles. Je l’observais alors décontenancée ses mains baladeuses explorer mon torse, ne s’attardant pas trop sur mes seins dont les tétons pointaient d’envie. J’avais envie de lui et il suffisait d’une demie seconde de relâchement pour que je l’attrape par les hanches avant de le coller contre moi, l’embrassant fougueusement. Mon imagination devenait débordante à mesure qu’il descendait, après m’avoir retournée. Je fermais les yeux, concevant tout un scénario érotique dans mon esprit, à défaut d’être réel. Il m’attira sous l’eau avec son petit sourire irrésistible et je continuais de ne rien dire. Silencieuse, je lui adressa tout de même à la fin un petit « Merci. » timide. Il me fit sortir de la douche la première, me proposant un peignoir. Effectivement, ma nuisette fichue, je n’avais plus de vêtements convenables si l’envie me prenait un jour de rentrer jusque ma chambre. Je me séchais avec une serviette chaude tandis qu’il continuait. Je me retournais vers lui, le regardant de haut en bas avec un petit sourire. « Ca dépend, toi tu me préfères en peignoir, ou dans un de tes caleçons ? Parce qu’aujourd’hui, on accorde nos tenues ! » Lorsque nous étions pas nus tous les deux, je redevenais bien plus normale ! Je recommençais à parler, moins déconcentrée. Je pris une brosse à dents, et me positionna légèrement cambrée, main sur le lavabo devant le miroir. Toujours nue, puisque j’attendais sa réponse. Je me brossais les dents après y avoir mis du dentifrice et l’observais son reflet alors qu’il était derrière moi, avec un petit sourire mignon. Après avoir recraché (gracieusement) dans le lavabo, je me mouillais le visage, me penchant plus encore contre le lavabo. Je me redressais finalement. Et le regardais à nouveau avec un grand sourire cette fois-ci « Bon ! Mimosas ? »