Harper répétait ad nauseam qu'elle voulait qu'il l'oublie et Alejandro répétait, avec le même entêtement qu'elle, qu'il ne l'oublierait pas. Pas même si elle faisait la vraie teigne envers lui ou le rendait fou avec cette histoire d'amitié ridicule. Au final, la jeune femme l'accusait de torture. Elle ne donne pas sa place en la matière elle non plus! Sur le coup, il hausse des épaules, puis la remarque sur les deux poules surfeuses le prend de cours. Jalouse la Harper? On dirait bien, sinon, pourquoi montrer autant de mépris envers deux femmes qu'elle ne connait même pas.

-Quoi? N'importe quoi...

D'abord, Milena est en couple, donc inutile de s'imaginer quoique ce soit et oui, il fréquente Sheila en ce moment, mais disons que miss Kennedy vient de remettre tout cela en question dans sa tête. L'Italienne est belle, gentille, mais ils ne viennent pas du même monde et les différents sont nombreux. Quoiqu'ils ne manquent pas non plus avec Harper!

Son amante contre lui, encore toute chaude de leurs ébats, son propre corps encore brûlant, Alejandro était déjà bien content de l'avoir contre lui. La belle leva la tête et demanda à ce qu'elle puisse se lasser de lui. Dans un autre contexte, ses paroles pourraient presque être blessantes, mais Alejandro esquissa un sourire et frôla son nez à celui aquilin de la belle.

-C'est drôle, je souhaite le contraire.

Alejandro faisait et comptait continuer à tout faire pour qu'elle ne se lasse pas de lui. Qu'au contraire, elle veuille passer du temps avec lui, le plus souvent possible, comme c'était son cas. C'était sans doute tout un défi, mais le beau brun aime les challenges et a pour habitude de les relever. Inquiet d'ailleurs de la voir partir, cela semblait inquiéter Harper aussi.

-J'ai ta permission de te retenir?

Si la réponse est oui, alors il l'embrasse, avant de reprendre les caresses contre son dos. La jeune femme se blottissait contre son torse et ne montrait aucun signe de partir. Dire qu'il était bien avec elle, dans toute cette simplicité et cette plénitude ne décrivait qu'une partie de comment Alejandro se sentait en ce moment. Il était vraiment bien, avec elle contre lui.

Alejandro se prit à se fermer doucement les yeux, à sentir la belle respirer contre lui, à profiter de sa présence. Il les rouvre quand elle bouge par contre, un brin sur ses gardes et la voyait qui se mit de dos avant de lui prendre une main pour jouer avec ses doigts, une douceur qui le fit sourire. Il adorait ce genre de petites attentions et vint caresser le ventre de la belle, venir à son tour déposer un baiser contre sa tête, sa tempe.

-C'est une bonne idée le homard et je ne suis pas contre l'idée de rester au lit.

Pour papoter, regarder un film, se câliner, faire l'amour, peu importait en fait, tant qu'elle restait avec lui. Quand elle parlait de danser, ses yeux s'illuminent aussi.

-Bonne idée! J'ai hâte de danser à nouveau avec toi.

De son côté aussi, Alejandro avait des idées et passa son index contre la joue de la jeune femme, sa mâchoire.

-J'aimerais bien visiter ta chambre aussi et voir une autre de tes nuisettes.

Ce sera marrant de changer de chambre, juste pour la forme en plus. Pour l'instant par contre, il n'avait pas vraiment envie de bouger. D'ailleurs, l'Espagnol glissait, en de douces paroles.

-Je ne sais pas toi, mais je suis trop bien en ce moment.

Je n’avais plus aucune notion du temps, l’heure qu’il était devenait quelque chose d’abstrait pour moi. C’était peut-être ça finalement lâcher prise en vacances. Je profitais de l’instant présent pour la première fois, sans me soucier pour le moment des conséquences qu’une telle rencontre, qu’une telle journée pourrait avoir sur ma conscience. J’acquiescais timidement devant la question d’Alejandro qui m’embrassa aussitôt. J’enroula mon bras autour de son cou, profitant de ce baiser comme s’il était le premier ou le dernier. Contre lui, je lui proposais un joli petit programme d’amants, films, musique, danse, homard, champagne. Une belle soirée en perspective, d’autant plus qu’il l’approuvait, avait même hâte de danser avec moi. Nous vivions un instant magique. Je sentais son doigt caresser mon visage, mon ventre, sentant son regard sur moi. Il me proposa finalement de passer dans ma chambre. Cette envie de sa part me fit sourire mais je ne pu m’empêcher de penser à deux/trois détails. Le fait que l’on nous aperçoive tous les deux, traversant les couloirs de l’hôtel en peignoir, le fait qu’il découvre également ma maladie en voyant mes médicaments à mon chevet, et plus simplement, le fait de le faire entrer dans ma chambre était synonyme de le faire entrer dans ma vie, et je ne savais pas encore si j’étais prête à assumer tout ça. Continuant de jouer avec sa main, je me repositionnais cette fois-ci sur le flan, lui faisant face sans pour autant le regarder. « Si tu veux, je peux tout simplement aller chercher une nouvelle nuisette et revenir ici ? Qu’en penses-tu ? » Cela me donnerait également l’occasion de prendre mes médicaments avant d’être à nouveau sujette à une crise. Mais pour l’heure, je ne voulais pas sortir de ce lit, ne pouvant simplement pas me détacher de lui. Nous étions d’ailleurs sur la même longueur d’onde. Je le regardais finalement avec un tendre sourire, entrelaçant inlassablement ses doigts avec les miens, me rapprochant à nouveau de lui, calant ma tête sous son menton. « Je me rends compte qu’être avec toi est si apaisant … j’ai l’impression d’être sur un nuage. » finissais-je avec un petit rire. J’étais véritablement au septième ciel près de lui. Je fermais les yeux quelques minutes encore, confortablement installée contre lui. Au bout de quelques temps, je me redressais avec difficulté, lui offrant un baiser avec un petit sourire. « Je reviens, il faut que j’aille enfiler quelque chose. » Je glissais un petit clin d’oeil avant de me relever du lit, enfiler son peignoir et sortir de la chambre. Je me faufilais dans les couloirs, faisant attention à ce que personne ne me voie. J’entrais dans ma chambre, enlevais mon peignoir à la recherche de quelque chose de plus … à moi. J’enfilais une petite culotte à jupons et un caraco assorti, avant de prendre mon médicament, cette fois-ci avec un grand verre d’eau. Je rangeais le tout dans mon tiroir et appelait la chambre d’Alejandro lui demandant de venir me rejoindre, lui donnant mon numéro de chambre. Toute excitée, je l’attendais patiemment jusqu’à ce qu’on toque à la porte. Je m’y précipita ouvrir. « Tu en as mis du temps ! » disais-je tout bas, d'une voix suave avec un grand sourire, le regardant droit dans les yeux après avoir refermé la porte derrière lui.

Quand une femme vous embrasse comme Harper le faisait pour Alejandro en cet instant, un baiser si intense, si... chargé, c'est difficile de se dire qu'il n'y a que du sexe ou de l'amitié avec cette fille. Le genre de baiser qui, à lui seul, l'encourageait à persévérer auprès de la belle Harper. Une heure à la fois, une journée à la fois, pour le Spring Break et par après encore.

Les deux amants faisaient donc des plans pour la journée: un dîner en tête à tête dans la chambre, danser et visiter la chambre de miss Kennedy, si possible. La belle bouge, se place comme de côté et Alejandro tournait la tête pour mieux la regarder.

-Ça me va aussi... Tant que tu reviens.

C'était une petite blague, mais Alejandro ne pouvait pas faire autrement qu'avoir ce petit doute en tête. La belle revient contre lui, alors il se place de côté à son tour, l'entoure à nouveau de son bras. Ils sont incapables de se détacher l'un de l'autre bien longtemps. D'ailleurs, même Harper le reconnaissait et pourtant, elle semblait la plus sceptique des deux, la plus difficile à convaincre. Alors imaginez Alejandro.

-C'est une bonne chose, non? ... C'est pareil pour moi Harper.

Et non, ça ne lui fait pas avec toutes les filles avec qui il a pu passer des nuits, sans rien vouloir leur enlever. Une part de lui craignait un peu sa passion, voir sa folie pour Harper. C'est vrai que cela le rend vulnérable, surtout s'ils s'entêtent et se connaissant, c'est ce qui risque d'arriver. Ce n'est juste pas dans son tempérament d'abandonner. Non, Alejandro préfère encore aller jusqu'au bout de cette relation intense, sans doute imprévisible, quoiqu'il arrive. Un homme doit bien vivre ses passions.

Comme elle, le beau brun se détend, ferme les yeux. C'est le baiser de la belle qui le réveille si on peut dire, entre sommeil et éveil. À la vue du sourire de son amante, il sourit aussi et s'étonne de la voir filer... Ah oui, c'est vrai, pour qu'elle se change.

-D'accord, prends le temps qui faut.

Il la regarde qui met son peignoir favori d'Indonésie et lâchait, avec un petit sourire avant qu'elle ne quitte sa chambre.

-Hey, Harper. Il te va mieux à toi qu'à moi.

Pour autant, il veut le ravoir han! Une fois seul, Alejandro se lève et va voir son portable qui a reçu des textos, dont un assez surprenant de Cecilia. Il décide de ne pas y répondre. Non, au lieu de cela, il attend et attend... Ce n'est que quelques minutes depuis le départ d'Harper, mais Alejandro ne peut s'empêcher de se demander si elle va revenir. Le téléphone sonne, il répond, bondit presque sur le combiné. C'était elle, qui l'invitait à la rejoindre dans sa chambre. Changement de plan alors! Alejandro accepte bien sûr et décide, vu qu'il était le début de l'aprem maintenant, de s'habiller. Oh, rien de bien compliqué: short, chemise ouverte. Est-ce que c'était au cas-où Harper aurait changé d'avis de se rhabiller autant? Un peu, il admet.

Arrivé à la chambre, d'un pas un peu plus rapide que lui-même ne se rendait compte, l'Espagnol cogne à la porte et Harper ouvre dans une tenue qui voit sa mâchoire aussitôt s'entrouvrir. Bon sang... Dieu existe, sinon, comment expliquer la beauté de ce qu'il voit? Pour le faire entrer, il fallut un signe de la jeune femme et il revient à lui à la question qu'elle pose.

-Ah, je me suis habillé, je pensais avoir été vite quand même.

Alejandro l'attire contre lui, les mains se baladaient sur le corps de la belle, frôlaient les petites jarretières, glissait sur la jupe, dessous, chaque côté de son corps, touchant le tissu de ce qu'elle porte.

-Tu ne portes pas cela pour dormir, n'est-ce pas?

Amusé, le jeune homme était ravi qu'elle se montre coquine avec lui, qu'elle veuille se faire sexy et bon sang de bon dieu, sexy, elle l'est! Ses mains viennent tâter ses fesses, puis, sourire en coin, il se détache d'elle, non sans difficulté.

-Tu as de la musique? J'ai le goût de danser.

Normalement, il aurait jeté un coup d’œil à la chambre et comparé à la sienne, juste pour le plaisir de, mais là, la belle brune avait capté la totalité de son attention et Alejandro voulait danser de mille et unes façons avec elle. En tout cas, Harper avait raison, elle a mieux encore que sa nuisette de ce matin!

Alejandro, visiblement décontenancée en me découvrant dans une petite tenue qu’il ne connaissait pas encore, m’observait sous toutes les coutures la bouche grande ouverte. Il m’attirait contre lui, posant ses mains partout sur mon corps comme s’il ne l’avait pas touché depuis des mois. Je riais aux éclats, heureuse de le retrouver après seulement une dizaine de minutes passées sans lui. Et sauta dans ses bras d’un bond, les jambes serrant sa taille, mes bras autour de son cou, lui offrant quelques petits baisers au creux de son cou. Je riais de plus belle à sa question. « Non, je dors nue, moi monsieur. » Je savais qu’une telle phrase pouvait l’exciter de plus belle, seulement c’était bien la vérité. Ce genre de tenues - et à vrai dire je devais en avoir des dizaines et des dizaines - étaient seulement réservées à ma personne puisque je n’avais eu que très peu d’amants. Je les enfilais parfois et m’y sentais désirable, mais jamais on ne m’avait vue dedans. Je sentais ses mains sur mes fesses, c’est que finalement, elles devaient vraiment faire leur petit effet, ces tenues. Alejandro me fit part de son envie de danser, et je touchais finalement avec son aide le sol à nouveau, cherchant mon portable près de mon lit afin de nous mettre en hi-fi un peu de bossa nova. Quoi de plus sensuel que la bossa ? Je me retournais à nouveau vers Ale, lui adressant un regard lascif, chaloupant les hanches tout en m’avançant vers lui, avant de jouer des épaules et de lui tendre une main, qu’il vienne me rejoindre au beau milieu de ma suite. « Alors … dansons. » Le jeune homme prenait ma main et nous rapprochions nos corps voluptueusement. Je serrais mon bassin contre le sien, me cambrant légèrement, une main dans la sienne et l’autre sur sa nuque, nos fronts collés l’un à l’autre. J’ondulais doucement mon bas-ventre au rythme de la musique, avant que cette ondulation ne se transmette à ma jambe. Il voulait danser, nous allions danser. Je sentais son souffle contre le mien, allant parfaitement avec l’ambiance de la musique. Le moment était extrêmement sexy. Je mordillais ma lèvre inférieure, m’empêchant de l’embrasser de nouveau de peur qu’il ne se lasse de mes baisers, puis me retournais, dos à lui, collant mes fesses contre son bassin, mes mains entrelaçant les siennes, avant de descendre lentement, remuant sensuelle ment le corps puis de remonter et de me retourner vers lui, le regardant droit dans les yeux.