Le dernier carton avait été posé le matin même dans sa chambre. J'avais payé une italienne, décoratrice de son métier pour qu'elle rende moins austère la chambre d'ami qui était devenue la sienne. Quel est votre budget ? M'avait-elle demandé. Ce à quoi j'avais répondu, faites quelque chose de jolie. La seule à laquelle elle n'avait pas touché était la salle de main qui gardait ses couleurs sombres. Elle avait repeint la pièce aux lueurs crème et miel or - disait-elle - et avait disposé une coiffeuse dans la chambre avant d'envahir le lit par une armée de coussin. Le tout m'avait coûté une petite fortune. Elle s'en était donné à coeur joie, bien sur, mais j'espérais surtout que le rendu plairait à Ava. Je toquais à la porte de cette dernière pour m'en assurer d'ailleurs. Tu n'as pas dis grand chose depuis que tu es arrivée ?... Ca va? m'inquiétais-je
William & Avalon
C'est à peine si Avalon osait respirer depuis que le dernier de ses cartons avait été déposé le matin même. La raison ? Tout était beau, parfait. Rien à voir avec tout ce qu'elle avait toujours connu, synonyme d'éphémère. Là, il s'agirait de la chambre d'une véritable princesse que l'espagnole n'en n'aurait pas été surprise. Si au départ l'envie de se jeter sur le lit, d'envoyer valser les coussins pour le délire lui avait traversé l'esprit, la peur de déranger le moindre objet l'en avait empêchée. La blonde se laissait apprivoiser par cet environnement nouveau, se persuadait ou tentait en tout cas de se persuader qu'il ne s'agissait pas là d'un simple rêve et que la nécessité de se pincer n'avait pas lieu. William vint frapper à la porte, la faisant sursauter au passage et bien entendu, elle le fit rentrer en esquissant un sourire. Tu pensais que j'allais faire la fine bouche en disant que c'est pas beau ? C'est... wow j'ai même pas de mot ! Je réalise juste pas que cette chambre, je vais y dormir, que c'est réel, que je retournerai plus dans la rue... je réalise pas en fait !
J'entendais sa petite voix à travers la porte et entrais puisque j'y avais été invité. Je regardais la jeune femme m'inquiétant aussitôt de ce qu'elle pensait de son nouveau chez elle. Même si, au final, le nouveau chez elle, ne se limitait pas à la porte de sa chambre. Oui sa chambre et pourtant en ouvrant la porte je n'avais pas l'impression de ne pas la reconnaitre. Pas la pièce que j'avais fait redécorer pour la jolie espagnol, mais la demoiselle en question. Intimidée ? C'est ce qu'elle avait l'air. Comme si elle avait peur que tout ne se brise et parte en lambeau en s'asseyant sur son lit. Je haussais longuement les épaules à sa réponse. Si on m'avait demandé mon avis. J'aurais dis qu'on était pas dans une serre... commençais-je en pointait l'un des pot à fleur... J'aurais dis que c'est un peu petit pour un bureau... Mais apparemment ça ne s'appelle pas comme ça. poursuivais-je en me moquant de moi même en indiquant la coiffeuse. Et surtout j'aurais dis... Qu'il n'y a pas assez de jours dans la semaine pour tester tous ses oreillers. J'en attrapais d'ailleurs un en le passant d'une main à l'autre avec un semi sourire.
William & Avalon
Avalon regardait William décrypter la quasi totalité de la chambre avec son œil masculin, se retenant de rire jusqu'à la fin. Ce ne fut pas évident car il n'y allait pas par le dos de la cuillère mais cela permit au moins à la blonde de se détendre, de respirer et de ne pas voir cette pièce comme un tableau à ne surtout pas toucher ou déranger... mais comme une pièce à vivre. Vivre. Le mot était très bien choisi. Moi j'aime bien les fleurs, bon après faut les changer souvent sinon c'est pas l'top... pour la coiffeuse, t'es utile pour s'maquiller, s'pomponner bref s'apprêter et c'est pas grave pour bosser, j'suis surtout à la Bibli d'Harvard pour avoir des bouquins d'ingénierie à proximité... par contre pour les coussins mais t'as tellement raison ! J'étais en train de me demander : je saute sur le lit pour tout foutre par terre ou je dors par terre pour par les déranger les p'tits gars ?!
Je ne critiquais pas le travail de la décoratrice que j'avais employé. Mon jugement permis cependant à Ava de considérablement se détendre ! Et c'était là tout ce que je voulais. Elle donnait à son tour son avis sur les différents éléments que j'avais pu cité. Nous tombions finalement d'accord sur lui chose. Pourquoi diable avait-elle mis une douzaine de coussin ! J'en tenais toujours un entre les mains, jouant avec comme s'il s'agissait d'une balle. Les déranger ! Pff... Je vais leur trouver une utilité moi. Et sans vraiment prévenir, je lui balançais le petit coussin décoratif que j'avais en main avant d'en prendre un autre. La surprise qui s'était affichée sur son visage était assez amusante. Assez pour que j'en ris - rien qu'un peu - mais tout de même ! Moi rire ! Wouha ! J'en lançais d'ailleurs un seconde dans sa direction.
'REUSSI/ECHOUE' :
Surprise ? Ca pour sur elle l'était. Ce n'était pas le genre de chose qu'il était courant de me voir faire. Et pour cause. J'avais tendance, à garder un sérieux exemplaire. Et c'était surement cela qui l'avait déconcentré. Bien que je ne rabaisse pas mes capacités à toucher une proie mouvante avec un innocent oreiller.
La jolie blonde contre attaquait, envoyant deux missiles dans ma direction. Tous deux se heurtèrent à mon bras avant de rejoindre le sol.
Je levais les bras en l'air en guise de paix, m'avançant ensuite vers elle en les écartant, l'invitant ainsi à s'y blottir. Je l'ai déjà dit je sais... Mais je suis vraiment content que tu sois là... avouais-je encore !
Alors que j'avais levé le chalumeaux de la paix, la demoiselle en profita pour me prendre en traitre. Je ne cherchais pas vraiment à éviter le coussin de m'atteindre, tournant brièvement la tête avant de le recevoir sur celle ci. Puis elle venait se blottir dans mes bras. Arg... T'inquiète. fis-je en mettant fin à cette embrassade, toujours gêné par trop de proximité. Je te laisse finir de t'installer. Je vais mettre nos plats préparés à chauffer. Tu descends quand tu es prête. Eh oui... Des plats préparés, parce qu'en effet, je ne cuisinais pas. Quoique je sache comment m'y prendre, c'était une perte de temps surtout lorsque d'autres se donnaient la peine de cuisiner pour nous.
J'étais descendu depuis un moment, la télévision allumée sur la chaine d'info' dans le salon, où j'avais commencé à disposer nos couverts en attendant que nos plats chaud ne les rejoigne. Le présentateur passait d'un sujet à l'autre, abordant la tragédie qui s'était produit la nuit dernière : Un incendie dans une maison que nous connaissions tous les deux très bien puisque c'était celle où nous avions vécu. Les trois enfants qui y vivaient avaient quitté les lieux à temps, mais le couple était mort avant de pouvoir sortir...
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