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William & Avalon
Certes, Avalon avait préféré mettre de côté le fait que William ait posé une offre non négociable sur la table. Généralement lorsque l'on faisait cela, contrairement aux idées reçues, cela pouvait être totalement négociable. Peut-être que la piquante blondinette avait pensé qu'il n'était pas complètement sérieux, ou qu'il y avait matière à discussion... dans sa grande naïveté bien entendu. Bah ouais j'suis sérieuse ! Tu t'rends pas compte de la somme dont on parle, si ? Il avait beau être prof, lui même n'était pas étudiant ou confronté à la lourdeur des frais d'inscription. William pouvait bien évidemment lui demander le montant - ainsi que celui de sa dette - ou se renseigner de son côté, il n'en demeurait pas moins qu'aux yeux de l'espagnole, c'était d'une petite fortune qu'ils parlaient. Si jamais t'as ce pognon t'as dû bosser trop dur pour l'avoir. J'peux juste pas te demander un truc pareil ! Pas alors qu'ils se revoyaient tout juste après des années de silence... mais le jeune homme sembla très nettement contrarié par sa réponse, répondant sèchement à la personne s'adressant à lui, en lui proposant des couverts. Juste avant, William avait prononcé son prénom en entier, chose qui n'était que rarement bon signe en règle générale. Du moins cela ne l'était-il pas lorsqu'ils côtoyaient la même maison dans le passé. Ils sortirent de concert de la pizzeria, son interlocuteur ne desserrant les dents que pour lui apprendre qu'il était garé un peu plus loin. Fais pas la gueule pour une histoire de fric. Pitié... lâcha-t-elle en s'arrêta subitement de marcher. On s'est pas vu depuis des plombes et on va pas s'écharper pour ce genre de truc, j'refuse ! Tu vois j'aurais pas dû t'en parler.
Peut-être que c'est ce que je devrais lui dire pour qu'elle baisse les armes et se contente d'accepter mon aide. En attendant, j'avais retrouvé un air froid et distant que l'hôte de caisse n'avait pas du comprendre puisqu'il n'y était pour rien !... Absolument pour rien. Je n'avais envie de répondre à aucune de ses répliques, réfléchissant bien trop à un moyen de la raisonner. Mais pour l'heure c'était la jolie espagnole qui s'y employait. Sa voix s'élevait derrière moi, elle avait cesser de marcher à ma suite. Sa supplique sonnait comme une remise en question qui n'était pas moins juste que mes précédentes motivations. Je peinais dans un premier temps à admettre qu'elle avait raison. Mon orgueil sans doute ! Et je savais bien qu'il ne serait pas fair-play de faire du chantage pour forcer la réconciliation. Allons... Je n'avais plus 16 ans !
Je me tournais pour lui faire face, baissais les armes dans un même temps et répondais J'ai pas envie qu'on se prenne la tête non plus. Et je n'ai pas plus envie qu'on parle de ça ici. En fait je n'ai plus envie d'en parler tout court. Est ce que tu veux bien... S'il te plait, y réfléchir. avais-je finalement lâché
William & Avalon
Avalon eut l'impression d'attendre un temps interminable que William se retourne enfin pour lui faire face. Son cœur battait la chamade et elle avait peur que la soirée ne soit définitivement gâchée pour une histoire de fric. Pourquoi diable était-elle allée se confier sur une pareille chose, elle qui ne desserrait jamais les dents sur ses problèmes d'habitude ? Mystère et balle de golf. Mais la blondinette attendait le courroux du jeune homme, raide comme la justice, le visage marqué par la crainte. Il la soulagea d'un poids énorme lorsqu'il se retourna enfin pour avouer ne pas vouloir se prendre la tête non plus. T'es trop sympa avec moi. J'te mérite pas t'es au courant ? tenta-t-elle de le dérider en se rapprochant légèrement, essayant de sourire, non sans une large impression de marcher sur des œufs. J'ai pas l'habitude qu'on m'aide. Désolée si j'ai merdé avec ta proposition, c'était trop con de ma part...
Alors qu'elle me répondait, je m'arrêtais devant un cabriolet coupé sport noire trois portes dont je lui ouvrais le côté passager avant de lui donner les deux cartons de pizza. Je faisais ensuite le tour pour m'asseoir sur le siège du conducteur.
William & Avalon
L'expression de William sembla changer en quelques secondes. Avalon attendait une sorte de couperet qui finalement ne vint jamais, fort heureusement. Elle poussa un soupir de soulagement en le votant sourire après que ses épaules se soient affaissées et esquissa elle même un petit rire en entendant son commentaire. Avant tu m'détestais pas pour ça ! plaisanta-t-elle d'une voix douce avant d'entendre le murmure du jeune homme, qui s'était approché d'elle. Le sourire de la blonde s'amoindrit d'un coup, et ses joues s'empourprèrent pour la simple et bonne raison que la proximité d'avec William faisait remonter ses démons. Ce n'était pas seulement parce que c'était lui mais plus parce qu'il faisait partie de la gente masculine. D'accord je ferme ma gueule... reprit elle d'une voix douce, sans trace de rancune. Ce n'était pas faute qu'Avalon soit rancunière mais pas envers le jeune homme, non jamais. La preuve elle le laissa poser sa main dans le dos de la blonde, qui le suivit en reprenant sa marche de concert avec lui. Sa question la fit déglutir avec difficultés, mais elle partit du principe que c'était peut être le moment de crever l'abcès. [color=salmn]Ils en avaient marre. Ils ont pris comme excuse que je faisais des conneries...
Je l'entrainais vers mon véhicule sans prendre garde à la couleur de ses joues. Ce que je remarquais en revanche était sa réticence à revenir sur certains événements -que je supposais douloureux - de son passé. Qu'avait été sa vie seule dans ses rues manquant grandement de tendresse avec les orphelins que nous étions. Et ô combien plus cruel avec les jeunes filles... Ca ne me dit pas ce que tu as fait. dis-je remarquer tout bas en faisant démarrer le moteur. Je quittais ma place et rejoignais la départementale pour arrivé plus rapidement sur Belmont.
William & Avalon
Je sais... enfin j'm'en doute ! Eh oui, Avalon, cabotine, plaisantait ! Il lui arrivait de prendre les choses à la légère pour retrouver un certain apaisement dans la conversation d'avec William. Logique, vu l'altercation qu'ils venaient d'avoir et qui avait mis la blonde grandement mal à l'aise. Ce malaise semblait désormais s'apaiser, heureusement, et autant dire qu'elle ne cracherait pas sur le fait que cela continue, alors qu'ils marchaient de concert jusqu'à la voiture du jeune homme, dont le prix de vente devait être trop indécent pour prononciation à voix haute. Putain t'as dû gagner au lolo ou épouser une richarde, c'est pas possible ! s'exclama-t-elle en montant à bord, évitant le fameux sujet douloureux de son passé l'ayant conduite à des longs mois dans la misère la plus totale. Mais ne pas répondre à sa question aurait été impoli, et Avalon lui devait cette vérité, quelque part... Techniquement, rien. Ouais je sortais un peu trop dans les bars mais j'avais d'excellentes notes, on pouvait rien me reprocher de grave tu vois. Puis un jeune type a essayé d'abuser de moi et je l'ai cogné... durement. Envoyé à l'hôpital, quoi. La famille a conclu un deal avec celle de ce sale type... un gros chèque contre mon abandon à moi. Je pensais pas qu'ils allaient dire oui... bah ils l'ont fait. L'espagnole se tourna brusquement vers la vitre, point serré contre ses jambes, luttant contre des larmes qu'elle retenait depuis cette époque. Hors de question qu'elle craque.
Sa remarque quant à l'un de mes moyens de transport m'amusa quelque peu. Non... Je l'ai volé. Mais ça reste entre nous pas vrai ? avais-je alors dit sans la quitter des yeux juste le temps de voir sa réaction. Puis je souriais et lui faisais un petit clin d'oeil.
Engageant le cabriolet sur la route, je gardais cette fois mon regard sur la route, supposant qu'il serait peut-être plus facile pour Ava si je ne la regardais pas. Pour cette raison ou une autre sa langue se déliait peu à peu. Je l'écoutais jusqu'à ce qu'elle fit silence. Là, seulement, je tournais un bref regard vers elle pour constater qu'elle regardait au dehors. Je ne disais rien. Que pouvais-je dire qui aurait pu être en mesure de la réconforter. J'avais quitté la famille d'accueil en la laissant seule derrière et c'était encore moi qui incité à ce qu'elle aborde le sujet. Je jetais encore un bref regard sur sa posture. L'espagnole taisait la suite, mais il ne fallait pas être devin pour se douter de la tournure des événements. Je gardais le silence, ou respect le sien. Un petit mélange des deux en réfléchissant à comment j'allais anéantir la vie de cet ignoble couple. C'est toi qui as dû me détester d'être parti sans toi ! avais-je finalement décrété tout haut en me concentrant à nouveau sur la route
William & Avalon
La température de leur conversation n'était pas du tout la même et autant dire que la jolie blonde préférait mille fois les entendre blaguer comme s'ils s'étaient quitté la veille plutôt que de s'écharper inutilement. Wow la classe à Vegas ! Tu voudrais pas m'apprendre ? J'suis trop preneuse ! énonça-t-elle avec un gigantesque sourire suivi du même clin d'œil que William, poursuivant dans la plaisanterie. Jamais Avalon n'avait chippé la moindre chose, elle ne commencerait pas maintenant. À la place, elle s'évertuait à garder contenance tout en contant un passé aussi noir que le fond de ses yeux. Pas évident de se regarder dans le miroir en ressassant pareils événements mais la blonde ne comptait pas mentir à William. J't'ai détesté ouais au début. J'me disais que finalement t'en avais rien à cirer de moi... mais j'étais tellement en rogne contre ma vie ! Puis j'me suis finalement dit que tu devais avoir tes raisons. Que je Devais respecter ça. Avalon ne desserrait pas les poings et ne regardait toujours pas le jeune homme, mais au moins elle ne restait pas prostrée dans son silence. Et je l'ai respecté. J'me suis dit tant pis pour ma vie démerde si lui il en a une qui rocks.
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