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Je ferai d'ailleurs sûrement de même pour elle. Son expressivité et sa spontanéité m'avaient manqué aussi. Je me contentais de sourire alors que nous arrivions au pied de la devanture de ce qui avait longtemps été notre QG. D'un côté j'étais rassuré d'entendre qu'elle savait se défendre. De l'autre le fait qu'elle ait besoin de le savoir n'avait rien de rassurant. J'étais même assez fière qu'elle ait choisi ce sport sur j'affectionnais tout particulièrement... C'est justement ta grande gueule qui me fait peur. Arrivés devant l'hôtesse de caisse je passais commande et me tournais vers Avalon. Tu prends quoi ? C'est moi qui régale.
William & Avalon
Qu'ils aient beaucoup de choses à se raconter, ça Avalon n'en doutait pas une seconde. Le tout était de savoir quand ils se mettraient à déballer tout ce qui s'était passé pour eux lors de ces dernières années, si jamais ils s'aventuraient à une telle chose. Pour William cela pouvait s'avérer difficile, mais du côté de la jolie espagnole, ce n'était pas plus évident contrairement à ce que l'on pourrait croire. Sérieux t'es prof ?! A Harvard ? Deux ans que j'y suis et je t'y aies même pas croisé... c'est un truc de déglingo admit-elle, non pas étonnée par le fait que le jeune homme soit devenu professeur, mais par le fait qu'ils ne se soient pas revus avant. Une chance qu'ils aient eu la même idée de revenir à cette maison aujourd'hui, car cela leur permettrait de retrouver également leur ancien QG, j'ai nommé la pizzeria du coin de la rue... J'suis pas si effrayante que ça, faut pas déconner ! Bon okay ça me joue des tours mais quand même... justement, j'ai de la défense ! Surtout depuis son enfance, et étant donné le coin où elle vivait. Avalon avait pensé à changer à plusieurs reprises mais ses moyens ne le lui permettant pas... elle avait abandonné l'idée. Ooooh merci chouchou ! J'vais prendre une royale moi, on change pas une équipe qui gagne... t'as déjà arrêté ton choix toi ?
Pas si effrayante... me répétais-je en disant en même temps qu'elle. Ouais-ouais... Tu sais bien ce que je veux dire par là ! Elle avouait d'ailleurs elle même avoir du répondant. C'était - elle devait s'en douter - ce qui m'inquiétait le plus.Et la cannibale avec supplément olives... commandais-je au jeune derrière sa caisse. Je payais avec l'une des trois carte de crédit qui était dans mon porte feuille avant de me tourner vers la blondinette. Je lui indiquais d'un bref signe de la main une table vide où nous pourrions tranquillement attendre que nos pizza soit prête. C'est vraiment chouette d'être tombé sur toi après tout de temps. avouais-je une fois assis
William & Avalon
Les sports de défense... tiens donc ! Avalon parut être soudainement beaucoup plus intéressée, et pour cause, vu qu'elle prenait elle-même des cours de boxe depuis quelques temps, il était logique qu'il lui vienne à l'idée de proposer à William de lui en donner... peut-être pas de boxe justement, mais d'un autre sport de combat. Et tu accepterais une nouvelle élève super motivée à fond ? Non parce que j'fais déjà de la boxe mais j'voudrais prendre d'autres cours... Savoir se défendre face aux mecs, ne plus paraître aussi frêle et faible... voilà le but premier de la jolie espagnole. Et si j'sais pas ce que tu veux dire justement ? papillonna-t-elle des yeux avec un faux air innocent juste pour l'entendre un peu développer. Il commanda juste après une cannibale à la responsable derrière le comptoir, avant qu'ils ne s’assoient ensemble. La phrase de William arracha un grand sourire à Avalon, qui tendit les mains en espérant qu'il les prendrait. Moi aussi... tu m'as manqué...
Je souriais en coin lorsqu'elle affirma ne pas savoir ou je voulais en venir. Je secouais la tête me résignant à garder le silence.
Commande passé, nous nous installions, et suite à ma réplique, je voyais ses mains se poser devant moi sur la table. Mes yeux restaient un instant bloqués sur elles. Je n'avais pas oublié ses petits gestes affectieux, ne m'y refusais pas, cela dit ce n'était quand même pas bien souvent que je laissais mes barrières s'abaisser totalement. Comme j'avais pu le faire autrefois... Plus depuis que je faisais ce qui m'avais permis d'avoir un compte en banque bien renfloué. Mon temps de réaction n'avait duré qu'une seconde... Ou deux, mais je finis par laisser l'une de mes mains rejoindre les siennes et les serrer toutes deux assez maladroitement. On risque de me voir... murmurais-je comme si je redoutais que quelqu'un m'entende en espérant que cela explique ma brève réticence à faire preuve de ce genre de marque d'affection en public. Je me disais encore secrètement que les choses seraient bien plus facile à comprendre pour elle si elle savait... Mais serait-elle à même de l'entendre ?... J'écartais ma main avant de m'adosser au siège. Alors... Raconte moi. Qu'est ce que tu as fait toutes ses années ?
William & Avalon
Le visage d'Avalon s'illumina subitement à l'annonce de William. Logique : elle sentait en lui un bien meilleur professeur que tous ceux qu'elle pourrait avoir dans des clubs de boxe obscurs en ville, qui en prime lui prendrait un bras et une jambe en guise de frais d'inscriptions. En voilà une nouvelle qu'elle est bonne ! C'est vrai tu m'refuserais pas grand chose ? papillonna-t-elle des cils en fin de phrase, comme pour le provoquer un peu, bien que ce soit bon enfant, comme toujours. La blondinette ne se permettrait pas de le provoquer méchamment, pas alors qu'elle l'adorait. La preuve en fut lorsqu'ils s'installèrent, et que son réflexe premier fut de poser l'une de ses mains sur celles du jeune homme. Un réflexe qu'elle n'avait pas pu laisser s'exprimer depuis plusieurs années et qui, enfin, pouvait revenir à la surface. Elle laissa cependant échapper un petit lorsque, après avoir maladroitement serré les mains de la jolie espagnole, il expliqua qu'on pouvait le voir. Bah techniquement on s'en tamponne tant que j'me suis pas inscrite à ton cours non ? Puis... on se touche les mains, on fait pas davantage... fit-elle en rougissant légèrement à cette idée. Elle ne fut cependant pas choquée qu'il ôte sa main pour mieux s'adosser au siège. Sa question la fit s'adosser à son propre siège avant de tordre légèrement sa bouche dans une grimace, chose qu'elle faisait à chaque fois qu'elle était gênée. J'sais même pas par où commencer... le fait que la famille que t'aimait pas m'aies mise à la porte, que j'ai été sdf, que je sois mannequin lingerie pour payer mes études ? Choisis ton sujet !
Le sourire qui s'était progressivement effacé de mon visage n'apparut qu'à moitié cette fois. L'excuse que j'utilisais était on ne peut plus inadapté. Pour la raison qu'elle venait de cité. Et surtout parce que... Comme elle le disait si bien je m'en tamponnai de ce que le corps enseignant pourrait dire me concernant ! Quelque soit le sujet de discussion abordé. Cela dit... A la suite de sa réplique, je laissais mon regard se fixa sur elle et je ne loupais pas bien sur ses joues s'empourprer. Mon visage demeura aussi neutre qu'impassible, je changea bien vite de sujet réalisant surement moi aussi que la même idée qui avait traversé son esprit avait également traversé le mien. Quoi ? Je suis un mec, elle est canon, et puis ce n'est plus la gamine avec qui j'ai vécu dans cette famille d'accueil ! Avalon reprenait la parole. Bien sur qu'il ne m'aimait pas ! Recevoir en recommandé les documents décrétant que je m'étais émancipé et perdre ainsi aussitôt la jolie bourse qu'il leur était donné pour me nourrir et me loger n'avait pas du leur plaire. Ma mâchoire se serrait en entendant la suite. Je comprenais mieux pourquoi elle lui avait glissé que j'aurais pu partir avec elle. Si seulement j'avais su...
Je me grattais l'arrière de la nuque et penchait la tête pour faire craquer mes cervicales. Je vais les tuer... avais-je lâcher d'un ton menaçant. Bien sur Avalon ne pouvait pas se douter à quel point mes propos pouvait-être vrai ! Pas encore... Je soupirais, fermais les yeux une seconde, ou deux et me pinçais les lèvres espérant ne pas regretter la suite de mes propos. Mannequin pour lingerie... Ca fonctionne comment ? Tu as un contrat à l'année, au shooting ? A chaque nouvelle saison ? demandais-je avant de m'aventurer plus loin. Je ne pouvais quand même pas lui proposer ce que j'avais en tête en sachant que l'argent que je lui donnerai m'avait été payé en réalisant des choses bien plus grave que de poser devant un photographe.
William & Avalon
Tu sais bien que j'suis pas une profiteuse. Avalon pouvait choquer par sa grande gueule, son côté provocateur mais profiteuse ne faisait pas partie de ses défauts. William le savait sûrement, du moins le savait il par le passé. La blondinette n'avait pas changé d'un millimètre à bien des égards, en commençant par celui ci. Lui savait rester plus impassible encore qu'auparavant et la jolie espagnole se surprit à l'envier pour ça. Personne ne savait ce qu'il pensait et diable, cela devait être confortable comme situation. Avalon n'était pas capable de la même chose, pas même qu'elle ne fut capable de lui cacher des bribes de son passé. Les bribes les plus noires ou dégradantes en tout cas. Pas la peine. M'en suis sortie solo comme toujours... on s'en fou d'eux ! haussa-t-elle les épaules, bien que touchée par les propos du jeune homme ainsi que sa réaction. La blonde était à des années lumières d'imaginer combien il pouvait être sérieux mais en même temps, rien ne le laissait présager... Un contrat à l'année ce serait le rêve ! Mais non c'est au shooting. Suis pas la seule sur le marché avec un cul potable, c'est ce qu'ils me sortent quand je viens quémander pour du taff... je pensais me trouver un truc plus régulier mais à part escort c'est mal barré !
Comme Avalon ignorait à quel point je pouvais être sérieux, elle ignorait tout autant à quel point sa réponse allait peser dans ma décision. Cette dernière était déjà prise, mais disons que je me donnerait la peine d'y réfléchir plus posément... L'impulsion dont j'avais fait preuve ne devait pas me faire oublier le danger dans lequel je me mettrais s'ils leur arrivaient vraiment quelque chose. Il était certain que les autorités auraient un bon nombres de jeune à interroger puisqu'il était évident qu'ils étaient malveillants avec le plus grand nombre. Mais c'est de ce côté qu'il chercherait et je ne pouvais pas risquer d'être soupçonné.
Je hochais ensuite la tête en écoutant la suite en levant légèrement un sourcil lorsqu'elle prononça le mot escort. Je me raclais la gorge. Si ce sont les frais de scolarité annuel d'Harvard qui posent problème, considère que ça n'en ai plus un. Je retrouvais un air neutre espérant qu'elle ne verrait pas ma proposition comme de la pitié ou quoi que ce soit d'autre. Et comme je la connaissais trop bien alors que son expression changea je reprit avant de lui laisser le temps de parler. Et c'est non négociable.
William & Avalon
Il en avait conscience, c'était déjà ça. Avalon parut rassurée de cet état de fait, refusant ne serait-ce que de passer pour quelqu'un profitant du plus petit système qui soit. Mais ce sentiment fut plus puissant encore alors que William énonçait que l'espagnole n'avait plus à s'en faire pour ses frais de scolarité. Ce fut son tour d'arquer un sourcil de surprise, ne s'attendait aucunement à ce qu'il veuille les lui avancer. Hors de question ! Tu t'rends pas compte, j'aurais pas assez de ma vie pour te rembourser vu les dettes que je me trimballe déjà ! s'exclama-t-elle comme un cri du cœur, avant d'essayer de se maîtriser. La fierté parlait chez la blonde, bien évidemment, mais ce n'était pas la seule raison. Elle risquait de lui être redevable à jamais et n'était même pas certaine de pouvoir le rembourser un jour... cette simple idée la fit pâlir. J'suis super touchée que tu veuilles m'aider mais... garde ton argent. T'en as sûrement besoin toi aussi ! J'vais me débrouiller, prendre un autre taff, essayer de faire plus de photos, tant pis. Tu sais bien c'que je pense de mon corps, ça n'a pas changé...
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