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La rentrée administrative avait lieu dans les prochains jours, puis aurait ensuite lieu la rentrée des étudiants. Ma volonté de me réinsérer progressivement parmi les civils commençaient par ma prise en poste en tant que professeur de sport. Je faisais fasse à une sorte d'indifférence quant à ce que deviendrait ma vie durant ses prochains mois. Et comme si je voulais me rappeler tout ce que j'avais parcouru avant d'en arrivé où j'étais aujourd'hui. Je m'étais rendu -d'avantage par curiosité que par nostalgie- jusqu'à la maison où j'avais passé mes derniers mois sous la tutelle d'un adulte avant d'envoyer les documents qui certifieraient de mon émancipation.
Me voici donc devant la maison où j'avais passé les derniers moments de ce qu'on appelle une famille. Je n'étais d'ailleurs pas le seul là, à regarder cette maison. Une silhouette blonde, semblait aussi songeuse et plongée dans ses pensées que je l'étais juste avant elle. Je fronçais les sourcils tandis que je croyais la reconnaître. Le regard que je posais sur elle attira d'ailleurs le sien sur moi. Et comme je m'en était douté, il s'agissait d'elle : Ava...
@Avalon E. Rhodes
William & Avalon
C'était devenu une sorte de petit rituel pour Avalon que de revenir à la maison de son enfance, une fois par an. Cette fois, c'était aujourd'hui. Habillée d'un t-shirt blanc et d'un short en jean court, ses cheveux blonds comme les blés tombant en cascade contre ses épaules frêles, elle observait la bâtisse d'un air songeur. Chose rare, pour quelqu'un ne tenant pas en place. Mais cet endroit demeurait chargé de souvenirs, de bons pour une fois, et elle s'y accrochait telle à une bouée de sauvetage. Pour un peu, elle n'entendit aucunement quelqu'un s'approcher, tant son esprit était happé par ses souvenirs. Elle sursauta légèrement alors que son regard noisette croisait finalement celui du jeune homme, loin d'être inconnu. Putain j'ai failli avoir une crise cardiaque ! Langage toujours châtié, on le notera... mais cela faisait partie du charme de la jolie espagnole. Wow. J'vais devoir me pincer là... t'as pris vachement de muscles ! ajouta-t-elle avec un sourire gigantesque alors qu'elle approchait d'un pas. On s'fait un câlin quand même ?
En quittant cette maison, j'avais laissé une grande partie de ce passé que je tenais à oublier. L'abandon d'un père inconnu au bataillon, le décès de ma mère, le fait de m'être balader d'une famille d'accueil aussi... Cette vie pure et innocente que je menais avant que je ne me laisse bercer par une vie bien moins légale. Un câlin ? ... Ciel oui c'était bien elle. Un léger et fin sourire s'affichait sur mon visage, mon enthousiasme n'en était pas moins grand. Je franchissais les quelques pas qu'il lui manquait à traverser, j'ouvrais mes bras pour l'accueillir et la laissais se glisser dans mes bras. Non c'est bien moi. la rassurais-je en quelque sorte. Je m'éloignais un peu, légèrement -pour ne pas dire carrément - mal à l'aise. Il ne m'était en effet pas courant de prendre qui que ce soit dans mes bras. Du moins pas avec des attentions amicales Tu as... Grandi c'est fou ! J'ai presque failli ne pas te reconnaitre. avouais-je alors sans la quitter des yeux.
William & Avalon
Aucun doute, il s'agissait bien de William, tout en ses gestes, sa manière d'être lui rappelait celui qu'elle avait côtoyé dans cette maison. Celui qui l'avait lâchement laissé tomber aussi. Mais ce côté là viendrait plus tard. Pour le moment, l'était d'esprit d'Avalon était branché sur leurs retrouvailles, qu'elle s'efforçait de ne pas gâcher, mais sa rancune la rattraperait à coup sûr, nulle ne le savait mieux qu'elle. J'vais pas me casser en deux tu sais reprit-elle après le câlin qui dura très peu de temps. William n'était sûrement pas à l'aise, pas autant qu'elle en tout cas. Bah ouais, ça commence à date mine de rien... t'étais où pendant tout ce temps d'ailleurs ? Que tu quittes la baraque d'accord... mais moi tu m'as oubliée aussi, pas vrai ? Et voilà, ça la rattrapait.
William & Avalon
La curiosité brûlait littéralement les lèvres d'Avalon à ce moment précis et il lui fallait toute la volonté du monde pour ne pas y céder. Ne poser aucune question supplémentaire, se suffire de ce qu'il venait de lui dire. Peut-être que la jolie espagnole se dominait ainsi pour ne pas avoir à répondre elle-même à des interrogations quelconques... sur ce qui s'était passé une fois que la famille d'accueil, lassée qu'elle soit capable du meilleur comme du pire, de ses fréquentations et de tout le reste, ne la fiche à la porte purement et simplement. Pire période du monde pour Avalon, juste après son enfance désastreuse... Toi aussi tu voudrais pas savoir ce qui m'est arrivé... après que tu te sois barré. Suis pas partie très longtemps après faut dire haussa-t-elle les épaules, faisant semblant de rien. Battante un jour, battante toujours. Mais si elle pouvait être rancunière comme jamais, William avait toujours eu le don de la calmer avant même qu'elle ne se mette en rogne. Un don particulier qu'on ne pouvait que difficilement lui nier. J'suis totalement libre t'inquiètes, on va aller ailleurs. Surprends moi j'ai envie de te dire ! reprit-elle dans un petit rire amusé, en lui donnant un petit coup de coude taquin.
Je fronçais les sourcils lorsqu'elle m'avoua avoir beaucoup à lui apprendre aussi. Si ça n'avait pas été Avalon, je n'aurais probablement pas été désireux d'en savoir plus. je n'aurais probablement rien demandé si je n'avais pas été inquiet. Et là encore, n'était-il pas trop tard pour cela ?
Alors qu'elle me donnait un petit coup de coup, je lâchais un Argh... en guise de fausse plainte. Me massant la ceinture abdominal comme si elle m'avait cassé une côté. Un sourire se fendit sur mon visage puis d'un léger signe de la tête je repris :Chez moi m'arrangerait mieux mais on peut aussi se trouver un truc à manger pas loin... Genre... La petite pizzeria à deux pâtés de maison tu te souviens ? Elle a changer de proprio mais on peut jeter un coup d'oeil ? lui proposais-je
William & Avalon
L'un comme l'autre ne pouvait décemment s'empêcher d'être inquiet. Normal après tout, le contraire frôlerait l'illogisme étant donné qu'ils s'adoraient durant toute la période où ils avaient partagé le même toit. Voilà pourquoi il était si ardu pour Avalon de ravaler ses interrogations. Peut-être parce qu'elle préférait aussi que William en parle de lui-même, lorsqu'il serait prêt, en confiance... quitte à ce que ce moment n'arrive jamais et qu'elle soit pour toujours dans le noir le plus total. Ce fut pour dédramatiser qu'elle lui donna un petit coup de coude, et la réaction obtenue lui arracha un petit rire de souris. Un musclor comme toi, ça dit même pas mal d'abord ! lui tira-t-elle légèrement la langue, essayant de détendre l'atmosphère mais également de lui faire comprendre, à sa façon, qu'elle souhaitait retrouver leurs réflexes d'avant. Leurs taquineries, leurs confidences, leur bulle où ils n'étaient que tous les deux, en sécurité, avec personne pour les emmerder. Putain la pizzeria... c'était une tuerie cet endroit ! Moi j'te propose qu'on se prenne une pizza à emporter et qu'on aille chez toi tiens. J'suis curieuse de voir où tu vis maintenant... puis si ça t'arrange c'est tout bénef, allez go ! Déjà la piquante blondinette s'emparait de son bras pour les emmener loin de cette maison. Quitter leurs souvenirs et leurs désillusions, pour un présent aussi lumineux que possible. J'espère que t'as un appart moins crégnos que le mien en tout cas !
Je riais à mon tour, sans même me surprendre qu'elle y parvienne toujours. Rare était ceux qui parvenait à me faire rire en effet, Avalon avait cette petite étincelle de vie qui me rappelait cette époque où j'étais encore innocent de tous crime contre l'humanité. Rho... Musclor je t'en prie... J'ai arrêté la muscu' en plus. Je ne voulais effrayer personne. Les étudiants qui suivrait mes cours notamment.
Alors qu'Avalon m'entrainait vers l'ancienne pizzeria qui s'était diversifiée dans la vente de burger, sandwich et frites maison, je me laissais entraîner tout en bavardant avec elle sur les quelques trois cent mètres qui nous séparaient de notre destination. J'ai acheté une maison sur Belmont... Comment ça craignos ?! m'alarmais-je ensuite avant de demander Où est situé ton appartement ?
Etais-je encore en train de m'inquiéter ? Sans nul doute que oui ! Je me retenais pourtant de ne pas lui proposer tout de suite de venir chez moi. Peut-être devrais-je songer à un moyen de camoufler ma principale source de revenu avant d'envisager une telle chose.
William & Avalon
Arrêté la muscu ? Avalon demeura bouche bée quelques instants, visiblement surprise. En même temps, il y avait de quoi : s'il avait arrêté, ça ne devait pas être depuis longtemps, pas avec la musculature qu'il possédait... à moins que la vision de la jolie espagnole ne soit un brin faussée par le fait qu'elle connaisse William, ou plutôt qu'elle le connaissait et l'appréciait au delà des mots. Ne pas avoir besoin d'être sur la défensive... quel bonheur de retrouver ce délicat sentiment en sa présence. T'as arrêté pour pas foutre la trouille à qui ? ne put-elle décemment s'empêcher de demander, et pour cause. Le jeune homme venait de titiller un brin la curiosité maladive de la piquante blondinette, il ne fallait donc point s'étonner qu'elle pose la question. A sa décharge, elle ne savait même pas qu'il était prof... Putain t'as une baraque, carrément ?! Wow, j'aimerais carrément moi aussi ! s'exclama-t-elle comme un cri du cœur, avant de hausser simplement les épaules face à l'interrogation de William. Loin d'elle l'envie de le paniquer mais il ne valait mieux pas qu'il vienne dans son bouiboui. Bah j'habite un studio miteux moi en fait. Dans genre les bas fonds de Boston ou pas loin... mais t'inquiètes, j'ai pris des cours de boxe et tout, personne m'emmerde moi et ma grande gueule !
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