Ma liberté commençait à peser lourd sur mon coeur, comme sur ma solitude. Me pointer ici semblait une bonne idée sur papier, mais en réalité cela manquait de saveurs. J’ignorais ce que je pourrais ramener chez moi en souvenir, tout manquait de valeur. J’essayais au moins, de m’attacher, de rencontrer, mais le succès n’y était pas encore. Tous  se mouvaient au rythme de leur amitié, puis il y avait moi, dans le coin. Je flânais dans les couloirs de l'hôtel, comme j’avais l’habitude de le faire tous les matins, me cherchant un visage familier auquel m’accrocher désespérément, en vain. Une fois dehors je me dirigeais vers la piscine, peut-être qu’un peu d’eau fraiche aiderait à me redorer la confiance. Il y avait beaucoup de monde, encore que des inconnus ou presque. Sans attendre je m’assis sur le bord, plongeant mes pieds dans l’eau tiédis par les rayons du soleil. Par l’oeuvre du destin, un coup d’oeil plus tard, j'aperçut Dimantika à hauteur de mes genoux. Elle était belle, comme toujours, mais radiait d’un éclat nouveau... l’éclat du manque. Je lui souris de pleine bouche, me penchai sur son visage pour le prendre captif entre mes mains impatientes. Mes lèvres s’écrasèrent contre les siennes avec sévérité, rallongeant ce baiser outre l’habitude. «Tu m’as vraiment manqué toi.» Soufflais-je toujours au bord de ses lèvres sucrés et fruités. «Où étais-tu, qu’as-tu fait? As-tu rencontré de nouveaux gens?» Subtil peut-être? Je voulais simplement savoir si j’avais été remplacé déjà... cela faisait maintenant trop de jour que nous ne nous étions pas embrassés, c’était hors de l’ordinaire et parfaitement illégale aussi. Je la mordrais bien pour son absence, mais je devais savoir d’abord. Mes yeux flânèrent un peu, son corps était entièrement brouillée, cachée sous l’eau à mon plus grand déplaisir. Arf!

Le jeune homme félicite la jeune femme quand cette dernière lui annonce qu'elle est triple médaillée de l'or olympique. Il s'excuse même de le faire en retard mais ce n'est pas grave aux yeux de la demoiselle qui le lui fait d'ailleurs savoir comme si elle voulakit le rassurer. En tout cas elle veux lui éviter de se sentir mal à l'aise et c'est bien pour ça que subitement elle cesse d'essayer de le faire parler sur Cambridge et lui demande tout à coup quel est son domaine d'étude. "Ah oui, relations internationales ? Moi je suis en danse, cela m'aide en prime pour mon métier de patineuse. Et également en histoire médiévale. Je termine à la fin de l'année et je passe en politique après." sourit la jeune femme en répondant à son interrogation.

Comme je ne suis pas quelqu'un de rancunière -sauf cas exceptionnels-, je finis tout de même par offrir un baiser à la joue de Jorden. Trop généreuse ! Après quoi j'attendais une réponse de la part de Charlie or, il n'avait pas l'air de vouloir en parler maintenant. Comme s'il lui était arrivé que des merdes durant le début de ce Spring Break. Je grimaçais à mon tour. On en parlera une fois rentrés ! Du Alexys tout craché. Au lieu de me mêler de mes affaires, j'avais envie de savoir la vie des autres, d'aider mes amis si je pouvais le faire bref... Ensuite, Jorden lui demanda s'il pouvait lui parler en privé et le croiser les doigts en espérant qu'il ne le frappe pas de nouveau. Les deux mecs s'éloignèrent donc alors que je restais avec Cory. Alors alors, ces vacances ça dit quoi ? J'étais toute excitée à l'idée d'entendre de qu'elle avait à me raconter. On parlait de Cory là, c'est sûr qu'elle avait des trucs à me dire.

Alors que César et Elsy sont occupés à discuter ensemble pour faire connaissance, il se passe pas mal de choses autour d'eux. Certains ont déjà attaqué l'alcool alors qu'il n'était que neuf heures du matin. Il y en avait même qui étaient déjà bourrés, ivre mort. La demoiselle ne comprenait pas le plaisir qu'il y avait à se mettre dans un tel état surtout alors qu'il est encore si tôt. "Tu ne trouve pas qu'Andy et Camille mettent un temps fou à revenir ? Il y a du monde mais cela ne prend pas si longtemps pour commander deux verres..." commence à s'inquiéter Elsy en se demandant ce qu'ils font. Oh pas qu'il leur serait arrivé un truc non. Mais elle a peur qu'ils aient décidés de les "abandonner" puisque Camille ne semblait pas heureuse de les voir arriver alors qu'elle était au départ, seule avec le jeune homme.

J'acquiesça après l'avoir écouté m'expliquer ce qu'elle étudiait exactement à Cambridge. On essayait de se faire la conversation, avec Elsy, mais il y avait cette petite peur de mettre les pieds dans le plat. Peur typique, avec les gens que l'on ne connaît pas. Autour de nous, il commençait à y avoir de l'ambiance, certains décidant de se mettre la tête à l'envers dès maintenant. Les fêtards, ou les gens incapables de s'amuser sans avoir un bon coup dans le nez. Ca me faisait froncer les sourcils. Mon côté moralisateur était de retour, mais que voulez vous, on ne se refait pas. La voix d'Elsy me ramena à notre conversation et j'haussa les épaules en guise de réponses. J'en sais rien, y a surement quelqu'un qui bloque la queue, ça arrive dis-je. Ou alors, ils s'étaient mis à discuter un peu. Je tourna la tête, cherchant mon cousin du regard.

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"- Oui c'est peut-être ça..." répond la demoiselle quoique le retard des deux jeunes gens lui semble un peu bizarre. "Ah moins qu'ils aient retrouvés des connaissances avec qui ils voulaient discuter je ne sais pas trop ? Ou alors ils discutent ensemble peut-être je ne sais pas. Mais Camille avait l'air un peu déçue je crois, quand je me suis approchée d'Andy. Je ne sais pas si elle n'avait pas prévue de lui parler disons seule à seule même si à mon goût c'est trop difficile à faire dans de telles circonstances. Il y a trop de monde pour ça je pense. Enfin. ils vont peut-être arriver. Bon et sinon... tu prévoie de faire quel travail plus tard ?"

Le regard rivé sous l'eau, je sentis des mains kidnapper mon visage et alors que je n'avais eu le temps de voir qui c'était, ses lèvres avaient déjà trouvé les miennes pour un passionnant baiser. Cette saveur exquise que je pouvais reconnaitre entre milles, ces mêmes lèvres qui se démarquaient tant des autres, je sentis tout mon corps transir et brûler. Jeremiah, ô combien son prénom réveillait de nombreux papillons à mon ventre et avait le don de mettre mon cœur en émoi. Il m'embrassait comme personne ne réussissait à le faire, à toucher le point central de ma libido en même pas deux secondes. J'aurais pu l'accompagner dans ce baiser, prolongé avec autant de passion, mais non, je ne fis rien de la sorte, mes lèvres ne bougèrent pas d'un pouce et je n'y mettais aucune émotion, pourtant, ce serait mentir de dire que je n'avais pas envie de le faire. Étant à bout de nerf, lorsqu'il sépara nos lèvres, je tournais immédiatement la tête sur le côté, ne lui accordant aucun regard habituel et mon visage trahissait facilement mon humeur fracassante. « Ah ouai ? J'en ai pas du tout l'impression tu vois... » Je ne parlais pas de son baiser, mais bien des six jours sans avoir cherché à me voir, ou même à me souhaiter un bon anniversaire. Je comptais si peu à ses yeux ?. « Ça t'intéresse tant que ça ?. Je ne crois pas non, alors je vais simplement dire que ça ne te regarde pas !. » Mon ton était légèrement glacial, mais je tenais à garder un sourire assez narcissique, me dégageant légèrement de son emprise avant de rajouter. « Retourne donc jouer, flirter ou peu importe, avec la fameuse brune, ah et pendant que t'y es avec la blonde aussi Oh et je suis certaine qu'il doit y avoir une rousse quelque part, je suppose que tu dois tellement être occupé à charmer toutes les minettes qui passent que tu ne dois pas avoir de temps à m'accorder ! T'inquiète pas, il y a des gens qui prennent soin de moi aussi. » Ponctuais-je d'un sous-entendu volontaire afin de le laisser cogiter les pires scénarios qui puissent exister et il l'avait bien mérité. En attendant, je nageais jusqu'à l'autre bord de la piscine. Je ne supportais pas de voir d'autres femmes avec lui, trop proche de lui. Nous n'étions pas un couple et pourtant je n'avais pu m'empêcher d'agir et de réagir comme s'il m'appartenait ou comme si j'avais mon mot à dire.

J'avais le cul sur le sol en pierre blanche, plutôt chic, tandis que mes pieds avaient rejoint l'eau tiède de la piscine. J'attendais ce qu'il avait à me dire en ayant quelques doutes. Surement allait-il me dire qu'il ne regrette rien et que la prochaine fois que je toucherai sa dulcinée je me prendrai le triple en retour ? Ecoute Charlie, je sais pas m'excuser donc je suis désolé si certaines paroles sont tordu, déplacées et que tu as l'impression d'être agressé, parce que c'est pas le cas.. Je m'en veux de t'avoir.. frappé la dernière fois. C'était con. J'arrive pas à contrôler ces « nouvelles » pulsions de jalousie que je n'ai jamais eu avant. J'étais tellement sur le cul, que j'avais laissé ma bouche légèrement entre-ouverte à cause de la surprise. Je croyais rêvé avec Jorden qui venait de s'excuser.. Sérieux ? Jorden, s'excuser ? Refermant ma bouche en le regardant un instant, je pouvais tout de même sentir sa sincérité. « Ecoute Jorden. Je t'avoue que je me suis comporté comme un idiot en croyant que c'était une bonne solution. Je suis con aussi dans l'histoire. Et j'apprécie que tu fasse le premier pas. » Pour la première fois depuis notre amitié, Jorden me prouvait dans ce geste que je comptais pour lui et que notre lien d'amitié était plus forte que l'importe qu'elle bagarre pour une nana.

Elle ne savait pas vraiment comment allait réagir Andy face à ses paroles. Après tout il était en couple maintenant, et bien qu'elle appréciait les moments qu'ils passaient ensemble, elle n'était pas du genre à coucher avec les mecs casés. Non, à sa grande surprise, il ne dit rien, mais s'approcha d'elle pour la serrer doucement dans ses bras. Ça ne change pas tout lui dit-il à l'oreille. Le sourire aux lèvres, Camille lui rendit son étreinte. Même si les choses allaient changer entre eux, ils n'allaient pour autant pas s'ignorer et ça, c'était ce qui importait le plus. Il se détacha d'elle au bout de quelques secondes et lui proposa alors d'aller rejoindre les autres. Ouais, allons-y dit-elle en remettant ses lunettes de soleil sur son nez, son verre de jus de fruit à la main. Elle ne regrettais pas d'être venue lui parler. Au moins, les choses étaient claires à présent, et elle ne risquait pas de se prendre le point de Briony dans la figure si jamais elle avait approché Andy de trop près, par désinformation. C'est qu'elle tenait pas tellement à être défigurée en fait.

Le voir choqué, la bouche entre ouverte entrain de me regarder ça me fait bien rire intérieurement, j’ai presque envie de sortir mon téléphone et d’immortaliser ce moment épique. J’ai l’impression d’être ce mec que personne voit s’excuser, d’un côté c’est vrai j’ai trop de fierté pour ça, pour avouer que j’ai torts. Ha oui pour ça t’as était con ! Je vais pas restreindre ma franchise ! Je lui ai tapoté l’épaule. J’espère au moins que t’es rassuré sur mes « sentiments » envers Alexys ! Ha pour le coup ça trompe pas !