Comment ne pas rigoler des pitreries de ce petit bout de femme ? Sincèrement, il faudrait n’avoir aucun humour et une centrale électrique dans le cul comme dirait Bambi, pour ne pas se laisser aller à la bonne humeur que savait toujours très bien installer Grace. Elle avait un don, ce n’était pas possible autrement. « Tu sais que tu devrais peut-être monter un one-woman show avec toutes les conneries que tu sors beauté ? » la charriais-je avant de la regarder avec un sourire goguenard. « Si je me mets à te raconter ma vie sexuelle, tu vas mourir de frustration ! Mais je vais être bon prince et te dire qu’il doit y avoir très peu de recoin de mon appartement ou de sa chambre universitaire qui n’ont pas été baptisé » lui dis-je en lui faisant un petit clin d’œil. Pauvre Grace, elle savait très bien de son côté que si jamais, un homme lui tournait autour, il faudra d’abord qu’il montre patte blanche avec moi pour que je l’autorise à toucher à ma meilleure amie. C’était plus fort que moi, je me devais de la protéger. « Ok ok je rentre avec toi » grimaçais-je pour mieux la fusiller du regard quand elle me taquina sur le fait de prendre sa main ou pas. « Un jour, je te mettrai devant ta plus grande peur et on verra si tu feras la maline ! » ronchonnais-je tout en lui prenant effectivement la main car j’avais beau faire le fier, j’en menais pas large du tout. Doucement mais sûrement, on s’enfonçait dans le bassin jusqu’à être proche d’un dauphin. « Je te jure qu’il me regarde bizarrement »

« J’y peux rien si t’es frustrée… Fallait devenir une de mes conquêtes au lieu de ma meilleure amie, tu aurais au moins pris ton pied au moins une fois dans ta vie » plaisantais-je avant de lui faire un rapide câlin. « Allez, faut pas te mettre dans des états pareils… Tu as essayé les nanas sinon ? Non je dis ça parce qu’en ce moment, ça a l’air d’être à la mode » levais-je les yeux au ciel avec un léger sourire en coin. Bon, la frustration, je ne connaissais pas trop car même avant de tomber sur ma perle rare, on peut dire que je consommais pas mal… D’ailleurs, c’est un exploit que Grace et moi avions pu devenir aussi proche sans même coucher ensemble comme quoi, on faisait taire l’adage qui voulait que les histoires d’amitié homme/femme ne pouvaient pas fonctionner. « J’arrive, j’arrive » râlais-je en allant dans l’eau. Heureusement pour moi, nous étions plus dans une grande piscine qu’en pleine mer et je me sentais déjà un peu plus à l’aise. C’était tout quand même que j’adore naviguer sur l’océan mais que l’idée d’y plonger une tête me paralysait. Il parait qu’on a tous au moins une phobie et bien c’était la mienne à ma plus grande honte même si, j’avais réalisé pas mal de progrès depuis mon arrivée à Punta Cana. « Ouais ben celui-là, il me regarde quand même bizarrement… Je suis sûr qu’il est gay » marmonnais-je ma connerie car dès que j’étais stressé, je ne pouvais pas m’empêcher d’en sortir des plus grosses que moi.

« Hey, je suis un dieu vivant sous une couette et même en dehors ! Aucune de mes conquêtes ne s’est plainte !! Bon c’est sûr qu’avec toi, ce serait comme coucher avec ma sœur mais quand même oser remettre en question mes compétences sexuelles… Tu mériterais que je te noie tiens ! »râlais-je car ma fierté de mec était remise en question mais pas seulement car ma virilité en avait pris un sacré coup dans les roustons et pour un irlandais de mon cru, ça faisait mal. D’ailleurs pour la peine, je la boudais genre dix secondes histoire de marquer le coup avant que nager avec les dauphins ne devienne véritablement mon premier problème. « Cool, je vais être entourée de lesbienne, au moins ça rassurera ma copine ! » rigolais-je néanmoins avant de lui faire un doigt d’honneur pour la forme. En tous les cas, Grace et moi passions le reste de la journée à nous envoyer gentiment des vannes mais dans le fond, c’était notre façon à nous de nous adorer !

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