Miami, loin de Boston, loin des soucis quotidiens, t'as prit pas mal de décision l'une à la suite de l'autre et pas toutes sans conséquence, mais c'est pour toi que tu le fais. Certain dirons par égoïsme, mais t'as encaissé trop de coup dernièrement que pour poursuivre sur cette voix et ce malgré les sentiments, malgré les pensées de culpabilités qui peuvent te ronger et l'inquiétude que tu peux avoir pour la suite. T'es pas aussi insensible que tu tentes de le faire croire, t'es pas aussi froid et salaud que ce que tu montres dernièrement, mais tu es arrivés à saturation et le mieux pour toi, c'était tout cela, pour arrêter d'inquiéter ta famille, les problèmes de santé de ton père étant plus important que tout ce que tu peux bien vivre comme état d'âme. Alors oui, être loin de la ville qui t'a vu grandir ne peut que te faire du bien. Sortant de ta chambre avec l'optique de te détendre au bord de la piscine de l'hôtel, ta serviette sur l'épaule, les lunettes de soleil sur le sommet de ton crâne, la chemise entre ouverte, le short de bain et finalement les tongs aux pieds, c'est comme ça que tu sors de ta chambre d'hôtel et que t'appelles l'ascenseur pour descendre au rez de chaussé. Les portes s'ouvrent et tu t'engouffre dedans, appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée, mais un étage plus bas, les portes s'ouvrent déjà. Tu te recules un peu pour laisser la personne rentrer quand les portes vont s'ouvrir, mais très vite, tu te figes en reconnaissant la silhouette de ton ex... Lui aussi tu pensais qu'il était resté à Boston. Tu ne dis rien pour le moment, espérant qu'il va avoir la présence d'esprit de laisser filer l'ascenseur et le rappeler ensuite ou au pire prendre les escaliers.

@Ange K. Murray

Ton regard posé sur lui t'espère qu'il ne va pas faire le pas qui va le faire rentrer dans l'ascenseur, mais il ne te calcule pas. Un bref regard dans ta direction avant de rentrer. T'hausse les épaules résigné au final à te retrouver dans cet espace réduit avec lui. Tu fixes la porte devant toi, bien que tu sentes à nouveau son regard sur toi. Tu finis par tourner la tête et le regarder à ton tour. "Elle te va bien cette nouvelle coupe." T'as pas eu le loisir de la voir en vraie, esquivant ton ex depuis votre rupture, mais t'avais vu la publication sur ses réseaux sociaux. Tu connaissais ce délire chez les femmes après une rupture de se couper les cheveux ou autres, tu pensais pas qu'un homme ferait pareil, mais au final tout est possible et le besoin de changement peut se faire sentir par tout le monde. Toi, t'as pas changé physiquement, mais t'as fait d'autre changement dans ta vie, t'as quitté ton poste au Burger lik'it pour en prendre un qui paye mieux au Sapphire, tu vas aussi déménager pour que l'homme qui se trouve actuellement à tes côtés n'ai plus ton adresse et ne tente plus de débarquer chez toi en plein milieu de la nuit en te laissant des lettres pour te foutre encore plus mal que tu ne peux l'être. Tu fais mines de garder la face, mais dans le fond, il y a rien de glorieux dans cette histoire et il te faudra un bon moment avant de t'en remettre. T'ignores si au final ton histoire avec lui t'as fait plus de bien que de mal, parce qu'il t'en a fait voir des choses que t'aurais espéré ne jamais connaître. Sentiments de culpabilité d'ailleurs bien ancré vis à vis de lui maintenant. Raison qui a grandement poussé à ce que tu le quittes parce que la culpabilité et l'amour ça ne fait pas bon ménage.

Tu détournes le regard après son simple merci, après tout, vous n'avez plus rien à vous dire, vous ne partagez plus rien et toi, tu fais tout pour l'esquiver depuis que tu l'as quitté alors clairement, cette situation, elle te met plus que mal à l'aise et tu as hâte que l'ascenseur termine cette descente qui te paraît étrangement longue... Tu sais que si tu étais encore avec lui, vous seriez collé serré l'un contre l'autre à vous embrasser, à espérer que cette descente en ascenseur ne se termine jamais, une bulle rien qu'à vous. Mais maintenant, c'est plus le cas, maintenant c'est un moment compliqué, désagréable. Plus encore quand il reprend la parole pour te parler, pour te signaler que tu lui manques. J'hésites un instant, ma main se relevant pour s'approcher de lui avant de finalement suspendre mon geste et laisser retomber ma main le long de mon corps. Geste avorté et lui, maintenant il se retourne pour me faire face, pour me mettre en pleine gueule combien je lui fais du mal. Je détourne le regard, la tête penchée sur le côté. Il serait si simple de lui dire la vérité et lui dire qu'il me manque aussi... Mais pour quoi ? Au prix de quoi ? "Désolé." C'est tout ce que tu trouves à dire, bien incapable de le regarder dans les yeux, bien incapable de lui mentir en le regardant droit dans les yeux. Vous êtes tout les deux blessés par cette situation par cette rupture, mais t'as du encaisser trop de coup, trop de choses le concernant, il t'a sortit de ta zone de confort, il t'as mit face à des actes devant lesquels tu ne peux pas rester sans réagir, tu ne peux juste pas mettre des œillères ou simplement oublier ce qu'il s'es passé.

Regard détourné, t'évites de poser ton regard sur lui alors que tu t'excuses. C'est trop dur, non pas parce que c'est un mensonge comme il le prétend en te provoquer pour que tu relèves ton regard sur lui, mais parce que t'es mal de l'avoir laissé, parce que contrairement à lui t'as pas sombré dans l'alcool, la drogue et le sexe pour oublier, t'as pas de fuite possible comme c'est le cas pour lui... Ni maintenant visiblement avec l'ascenseur qu'il vient de bloquer pour te forcer à lui faire face. Ta mâchoire crispée, tu prends une respiration, clairement tu aurais mieux fait de rester au lit ce matin et non pas te motiver à aller la piscine. Lentement tu tournes la tête pour poser tes iris pales sur lui. "Ange..." Souffles-tu alors un brin agacé, un brin désespéré. "Tu cherches à faire quoi là?" Le questionnes-tu alors ? Ne comprenant pas son but ? Il désire quoi ? Se faire mal ? Te faire mal ? Vous faire mal à tout les deux en vous forçant à cette discussion alors que tout a déjà été dit, que vous ne vous parlez plus, que tu fais tout pour te tenir loin de lui. Ta main vient se poser sur ta nuque pour te masser un peu, pour chercher à te détendre alors que clairement, t'es pas à l'aise dans cette situation, que t'es tendu. Clairement c'est tout l'opposé de ce que tu cherchais en sortant de ta chambre. Ta journée détente est clairement foutue maintenant. Et tu ne sais pas du tout quand il se décidera à débloquer l'ascenseur ou bien si une personne extérieure ne va pas le faire pour lui en voyant qu'il n'y a aucune raison que celui-ci soit bloqué en plein milieu de sa descente. L'arrêt d'urgence doit bien être signaler à quelqu'un dans l'hôtel non ?

"Non Ange." Laisses tu entendre quand il te dit de laisser tomber, tu ne laisseras pas tomber parce qu'il doit jouer carte sur table, parce qu'il faut qu'il arrete de venir te chercher encore et encore pour vous faire du mal à l'un comme à l'autre. Vous vous êtes blessé tout les deux et clairement tu ne comprends pas ses dernières manœuvres. Tu ne sais pas si il se moque de toi ou pas, t'arrives pas à le cerner, tu ne sais même pas si tu as réussi un jour ou l'autre à le faire... Il redémarre l'ascenseur, t'es pas certain d'avoir une réponse au final parce que c'est plus simple de fuir. Si toi t'es incapable de lui dire désolé droit dans les yeux, lui c'est probablement tout le reste. Tu ne sais même pas ce que tu attends de réponse de sa part, tu ne sais même pas ce qu'il pourrait bien dire ou même simplement encore te reprocher. Tu soupires alors juste avant que l'ascenseur ne s'arrête soudainement. Surprise. Confusion alors qu'il fait maintenant noir. "T'as encore appuyé sur le bouton ?" Le questionnais-je en prenant mon téléphone pour allumer la lampe de poche et avoir une source de lumière. Tu le vois alors se masser le front et  tu grimaces, comprenant que ce n'est pas de son fait, bien que tu t'en doutais déjà... La réaction de la cage de fer n'est pas du tout la même que précédemment. Tu soupires et t'approche de lui. "Montre ton front." Souffles-tu en posant ta main sur son menton pour lui faire relever un peu la tête et l'éclairer avec la lumière en faisant attention à ne pas l'éblouir. Un contact simple, mais que tu regrettes instantanément. Tu aurais du rester à distance, ne pas jouer encore une fois les sauveur avec lui parce que tu sais ou ça te mène et tu ne veux plus de ce chemin qui te détruisait un peu plus chaque jour. "Tu vas avoir une bosse, rien de plus." Au moins, vous ne vous retrouvez pas avec lui pissant le sang à cause d'une entaille au dessus de l'oeil. Tu t'écartes alors, le relâchant, désireux de remettre de la distance entre vous.