Rire léger. Rire triste. Ça m’échappait en entendant l’interrogation du dealer suite à mes diverses propositions pour tenter de lui apporter mon aide alors que je ne savais pas quoi faire. Secouant négativement la tête, le « Malheureusement non… » passait la barrière de mes lèvres. Non, je n’avais pas la moindre baguette magique et je le regrettais sincèrement. Si j’en avais eu une, nuls doutes que je l’aurais déjà utilisée pour ma propre existence. Je l’aurais déjà utilisée pour voyager dans le temps et revenir en arrière. Je n’avais aucune envie de revenir jusqu’à l’avant de la mort de mon mari. Son absence me faisait mal oui. Son fantôme hantait régulièrement l’être ouais. Les cauchemars étaient encore présents oui. Cependant, la page avait été en grande partie tournée et je savais vivre sans lui. Je ne voulais pas replonger dans cette existence. Non. Si j’avais une baguette magique, je l’aurais utilisé pour remonter de quelques semaines seulement afin de changer l’histoire entre Yohan et moi. Juste modifier certaines choses pour réécrire notre relation sans cette fin. Juste changer les paramètres pour qu’il soit toujours à mes côtés. Juste modifier la réalité pour que je ne fasse pas de la merde comme ça. Stupide poids à la cheville. Y repenser me donner envie de chialer alors je portais la bouteille à mes lèvres pour descendre une nouvelle gorgée avec l’espoir de me griller la tête. Mes prunelles se posaient sur Florian dans l’attente de voir s’il y avait quoi que ce soit que je pouvais faire pour lui venir en aide. J’attendais de voir si l’une de mes propositions l’attiraient, mais je savais qu’il n’y avait rien à l’instant même où je l’entendais soupirer. J’hochais doucement la tête lorsque la confirmation tombait. De ma main libre, je venais lui frotter lentement le dos. Geste de réconfort sans doute bien inutile. Ça n’allait pas retirer la douleur. Ça n’allait pas arranger les choses. Cependant, ça faisait juste savoir que j’étais là malgré tout et que je le soutenais. Ça faisait juste savoir qu’il n’était pas tout seul. L’interrogation tombait alors et l’être se tendait en totalité. Je déglutissais difficilement détournant le regard. Fixant le sol, je finissais par marmonner un « J’fais pas… » qui sonnait comme une vérité bien trop douloureusement. Ce n’était que la réalité. Je ne faisais pas. Je n’y arrivais pas. Je n’y arrivais plus. Je supportais le poids de cette souffrance alors qu’elle s’intensifiait jour après jour. Je subissais le poids de cette absence qui me faisait de plus en plus mal au fil du temps parce que quelque part je savais que, plus le temps s’écoulait, moins j’avais de chance de le retrouver. Le retrouver… C’était une connerie d’y croire ça. Tout semblait noir. Tout semblait foutu. Non. Tout l’était. Le soupir m’échappait tandis que les morceaux craquelés du cœur venaient se briser un peu plus. La douleur était violente et je venais l’anesthésier par une nouvelle gorgée d’alcool. La confession de Florian me tirait de mon précipice et je soufflais un « J’sais ouais… » en lui jetant un bref regard. Ma langue glissait sur mes lèvres. Le silence prenait place quelques secondes avant que je ne balance « Flo… Lyssandre et toi vous vous aimez… Et je… Ouais, ça a volé en éclat, mais je… J’reste persuadé qu’un jour ça s’arrangera pour vous… » J’en étais certain. Ça ne pouvait pas être autrement. Sinon, la vie était réellement de la merde. J’étais persuadé que Florian et Lyssandre finiraient par se retrouver. Leur happy end pourrait exister. Contrairement au mien. Moi ça ne s’arrangerait jamais. Et cette idée était comme un coup de couteau dans la poitrine.
(Ange K. Murray)
Clean et sobre depuis le 3 avril 2024.
Rechute le 9 octobre 2024.
I can be your heavenly or I can be your hell
I can say a prayer for you or I can cast a spell
I push you to the darkness just to pull you to the light
Rechute le 9 octobre 2024.
I can be your heavenly or I can be your hell
I can say a prayer for you or I can cast a spell
I push you to the darkness just to pull you to the light